Cheminée Géodésique

Décidément, on en trouve des choses bizarres en forêt !

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La rencontre de cette imposante cheminée située en pleine forêt de Fontainebleau a de quoi étonner. En effet, aucune trace de vestige industriel à proximité ne vient justifier sa présence. Renseignements pris, nous apprenons que nous sommes en présence d’une cheminée géodésique. Allons bon, comme dirait Dario Moreno :

A partir des années 1750, Cassini entreprend de cartographier la France.
Il dessine la première carte homogène grâce à une triangulation s’appuyant sur des points dont les coordonnées sont connus .
Les points culminants, tours, clochers ont servi de repères visuels pour les visées.
Fin XIXe, début XXe, le climat géopolitique est plus que tendu et l’état-major a besoin de cartes les plus précises possibles. Pour compléter le maillage des points Cassini , des cheminées ont été érigées, principalement vers le Nord-Est, région où les relations avec les voisins sont pour le moins empreintes de méfiances.
Pourquoi des cheminées ? Deux raisons: la hauteur, ainsi que leurs sommets effilés, présentent des repères précis visible de loin.
Deuxièmement, pour être le plus précis possible, l’instrument de visée (théodolite ou mire) doit être placé à l’aplomb du point géodésique connu. Qui dit aplomb, dit fil à plomb. Pour que celui-ci ne soit pas perturbé par les courants d’air, ont donc été érigées ces cheminées. Le géomètre , grâce à un échafaudage en bois monte au sommet de la cheminée, place son fil à plomb pile poil à l’aplomb du repère au sol. Une fois la verticale établie, il aligne son théodolite au dessus pour effectuer la visée, ou une mire qui sera la cible d’une visée provenant d’un autre point géodésique.

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Près du sommet on peut voir le reste de la structure métallique qui donnait accès au sommet de la tour.

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Cela devait ressembler à ceci:
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Le pied de la cheminée est pourvu d’ouvertures qui permettent de vérifier l’aplomb du fil.

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Au sol, le point géodésique est ici matérialisé par une pastille en bronze de la taille d’une pièce de monnaie.

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Au dessus, l’intérieur de la cheminée est impressionnant. Je ne connais pas la hauteur de cette tour mais cela doit dépasser les 20 mètres.

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Au pied de cette cheminée on peut voir également un point de nivellement qui, renseignements pris, nous indique que nous sommes à une altitude de 146.313 mètres au dessus du niveau de la mer.

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J’entends bien le petit malin qui chuchote dans mon dos: à marée basse ou marée haute ? A cela, je rétorque que le point  étalon 0 a été calculé sur une moyenne des observations effectuées au marégraphe de Marseille du 1er février 1885 au 1er janvier 1897. NGF/IGN69. (France métropolitaine sauf Corse). Chaque pays possède son propre point 0 et pour compliquer la chose, les GPS utilisent un autre référencement (WGS84). Heureusement, ils savent s’adapter pour nous indiquer une altitude correspondant à nos cartes.

 

Revenons à nos cheminées. Celle-ci est beaucoup plus petite. Peut être est-ce dû à sa situation sur le point le plus élevé du Sud de la Seine et Marne (Rumont) dans un secteur où la végétation qui dépasse rarement la hauteur d’un épi de blé ne risque pas d’entraver la visibilité lointaine du repaire.

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Elle a été restaurée en 2000. La matrice cylindrique qui matérialisait le point au sol n’est plus en place. Le fait qu’elle était en cuivre n’y est sans doute pas pour rien.

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Autre plaine, autre cheminée. La suivante, haute de 9,15m., placée sur le point culminant du plateau de Champcueil, se voit également de loin. Son édification en béton la rend moins esthétique, mais bon ce n’est pas le but non plus !
Sa silhouette a été étêtée par une tempête tant et si bien qu’elle nous salue maintenant sans son chapeau de pierre dont on trouve des vestiges à son pied. Pied qui a également perdu la fenêtre de contrôle de l’aplomb du fil celle-ci étant vraisemblablement enfouie sous la terre.

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On peut noter que le bloc à proximité est pourvu d’un repère géodésique.

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La dernière que nous visitons ne fait plus partie du maillage IGN. Elle est pourtant bien jolie, toute de briques vêtue. On la trouve, abandonnée sur une butte au milieu d’un bois bien touffu. Ce jour-là, à La Grande Paroisse, Phébus m’a fait faux bond aussi les photos manquent un peu de peps.

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Le parement en brique d’une de ses arêtes a subi la visite de la foudre.

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Les nombreuses toiles d’araignées qui tapissent l’intérieur de l’édifice n’ont pas été dérangées depuis belle lurette par un fil à plomb.

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Au sol, une pierre indique l’ancien repère sous la forme d’un petit trou foré où le poids du fil à plomb doit venir se loger.

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De l’extérieur, on retrouve les lumières permettant de visualiser la position du fil.

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La recherche de ces cheminées peut faire un motif de promenades agréables dans la nature, mais n’y laissez pas vos souliers fin Décembre, il y a peu de chances que le Père Noël les visite.

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Vous trouverez la liste des cheminées géodésiques avec leurs emplacements !hand-cursor .
!hand-cursorvous en verrez un grand nombre photographiées. Bien qu’ayant toutes le même usage, on peut constater une grande disparité concernant leurs formes.
Concernant les repères géodésiques, je vous invite à visiter le site de’l’ami Jeanpoule !hand-cursor
C’est pas sorcier la cartographie !hand-cursor

Eglises romanes autour d’Espalion. Le Cambon.

