Les premiers soleils

 

Dreli-drelin, dans les sous bois, les clochettes tintinnabulent à tout-va pour fêter l’événement: le soleil existe bien, il est revenu !

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Attention, elles peuvent également sonner le glas ! En effet, cette fleur ne manque pas de paradoxe puisque, porteur d’une espérance de bonheur, elle est également un poison violent qui peut être létal.

Donc, on ne boit pas l’eau du vase !
Cette toxicité ne semble pas affecter ce balanin dont les larves à l’automne gâcheront notre plaisir en perçant des petits trous dans les noisettes..

balanin des noisettes

 

Cela fait déjà un mois que les premières floraisons de pulmonaires sont visitées par l’inévitable bombyle et l’abeille charpentière. Cette dernière, solitaire au frac noir à reflets bleu, doit son nom au fait qu’elle fore des galeries dans le bois pour y déposer ses œufs.

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Le soleil met bien en valeur les reflets des élytres de ce carabe. Attention aux projections d’acide butyrique qui peuvent irriter les yeux.

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Pas grand chose à raconter à propos des néphrotones, Laissons ces diptères à leurs ébats romantiques. Malgré la position kamasutresque, ceux-ci peuvent se dérouler en plein vol. Oserais-je écrire qu’ils s’envoient en l’air ? Hélas oui !
Passons… On reconnait la femelle en haut grâce à sa tarière de ponte.

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Au ras du sol aussi, les premières chaleurs profitent à nos petits reptiles qui pointent le nez qu’ils n’ont pas.

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Ici, c’est un joli orvet de taille respectable qui se faufile dans les feuilles mortes. Ses 50 cm me l’ont fait confondre avec une couleuvre. (Merci Christian).

couleuvre
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S’il nous tire la langue, ce n’est pas par incivilité ni pour vous effrayer, mais pour humer « l’air du temps ».
Ces messages chimiques captés par la langue sont ensuite analysés par un organe bien spécial que possèdent les serpents : l’organe de Jacobson.
Situé entre le cerveau et la cavité buccale, il reçoit le message sous forme de phéromones, le traduit et l’envoie au cerveau qui va déterminer s’il s’agit d’une proie ou non. (linternaute).

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C’est bien joli tout ça, mais moi aussi j’ai envie de lézarder au soleil aussi je vais refermer ce mini album photo par un gros lézard vert … qui n’est pas franchement vert…

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… puisqu’on est en présence d’un lézard ocellé. C’est le plus grand lézard d’Europe qui peut facilement dépasser les 50 cm. (Merci Cédric).

Mante religieuse suite

 

Je ne résiste pas à l’envie de vous proposer le portrait d’une autre mante religieuse croisée au pays basque. Nous sommes mi-novembre, mais  la douceur du climat retarde la disparition des insectes.

Au passage, j’en profite pour dire que toutes mes photos sont prises au ras des pâquerettes dans les vertes prairies sauvages et non pas dans des vivariums, ce qui me vaut d’ailleurs, de récolter au passage quelques tiques.

Coucou !

mante religieuse

De face,

 

de profil,

mante religieuse

 

de 3/4 dos,

mante religieuse

 

vous pouvez observer sur l’œil,  le point noir qui  vous toise immanquablement. On en a déja parlé ici.

mante religieuse

Le regard qui tue !

 

Gros plan sur ses cerques. Ces deux petits appendices sont des organes sensoriels.

mante religieuse

Ils sont pourvus de soies très fines (sensilles) utiles à la perception de l’environnement. J’avoue ignorer si ces petits poils  ont un rôle durant le processus copulatoire.

mante religieuse

 

Allez, on la laisse profiter des dernières chaleurs.

mante religieuse

mante religieuse

Vous trouverez d’autres photos de mante religieuse dans cet article.

Mante religieuse

Le ciel a déroulé ses stores métalliques dans un bruit de tonnerre et les premières fumerolles sortent des cheminées, signes que l’automne va nous faire remiser shorts et ressortir fourrures polaires.
Les insectes se font très rares, aussi, j’ai été très surpris de trouver une mante religieuse quelque peu embarrassée par des vieilles toiles d’araignées à l’entrée de ma cave.
Ramenée dans l’herbe elle ne manifeste pas une grande vivacité.
Elle va mouriiiir… la mama.
Et oui, c’est bien triste mais mourir, c’est la vie… et la mante s’éteindra avec la venue de la bise. Normalement, elle a fait son boulot en déposant ses œufs dans un oothéque et peut s’éteindre une fois son devoir accompli.

Bravo à André Lequet pour cette belle vidéo.

