Sri-Lanka 3 (Tourisme)

Les petites villes que nous avons visitées se développent souvent autour d’un carrefour où les routes sont goudronnées. La majorité des boutiques s’y trouve concentrée et les conducteurs de tuk-tuk attendent l’éventuel client sur les bas-coté. Notre dégaine de touriste fait que nous sommes très souvent sollicités. « Hello sir! You want a tuk-tuk ? » est  sans conteste l’expression la plus courante  du Sri Lanka!
 

 

Dés que l’on s’éloigne des axes, le calme revient et les cris d’oiseaux remplacent pots d’échappement et incessants coups d’avertisseurs. Les routes sont en terre battue sableuse où les rencontres sont rapidement conviviales. Ces pistes sont en bon état, du moins celles que l’on a empruntées, malgré les trombes d’eau qui tombent régulièrement. Attention, il n’y a pratiquement pas de panneaux aussi  on peut facilement perdre son orientation mais, il y aura toujours une âme charitable pour vous remettre dans la bonne direction.
 

 

La concentration des habitations s’amenuise dans la forêt où alternent de belles maisons avec des habitations plus sommaires.
 



Malgré le manque évident de confort de certaines demeures, nous n’avons jamais rencontré de personnes à l’allure négligée.

 

En parcourant ces routes goudronnées ou pas, nous croiserons de nombreux temples. Ce sera un des thèmes de nos prochaines excursions.
 

 

Un trajet assez éprouvant en bus nous a menés de Kandy à Habarana. La chaleur est encore plus pesante; heureusement, un lac en partie recouvert de lotus, (symbole de fertilité, prospérité et longévité), donne l’illusion d’un peu de fraicheur.
 

 

A coté, la verticalité toute relative d’une petite falaise réveille notre instinct de grimpeur malgré le cagnard qui rend les prises brûlantes. On pourra se vanter d’avoir grimpé au Sri Lanka ! Trois minutes d’ascension et dix minutes de récupération.
 

 

C’est un bon échauffement si je peux me permettre car nous partons ensuite visiter le site de Sigirîya.
C’est une grosse molaire rocheuse, haute de 180 mètres, qui domine la jungle.
A la suite d’une sombre affaire familiale, le roi Kassyapa a décidé de transformer ce piton en forteresse.   
Les travaux d’aménagement effectués par Kassyapa au Ve siècle sont impressionnants. Les jardins, au pied du rocher, possédaient plusieurs piscines alimentées par un réseau d’irrigation complexe:Wikipédia : Il est particulièrement complexe et avancé pour l’époque (ve siècle), le réservoir qui alimente le réseau est situé à plus de dix kilomètres du site et la canalisation souterraine qui permet l’acheminement de l’eau débouche seulement 50 centimètres plus bas que le niveau du réservoir, soit une pente de 1 sur 20 000. Il est cependant avéré que les Cinghalais furent toujours d’excellents techniciens et en avance de plusieurs siècles au niveau des systèmes hydrauliques et d’irrigations. Les jets d’eau de Sigirîya sont emblématiques de ce savoir, à titre de comparaison les premiers jets d’eaux à Versailles ne furent inaugurés que plus d’un millénaire après ceux de Sigirîya.

 

Arrivés au pied du rocher, une interminable série de marches nous attendent.
 

 

Heureusement, à chaque terrasse, une curiosité permet de faire une halte . Par exemple, ce gros rocher, calé par des béquilles, était destiné à être dégringolé sur les éventuels assaillants. Assaillants il y a eu mais ils ont attendu sagement que la faim force Kassyapa à se rendre. (Voir article Wikipèdia).
 

 

Le long d’une passerelle accrochée à la paroi, nous pouvons admirer de belles fresques non dénuées d’érotisme.
 

 

Complètement ratatinés par la chaleur nous atteignons la porte du Lion dont la tête a disparu et contemplons le dernier escalier à gravir tout en gardant un œil sur les frelons asiatiques qui gardent les lieux. Les accidents sont fréquents parait-il.
 

 

Le haut du rocher est une belle terrasse aménagée où s’érigeait le palais royal. On peut admirer une belle piscine profonde de 2 mètres taillée dans la roche dans laquelle le roi faisait trempette avec son harem.
 

 

La vue à 360°est magnifique.
 

 

Bien, pas le temps de lézarder, il reste1232 marches à descendre ! T’as pas chaud toi ?
 


Ce site est remarquable et il vaut mieux le visiter en compagnie d’un guide. Ceux-ci sont très nombreux à l’entrée et il est difficile de faire un choix. De toute façon, il faut négocier le tarif au départ. Inutile de préciser qu’il vaut mieux être bien chaussé pour affronter les escaliers que le sable peut rendre glissant.

 

Le lendemain, direction Dambulla et son temple d’or.

L’entrée est surmontée d’un bouddha géant bien doré qui nous toise du haut de ses 20 mètres en faisant tourner la Roue de la Loi.(Dharma Chakra Mudra.) Le style est  …disons pour le moins kitch .


 

Le plus intéressant se mérite : il faut gravir une colline (encore des marches !) pour accéder à des grottes abritées par un immense porche rocheux.
 

 

Cet auvent naturel est délimité par un mur ajouré. On peut ainsi pénétrer dans cinq sanctuaires qui abritent de splendides peintures murales ainsi que de nombreuses statues recouvertes d’or, le tout dans un très bon état de conservation.(Les fresques ont été rénovées au XVIIIe.). Ce sanctuaire est fréquenté depuis 22 siècles.
 

 

A l’aplomb du mur, le surplomb est entaillée d’une rainure horizontale chargée d’empêcher le ruissellement de l’eau vers l’intérieur des parois’
 

 

En bas du site, une procession de bonzes en pierre regarde imperturbablement le défilé des croyants et des touristes.
 


Après la visite du musée où les stations prolongées sous les climatiseurs nous permettent de retrouver un peu de force, nous repartons à la recherche d’un bus qui nous ramènera à Habarana.Nous sommes fatigués et l’idée des efforts qu’il va falloir fournir pour ce faire comprendre font que le moral en prend un coup. Miracle! Un 4X4 s’arrête à notre hauteur et Kumawa,notre guide de la veille, nous ramène hilare avec sa famille.

Bouddha veille sur nous !

Suite et fin dans un prochain numéro.
Articles connexes:

Sri Lanka

Sri Lanka 2 (Faune)

 

A la suite d’une sombre affaire familiale, le roi Kassyapa a décidé de transformer ce piton en forteresse. 

Sri Lanka 2 (Faune)

La chasse photographique n’était pas le but de ce voyage, néanmoins, au cours des différentes promenades, nous avons croisé sans chercher plusieurs exemplaires de la faune sauvage, parfois même en centre ville. Quel contraste avec notre pays où il faut employer des ruses de sioux pour réussir une capture photographique. Il est vrai que dans ce magnifique pays, jungle et étendues d’eau ne sont jamais bien éloignées et la population semble  respectueuse envers les animaux.  .

Dès que l’on sort de l’avion, on est frappé par le nombre de chien errants qui parcourent les rues. Ils sont tous à peu près du même modèle. Craintifs, on se demande de quoi ils vivent et ne semblent pas agressifs en tous cas, ceux que l’on a croisés ont dédaigné nos mollets.
Leur prolifération inquiète le gouvernement qui projette la mise à mort de 3 millions de ces chiens. Une tentative de stérilisation a échoué pour diverses raisons.

 

Les vedettes sont incontestablement les singes. Omniprésents, les macaques à toque  se laissent facilement approcher au point qu'on a envie de les toucher, mais la vue de leurs dents dissuade rapidement de toute tentative.

 

A proximité des temples, ils profitent largement des offrandes à Bouddha pour s'en payer une tranche!

 

Plus grand, le langur gris arbore un faciès plus rébarbatif mais son comportement est dénudé d'agressivité.

 

Un autre animal exotique spectaculaire est le varan. Le premier que l’on a rencontré mesurait facilement un bon mètre de long et je dois dire que l’effet de surprise est garanti.
L’animal ne s’attaque pas à l’homme mais ne donne pas envie de le chatouiller.

 

Les oiseaux sont nombreux et variés et leurs chants forment un fond sonore incessant. Le plus spectaculaire quant au plumage et ramage est le paon bleu qui vit ici à l’état sauvage .

 

Voici quelques spécimens ailés. Je vous laisse reconnaître dans le désordre: cormoran, aigrette, barbu à tête brune, ibis, cratérope affin, bec ouvert indien, etc.

 

Un autre animal sympathique croisé en visitant le site de Sigirya : un caméléon, ou agame arlequin, absolument pas gêné par la foule qui transpire en gravissant les nombreuses marches sous un soleil de plomb.

 

On rencontre fréquemment un petit lutin bondissant: l’écureuil palmiste. Il ne tient pas en place et je n’ai pu saisir que cette apparition fugitive.

 

Nous n’avons pas manqué d’aller parcourir le PARC NATIONAL DE MINNERIYA en 4X4. Il s'étend autour d’une grande retenue d’eau où se baignent de nombreux volatiles.

 

Les souches échouées sur les berges au pied de cet ibis noir ne sont pas aussi anodines qu’il n'y parait.

 

Le sage dit: Quand une souche baille, il y a de fortes chances que l'on soit en présence de crocodile!

 

La grande attraction de ce parc est bien l’éléphant. Sur la route menant au parc, j’ai interrogé le conducteur sur l’utilité du grillage qui longeait celle-ci. Il a pour mission de contenir l’intrusion des éléphants en liberté qui peuvent se montrer agressifs. Notre hôtesse a déjà été confrontée dans sa voiture à des manifestations antipathiques de la part de pachydermes en goguette et elle n’en menait pas large dans sa voiture.
Heureusement, sur les rives du lac, ces femelles semblent bien calmes. L'émotion est palpable à la vue de ces pachydermes qui dégagent une grande impression de sagesse. Loin de ces groupes de femelles nous n'apercevrons qu'un mâle solitaire mais hélas, hors de portée de mon appareil photo.



Un éléphanteau s'amuse en poursuivant les oiseaux qui accompagnent le groupe.



Il me semble que ces oiseaux profitent de l'efficacité la trompe débroussailleuse pour chercher de quoi se sustenter.

 

Ca et là, nous croisons de belles fourmilières dignes de figurer dans les scénarios de Minuscule.

 

Accompagnant une moiteur oppressante une lumière mordorée nimbe la savane. Comme toutes les fins d'après-midi, l’orage menace il est temps de rentrer car des gouttes d’1 litre d'eau chaude vont bientôt nous tomber dessus !

 

La nuit venue, Kumawat notre chauffeur de 4×4, nous fait la surprise du chef en nous proposant de diner. Arrivés chez lui, il nous présente sa famille et nous sommes reçus par des magnifiques sourires.



Mais la surprise ne s’arrête pas là. En effet, il faut regagner le 4×4 et nous voila repartis dans l'obscurité vers la jungle pour un barbecue. Un chemin défoncé, maitrisé de main de maitre par Kumawa, nous mène au bord d’une falaise où on s’installe rapidement. Déguster des galettes accompagnées de thon agrémenté d’une sauce épicée qui débouche instantanément les sinus est un moment fort, très fort !
L’obscurité nous entoure et, au loin, retentissent les jappements des renards, le moment est vraiment magique. La barrière de la langue n’est plus un obstacle pour communiquer dans des moments semblables. L'émotion ressentie face à la nature est un langage universel.


Nous ne croiserons pas d’éléphant au retour mais les cahots du 4×4 hors piste et la forêt éclairée par les phares donnent vraiment un parfum d’aventure qui nous tiendra longtemps éveillés une fois retournés à l’hôtel.

 

Hormis le chant des cigales, nous n'avons pas rencontré d'insectes mis à part une blatte et quelques punaises et libellules. Ah si, il y a régulièrement des accidents provoqués par les frelons asiatiques à certaines places. Pas de scorpions, d'araignées, ni de serpents non plus, mais nous n'avons pas cherché par manque de temps. Attendu que  les gens se promènent pieds nus, je pense que le danger doit être minime. Même les moustiques ne se sont pas manifestés.
Je vous le dis, ce pays a des allures de paradis terrestre pour celui qui aime la nature!

Sri Lanka

Un peu lassés des virées souterraines, nous allons traîner nos guêtres, ou plutôt nos tongues dans une partie de ce merveilleux pays qu’est le Sri Lanka.

Il y a tant de belles choses à voir dans ce beau pays où la nature est si spectaculaire mais le plus enrichissant restera pour nous la gentillesse et l’amabilité des gens. Bien sûr, les professionnels du tourisme sont un peu pressants mais il faut aussi comprendre leur situation et nous n’avons jamais ressenti d’agressivité à la suite d’un refus de notre part. Les taxis parisiens feraient bien de prendre exemple.

Dés que l’on sort des grands axes, nous n’avons rencontré que des sourires spontanés et tentatives de dialogue.

 

 

A propos de dialogue, nous ne parlons que 3 mots d’anglais comme beaucoup de cingalais mais manifestement, ce ne sont pas les mêmes et la compréhension aura été notre seule difficulté pendant ce séjour mais, après quelques angoisses, nous sommes toujours arrivés à bon port. Il faut savoir que trains et bus sont au minimum bondés et que le maximum n’a pas de limite. Etre coincé avec un gros sac à dos dans un bus surchargé sans clim. est une expérience qu’Aloïs A. lui même ne parviendra pas à faire oublier.

Un autre moyen de transport inoubliable et incontournable est le tuk-tuk.


Ce tricycle se faufile entre camions et voitures dans une circulation où la priorité semble être réservée au plus gros. Se retrouver à 4 de front à la sortie d’un virage sur une route à 2 voies est monnaie courante mais à force de coups de klaxon ça passe et le tout dans le calme.

La notion de particules fines est remplacée ici par les gros nuages s’échappant des pots de tous ces véhicules malgré leurs vignettes de contrôle anti pollution. Pour résumer, le voyage en tuk- tuk se déroule en serrant les fesses, en se bouchant le nez, les oreilles assaillies par les klaxons, mais le conducteur fera tout pour vous déposer juste devant la porte de votre destination et pour un prix modique.

 

Notre périple s’est déroulé à une période où fleurs et fruits n’étaient pas encore arrivés à pleine maturité mais qu’importe, le dépaysement est total. La température moyenne est de 35° et se promener au soleil devient rapidement éprouvant aussi avons-nous bien apprécié de baguenauder à l’ombre des frondaisons luxuriantes du jardin botanique de Kandi. Ici, la nature s’expose sous des formes improbables où la démesure est fréquente pour des yeux européens. Les cris d’oiseaux font un tapis sonore constant. On attrape rapidement un torticolis à regarder ces fruits de la taille d’un ballon de foot et qui peuvent peser jusqu’à 5 kilos ! Ce sont des Jackfruits.On en dégustera souvent en accompagnement de riz ou pâtes.
 

 

 

Voici une fleur de Couroupita :
 

 


Cet arbre est aussi appelé arbre à boulet de canon, on comprend facilement pourquoi.

 

Quand j’évoque la démesure, que penser des contreforts de ces troncs dont les racines s’étendent sur plusieurs dizaines de mètres ?
 

 

 

Les bambous n’échappent pas à la règle du gigantisme, leurs diamètres avoisinent les 30 cm.
 

 

 

Nous verrons plus tard qu’ils sont souvent utilisés pour les échafaudages.
 