 

Comme promis, nous continuons de feuilleter les chapitres romans proches de la ville d’Espalion. L’église du Cambon affiche ostensiblement sa présence au milieu de nulle part ou presque. Là aussi, seules deux ou trois maisons sont occupées dont l’ancien presbytère du XVIe qui la joute.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps ce hameau drainait dans son école les enfants des alentours. Maintenant isolées, toutes ces églises témoignent du dépeuplement des campagnes.

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Le soin apporté à la décoration de Saint Julien du Cambon rappelle l’importance de la paroisse dans le passé, époque où le pouvoir royal s’appuyait sur le clergé pour des missions d’intérêt général.
Datant du XIe-début XIIe l’église aurait été bâtie par les templiers d’Espalion. Une jolie dalle gravée d’une croix (templière ?) trouvée lors d’une rénovation a été incorporée dans le mur du cimetière. Une autre version évoque l’implantation de cette église par les moines d’Aubrac, histoire de passer l’hiver au chaud.

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L’édifice se distingue par le fait qu’il possède deux clochers puisque le chevet a conservé le sien en forme de peigne. Seul le plus récent abrite dorénavant les cloches. Sur la porte donnant accès à l’escalier, la chevillette point ne chut  et l’huis clos me priva d’une ascension vers le beffroi. Dommage.
Si vous ne voulez pas être Gros Jean comme devant, sachez que l’église  n’est ouverte qu’en fin d’après-midi en Juillet -Août.

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Le bâtiment a profondément été modifié au fil du temps principalement, comme bien souvent, par l’ajout d’un clocher capable d’accueillir des cloches plus imposantes. Malgré cela, le portail a gardé ses caractéristiques romanes avec ses voussures en plein cintre dont certaines reposent sur des colonnes adossées. De part et d’autre, la présence de deux colonnes engagées peut laisser présager l’ancienne présence d’un porche ou d’un narthex.

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Les chapiteaux présentent des entrelacs de qualité, héritage des décors typiques des carolingiens.

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L’intérieur de l’église a profondément été modifié vers 1530 par Antoine Savanh architecte de la cathédrale de Rodez..

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Clef de voûte ornée des armes du prieur Jean d’Estaing.

 

Les chapiteaux sont décorés de représentations humaines et animales qui portent un regard goguenard sur le visiteur.

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Une autre originalité de cette église vient du fait que l’ensemble des chapiteaux et murs sont peints en polychromie.
Chose assez rare parmi les chapelles de la région, le haut de l’abside est décoréée d’une fresque en partie cachée par le retable.

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Une des chapelles latérales contient également une série de fresques remarquables illustrant une partie des Mystères.

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L’église expose entres autres plusieurs sculptures polychromes ainsi que des retables peints du XVIIIe, mais tout cela nous éloigne du style roman.
Nous allons le retrouver sous une forme pas banale au petit hameau de Levinhac, proche d’Espalion.
Une belle allée rectiligne bordée d’arbres vient buter sur une demeure bourgeoise. Un porche, au milieu de la cour n’a manifestement rien à voir avec l’architecture générale des lieux.

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Ce portail est tout ce qui reste de l’ancien prieuré de Saint-jean Baptiste. Il fut détruit par le sénateur Mayran en 1853 lors de l’édification de sa demeure.
Curieusement et heureusement, le tympan a survécu.

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Les sculptures riches en entrelacs, d’une qualité exceptionnelle, n’ont rien à envier celles de Conques.

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Cette scène illustrerait non pas un pauvre pécheur dévoré par un monstre, mais au contraire, une hermétique démonstration d’émétique en quelque sorte: la régurgitation d’une âme.

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N’ayant pas ni rendu, ni vendu la nôtre, nous poursuivons notre quête et traversons le Lot pour rejoindre Saint Affrique du Causse.
Encore un petit hameau en voie de désertification dont l’église et son esplanade ont perdu leur éclat depuis des lustres. Coté cour :

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Le coté jardin, ou plutôt cimetière, révèle un caractère roman bien plus esthétique.

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Quelle est l’originalité de cette petite église ? Regardez bien, la toiture du chevet est en lauzes calcaires et non en ardoises. Je crois savoir que c’est la dernière église de la région à posséder ce genre de toiture.

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Si l’intérieur n’offre pas d’intérêt particulier, rien ne nous empêche d’aller rendre visite aux cloches pour contempler la campagne aveyronnaise où l’herbe verdoie et le soleil poudroie.

Eglises

 

Allez ! Une petite dernière. Si la commune de Bessuèjouls est connue pour son église à la chapelle aérienne, elle abrite un peu plus loin, au lieu dit Cohulet, une petite chapelle surmontée d’un clocher-mur. Elle est si discrète au fond du vallon que je n’ai pas trouvé de documentation la concernant, je ne peux garantir son appartenance à l’époque romane. Allez, on lui accorde le bénéfice du doute. Son propriétaire a eu la louable initiative de refaire la toiture.

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C’est avec elle que nous refermons le roman espalionnais à moins que d’autres baguenaudes me réservent d’agréables surprises. Etant relativement proches les uns des autres, la visite de ces ouvrages peut représenter des étapes reposantes au cours d’une randonnée vélocipédique.