 

Profitons de son apathie pour saisir quelques instants.

mante religieuse

mante religieuse

 

mante religieuse

Tu veux ma photo ? Ben oui…

 

mante religieuse

Décidément cet orthoptère a des allures d’Alien

 

mante religieuse

Le regard est hypnotique ! En plus de ses 2 gros neuneuils globuleux, la mante possède entre les antennes 3 yeux complémentaires que les savants appellent ocelles et qui permettent de capter les variations de luminosité. Quand on sait que la mante est capable de tourner la tête de 180°, il est impossible d’échapper à son regard …qui tue.

Observateurs comme vous l’êtes, vous n’avez pas été sans remarquer les 2 petits points noirs qui, quel que soit la position de la tête, vous fixent tels 2 pupilles. Diantre! Pourtant les yeux ne bougent pas.


Et bien l’œil est formé d’une multitude d’ommatidies orientées différemment. Les bâtonnets qui se trouvent dans l’axe de notre vue absorbent complètement la lumière d’où le point noir. Rassurez vous, je ne le savais pas il y a dix minutes !

 

mante religieuse

Un peu hautaine la bestiole non ? Laissons la faire sa crâneuse maintenant qu’elle est « espèce protégée » en Ile de France. »

mante religieuse

Coléoptères

Voici 3 petites bêtes, disons coléoptères pour faire plus sérieux, qui ont gentiment posé pour moi dans les prairies du Nord Aveyron. Je n’ai pas grand-chose à dire sur elles, mais, ces petits bijoux se passent aisément de blablas  ampoulés pour éclairer l’éventuel lecteur. Il suffit de se pencher pour admirer leurs reflets métalliques dignes des créations de Lalique.
Le premier à se présenter à nos mirettes est la Cétoine de la menthe.Les dégâts qu’elles peuvent provoquer sur les végétaux se limitent à quelques petits trous dans les feuilles qui ne nuisent en rien aux qualités gustatives de la plante. Laissons les en paix dans nos jardins, de toute façon, les trous, ça ne se mange pas . 

 

 

L’Anthaxie écussonnéeavec ses merveilleux reflets est principalement présente sur le pourtour méditerranéen. Sa petitesse la rend très discrète, mais si on fait l’effort de se rapprocher, le plaisir des yeux est comblé. 

 

 

L’Hoplie bleuen’est pas bien  grosse non plus, mais l’éclat bleu de la robe du mâle le rend facilement décelable. Ce coté ostensible doit révéler une nocivité qui le rend inapte à la consommation. On le trouve dans les prés longés par un ruisseau. 

 

 

L’envers du décor n’a rien à envier à l’endroit.

 

 

La position d’équilibriste souvent adoptée par cette charmante bête a une raison bien précise. Les mâles ont la particularité d’écarter les pattes arrière pour attirer une compagne. Cette stature leur permet de libérer aux quatre vents les phéromones qui attireront les femelles.

 

 

A bientôt pour d’autres observations concernant ce petit monde bien surprenant parfois.

Ecaille fermière

Voici un petit coup de projecteur sur un joli papillon de nuit : l’écaille fermière. C’est un papillon courant qui affectionne les prairies sèches mais aussi les lueurs des villes. 
Comme d’habitude, on clique sur les photos pour en profiter en grand.

La photo n’est pas bien nette car l’écaille faisait vibrer ses ailes. Elle a besoin d’élever sa chaleur corporelle pour s’envoler contrairement aux papillons de jour qui utilisent la chaleur du soleil.

 

Avant toutes choses, interrogeons-nous sur la différence entre un papillon de jour (Rhopalocère) et un papillon de nuit (Hétérocère).Forcément, s’il ne s’agissait que de « jour ou nuit  » ce serait trop facile !Certains papillons de nuit batifolent le jour rien que pour nous embrouiller. (L’inverse n’est pas vrai.)Bon la couleur ? En effet, les papillons de nuit sont généralement peu colorés afin de ne pas être dérangés par les prédateurs quand ils dorment pendant la journée. Manque de bol, celui qui nous intéresse possède une livrée voyante et contrastée.

Pour les différencier, il faut examiner la forme des antennes. Les papillons dits « de jour » possèdent des antennes dont l’extrémité peut évoquer la forme d’un gourdin.

 

Toutes les autres formes d’antennes appartiennent aux papillons dits « de nuit ».Elles sont généralement ramifiées ce qui augmente leurs capacités olfactives puisque les papillons sentent avec leurs antennes. De nuit, la vision se trouve donc bien secondée pour la recherche de fleurs et également d’une compagne. Celle-ci émet des phéromones que le mâle peut « sentir » à plusieurs kilomètres.

 

 

Observons les antennes de notre écaille. Elles sont en forme de râteau (pectinées), nous avons donc bien à faire à un papillon de nuit. Ces antennes appartiennent à un mâle qui, espèrons pour lui, n’en prendra pas un. (de rateau !)

