Armistice

Jusqu’au bout…
Le 11 Novembre 1918 à 10h 55 , Auguste Trébuchon est tué. L’Armistice a été signé le matin à 5 heures 15, le cessez-le-feu étant prévu à 11 heures. Depuis la veille, l’Etat Major Français fait le forcing pour accentuer la pression sur les Allemands avant la signature. La Meuse doit être franchie à tout prix. Une fragile tête de pont est établie. Bien que le 11 au matin, l’annonce imminente du cessez-le feu soit connue par les soldats, les tirs de mitrailleuses et d’artillerie continueront jusqu’à ce que les clairons retentissent à 11 heures. Cinq minutes avant, Auguste Trébuchon est frappé d’une balle en pleine tête. Il est considéré jusqu’alors comme le dernier soldat français tué pendant la Grande Guerre.
Cent ans plus tard, l’esprit de clocher est toujours tenace :
Il semblerait qu’Auguste Joseph Renault soit décédé à 10 heures 58. hand-cursor

Vous connaissez maintenant mon attrait pour le monde souterrain et surtout pour les témoignages laissés sur les parois, aussi je me devais de commémorer ce centenaire avec quelques photos prises dans les creutes (carrières souterraines) qui servirent de refuges aux combattants.

 

Cent saisons ont passé et les feuilles mortes n’ont pas encore comblé les cicatrices laissées par les combats. Les lacis formés par les tranchées sont encore nettement visibles dans les sous-bois.

 

Difficile de dire si les effondrements qui percent les plafonds sont dûs aux obus ou à l’érosion mais, les nombreux entonnoirs qui avoisinent cette carrière indiquent bien qu’elle fût la cible de bombardements.


Ôtez ces obus de ma vie !

 

Ces marches taillées débouchaient vers le Nord afin d’accéder aux tranchées en restant le moins exposé possible.

 

Pour rompre l’ennui et tenter de fuir leurs conditions de vie, les soldats ont souvent laissé des témoignages gravés dans le calcaire. Si certains bas-reliefs sont de factures naïves, d’autres font preuve d’une réelle maîtrise artistique. Il est bien dommage que cette scène où on peut deviner un poilu terrassant un adversaire à la baïonnette ait été saccagée.


??ONTY RIVASSOU 1914

 

Deux tentatives de portraits? Cette silhouette porte un curieux bonnet.


Malgré l’érosion, on peut deviner une figure féminine aux yeux charbonneux.

 

Les murs peuvent également délivrer des messages.

On peut traduire par Anéantir l’Allemagne.
Ce texte fait vraisemblablement allusion à l’essai écrit en 1871 par H. Entz :DELENDA GERMANIA. dont voici l’introduction:


Vous pouvez lire l’intégrale hand-cursor

Accompagnant cette citation, un texte qui ne nécessite pas d’explication, le texte est parlant !


GUILLAUME CAPUT

 

Cette petite commémoration personnelle s’achève ici, mais je reviendrai rapidement avec d’autres témoignages moins belliqueux.


A bientôt.

Autre article sur le même sujet hand-cursor

 

CGB Etampes-Milly

Direction la frontière entre l’Essonne et la Seine et Marne pour un mystère qui hante mes sorties vélocipédiques.
En suivant la charmante petite route qui relie Nanteau sur Essonne à Maisse, avant d’arriver à cette dernière, on passe sous un petit pont qui ne dessert plus aucune voie de communication. Cet
édifice surplombe perpendiculairement d’un coté la voie du RER qui rejoint Corbeil, de l’autre coté…plus rien ! Son tablier débouche dans le vide et surplombe une friche 15 mètres plus bas.

Pont-Nordpetit.jpg PontSudpetit.jpg

 

Lassé de m’interroger à chaque passage sur son utilité, j’échange mon seyant cuissard de vélo pour mon costume d’aventurier. Déterminé, je me cramponne aux manettes de ma machine à remonter le
temps (machine capricieuse pourvue d’un tableau de bord plein de petits boutons marqués de lettres dans un ordre abscons. (AZERTY…))
A la suite de plusieurs manipulations délicates, je peux enfin  atteindre la base de données que l’ Intersidéral Goniographe National laisse à notre disposition.
Le voyage virtuel peut commencer.
La carte d’état major (env. 1850) semble indiquer que la route (vert) franchissait la voie ferrée (rouge) au niveau de mon pont pour rejoindre la route de Milly à l’Est de Maisse en contournant la butte.
Serait-ce l’origine du pont mystérieux?

 

L’intersection non orthogonale me laisse suspicieux.
A l’aide du curseur spatio-temporel, je consulte une période plus récente.
L’examen d’une photo aérienne de 1945 nous donne beaucoup plus de détails.
On voit nettement que la route suit à présent la voie de chemin de fer sans la traverser et qu’un pont enjambe cette voie ferrée.
A l’Ouest de ce pont, une grande boucle traverse la route pour rejoindre la Gare de Maisse. A l’Est, le pont semble desservir une carrière de sable.

19452.gif

 

Cette carrière est toujours en exploitation et sa surface a pris de l’ampleur.

Je conclue qu’une voie de communication a été construite pour amener le sable à la gare de Maisse. Compte tenu du dénivelé du terrain (plus haut à l’Est), 2 ponts furent bâtis. Le premier, détruit maintenant, enjambait la voie ferrée. Le second passait et passe toujours au dessus de la route .

A l’Ouest, une rampe descendante avait dû être aménagée pour rejoindre la gare de Maisse. Ce talus a manifestement été rasé au ras du pont.
Mon pont mystérieux se retrouve donc isolé, campé sur son arche, un peu perdu dans les broussailles.

La végétation sur la photo satellite montre le tracé de la rampe.

satellite.gif

 

Reste à savoir si ce pont était routier ou ferroviaire.
Son style évoque bien le style des ouvrages ferroviaires. Une visite sur le terrain s‘impose.
L’environnement est chamboulé par l’implantation d’une structure mercantile et friches industrielles. Vais-je renoncer si près du but ? Prenant un air dégagé et sifflotant, je contourne les obstacles et je retrouve la rampe. Pas de doute quelques restes de rails tordus et de traverses sont mêlés à la végétation.

rails et contre rail Petit.jpg

 

 

Trop fier du résultat mon enquête, j’en touche un mot à mon ami de ITFF, et vlan le retour m’annonce que j’ai tout faux !
Rien à voir avec l’exploitation de la carrière. Si j’avais commencé par consulter son site j’aurais constaté l’existence d’une liaison ferrée entre Milly et Etampes : Le CGB
(Chemin de fer de Grande Banlieue). Créé en 1912, il fut fermé en 1949 pour la liaison Maisse –Etampes et en 1953 pour le tronçon Maisse
–Milly.
Sur ses conseils je consulte le cadastre et le parcours du CGB saute aux yeux.
Heureusement je porte des lunettes !

cadastrePetit.jpg

 

Voici donc le parcours qu’empruntait ce train pour traverser la vallée de Maisse.

 

cadastrePetit.jpg

 

Une fois que le tortillard avait parcouru la pente comme un fou, la Contesse s’écriait Maisse enfin !

 

Conclusion :

Le mystère du pont n’en est plus un et je peux faire le cuistre en passant dessous en vélo avec les copains.
Je sens bien que vous pensez que l’intérêt universel de cet article est très limité et que je ne dois pas avoir grand-chose à faire mais cela peut donner une idée concernant les recherches qui
peuvent être faites en restant bien au chaud grâce aux différents fonds de cartes mis à notre disposition par l’IGN.

De plus les vestiges de ce tronçon ne sont pas légion, ils méritent bien un peu d’attention.

 

 

Machine à remonter le temps: :

 

 

Quelques photos sur l’ancien parcours du CGB:

 

 

Liens pour les mordus:
La Savaren
Inauguration