 

Clochers rouergats tome 2

 

Poursuivons la visite de quelques clochers romans du Nord Aveyron.
Bien entendu, depuis le XIIe, les églises ont été bien souvent transformées, perdant ainsi un peu de leur caractère, malgré cela, elles nous offrent fréquemment dans les petits villages, en plus de leur beauté dépouillée, une anecdote ou une curiosité qui les singularise.
Il nous faut cette fois-ci emprunter un joli sentier qui dévale le long d’un vallon perdu sur les contreforts des monts d’Aubrac afin de découvrir un petit édifice.aurelle-Verlac (19)

 

On a du mal à imaginer qu’un hameau dominé par un château était niché dans ce lieu sauvage uniquement desservi par un sentier et on se prend à douter que la sente mène à une église. Pourtant, au détour d’un virage, sur un petit replat du terrain, le bâtiment se devine au travers de la végétation.

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L’église d’Aurelle, avec ses deux travées, est considérée comme la plus petite église romane de France. Son histoire n’est pas banale. En 1383, le baron Canilhac la fit détruire pour éviter que les routiers (ou les Anglais, les versions différent) ne s’en emparent. Excommunié, il dut la reconstruire à l’identique avec les éléments anciens. Nous avons donc une église du XIe… érigée au XIVe !

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L’intérieur est vide de mobilier mais l’église est occupée par de nombreuses ouailles ailées. Une belle colonie de grands rhinolophes justifie les bâches pour protéger le sol des déjections. L’odeur suffit à  protéger les lieux de toute incursion .

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Le clocher est privé de tintinnabules cependant, nous retrouverons une de ses deux cloches plus tard. En attendant vous pouvez constater qu’il n’y a pas qu’à Pâques que les cloches voyagent: !hand-cursor

 

Dans ce cadre sylvain, seules 2 maisons échappent aux ruines qui cernent l’église comme des poussins autour d’une poule. Cependant, on peut encore voir parmi la verdure envahissante un joli four à pain toujours en bon état.aurelle-Verlac (10)

 

Une ondée orageuse nous fera quitter cet endroit ô combien isolé. Nous nous rendons à Verlac, petit village voisin accroché aux contreforts des monts d’Aubrac.
Construit en schiste et basalte, l’édifice roman s’est vu doté d’un beau clocher tour du XVIIIe.aurelle-Verlac (20)

 

Le chevet non modifié avec sa facture typiquement romane comporte des modillons parés de motifs géométriques.

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L’abside est surmontée d’une belle coupole en cul de four.

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Nous avons la chance de pouvoir accéder aux cloches.

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Joséphine, Thérèse et Hellène ne sont pas électrifiées comme en témoignent les nombreuses cordes en place.

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Gros plan sur Thérèse, la cloche des enfants. (C’est marqué dessus).

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Au dessus des trois principales, nous retrouvons, solidement ligotée à la charpente, la cloche itinérante de l’église d’Aurelle. Peu de chances qu’elle retrouve son nid originel.

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Page complète sur les cloches de l’église de Verlac .hand-cursor

 

En sortant, intéressons-nous au porche d’entrée décoré de trois arcs de décharge soutenus par des colonnes adossées.

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A gauche , on peut voir un chapiteau décoré d’ entrelacs floral de belle facture.

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Mais, à mon sens, la grande particularité de cette église se rencontre sur la droite du portail où les entrelacements sont d’une tout autre nature.

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La scène représentée est pour le moins scabreuse. On ne peut que s’interroger sur la motivation des sculpteurs et de leurs commanditaires. Sommes-nous en présence d’une illustration de pratiques condamnées par l’église ou d’une gauloiserie populaire? Je vous invite à consulter ce site où vous retrouverez d’ailleurs notre chapiteau en bas de page.

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En redescendant vers Espalion nous continuons la visite de ces monuments historiques en faisant une halte au Cambon, mais ce sera dans un prochain article.

 


 

Rouquayrols. Sauvetage en mine.

 

Voici un article, mine de rien, qui ne manque pas d’air et qui vous détendra j’espère, vous allez vite comprendre pourquoi !

 

En flânant dans le Nord Aveyron, on peut être interloqué par la présence d’une grosse boîte de conserve d’un orange bien flashy devant l’ancienne église d’Espalion.

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Pas de doute, il s’agit bien d’une tourelle de plongée dont l’échouage au pied des monts d’Aubrac, en plein cœur de la campagne, a de quoi étonner le pèlerin se dirigeant vers Compostelle.

 

Pourtant sa présence est des plus légitimes et, cerise sur le gâteau pour moi, nous allons voir le rapport avec d’autres centres d’intérêts qui me sont chers, c’est-à-dire l’activité minière et l’Aveyron.

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Benoît Rouquayrol a vu le jour dans la bonne ville d’ Espalion le 13 Juin 1826. Ingénieur de l’école des mines de Saint Etienne, il est employé à la Compagnie des houillères et fonderies de l’Aveyron, dont il devient le directeur en 1865 à Decazeville.
Préoccupé par la sécurité dans les mines, il met au point un appareil de sauvetage qui permet d’intervenir dans un milieu infesté de « vapeurs délétères » ou inondé, conséquences des nombreux accidents qui entravaient l’activité.