 

 

La femelle a des antennes simples er dépourvues de rouleau à pâtisserie au bout. On ne peut donc pas la confondre avec un papillon diurne.

 

 

Généralement, entre diurnes et nocturnes, la disposition des ailes différent au repos.Les papillons diurnes ont généralement les ailes plaquées l’une contre l’autre et sur un plan vertical par rapport au reste du corps. Remarquez les antennes « en massue. »

 

 

Les noctambules ont très souvent leurs ailes placées horizontalement. Pourquoi cette différence, je n’en sais fichtrement rien mais je compte sur vous. Une histoire de « prise au vent » sans doute.

De toute façon, cette classification « jour / nuit » n’a rien de scientifique. Ca tombe bien, moi non plus !

 

Mais pourquoi l’écaille a une apparence aussi voyante ? Ne manquera pas de s’interroger le fidèle lecteur attentif.

Comme bien souvent dans la nature, la couleur rouge veut dire : Attention ! Laissez-moi tranquille, je suis toxique. Cette méthode de protection est appellée  aposématisme.

En effet, l’écaille est impropre à la consommation notamment grâce à sa vie précédente où sous forme de chenille, elle se goinfre de plantes indigestes pour les prédateurs.

 

 

Elle peut donc dormir tranquillement sur ses deux antennes… sauf si un photographe casse-pied vient la déranger.

 

Les demoiselles de Roquefort

Roquefort… ou presque car nous sommes bien dans l’Aveyron.

A la recherche d’ombrages réparateurs me voilà parti bottes aux pieds draguer les demoiselles locales dans un vallon accablé de chaleur et dont la sudation forme un petit ru qui serpente etc.etc.

Mes premiers pas ont autant de succès auprès des élégantes qu’à l’époque lointaine où je testais mon sex-appeal dans les surprises parties. Les belles ne se laissent toujours pas approcher facilement.

Un peu dépité mais habitué je prends mon mal en patience et j’ai la surprise de voir quelque chose bouger devant mes pieds.

 

Sapristi une écrevisse!

Le carpopodite ne possède pas d’ergot je suis donc en présence d’un membre de la famille des astacidés.
On se sert la pince et la glace rompue les présentations continuent mais je refuse le baise-main sur la jointure du mors malgré la blancheur de son teint, la taille des pinces me faisant supputer un spécimen mâle. Son céphalothorax est lisse je viens donc faire la connaissance d’une écrevisse du Pacifique.
La barrière des langues fait que notre rencontre reste brève.

 

Bon, je frime avec mes connaissances en crustacés décapodes mais j’ai tout piqué  sur ce site
très bien fait.
Et les demoiselles me direz-vous?
Finalement ces zigo(to)ptères finissent par se manifester tant mes manœuvres à la longue  les laissent indifférentes.Ces magnifiques argios si spectaculaires en vol sont plus discrets une fois posés. Heureusement ils sont très actifs et reviennent se poser aux mêmes endroits, ce qui avec un peu de patience facilite leur observation .Les caloptérix virgone ne doivent pas rester vierges bien longtemps car les scènes torrides  sont fréquentes.

 

Attention à la prise de tête !
Le mâle assure la prise à l’aide de ses cerques.

 

La femelle recourbe son abdomen afin de mettre les oeufs en contact du sperme du mâle.

 

Le Kâma-Sûtra est limité à une seule position mais néanmoins spectaculaire et peut s’accomplir en vol. Ils s’envoient en l’air quoi !.

 

Quelques minutes plus tard Mademoiselle, ou plutôt  Madame maintenant, dépose ses oeufs dans l’eau sous la protection de Monsieur.

 

La photo est ratée mais on peut voir une femelle tentant de pondre en prenant appuie sur le bord supérieur des ailes d’une congénère complètement immergée. Certaines demoiselles peuvent ainsi entrer en apnée jusqu’à 20 min. sous l’eau pour déposer leurs œufs.

 

Un peu plus loin je tombe sur une « maternité » où des agrions larges pattes pondent la tête bien soutenue par leur partenaire qui affirme ainsi leur paternité et assure la tranquillité de leur compagne.

 

A l’ombre d’un rocher se prélasse une belle couleuvre vipérine.Pas de panique! si vous rencontrez un serpent dont la tête est complètement immergée c’est forcément une couleuvre.

Excusez la qualité de la photo mais la rencontre fut brève!

Sa pupille ronde ne laisse aucun doute concernant son identification.

 

Laissons tout ce joli monde vaquer à leurs activités dans ce ruisseau épargné par la pollution et regardons quelques portraits de ces élégantes en cliquant sur l’affiche: