Myxomycètes

Myxomycète, encore un truc bizarre déniché par Baguenaudes en flânant dans les prairies humides de Normandie (pléonasme).
Ces masses gélatineuses, bien que leur aspect ne soit pas des plus attractifs, ont bien éveillé ma curiosité, mais j’avoue ne pas avoir identifié ces machins peu ragoutants tout de suite. Une précédente rubrique que je vous ai présentée sur le lait de loup m’a mis la puce à l’oreille.

Myxomycètes

 

Myxomycète
Mais qu’est ce donc ? Un animal ? Non. Une plante ? Non plus. Un champignon ou moisissure ? Toujours non. Plutôt un genre d’amibe car cette masse n’est formée que d’une seule cellule ! Bien embarrassés les scientifiques l’ont casé parmi les champignons, puis dans un grand fourre-tout réservé aux machins unicellulaires : les Protistes. Actuellement il est rangé dans le règne des Amœboaires.
Pourquoi zoomer sur ce truc pas enthousiasmant qui voisine avec quelques bouses de vaches?
Cette gélatine blanchâtre aussi appétissante qu’un jelly, possède des propriétés extraordinaires que n’oserait imaginer un auteur de science fiction. Bien qu’unicellulaire et ne possédant donc pas de neurones, il se déplace pour trouver sa nourriture et peut atteindre une taille respectable ( 10 cm) . Si les conditions extérieures sont trop sèches ou qu’il n’a plus de nourriture, il se met « en veilleuse » en se desséchant et renaît dès que les conditions redeviennent favorables. De plus, sa résurrection se fera sous une forme juvénile. Il possède des facultés d’apprentissage et possède 720 types de sexe. Mytho mi-sexe le myxomycète? (Pardon, je n’ai pas pu résister).
Petit à petit, ces myxomycètes gagnent en notoriété sous le surnom de Blob (c’est plus facile à retenir) grâce entre autres aux études d’Audrey Dussutour sur son cousin le Physarum polycephalum dont les propriétés fascinent le monde scientifique.
Je vous incite à visionner une conférence très accessible et pleine d’humour qui décrit les capacités hallucinantes (et non pas hallucinogènes, je vous vois venir) du blob.


Le lien .

 

Plus de mille myxomycétes ont été identifiés, mais on soupçonne qu’il en existe dans les 10000 ! Heureusement les têtes savantes ne manquent pas de ressources pour les baptiser. Plus prosaïquement, nos voisins espagnols les surnomment caca de luna et de l’autre coté de la manche, ils sont qualifiés de vomi de chien !
Pas très valorisant tout ça, pourtant, de près, il n’est pas si vilain le mucilage crustacé.

Myxomycètes

 

Loin de moi l’idée de jouer au savant, (j’ai à peine plus de neurones que le myxomycète qui n’en a pas),mais il faut bien commenter les photos avec des termes plus précis que machins, bidules ou trucs !
Les éléments formés que d’une seule cellule mais possédant de nombreux noyaux s’agglutinent pour former le plasmode .

MyxomycètesMyxomycètes

 

A la recherche de nourriture, le plasmode se déplace en laissant des traces de son passage.Myxomycètes

 

Les sporocarpes fusionnent pour former une masse plus déstructurée : l’AethaliumMyxomycètes

 

L’ enveloppe se désagrège laissant apparaître des éléments noirâtres : le pseudocapillitum.

Myxomycètes

Myxomycètes

 

Cette masse spongieuse libère les spores qui germeront quand les conditions seront favorables.

Myxomycètes

 

Direction l’Aveyron.

 

Cet été, période pendant laquelle le mercure montait aux arbres, j’ai eu la surprise de découvrir un restant d’aligot sur les débris d’une vieille traverse de chemin de fer déterrée la veille. Ce vomi aveyronnais est connu sous le nom de fuligo septica, autre variété de myxomycète.

Myxomycètes

 

Là aussi, on perçoit les traces de son déplacement.Myxomycètes

 

Les conditions extérieures on ne peut plus défavorables (pour lui) font que dès le lendemain il évolue en phase de reproduction (aethalium).

Myxomycètes
L’enveloppe se déchire pour laisser échapper les spores.

Myxomycètes

 

Au bout de trois jours, il est complètement desséché et finit en poussière.

Myxomycètes

 

Surprise, trois jours plus tard, un autre blob tout neuf fait son apparition deux mètres plus loin et qui évoluera de la même manière.

Myxomycètes

Je pense que les conditions de sécheresse et de chaleur relativement extrêmes ont accéléré le cycle. Je ne connais pas les facultés de résistance des spores, mais je caresse l’espoir de voir désormais l’apparition de blob dans mon jardin.
Ah, j’oubliais, ces myxomycètes ne sont absolument pas nocifs, ni pour les plantes, ni pour les animaux donc leurs aspects bizarres ne doit pas vous inciter à les détruire mais à les observer !
Si comme moi, l’existence et les facultés de ce blob vous fascinent, je vous conseille la lecture de ce livre passionnant et très pédagogique où on se rend compte également que la vie de chercheur(se) est loin d’être une sinécure.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander.

 

PS Si vous avez des interrogations sur les myxomycètes. je n’aurai pas les compétences pour y répondre car dès que l’on creuse ça devient très pointu.
La preuve hand-cursor

Description plus sérieuse du Mucilage crustacé hand-cursor
Et si vous vous voulez un blob de compagnie ?


Epsomite

 

Epsomite, késako?
Wikipédia : Décrite par Jean-Claude Delamétherie en 1806, le nom fait référence au gisement topotype. François Sulpice Beudant vulgarise ce mot.
Mais, peut-être connaissez-vous ce minéral sous la forme de sel d’Epsom.
Ce sulfate de magnésium posséderait de nombreuses propriétés curatives et autres (anti-inflammatoire, relaxant, insecticide, nettoyant, rhumatismes etc.)
Une rapide recherche sur internet vous donnera une idée des nombreuses applications où il est censé être efficace. Nul doute qu’il devait figurer dans la composition de l’élixir du Docteur Doxey !

 

Une de ses utilisations la plus courante, si j’ose dire, concerne ses vertus laxatives. On comprend mieux l’origine du dicton entendu souvent aux abords des célèbres champs de courses : L’eau d’Epsom fait courir les hommes plus vite que les chevaux !


« Vous cherchez l’efficacité? Ils vous feront tous courir rapidement ! » Un palliatif à l’EPO ?

 

Bien, arrêtons de tourner autour du pot !
Si je vous parle de l’epsomite, c’est que l’on peut l’observer de manière spectaculaire dans les milieux souterrains. La cristallisation en longues fibres d’un blanc éclatant de ces girandoles minérales offrent aux parois un décor féerique incroyable.

 

Voici quelques exemples de formations croisées ça et là. Chaque fois, l’effet de surprise et d’émerveillement est total à la vue de ces longs filaments aux reflets métalliques qui contrastent avec les parois fuligineuses. Je vous laisse juge.


Puisqu’il s’agit de photos, il est difficile d’éviter le cliché qui évoque des longues chevelures argentées tant la comparaison est justifiée.


Décidément, le monde souterrain recèle bien des surprises qui récompensent des quelques efforts nécessaires à sa découverte.
J’espère que sur cet article, les effets de l’epsomite seront restés inefficaces.

La Pyrale du buis

 

Il est ni beau ni moche ce petit papillon qui nous vient d’Asie. Apparu en France en 2008, il a maintenant fini la conquête du territoire, transformant la France en zone occupée.
Ses antennes effilées et le port de ses ailes parallèles au sol nous indique que l’on a affaire à un papillon dit « de nuit », mais ce n’est pas pour cette raison que l’on va s’intéresser à lui.

pyrale du buis
pyrale du buis

 

On peut aussi croiser une variété brune moins commune, mais tout autant banale.

pyrale du buis

 

Il a l’air bien inoffensif ce petit lépidoptère quoique…Avec ses antennes redressées, je lui trouve un petit air diabolique qui n‘est hélas pas usurpé.

pyrale du buis

 

Ces papillons se déplacent en nuées impressionnantes. Dès que l’on s’approche des buissons, c’est une envolée semblable à une bourrasque de flocons de neige.

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Ce pourrait être charmant mais cette multitude pose un énorme problème écologique car chaque femelle pond de 200 à 300 œufs qui se transforment en chenilles d’une grande voracité. Les buis sont les victimes désignées. En peu de temps, ils prennent un aspect grillé puis ils sont dévorés. Au bout d’un mois et demi, les papillons éclosent et le cycle recommence.
Aucun buis n’est épargné ! Le spectacle est désolant avec son allure digne d’une publicité Monsanto ou Bayer

pyrale du buis

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Les buis peuvent survivre à plusieurs attaques mais s’affaibliront de plus en plus et sont amenés à disparaître rapidement de nos paysages. Il existe bien différents traitement plus ou moins chimiques qui permettront surement de sauvegarder l’art topiaire de nos jardins à la française mais que va-t-il advenir de nos buissons sauvages si utiles à fixer les terrains pentus?
Venant d’ailleurs, les pyrales n’ont pas de prédateurs chez nous. Nos oiseaux peu habitués à croiser ces bestioles s’en méfient à part peut être les mésanges. Extrêmement rares sont les ailes entamées par des coups de bec.
Les imagos se goinfrent sur toutes les fleurs maintenant que les buis sont dévorés et j’ai l’impression que leur nombre fait fuir les hôtes habituels de mes buddleias et autres.

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Cette pyrale infernale sera bien difficile à endiguer et de quoi se nourrira-t-elle quand les buis auront disparu ? Des vignes sont déjà contaminées en Saône et Loire.
Là, ça ne rigole plus du tout !

Lathrée clandestine

 

Avec l’arrivée du printemps, l’humeur mélanbucolique s’exacerbe, aussi les envies de baguenauder reprennent de plus belle afin de profiter du spectacle multicolore offert par les paysages champêtres.
C’est le moment de rencontrer sur les berges des ruisseaux de spectaculaires explosions de bouquets violacés. Suivant les régions, ces manifestations florales ne sont pas rares, mais il faut parfois chausser les bottes afin de les observer car ces belles affectionnent les recoins humides où elles s’épanouissent aux pieds des arbres qui surplombent les ruisseaux.

 

Outre sa floraison peu banale, cette plante se distingue par le fait qu’elle ne possède pas de feuilles.

En effet, nulle manifestation de verdure chlorophyllienne susceptible d’assurer la photosynthèse. Comment la Lathrée clandestine, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, obtient-elle l’énergie nécessaire à sa survie ?

 

La floraison n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Cette plante possède un réseau de rhizomes très développé pouvant peser plusieurs kilos. Ces tiges souterraines blanchâtres sont munies de suçoirs qui pompent directement la sève dans les racines des arbres. Ces pompes aspirantes assurent ainsi une transfusion énergétique. Notre belle fleur violette est donc une plante holoarasite. Parasite certes , mais nullement nuisible envers son hôte nourricier.
Son mode d’existence rend toute tentative de transplantation vouée à l’échec aussi ne privons pas le promeneur suivant de l’attrait de la lathrée.


Si on écarte délicatement les feuilles qui jonchent le sol, on découvre de petits bouquets blanchâtres très fragiles.



Ces « bouquets » sont formés d’écailles entre lesquelles le calice de la fleur se développe.

 

La pollinisation est assurée par les butineurs et le vent. La lathrée produit des fruits qui contiennent quatre à cinq fruits. Expulsées mécaniquement (autochorie), les graines tomberont dans l’eau . Les plus chanceuses échoueront plus loin sur un lieu humide à proximité d’un arbre, elles pourront germer, prendre littéralement racine et s’y nourrir. La lathrée va développer tranquillement son rhizome sweet home, mais il faudra attendre dix ans avant que les fleurs éclosent.

 

Quand la fleur a assuré la production de ces graines, elle disparaît complètement de la surface et mérite ainsi sa dénomination de clandestine.
Il est donc bien naturel que l’on ait choisi cette jolie orobanche pour symboliser les amours cachées !

 

Lait de loup

 

Promenons nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas.
Absent Maître Ysengrin ? Pas sûr ! Parmi les branches mortes qui jonchent les sols humides, on peut remarquer des rameaux colonisés par des petites boules étranges à la couleur vive.

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Bergère, ne prend pas la peine de rentrer tes moutons. L’imagination populaire a baptisé ces curieuses manifestations de lait de loup. L’analogie peut paraître bien étrange, risquons une interprétation expliquant que la forme sphérique évoquerait des gouttes de lait tandis que le caractère carnassier du loup serait associé à la couleur rouge? Un peu tarabiscoté, je le concède bien volontiers.
Quoi qu’il en soit, l’esthétique de ces « gouttelettes » ne peut qu’ éveiller la curiosité et nous allons voir que son étrangeté ne se limite pas à son aspect.

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Renseignements pris, ce petit « champignon » possède des caractéristiques bien particulières.
Premièrement, ce n’est pas un champignon puisqu’il ne possède pas de mycélium et la chose a été confirmée par l’étude de son ADN.
Est-ce un végétal ? Pas de chlorophylle ni racine donc, on va dire non.
Cet organisme est capable de se déplacer et même de contourner des obstacles pour se nourrir. (Débris végétaux, champignons, bactéries ). Animal donc ? Non plus, car la chose est unicellulaire.
Mi-animal, mi-végétal, ces petites gouttes de lait de loup sont finalement classées dans le règne des protozoaires dans la classe des Myxomycètes.
Dixit l’encyclopédie participative : Leur nom est formé de « myxo » qui signifie gélatineux, gluant, et de « mycète » dont la racine myc- signifie champignon, car les Myxomycètes sont traditionnellement étudiés par les mycologues, bien qu’il s’agisse en fait d’« amibes collectives »
Gros plan sur le Lycogala epidendrum.

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Il arrive que l’enveloppe laisse échapper une matière visqueuse (Plasmode).

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En vieillissant, il noircit et sa chair devient pulvérulente.

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J’ai rencontré une autre forme, assez étrange elle aussi, pourvu qu’on l’observe de près. Peut être un tubifère rouillé ?

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Est-il utile de préciser que ces myxomycètes, bien que non toxiques, ne sont pas comestibles ?

 

Un site spécialisé sur les myxomycètes hand-cursor
Et un autre sur les champignons hand-cursor

 

Licorne

 

Surprise!
Nous sommes bien loin de la forêt de Brocéliande, pourtant les frondaisons humides se sont écartées doucement ce matin pour livrer passage à cette belle licorne.

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Chut ! Profitons du spectacle.

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Je vous vois venir, pourfendeurs d’incertitudes et approximations, vous allez argumenter que le front de cette belle apparition n’est pas dotée de corne, mais de bois!
Laissez moi rêver. Son front n’est paré que d’un seul appendice, donc c’est bien une licorne !

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Le chevreuil perd ses bois à l’automne. Ceux-ci repoussent rapidement et sont débarrassés de leurs velours en Avril- Mai (fraye).
(Remarquons au passage que les animaux porteurs de bois sont qualifiés de cervicornes histoire de mettre un peu de confusion.)
Pourquoi notre licorne ne possède qu’un « bois » ? Anomalie génétique, bagarre? Ce bois dépourvu d’andouiller semblerait indiquer un individu relativement âgé (7/8 ans).

Si je la croise, je demanderai à la fée Morgane.

 

L’arrivée du printemps

 

Pour le plaisir des yeux, je vous présente quelques photos qui annoncent le retour du soleil.

Revenons au Château de la Rivière où les eaux se sont retirées des bocages. La migration estivale a garni les murailles de locataires bruyants où la moindre éminence est occupée par de nouveaux guetteurs. Le spectacle son et lumière offert gracieusement par ces cigognes blanches est assez impressionnant.


Wikipédia

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Tout ce joli monde est employé à la confection du nid qui au fil des ans peut atteindre 1.50m. de diamètre et un poids de 60 à 200 kgs !

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L’attitude du spécimen au second plan peut être interprété comme un salut ou comme une menace.

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Pour faire savant, on peut placer dans la conversation que contrairement à beaucoup de volatiles, Monsieur Cigogne possède un pénis vestigial..
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Si la cigogne hiverne, ce n’est pas le cas du lézard vert qui lui hiberne.
J’ai eu la chance d’observer ce joli mâle profitant des premières chaleurs pour sortir de sa léthargie.

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Allez, on termine ce petit bestiaire printanier avec ce joli passereau qui passait par là. L’est-y pas mimi ce pinson comme dirait Alfred ?.

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Cigognes

 

Nous sommes en Normandie. Si, si, vous ne rêvez pas, le ciel est bleu et ce n’est pas un trucage. (Normands, pardonnez-moi, mais je viens de subir 10 jours de pluie avec des gouttes d’eau d’un litre, faut bien que je me défoule).

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Au milieu du bocage envahi par l’eau se découpent les murailles romantiques du Château de la Rivière. Sa ruine a été bien accélérée par l’armée allemande lors de son repli en 1944, mais c’est une autre histoire et nous allons parler d’autres occupants.

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Nous sommes vraiment en Normandie bien que les points culminants des murailles soient occupés par des nids imposants dignes des paysages alsaciens. En effet, les lieux sont progressivement investis par les cigognes blanches depuis les années 1970.
La magie Baguenaudes sort donc des cigognes de la Manche.

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La cigogne est carnivore et se nourrit de tout ce qui bouge et qui tient dans son bec. Escargots, mulots, poissons etc… Elle peut se servir également de son redoutable bec pour empaler sa proie. Elle trouve en Normandie de nombreuses prairies humides favorables à son alimentation au point que certains individus deviennent sédentaires. Son ramage est particulier puisque la communication s’effectue à l’aide de claquements produits par le long bec. (A-t-il inspiré F.Raynaud et sa célèbre Mademoiselle ?)
Comme son nom l’indique, les plumes la cigogne blanche sont…blanches hormis ses rémiges dont le noir profond renforce la majesté de son vol spectaculaire.

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Comble de l’élégance, certains individus portent des bagues. Grâce à la traçabilité et au travail impressionnant des ornithologues, nous savons que ce mâle est né sur le site de la Colombière situé à 11 kilomètres en 2009 et que depuis 2011 il niche au Château de la Rivière. La longévité est en moyenne une quinzaine d’années.
La cure thermale doit lui plaire, son plumage indiquant qu’il sort du bain.

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Fin janvier, cette cigogne a été observée sur le site alors que les migrations s’effectuent généralement fin février. Faut-il y voir un effet du réchauffement du climat ?

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A vol d’oiseau (expression plus qu’inappropriée quand on songe aux milliers de kilomètres parcourus par les cigognes pour parvenir ici,) sur les rives de la Vire, un vieux bâtiment possède également une cheminée couronnée par un nid occupé par un couple.

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Ce curieux bâtiment n’a pas manqué de titiller ma curiosité et ne manquera pas de provoquer de futures investigations baguenaudesques.

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Lépidoptères

 

Voici pour le plaisir des yeux, quelques photos de Lépidoptères sur un arbre à papillon qui porte bien son nom !
Ces observations ont été faites à Espalion pendant la dernière quinzaine de juillet 2015.

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Miam miam, on se frise les moustaches à l’idée du festin !

Papillons (3)

 

Ce grand voilier est spectaculaire, mais sa belle voilure le rend bien vulnérable.

Papillons (7)

 

Dans la nature, quand on est faible, les moyens de défenses sont limités. Soit on se fait discret, soit on ruse. Le Flambé a opté pour la 2eme solution. Ses deux ocelles colorées sur le bout des ailes font couler beaucoup d’encre en ce qui concerne leurs utilités. Il est souvent admis qu’il s’agit de faux yeux pour effrayer un prédateur ou bien lui faire croire que la tête se trouve là, détournant ainsi les attaques vers des zones non létales.
Et ça marche apparemment, le flambé survit à plusieurs attaques et le fait de ne plus avoir les ocelles plus grosses que le ventre n’entame pas son appétit.

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On le voit ici en train de se sustenter en compagnie d’un Macaon.

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La beauté de ce porte-queue se passe de tout commentaire.

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Ces beaux voiliers ne fréquenteront le restaurant que pour un séjour d’une semaine.. Heureusement, un agité fréquente assidûment mon arbre à papillon: le papillon colibri ou Moro Sphinx.
Adepte du vol stationnaire il se nourrit en plein vol ce qui ne facilite pas la tâche du photographe.

moro sphinx

 

L’énergie employée pour les battements d’ailes est impressionnante: 75 battements à la seconde s’il vous plait, mon appareil photo a du mal à suivre ! La taille réduite de ses ailes n’empêche pas ce migrateur de parcourir de grandes distances (jusqu’à 3000 km.) et sa vivacité affiche une vitesse atteignant les 50 km/h. Tout ça géré par une cervelle minuscule !
La forme de ses antennes le « classe » dans la catégorie des papillons nocturnes bien que son activité soit essentiellement diurne.

Moro sphinx (1)
Moro sphinx
La fréquence de ses battements d’ailes demande un besoin énorme d’ énergie qui l’oblige à passer son temps à se nourrir dépensant ainsi les calories ingérées. Plutôt vicieux comme cycle non ? Et on dit que la nature fait bien les choses !

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Moro sphinx (15)

 

Son cousin, le Moro Gazé est un peu plus coloré et ses ailes sont en partie transparentes.

Morogazé (2)

Morogazé (1)

 

A la différence du Moro sphinx, pour butiner, il pose ses deux pattes postérieures sur la fleur sans jamais s’y accrocher.

Morogazé (3)

Morogazé (2)

 

Ce n’est pas fini ! Un troisième convive de la famille s’invite à la table. Le Moro Bombiliforme.
Comme son nom l’indique, son corps noir et jaune imite celui du bourdon.