 

 

Encore un tronc spectaculaire. Il s’agit d’un bombax ceiba. C’est un bois semblable au balsa et est utilisé notamment pour faire des allumettes !
(Petit exercice : combien peut-on tirer d’allumettes à partir d’un tel arbre ?) 

 

 

 

 

Les arbres sont souvent parasités par des figuiers étrangleurs de taille respectable. Au pied de ce ficus, nous avons le plaisir d’apercevoir nos premiers singes.
 

 

 

Les monkeys sont très présents au Sri Lanka. Les fenêtres sont munies de barreaux car malgré leur minois constamment étonné, ces macaques à toque sont des chapardeurs de grande habileté. Les tuiles des toitures sont souvent dérangées par leurs escapades, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’étanchéité quand on constate la fréquence et l’intensité des précipitations.
 

 

 

Un peu plus loin nous tombons sur une autre attraction du parc : les roussettes qui occupent la canopée de grands arbres. Elles sont innombrables et la taille est vraiment impressionnante puisque l’envergure dépasse allégrement le mètre. Cela change des pipistrelles !
 

 

 

Incontournables, cocotiers, bananiers sont présents dans tous les jardins.
 

 


En 3 coups de machette, on vous donnera à déguster une eau de coco bien rafraîchissante et on vous préparera un ananas délicieux qui aidera à supporter la chaleur.

 

L’après- midi, toujours à Kandy, nous laissons nos chaussures à l’entrée du temple de la dent de Bouddha. C’est un haut lieu de spiritualité. La dévotion de la foule est impressionnante et ne semble pas être dérangée par les allers-venues des touristes qui manquent parfois d’un peu de discrétion.
 

 


Nous étions pendant la semaine de vacances succédant au nouvel an bouddhiste, aussi la fréquentation était telle que nous dûmes renoncer à approcher l’endroit sacré où se trouve la fameuse relique qui de toute façon n’est pas visible.

 

Privés de dent nous profitons du dehors et son esplanade plaisante malgré la chaleur qui rend le sol brûlant pour nos plantes de pied tendre. Proche de l’enceinte nous pouvons admirer avec un zest d’émotion notre premier éléphant. On a beau dire, cela fait quand même quelque chose !
 

 

 

La suite du périple à Kandy s’est déroulée dans les boutiques de divers artisans : tailleur de pierres précieuses, batik, fabrique de thé ainsi que la visite intéressante du jardin des épices où un étudiant nous a servit de guide.A la fin de cette journée bien remplie, nous avons eu la bonne surprise d’être invité à diner par le chauffeur de tuk-tuk. L’accueil a été on ne peut plus chaleureux. Inutile de préciser que nous étions fort émus de partager les mets du jour de l’an au milieu de cette famille si généreuse et affable malgré la modestie de ses moyens.

 

 

 

 

A suivre…

Houillères tome 1

T’étais où hier ? Aux Houillères !
Effectivement, nous nous rendons sur un ancien site minier dans l’Aveyron. La prospection a débuté aux alentours de 1850 et l’exploitation qui employait en moyenne une centaine de personnes s’est terminée en 1958.

Vous pouvez trouver la définition des mots écrits en italiques dans le glossaire sur la droite de votre écran.

Comme bien souvent dans ce département, le paysage est magnifique.

 

On ne peut pas en dire autant des maigres vestiges abandonnés dans les bois. Une grande bâtisse en briques tente de dissimuler parmi la futaie son état avancé de délabrement.

 

Cette construction s’élève sur 3 étages où les escaliers ont disparus. Un de ses flancs est adossé à une « tour » en béton haute d’une vingtaine de mètres dont la fonction est sans conteste de réceptionner la houille extraite. Une trémie en quelque sorte.

 

En passant par le haut de cette trémie, on peut accéder au 2e étage du bâtiment. attention, le chemin est étroit!

 

 

Il ne reste plus rien. Toute la ferraille a été récupérée. Des regards sont ménagés dans le sol dont il n’est pas évident de trouver l’usage. Passages de câbles, chaînes à godets, ascenseurs ? Le mystère demeure. Des fins dépôts houillers jonchent le sol où croissent quelques résineux.

 
Au dessus de nos têtes, le 3e étage se résume à des poutres en béton. Etait ce un platelage métallique ?

 

Les étages sont desservis par des volées de marche en bois. Espérons que la concierge n’est plus dans l’escalier, en tout cas le ménage n’a pas été fait depuis longtemps. .

 

 

Le rez de chaussée abritait de grosses machines dont il ne reste que les supports.

 

 

Derrière un pilier se cache un des rares éléments métalliques du site. Ouf, un article sur les mines sans berline ne ferait pas sérieux !
 

 

On abandonne à la végétation ce bâtiment pour rejoindre un autre édifice en aussi piteux état.

 

 

Il s’agit des sanitaires et vestiaires. Ils renferment un témoignage émouvant bien que discret: la salle des pendus. Ce ne sont pas les spectaculaires vestiaires des houillères du Nord mais tout de même, parmi la décrépitude des lieux, on peur voir encore 2 paniers suspendus au plafond à l’aide de petites poulies.

 

La coloration rouge des eaux d’infiltration où baignent ces vestiaires ne semble pas du tout naturelle. Ce serait bien l’eau de l’exhaure qui doit traverser des couches ferrifères.

Effectivement, en remontant jusqu’à la source, nous trouvons, quelques mètres au dessus, un effondrement qui semble donner dans une galerie complètement noyée. D’après les maigres archives trouvées, nous sommes à l’emplacement du cavage du travers-banc. Même après une forte période de sècheresse, il y a peu d’espoirs que l’on puisse y pénétrer un jour. De toute façon, les terrains aux alentours sont fortement impactés par les aléas. Ce ne doit pas être bien beau en dessous..

 

Un peu plus bas, une autre manifestation de l’activité : les résidus de laverie ou schlams. Il faut bien reconnaitre que cela fait désordre dans le paysage même si les amateurs de motos se régalent dans les buttes.

 

Sur ce site, la concession expire en 2018 et une société écossaise a l’intention de rouvrir le site avec une exploitation à ciel ouvert. Ce projet rencontre évidement une forte opposition de la population qui semble avoir gain de cause pour le moment.

 

Il est à noter qu’à proximité du site on trouve une ancienne carrière de pierres de taille en calcaire. Profitant de la proximité du charbon et des rebuts de taille plusieurs fours à chaux ont vu le jour. Pour l’instant, leur état de conservation ne semble pas être une priorité locale.
 

Petit rappel.Le charbon se forme à partir de l’accumulation et la sédimentation des végétaux.

Au fil du temps, la pression et l’augmentation de chaleur font que les couches de chargent de plus en plus en carbone.

La tourbe (moins de 50 %)

Le lignite (50 à 60 %)

La houille (60 à 90 %)

l’anthracite (93 à 97 %).

Le coke quant à lui, est obtenu par distillation de la houille dans un four à l’abri de l’air . Il sert principalement en sidérurgie pour la production de fonte

Méloé et ficaire

Qu’ils sont bons ces premiers rayons de soleil sur les praires gorgées d’eau. Les fleurs pointent petit à petit le bout du nez tandis que les insectes y fourrent le leur.Lors d’une baguenaude, j’ai rencontré un coléoptère aux reflets bleus d’un plus bel effet. Mal en point, il gisait immobile les quatre fers en l’air.Chouette! Je vais pouvoir profiter de sa paralysie pour faire des photos en prenant mon temps. Las, aussitôt remis du bon coté, l’ingrat (oui, c’est un mâle) s’est carapaté vite fait, ne m’autorisant comme souvenir que cette photo.

 

 

Petite tête, abdomen énorme, la bestiole est assez bizarre Son cycle de vie l’est encore plus et vaut qu’on s’y attarde.

La femelle pond des milliers d’œufs en petits tas séparés d’où naissent au printemps des larves appelées triongulins. Ceux-ci grimpent sur des fleurs. Ils affectionnent particulièrement les ficaires sans doute pour leur précocité printanière.

Là, ça se complique. Ils attendent l’arrivée d’une abeille qui ne tardera pas à venir faire ses emplettes. Les petits malins s’accrochent à la butineuse qui, à l’insu de son plein gré, les transporte jusqu’au nid. Tout le monde descend et choisit un œuf qui servira à la fois de radeau pour ne pas s’engluer dans le miel et de garde-manger. Quand l’œuf est consommé, ils s’attaquent au pollen et nectar.

Résumons ! La mère fait des petits un peu partout et ne s’en occupe pas. Elle compte pour cela qu’une maman d’une autre espèce le fasse. La progéniture, après avoir squatté un magasin joue les « Tanguy » en boulottant les réserves de la nouvelle famille tout en boulotant quelques rejetons de la famille d’accueil au passage.

Belle mentalité! J’en connais qui défileraient dans la rue pour moins que ça !

 

Histoire d’illustrer un peu cet article, je reviens sur les ficaires ou fausse renoncule qui hébergent provisoirement les triongulins. Cette plante très courante doit son nom à sa racine formée de petites boules en forme de figue.
 

 

 

 

Elle est nommée également herbe aux hémorroïdes grâce aux vertus calmantes de la sève contenue dans ses racines.La théorie des signatures en vogue de l’antiquité jusqu’ au XVIII consistait à croire que les plantes soignaient les organes dont la morphologie présentait une ressemblance avec la plante ou une partie de celle-ci.Les nombreux essais empiriques ainsi que le hasard sont vraisemblablement les bases de cette théorie qui n’a évidement pas les faveurs de la pensée scientifique.

Par contre, à mon avis, elle pouvait fournir une bonne méthode mnémotechnique pour la recherche des plantes médicinales en ces temps où Wikipédia n’existait pas.

Concernant la racine de ficaire et les hémorroïdes, je vous laisse juge.

 

 

 

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, les champignons étaient considérés comme des plantes, mais les vertus aphrodisiaques de celui-ci restent à prouver. Il parait que sous sa forme juvénile il est comestible. Si vous voulez tester la théorie des signatures…
 

 

Merci à queenbee, savante lectrice, pour l’identification de la bestiole.J’ai déjà évoqué la théorie des signatures dans cet article.

.

Rhysopus

On traîne une fois de plus notre appareil photo dans une ancienne carrière de calcaire avec objectif d’en tester un nouveau… et surtout de passer un bon moment.L’hiver pluvieux à quelques conséquences et certaines parties sont recouvertes d’eau d’un bleu vert du plus bel effet.

 

 

Les taches qui constellent le ciel sont dues à la fumée dégagée autrefois par les lampes à acétylène des carriers et on distingue parfaitement les traces dextraction des blocs d’un mètre cube sur les parois.


 

Se confondant parfois avec ces taches noires quelques hôtes profitent de l’humidité des lieux pour piquer un roupillon. En effet les carrières offrent des conditions idéales pour les chauves souris: Température constante et à l’abri du gel, obscurité et calme.Calme dites-vous ? Respectons leur dodo et allons rapidement baguenauder plus loin.

 

D’autres surprises nous attendent. Posées sur le sol on trouve de petites boules duveteuses bien étranges. Certaines se dressent sur une hauteur de 20 cm.


 

Renseignements pris, il s’agit de rhizopus. Vous en doutez ? Lisez la description dans Wikipédia: br>La morphologie de l’anamorphe se caractérise par une hyphe siphonnée (sans cloison), multinuclée, à noyaux haploïdes, et à croissance apicale, possédant une paroi de chitine et de glucanes. Le protoplasme renferme de nombreuses vacuoles qui repoussent le cytoplasme et les noyaux à la périphérie. Les réserves de nourriture sont stockées sous forme de glycogène et de lipides.

C’est clair non ? Je pense qu’il n’y a aucun doute!

 

Bon, que font ils ici ces rhizopus ? Et bien ils se sont développés sur des fèces de Maitre Renard qui, lui aussi, fréquente assidument les souterrains.On ne fait pas beurk, ces moisissures sont cousines avec celles qui  ravissent nos palais dans le roquefort entre autres !
Il est bien connu que le renard se délècte de fromage dans une certaine fable aussi la boucle est bouclée.
Il est indéniable que ces rhysomus sont pourvus d’une certaine élégance.

 

Quant à nous, ne moisissons pas dans ces lieux majestueux, direction la sortie, on dirait bien que le soleil se rappelle à notre souvenir .

extraction d’un bloc

Le carrier, à l’aide d’un pic et d’une lance suspendue à une potence détoure le bloc en creusant 2 saignées verticales (tranches) et 2 horizontales (fours).

 

Le bloc à débiter n’est plus solidaire de la masse rocheuse que par le fond.

 

 A l’aide d’une mailloche des coins en bois sont enfoncés  provoquant la rupture du bloc avec le front de taille.

 

Extraction d’un bloc supérieur.
Le bloc est basculé sur un lit de cran destiné à amortir la chute.

 

La pierre est ensuite dégrossie à l’herminette et débitée en blocs plus petits en fonction de la demande.

 

L’extraction peut se faire en montant où en descendant. Le ciel de la carrière est moucheté par les traces de fumée dégagées par les lampes des carriers. Certains en ont profité pour inscrire leurs noms et les dates permettent de situer l’époque de l’exploitation.La lumière émise par ces lampes à huile puis à acétylène  ne devait pas avoir une bien grande portée et on imagine sans mal  que les conditions de travail devaient être très pénibles et dangereuses.
Plusieurs grèves tragiques marquèrent l'époque. Exemple ici.

 

D’autres inscriptions au crayon cette fois,témoignent de visites ou de calculs de volume des blocs découpés.’
 

<center ><p >

 

Des encoches étaient taillées dans la masse pour permettre des points d’ancrages afin de treuiller les blocs.

 

Ces encoches pouvaient également servir à attacher les chevaux. Ces derniers étaient  mis à contribution en tant que travailleurs de force avant l’apparition des treuils et bien sûr pour le convoyage des pierres débitées. Derrière le cric, on peut distinguer une mangeoire taillée dans la pierre.
 

 

A partir des années 1940, les pics et lances ont été remplacés par des haveuses à chaines. On voit ici les traces laissées par celles-ci.
 

 

Petit à petit des grands volumes sont extraits de la masse rocheuse. Pour que le ciel ne cède pas sous la pression des strates supérieures, des parties sont régulièrement préservées afin de servir de piliers de soutènements. C’est la méthode dite en  piliers tournés.
 

 

Pour approfondir voici deux liens où sont détaillés les différents outils:Carrières d’Aubigny.Carrière du Gros Caillou.

Fontis

Ce n’est pas un secret, le temps est maussade comme dit un ami Israélien aussi pourquoi ne pas en profiter pour aller flâner sous terre? Quand on parcourt ce monde minéral on a du mal à se faire à l’idée qu’au même endroit, il y a quelques années, la ballade aurait été non pas souterraine mais sous-marine. Par « quelques », j’entends environ 50 millions d’années. Je n’étais pas né et mes ancêtres non plus. Subséquemment, je suis bien obligé de croire ce qu’on me dit. Bref, le calcaire est une roche sédimentaire allochimique qui est exploitée depuis fort longtemps pour la construction, amender les champs, le macadam des routes etc…Afin d’atteindre relativement facilement les bonnes couches et préserver l’exploitation des terres agricoles en surface, l’extraction des blocs se faisait souvent en galeries souterraines. Cela tombe bien car on adore baguenauder dans ces lieux où le dépaysement est assuré. Voici donc quelques tentatives photographiques destinées à vous faire profiter de l’ambiance qui règne dans ces excavations abandonnées.

 

La visite à peine commencée  on se rend vite compte de la grandeur du volume extrait. Dans cette carrière privée du centre de la France, la strate exploitée fait environ 8 mètres de hauteur et son pendage est horizontal.Comme bien souvent, des piliers sont ménagés régulièrement pour soutenir le ciel.

 

 

Dessiner sur le ciel qui n’en a pas rêvé ?

Celui-ci ,culminant à une dizaine de mètres, a été vraisemblablement été décoré avec la fumée dégagée par une lampe à acétylène. Cela indique également que le débitage s’effectuait en descendant.

 

En dessous, des résidus de taille furent entassés pour former de petites rampes inclinées afin de faciliter le chargement des blocs débités.

 

Nous arrivons maintenant à ce qui motive le titre de cet article.Le ciel par endroit se fait menaçant et de spectaculaires effondrements obstruent les galeries. Le recouvrement rocheux au dessus de nos têtes n’est manifestement pas épais et cède par ça et là sous la pression de la terre. Des sortes de puits en forme de cloche se forment petit à petit en remontant parfois jusqu’à la surface. A leurs pieds, on trouve une pyramide formée par les matières effondrées. Nous sommes bien en présence des fameux fontis.On comprend facilement les désordres que cela peut occasionner en surface et des accidents meurtriers furent à l’origine de la création, à la demande de Louis XVI, de l’Inspection Générale des Carrières.

 

 

 

Celui-ci continue d’évoluer. On distingue bien que la périphérie du trou initial commence à être affectée. Le plafond, à cet endroit, ne tiendra pas encore des lustres comme dirait le comique de service qui n’est pas une lumière!

 

Comme bien souvent, après l’arrêt de l’exploitation, la carrière a été reconvertie en champignonnière. Les murs dressés devaient servir à maitriser la ventilation nécessaire à la myciculture.

 

On jette un coup d’œil à l’enchainement des nombreux piliers où il serait facile de perdre son orientation. Heureusement, nous avions un guide que nous remercions au passage.

 

Proche de l’entrée, la lumière du jour se faufile entre les pilastres hiératiques, luttant contre les ténèbres en nimbant l’atmosphère mystérieuse d’une lueur mordorée. C’est-y pas bien dit ça ?

 

On ne va tout de même pas se quitter sans un dernier regard sur ces deux beaux fontis siamois.

A bientôt pour d’autres visites photographiques si les trolls ne nous mangent pas!.

Ecaille fermière

Voici un petit coup de projecteur sur un joli papillon de nuit : l’écaille fermière. C’est un papillon courant qui affectionne les prairies sèches mais aussi les lueurs des villes. 
Comme d’habitude, on clique sur les photos pour en profiter en grand.

La photo n’est pas bien nette car l’écaille faisait vibrer ses ailes. Elle a besoin d’élever sa chaleur corporelle pour s’envoler contrairement aux papillons de jour qui utilisent la chaleur du soleil.

 

Avant toutes choses, interrogeons-nous sur la différence entre un papillon de jour (Rhopalocère) et un papillon de nuit (Hétérocère).Forcément, s’il ne s’agissait que de « jour ou nuit  » ce serait trop facile !Certains papillons de nuit batifolent le jour rien que pour nous embrouiller. (L’inverse n’est pas vrai.)Bon la couleur ? En effet, les papillons de nuit sont généralement peu colorés afin de ne pas être dérangés par les prédateurs quand ils dorment pendant la journée. Manque de bol, celui qui nous intéresse possède une livrée voyante et contrastée.

Pour les différencier, il faut examiner la forme des antennes. Les papillons dits « de jour » possèdent des antennes dont l’extrémité peut évoquer la forme d’un gourdin.

 

Toutes les autres formes d’antennes appartiennent aux papillons dits « de nuit ».Elles sont généralement ramifiées ce qui augmente leurs capacités olfactives puisque les papillons sentent avec leurs antennes. De nuit, la vision se trouve donc bien secondée pour la recherche de fleurs et également d’une compagne. Celle-ci émet des phéromones que le mâle peut « sentir » à plusieurs kilomètres.

 

 

Observons les antennes de notre écaille. Elles sont en forme de râteau (pectinées), nous avons donc bien à faire à un papillon de nuit. Ces antennes appartiennent à un mâle qui, espèrons pour lui, n’en prendra pas un. (de rateau !)

 

 

La femelle a des antennes simples er dépourvues de rouleau à pâtisserie au bout. On ne peut donc pas la confondre avec un papillon diurne.

 

 

Généralement, entre diurnes et nocturnes, la disposition des ailes différent au repos.Les papillons diurnes ont généralement les ailes plaquées l’une contre l’autre et sur un plan vertical par rapport au reste du corps. Remarquez les antennes « en massue. »

 

 

Les noctambules ont très souvent leurs ailes placées horizontalement. Pourquoi cette différence, je n’en sais fichtrement rien mais je compte sur vous. Une histoire de « prise au vent » sans doute.

De toute façon, cette classification « jour / nuit » n’a rien de scientifique. Ca tombe bien, moi non plus !

 

Mais pourquoi l’écaille a une apparence aussi voyante ? Ne manquera pas de s’interroger le fidèle lecteur attentif.

Comme bien souvent dans la nature, la couleur rouge veut dire : Attention ! Laissez-moi tranquille, je suis toxique. Cette méthode de protection est appellée  aposématisme.