Petit rappel :
Le bon air de l’Aveyron (et d’ailleurs) contient une proportion de 21% d’oxygène.
Dans les milieux confinés, cette proportion peut diminuer au profit d’autres gaz jusqu’à devenir létale en dessous de 17%.
Les gaz le plus tristement célèbres sont :
Le grisou (Méthane).
Issu de l’houillification des débris végétaux, ce gaz incolore et inodore est très souvent présent dans les mines de charbon. Toxique au plus haut point, il devient en plus explosif mélangé à l’air dans une proportion de 6 à 12% .
La prévention consistait, une fois le personnel évacué, à envoyer un mineur protégé par une carapace en cuir brûler les émanations de ce gaz avant que son accumulation ne devienne dangereuse. Le grisou étant plus léger que l’air, le mineur avançait en rampant en brandissant une perche terminée par une mèche enflammée. Ce travailleur courageux était qualifié de…pénitent. Suite aux nombreux accidents, cette pratique fût interdite en 1835..

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Dioxyde de carbone (CO2).
D’origines diverses, il provient principalement lui aussi de la décomposition des matières organiques, voir de la respiration des mineurs. Egalement inodore et incolore, il est plus lourd que l’air et s’accumule dans les parties basses.
Il est parfois évoqué la présence d’animaux de petite tailles dans les mines afin de détecter ce gaz. Est ce la raison de la présence  de ces empreintes de pattes de chien croisées au fin fond d’une mine ? Il est parfois mentionné la descente de canaris en cage car cet oiseau est particulièrement sensible au CO2. Les rats étaient également de bons déclencheurs d’alerte.

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Seule l’amélioration de la ventilation dans les galeries diminue grandement les risques.

Pour plus de précisions concernant les « gaz délétères, je vous invite à consulter cet article :.hand-cursor

 
Bien, revenons à Espalion.
En cas d’accident, le sauveteur doit:
1/ Pouvoir pénétrer rapidement sur les lieux.
2/ Pouvoir séjourner dans un environnement vicié ou inondé.
3/ Pouvoir s’éclairer*.
4/ Agir librement d’un point de vue ergonomique.

Pour répondre à ces paramètres, Rouquayrol, directeur des mines à Decazeville invente un appareil respiratoire qui fournit l’air à la demande: le détendeur dont le principe est toujours utilisé de nos jours.

*L’éclairage éléctrique n’est pas encore inventé aussi, la lumière provient de lampes dont la flamme à besoin d’un taux minimum d’oxygène. (17%).

 

Appareil portatif de Rouquayrol

IMG_4786_DxOSeul modèle connu en état de fonctionnement.
Classé Monument Historique en 1960.

 

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Le principe est de bénéficier d une réserve d’air sain afin de pouvoir intervenir  pendant un laps de temps suffisant. L’air peut être comprimé dans un réservoir, seulement, pour être inhalé sans danger, l’air inspiré doit être d’une pression atmosphérique égale à celle exercée sur les poumons.(Principe « d’équi-pression »).
Une faible surpression de l’air inhalé fera éclater les tissus des poumons.
Voyons comment Rouquayrol contourna ce problème.
Le sauveteur emporte sur son dos une réserve d’air comprimé (R1). Ce réservoir, baptisé « casserole » en raison de sa forme, peut être relié à une pompe par un tuyau pour une plus grande autonomie. Cet air comprimé passe dans un deuxième réservoir (R2) en ce détendant à la pression ambiante grâce à une membrane. En effet, une soupape (rouge) séparant R1 de R2 est solidaire de celle ci. La modification de la pression atmosphérique agit sur la membrane qui entraîne l’ouverture ou la fermeture de la soupape permettant la communication entre R2 et R1.

La souplesse de la membrane fait que la pression ambiante (donc celle exercée sur les poumons) et celle du réservoir R2 est identique. L’utilisateur bénéficie ainsi d’un apport d’air détendu égal à ses besoins.
Suis -je clair ? Non ? Bon, un petit dessin:

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Un pince nez complète l’équipement. Sur cette photo, on voit le clapet dit « bec de canard » qui évacue l’air expiré. Il est tout simplement formé de 2 feuilles de caoutchouc. La pression extérieure suffit à le rendre étanche. Le souffle de l’expiration décolle les deux feuilles. On ne peut plus simple et efficace !

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Grace à sa réserve d’air, l’usager est complètement autonome.

 

Le fonctionnement de l’appareil est tout aussi efficace en milieu sub-aquatique.

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Version en tôle d’acier dite « à haute pression » permettant une autonomie d’environ 20 minutes à 10 mètres de profondeur sans être relié à une pompe.

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Les photos ont été prises au Musée du scaphandre d’Espalion où Roquayrols testait son appareil dans les eaux du Lot.

 

Confronté à ses occupations de directeur à Decazeville, Rouquayrol s’associe avec Auguste Denayrouze également natif proche d’Espalion. Denayrouze avec son frère Louis perfectionnent et industrialisent le système.  En 1872 Louis dépose le brevet de l‘aérophore, appareil destiné au  sauvetage pour les mines.

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Conscient que le renouvellement de l’air apporté par un long tuyau peut poser des problèmes dans des galeries sinueuses et encombrées, il conçoit une réserve d’air amovible sur chariot que le sauveteur peut amener avec lui. Ce chariot comporte plusieurs réservoirs qui peuvent être changés individuellement offrant ainsi une possibilité d’intervention d’une durée illimitée. Comme on peut le voir sur le dessin, l’éclairage est également rendu possible par une lampe qui bénéficie de l’alimentation en air du système.

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Version portative. Remarquez la lampe alimentée elle aussi par un détendeur.

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Photo tirée du livre de jacques Michel Trois inventeurs méconnus. Ed Musée Joseph Vaylet. Merci à eux.

Vous pouvez consulter la description détaillée de l’appareil par les frères Denayrouze hand-cursor

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Illustration d’une intervention en mine.

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Compte rendu d’une application de l’appareil ROUQUAYROL-DENAYROUZE.(1873) dans une mine..hand-cursor

 

L’association des trois hommes fonctionne  à merveille et de nombreux brevets sont déposés. Le système est tout naturellement développé pour les applications sub-aquatiques. Amélioration de la pompe à air comprimé, casque à hublots et vêtements en toile caoutchoutée, cornet acoustique pour communiquer avec la surface complètent l’équipement.

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L’équipement présenté à l’exposition universelle de paris de 1867 provoque l’enthousiasme de Jules Verne qui lui réserve une bonne place dans son roman Vingt mille lieues sous les mers.
Extrait chapitre XVI.
Le capitaine Nemo introduisit sa tête dans la calotte sphérique. Conseil et moi, nous en fîmes autant, non sans avoir entendu le Canadien nous lancer un « bonne chasse » ironique. Le haut de notre vêtement était terminé par un collet de cuivre taraudé, sur lequel se vissait ce casque de métal. Trois trous, protégés par des verres épais, permettaient de voir suivant toutes les directions, rien qu’en tournant la tête à l’intérieur de cette sphère. Dès qu’elle fut en place, les appareils Rouquayrol, placés sur notre dos, commencèrent à fonctionner, et, pour mon compte, je respirai à l’aise.

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Exercice de guerre souterraine du 3e Régiment du Génie à Arras (France, 1876).

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© Jérôme et Laurent Triolet / mondesouterrain.fr

 

Présenté devant les marines française et étrangères, cet équipement rencontre un grand succès.
Cette photo de 1890 illustre une plongée effectuée par la marine russe. L’appareil alimenté par une pompe est dit « à basse pression ».5f23b4817dDenayrouzehttp://bashny.net/t/en/127019

 

Les contraintes technologiques de l’époque firent que  les améliorations se concentrèrent sur l’équipement des « pieds lourds ». Autre preuve de notoriété, Hergé équipera Tintin du casque à crochet Denayrouze modèle 1884 pour aller à la recherche du trésor de Rackham le rouge.

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Il faudra attendre 50 ans pour que le détendeur redevienne d’actualité avec les développements apportés par E.Gagnan.

 

Notons que l’inventivité de ces inventeurs locaux ne se borne pas au détendeur et ses développements puisque Rouquayrol mis au point une méthode d‘exploitation de la houille réduisant fortement les risques d’incendies et que Louis Denayrouze, quand il ne taquinait pas la muse, inventa entre autres, une lampe  alimentée par un dérivé du goudron de houille: le lusol. Cette lampe a rencontré un vif succès dans les endroits pas encore alimentés par le gaz ou l’électricité.

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En 1987, pour les besoins d’un documentaire de la BBC, l’ appareil Rouquayrol Denayrouze  a démontré sa fiabilité  en replongeant dans les eaux du Lot au pied du Vieux Pont d’ Espalion.  (Photo Jean Roux.)

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Ne soyez donc pas surpris si , le long du Lot, en remontant la berge du ravin, vous croisez le capitaine Némo, le regard tourné vers la source du fleuve où fut mis au point son appareil respiratoire.

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Les appareils de sauvetage en milieu vicié  furent remplacés petit à petit par les systèmes Draeger et Fenzy qui recyclent l’air expiré.

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Ayant prouvé leur efficacité,  les appareils respiratoires font partie de l’équipement du sauveteur minier. Voici deux modèles plus récents photographiés au musée de Blye les mines et Brassac les mines.

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Si l’invention du scaphandre autonome est abusivement attribuée à l’homme au bonnet rouge et sa Calypso, l’hommage rendu par la ville d’Espalion, grâce au musée, rétablit la vérité historique.



 

Le Havre. Eglise Saint Joseph

 

Rasé pendant la dernière guerre, le centre-ville a vu sa reconstruction confiée à l’architecte Auguste Perret. Ce dernier a utilisé au maximum les caractéristiques novatrices du béton. Il en résulte un ensemble homogène basé sur des carrés de 6.24mètres, portée maximal d’une poutre en béton. Perret, avec R. Audigier dessine la nouvelle église qui sera terminée en 1959.
Vu de l’extérieur, l’ensemble me parait quelque peu « massif » malgré son impressionnant clocher qui culmine à 110m.

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Une fois la porte franchie, on est surpris par l’originalité de l’édifice avec son chœur placé au centre de la nef. L’espace est dégagé de toute colonne. Le volume fait que l’on est à l’opposé de l’ambiance souvent oppressante qui peut régner dans ce genre de monument.

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D’habitude, je ne suis pas fan du béton, mais ici, il faut bien admettre que l’ensemble est de toute beauté. Pas de fioriture ni de décoration, l’esthétique émane uniquement de la structure.

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Au-dessus du chœur, le regard est littéralement « aspiré » par la flèche octogonale qui domine l’autel. Je vous laisse juge.

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Cette flèche monumentale serait un cierge érigé pour remercier Dieu du retour de la paix.

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L’agencement des vitraux de Marguerite Hédé, aux couleurs du plus sombre au plus clair, renforce l’effet de verticalité.

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Un impressionnant escalier en colimaçon permet d’accéder au sommet, mais il est hélas inaccessible aux touristes.

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Le style géométrique et anguleux peu courant dans les églises est bien mis en valeur par l’éclairage électrique des piliers ainsi que par la forme verticale des vitraux.

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Le Havre by night, le « cierge » éclairé se découpe devant les nuages venus du large.

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Allez, pour finir cet intermède touristique, une petite vue du port de plaisance avec bien sûr, vue sur l’église.

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Bonne rentrée à vous.

Lépidoptères

 

Voici pour le plaisir des yeux, quelques photos de Lépidoptères sur un arbre à papillon qui porte bien son nom !
Ces observations ont été faites à Espalion pendant la dernière quinzaine de juillet 2015.

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Miam miam, on se frise les moustaches à l’idée du festin !

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Ce grand voilier est spectaculaire, mais sa belle voilure le rend bien vulnérable.

Papillons (7)

 

Dans la nature, quand on est faible, les moyens de défenses sont limités. Soit on se fait discret, soit on ruse. Le Flambé a opté pour la 2eme solution. Ses deux ocelles colorées sur le bout des ailes font couler beaucoup d’encre en ce qui concerne leurs utilités. Il est souvent admis qu’il s’agit de faux yeux pour effrayer un prédateur ou bien lui faire croire que la tête se trouve là, détournant ainsi les attaques vers des zones non létales.
Et ça marche apparemment, le flambé survit à plusieurs attaques et le fait de ne plus avoir les ocelles plus grosses que le ventre n’entame pas son appétit.

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On le voit ici en train de se sustenter en compagnie d’un Macaon.

Papillons (2)

La beauté de ce porte-queue se passe de tout commentaire.

Papillons (1)

Papillons (10)

 

Ces beaux voiliers ne fréquenteront le restaurant que pour un séjour d’une semaine.. Heureusement, un agité fréquente assidûment mon arbre à papillon: le papillon colibri ou Moro Sphinx.
Adepte du vol stationnaire il se nourrit en plein vol ce qui ne facilite pas la tâche du photographe.

moro sphinx

 

L’énergie employée pour les battements d’ailes est impressionnante: 75 battements à la seconde s’il vous plait, mon appareil photo a du mal à suivre ! La taille réduite de ses ailes n’empêche pas ce migrateur de parcourir de grandes distances (jusqu’à 3000 km.) et sa vivacité affiche une vitesse atteignant les 50 km/h. Tout ça géré par une cervelle minuscule !
La forme de ses antennes le « classe » dans la catégorie des papillons nocturnes bien que son activité soit essentiellement diurne.

Moro sphinx (1)
Moro sphinx
La fréquence de ses battements d’ailes demande un besoin énorme d’ énergie qui l’oblige à passer son temps à se nourrir dépensant ainsi les calories ingérées. Plutôt vicieux comme cycle non ? Et on dit que la nature fait bien les choses !

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Moro sphinx (15)

 

Son cousin, le Moro Gazé est un peu plus coloré et ses ailes sont en partie transparentes.

Morogazé (2)

Morogazé (1)

 

A la différence du Moro sphinx, pour butiner, il pose ses deux pattes postérieures sur la fleur sans jamais s’y accrocher.

Morogazé (3)

Morogazé (2)

 

Ce n’est pas fini ! Un troisième convive de la famille s’invite à la table. Le Moro Bombiliforme.
Comme son nom l’indique, son corps noir et jaune imite celui du bourdon.

Moro bombiliforme (2)

 

Tel le gazé, ses ailes sont en grande partie transparentes mais, ses pattes sont plus développées et contrairement à ses cousins bien élevés, il lui arrive de poser les pieds sur la table !

Moro bombiliforme (3)

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Allez , pour conclure, je vous propose comme apéro un cardinal 🙂

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Toitures à la Philibert

 

En Lozère et Aveyron, le profil des toitures de certaines bâtisses ne manque pas d’attirer le regard. On ne peut s’empêcher de songer à une carène de bateau inversée.

Toitures Philibert (3)

 

Pourtant, la tradition maritime de ces départements est loin d’être évidente !
Traditionnellement ces charpentes sont qualifiées de charpente à la Philibert Delorme.
On doit à cet architecte (1510-1570) de nombreuses réalisations dont le château d’Anet.
Sa  participation éventuelle au bâti rural qui nous intéresse concerne une invention qui permet de réaliser des charpentes à moindre coup. En effet, celles-ci comportent une succession d’arbalétriers formés par des planches courtes et cintrées assemblées par des chevilles et dont les joints sont alternés. Ces arbalétriers supportent les voliges où sont accrochées ou clouées les ardoises.Toitures Philibert (2)
Les arbalétriers sont reliés entre eux par des liernes fixées par des clefs.gallicaDocuments Gallica.
Il devient beaucoup plus facile de remplacer un élément défectueux et il n’est nul besoin d’employer du bois « noble » ce qui répond à la pénurie de bois de charpente dont souffrait l’époque. Outre la diminution des frais, ces structures offrent le gros avantage de libérer l’espace utilisable des combles.
Il ne reste plus de charpente conçue par Delorme mais sa méthode a rencontré un grand succès et on peut considérer que Delorme est en quelque sorte l’inventeur du lamellé collé.
Pour autant, est-il à l’origine de nos toitures rencontrées sur les berges du Lot ? Rien ne le prouve.
Ces édifices ont bien une similitude avec les charpentes « Philibert » mais sont dépourvues des liernes qui relient les arbalétriers cintrés. La plupart des constructions recensées datent de la fin du XVIIIe début XIXe et sont assez concentrées géographiquement ce qui peut amener à penser qu’il s’agit là plutôt de l’influence d’un compagnon charpentier qui a fait école. La plupart des photos qui suivent ont été prises dans les environs de Saint Côme. Il est à noter que souvent ces charpentes sont en peuplier, bois qui peut se cintrer facilement et qui pousse près des rivières.

 

Alors, Philibert, pas Philibert, carène de bateau ? Qu’importe, naviguons sur  les vagues des monts  aveyronnais à la recherche de quelques toitures aux rondeurs esthétiques parées de lauzes en écailles de poisson.

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Toitures Philibert (7)
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Toitures Philibert (9)

 

Coiffant de simples granges, ces charpentes permettent également des toitures plus complexes.

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Le grand volume que déployait cette grange a été réaménagé de façon contemporaine.

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A Saint Come, la petite chapelle des pénitents possède aussi une toiture dite à la Philibert.

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Pour notre plaisir, la charpente est visible de l’intérieur.

Toitures Philibert (1)
Toitures Philibert (4)
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Détail des arbalétriers formés de trois rangées de planches chevillées entre elles et dont les bouts sont jointés en alternance.

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Avant de quitter les lieux, afin d’éviter le torticolis, tournez aussi votre regard vers le sol, celui-ci comporte de belles dalles funéraires.

Toitures Philibert (6)

 

La technique décrite par Philibert Delorme. .hand-cursor .

 

 

Argiope

Les araignées nous effraient souvent, pourtant elles sont bien inoffensives pour les grosses bestioles que nous sommes. Seule une vingtaine d’espèces sur 40 000 sont dangereuses pour l’homme et ne résident pas dans nos contrées. Tout au plus, nous risquons un petit bouton qui gratouille un peu suite à une improbable morsure puisque, l’araignée dépourvue de dard, ne pique pas
Examinons  de plus près ce spécimen installé depuis peu dans mon jardin. Sa taille est respectable et elle arbore une magnifique livrée jaune et noire qui la rend spectaculaire. Ce serait un moyen de défense pour tromper l’ennemi en se faisant passer pour un frelon à moins que ce soit pour la rendre moins visible pour ses futures proies. Bref, on en sait rien.

Voici donc, sous les projecteurs, madame l’ Argiope Frelon ou Argiope Bruennichi.

Comme d’habitude on clique sur les photos pour en profiter en grand.

Argiope

 

L’envers du décor moins ostentatoire n’affiche pas un mimétisme avec le frelon. Cette belle araignée dispose fréquemment ses pattes en forme de croix de Saint André. Elles sont enduites d’une sorte de cire ce qui lui permet de se promener sur sa toile gluante sans s’emmêler les pinceaux.

Argiope

 

On peut voir l’insertion des huit pattes sur le céphalothorax. Chaque patte est formée de 7 segments. Petit rappel, les insectes ont 6 pattes donc l’araignée n’en est pas un. Elle fait partie de la classe des arachnides dont elle partage les bancs avec  le scorpion.

L’argiope, malgré ses huit yeux est complètement miro ce qui facilite la prise de photos.

 

 

En plus, elle est sourde comme un pot et n’a pas d’odorat. Il lui reste le goût et le toucher  qui sont pris en charge  à l’aide de ses deux pédipalpes sur le devant de la tête. On les voit ici en train de coincer la bulle!

Argiope

 

 

Elle tisse une des plus grandes toiles orbiculaire  de nos régions pour capturer ses proies. Le tissage de cette dentelle a la particularité de posséder un motif vertical bien particulier construit en zig zag: le stabilimentum dont on ignore la fonction réelle.

                     Argiope

 

Le mâle est beaucoup plus petit. En voici un qui approche avec une idée derrière la tête. 

Argiope

 

Mal lui en prend car cette idée  le mènera à une mort certaine. En effet la belle a la fâcheuse  habitude d’ingurgiter monsieur quand ses oeufs sont fécondés. Cette fois ci, je ne pense pas que l’accouplement a eu lieu car la scène n’a duré  qu’une petite minute d’agitations fébriles où le mâle a fait plusieurs fois le tour de la femelle.

Argiope

Mais le résultat est qu’à force d’insister, c’est le dragueur qui s’est retrouvé emballé. Ca va de soie !’

Argiope

 

L’argiope digère ses proies à l’extérieur de son corps. Une fois la nourriture mise sous cello-frais, elle y injecte des enzymes (gloutons) pour ramollir le beefsteak. Ensuite, elle pompe le boulgi boulga, emballage compris ! Admirez le sourire carnassier de la belle!

 

Ici c’est une petite sauterelle qui a fait office de festin. Il ne reste plus que l’enveloppe. Au passage, on peut distinguer sous les mandibules un crochet à venin (chélicère).

Argiope

 

Une demie heure plus tard il ne reste pratiquement plus rien..

Argiope

 

Bon appétit! Il parait que les insectes, riches en protéines, seront la nourriture de demain.

 

L’araignée tisse sa toile par Espacedessciences

Ici, on apprend pourquoi le fil d’araignée intéresse tant scientifiques et industriels.

 

 

 

La toile est, en plus, chargée d’électricité. C’est fort pratique car on a découvert que l’araignée se régalait aussi avec le pollen.
Six mois plus tard, l’hiver passé, j’ai le plaisir d’observer dans le même buisson une minuscule argiope de 3 mm.

Bien, on va s’arrêter là pour ne pas abuser de votre attention.

A bientôt …sur la toile !

Vestiges miniers à Carmaux

 

Un soleil de plomb domine ce paysage tarnais. Il règne un grand calme, la chaleur semble même étouffer les sons, mais ce ne fut pas toujours le cas .

carmaux (12)Cette impressionnante cuvette n’a rien de naturel ! Plus d’un kilomètre de diamètre pour une profondeur de 300 mètres, c’est le résultat de ce qui est encore à ce jour, la plus importante excavation houillère d’Europe.

En 1752, l’exploitation industrielle et souterraine du charbon commence sous l’impulsion du marquis de Solages.
Fin XIXe, la mine emploie plus de 2000 personnes. Des grèves sévères ont lieu. Jean Jaurès est élu député de Carmaux en 1895. La ville devient un symbole du socialisme.
En 1945, les mines sont nationalisées.
A partir des années 1950, la concurrence du pétrole entame une période de déclin irréversible.
En 1980 F. Mitterrand s’engage à soutenir l’activité minière sur le site.
Suite à des mouvements de grève, une tentative d’exploitation à ciel ouvert est lancée pour tenter de sauver la filière. L’aventure de durera qu’une dizaine d’année.
1985 : début de l’exploitation à découvert.
1987 : fermeture du dernier puits.
1997 Fin de l’exploitation du charbon.
La réhabilitation du site se fait non sans mal en transformant celui-ci en un parc familial de loisirs et d’aventure.
Voici un petit aperçu de l’évolution du site.

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Place aux images.
Moi qui suis toujours à la recherche des témoignages de l’ activité des fouisseurs de terrain et qui m’ ébaubis à la vue d’un reste de berline perdue dans la forêt de Fontainebleau, moi qui trouve que la rouille n’est pas dénuée de poésie et pas que grâce  aux possibilités de rimes qu’elle offre, ici, je suis comblé !
Sur les gradins qui flanquent le cratère sont exposés quelques monstres responsables de l’excavation. La taille de ces petites usines ambulantes est on ne peut plus spectaculaire !
Une pelle LIEBHER qui accuse 160 tonnes sur la bascule.carmaux (10)
Ce dumper possède des roues d’un diamètre de deux mètres.carmaux (9)carmaux (11)

 

Cette excavatrice aux chenilles surdimensionnées semble sortie d’un décor de Stars war !
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Elle alimentait un tapis roulant amovible.

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Le paysage ne pouvait pas lutter face à de tels engins et on comprend rapidement qu’une dizaine d’années suffirent à modifier complètement sa physionomie.

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Ces grosses bébêtes sont conçues pour faire des trous, mais en 1985, leurs puissances fut employées à un autre usage :


 

Nous allons voir maintenant que si la force industrielle de ses engins est colossale, la puissance destructive de la bêtise humaine n’a rien à lui envier.
Une fois extrait, le charbon doit être débarrassé de ses impuretés. Au Tronquié, une usine de lavage est installée. Depuis sa fermeture aux alentours de fin 1990 elle est la proie de visiteurs malveillants dont l’acharnement laisse pantois.
carmaux (20)Tout est tagué, cassé, brulé, au grand découragement du propriétaire actuel. Certes, le photographe y trouvera toujours un intérêt puisque cet imposant édifice à la structure ajourée réserve malgré tout des possibilités photogéniques mais quel gâchis !
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Une double rampe d’accès  amenait le charbon aux lavoirs.

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Voici ce qui reste des sanitaires ! Quelle constance dans la destruction.

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Ainsi finit le patrimoine industriel…
Ce site, pollué et dangereux, est à éviter. Heureusement, on peut se consoler à Cagnac les mines. Le musée de la mine, que l’on doit à l’initiative d’anciens mineurs soucieux de conserver un témoignage de ce qui fut la richesse de Carmaux, nous replonge dans les conditions de travail de l’époque.
Par exemple, on peut voir à gauche des piliers hydrauliques, au milieu le convoyeur blindé et à droite la haveuse à tambour.

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Mine de …laiton ?

 

Je viens d’effectuer une mise à jour de l’article sur les soutènements miniers et je vous invite à le consulter en cliquant.hand-cursor

 

Je ressorts également de mes cartons des photos d’une mine dont l’entrée a disparu comme trop souvent sous les attaques de bulldozers sécuritaires. Pourtant, bien stabilisée, elle n’offrait pas de dangers particuliers en tout cas bien moins qu’une randonnée en Vélib ! Elle offrait un spectacle insolitede toute beauté. Tant pis …Il ne restera bientôt plus aucune trace de cette activité.
Pénétrons dans les entrailles de la terre et jetons un dernier coup d’œil à la flore stomacale de ces boyaux creusés par la main de l’homme.
Vous avouerez que Baguenaudes n’a pas peur de se mouiller pour aller à la pêche aux endroits pittoresques.

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Attendu que le froid me fait un peu claquer des dents, je ne vais pas m’étendre en commentaires superflus, les photos parlent d’elles-mêmes La manière dont la nature panse ses plaies récompense largement les quelques efforts nécessaires à l’exploration de cet univers insolite et perdu.
Bonne visite nostalgique en cliquant sur l’image suivante.

Diapora