Moro bombiliforme (2)

 

Tel le gazé, ses ailes sont en grande partie transparentes mais, ses pattes sont plus développées et contrairement à ses cousins bien élevés, il lui arrive de poser les pieds sur la table !

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Moro bombiliforme (4)

 

Allez , pour conclure, je vous propose comme apéro un cardinal 🙂

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Argiope

Les araignées nous effraient souvent, pourtant elles sont bien inoffensives pour les grosses bestioles que nous sommes. Seule une vingtaine d’espèces sur 40 000 sont dangereuses pour l’homme et ne résident pas dans nos contrées. Tout au plus, nous risquons un petit bouton qui gratouille un peu suite à une improbable morsure puisque, l’araignée dépourvue de dard, ne pique pas
Examinons  de plus près ce spécimen installé depuis peu dans mon jardin. Sa taille est respectable et elle arbore une magnifique livrée jaune et noire qui la rend spectaculaire. Ce serait un moyen de défense pour tromper l’ennemi en se faisant passer pour un frelon à moins que ce soit pour la rendre moins visible pour ses futures proies. Bref, on en sait rien.

Voici donc, sous les projecteurs, madame l’ Argiope Frelon ou Argiope Bruennichi.

Comme d’habitude on clique sur les photos pour en profiter en grand.

Argiope

 

L’envers du décor moins ostentatoire n’affiche pas un mimétisme avec le frelon. Cette belle araignée dispose fréquemment ses pattes en forme de croix de Saint André. Elles sont enduites d’une sorte de cire ce qui lui permet de se promener sur sa toile gluante sans s’emmêler les pinceaux.

Argiope

 

On peut voir l’insertion des huit pattes sur le céphalothorax. Chaque patte est formée de 7 segments. Petit rappel, les insectes ont 6 pattes donc l’araignée n’en est pas un. Elle fait partie de la classe des arachnides dont elle partage les bancs avec  le scorpion.

L’argiope, malgré ses huit yeux est complètement miro ce qui facilite la prise de photos.

 

 

En plus, elle est sourde comme un pot et n’a pas d’odorat. Il lui reste le goût et le toucher  qui sont pris en charge  à l’aide de ses deux pédipalpes sur le devant de la tête. On les voit ici en train de coincer la bulle!

Argiope

 

 

Elle tisse une des plus grandes toiles orbiculaire  de nos régions pour capturer ses proies. Le tissage de cette dentelle a la particularité de posséder un motif vertical bien particulier construit en zig zag: le stabilimentum dont on ignore la fonction réelle.

                     Argiope

 

Le mâle est beaucoup plus petit. En voici un qui approche avec une idée derrière la tête. 

Argiope

 

Mal lui en prend car cette idée  le mènera à une mort certaine. En effet la belle a la fâcheuse  habitude d’ingurgiter monsieur quand ses oeufs sont fécondés. Cette fois ci, je ne pense pas que l’accouplement a eu lieu car la scène n’a duré  qu’une petite minute d’agitations fébriles où le mâle a fait plusieurs fois le tour de la femelle.

Argiope

Mais le résultat est qu’à force d’insister, c’est le dragueur qui s’est retrouvé emballé. Ca va de soie !’

Argiope

 

L’argiope digère ses proies à l’extérieur de son corps. Une fois la nourriture mise sous cello-frais, elle y injecte des enzymes (gloutons) pour ramollir le beefsteak. Ensuite, elle pompe le boulgi boulga, emballage compris ! Admirez le sourire carnassier de la belle!

 

Ici c’est une petite sauterelle qui a fait office de festin. Il ne reste plus que l’enveloppe. Au passage, on peut distinguer sous les mandibules un crochet à venin (chélicère).

Argiope

 

Une demie heure plus tard il ne reste pratiquement plus rien..

Argiope

 

Bon appétit! Il parait que les insectes, riches en protéines, seront la nourriture de demain.

 

L’araignée tisse sa toile par Espacedessciences

Ici, on apprend pourquoi le fil d’araignée intéresse tant scientifiques et industriels.

 

 

 

La toile est, en plus, chargée d’électricité. C’est fort pratique car on a découvert que l’araignée se régalait aussi avec le pollen.
Six mois plus tard, l’hiver passé, j’ai le plaisir d’observer dans le même buisson une minuscule argiope de 3 mm.

Bien, on va s’arrêter là pour ne pas abuser de votre attention.

A bientôt …sur la toile !