En effet, l’écaille est impropre à la consommation notamment grâce à sa vie précédente où sous forme de chenille, elle se goinfre de plantes indigestes pour les prédateurs.

 

 

Elle peut donc dormir tranquillement sur ses deux antennes… sauf si un photographe casse-pied vient la déranger.

 

Curiosités minières Tome 3

Qui dit mine souterraine dit forcément galeries. Suivant l’époque, le minerai exploité et leurs usages, elles présentent une configuration différente et bien que les années et les éboulements s’amoncellent, on peut rencontrer quelques vestiges laissés par les mineurs. Voici quelques exemples rencontrés par-ci, par-là ainsi que des  particularités glanées aux détours de dédales souterrains abandonnés et maintenant inaccessibles.

 

Entamons la visite par une inscription à la craie, datée de 1950, qui indique des boisages à changer.

 

La durée de vie d’un boisage excède rarement la vingtaine d’année ce qui est amplement suffisant pour l’exploitation. Ceux-ci, 60 ans plus tard, sont encore en place mais ce n’est plus le cas  quelques mètres plus loin.

 

A partir des années 1950 le bois a été remplacé par le boulonnage ce qui a permis de creuser des vides beaucoup plus importants. La sécurité s’est accrue et l’accès de gros engins d’exploitation a été rendu possible.Nous voyons bien que le toit boulonné se tient bien ici malgré sa hauteur et la proximité d’une zone foudroyée.(Voir plus loin).

 

Le boulonnage consiste à lier les différentes strates du rocher encaissant de façon à former une « poutre résistante ». On utilise pour cela des tiges métalliques dont une extrémité est ancrée dans la roche par une cheville à expansion ou plus récemment par un collage à la résine. A l’autre extrémité est fixée une « rondelle » plaquée au rocher par un boulon.

 

Voici un exemplaire avec sa tête à expansion et la plaquette et son écrou de serrage.

     

 

Si les galeries de roulage doivent faire l’objet d’un soin particulier concernant la pérennité, il n’en est pas de même pour les chambres où est abattu le minerai. Une fois celui-ci enlevé, le vide résiduel n’est d’aucune utilité, au contraire il devient dangereux.Pour limiter la portée du porte-à-faux, des piliers sont ménagés afin de soutenir le ciel. Cette méthode a l’inconvénient de laisser une partie du minerai en place.

A partir de 1930, la méthode du foudroyage a été expérimentée. Elle consiste à prévenir l’éboulement en provoquant celui-ci de manière contrôlée. En gros on extrait le minerai en traçant des galeries d’abattage qui se croisent de manière perpendiculaire. Les piliers ménagés sont ensuite refendus pour extraire au maximum le minerai.

Les dernières « quilles » sont abattues à l’explosif. Sous la pression, le ciel s’effondre et, grâce au foisonnement, rempli une grande partie vide créé par l’exploitation. L’amas rocheux  sert ainsi de soutènement aux strates sus-jacentes et le terrain conserve une certaine élasticité qui limite les répercutions en surface.

 

Sur cette photo, on voit très bien l’éboulement provoqué volontairement.

 

Si le foisonnement compense une grande partie du vide laissé par l’exploitation, il peut y avoir des répercutions sur les strates au dessus. On voit ici qu’une bonne couche de marne a tapé l’incruste après le feu d’artifice.

 

Il ne faut pas confondre avec un fontis qui est un effondrement de formation naturelle. Sur le terrain, la distinction n’est pas toujours évidente et de toute façon, ce sont des zones qu’il vaut mieux contourner!

Les foudroyages n’étaient pas pour des raisons évidentes effectués sous les terrains à risque (habitations, voies de communications nappes phréatiques etc.). Les zones non foudroyées se nomment stot de protection.

 

Le maniement des explosifs demandait évidement un savoir faire et des précautions.

 

Les tirs étaient précédés d’une sirène mais, quelquefois, on se débrouillait avec les moyens du bord.

 

Le temps passe et les galeries sont maintenant désertes mais pas toujours silencieuses. Les filets d’eau  font entendre par endroit un bruit de cataracte amplifié par la réverbération et contribuent à l’ambiance particulière de ce monde souterrain, Les bruits de succion des  bottes s’extirpant de la boue participent allègrement à cet univers sonore. Cette poésie est parfois mise à mal  par un juron quand un pas maladroit fait entrer sournoisement l’eau dans les bottes.

 

Pendant l’exploitation, les galeries étaient drainées par un système de caniveaux et de pompes (exhaure). Il n’empêche que certains secteurs restaient  humides.Dans les galeries poisseuses, ces chaussures ont dû arpenter bien des kilomètres. Malgré l’âge et l’environnement humide, elles ont encore fière allure avec leurs semelles cloutées. Espérons qu’elles n’aient point botté les fesses d’un galibot maladroit !

 

Il est temps de refermer ce tome 3. Suivons les empreintes émouvantes des mineurs qui, une petite centaine d’années plus tard, nous guident vers le jour.

 

Je remercie Michel pour son petit film qui nous fait entendre le son de l’alarme

Ainsi que le site Mémoires d’Algrange pour les affiches. Ce site contient beaucoup de documents très intéressants.

A bientôt pour d’autres curiosités et au boulot…!