essai 3d
Répondre
Comme bien souvent, la courbure surbaissée de l’arc est due à l’écartement des impostes, conséquence vraisemblable de la suppression des absidioles qui faisaient également office de contrefort.
Les arcatures aveugles des cotés latéraux de l’abside devaient communiquer avec les absidioles aujourd’hui disparues.
L’état délabré des barreaux nous a dissuadés de tenter l’ascension! On peut quand même entrevoir l’enrayure de la base de la flèche.
Des vestiges d’arcature englobés dans la maçonnerie ajoutent des interrogations relatives à la chronologie des transformations du bâtiment.
Proposition de l’abbé Moufflet évoquant de possibles tribunes d’avant-chœur destinées aux chorales. « Chorus psalentium ». Cette suggestion est sujette à contestations.
Manifestement, la dernière personne à avoir emprunté l’escalier n’a pas rendu toutes les marches !
A l’extérieur, les défaillances de la couverture sont bien visibles. Si rien n’est fait, les prochaines manifestations intempestives de la météo vont rapidement profiter de ces faiblesses et provoquer d’importants dégâts.
Une fois que la reine dans la boite, les autres abeilles la rejoignent et la nouvelle colonie va pouvoir se développer.
Quand on connait les graves menaces qui planent sur la survie des abeilles, le spectacle offert par dame nature est assez émouvant et mérite bien quelques photos.
Fils d’artisan et autodidacte, Godin travaille dans l’atelier de serrurerie paternel dès l’âge onze ans.
Parallèlement il s’instruit en prenant des cours du soir et en lisant beaucoup.
A 17 ans, il part faire son Tour de France des compagnons du devoir. Au cours de ce périple, il se rend compte de la grande misère matérielle et morale qui règne parmi la classe ouvrière (Nous sommes à l’époque de Zola et Victor Hugo).
A son retour, il travaille dans un atelier de fonderie et dépose son premier brevet qui consiste à remplacer la tôle par de la fonte pour la fabrication des calorifères et cuisinières. Idée de génie et succès immédiat, Godin crée son entreprise en 1846 à Guise. Grace à son innovation, il fait rapidement fortune.
Misant sur une culture du mérite, il encourage les élèves par un système de récompenses et de compliments, donnant lieu à un spectacle lors de la fête de l’Enfance, créée en 1863.
Toutes les dépenses concernant l’éducation et l’instruction sont supportées par l’Association.
Il crée également un système de sécurité sociale et de retraite en 1860 !
Un cabinet médical entièrement gratuit est mis en place.
Au grand dam des commerçants locaux, un économat est organisé pour supprimer les intermédiaires et bénéficier ainsi de prix plus bas. Cela permet également de contrôler la qualité des produits proposés.
Le Palais Social
Enfin Godin a voulu procurer à ses employés un logement spacieux à proximité de l’usine. Rompant radicalement avec les logements ouvriers type coron, il conçoit des bâtiments communautaires tablant sur l’émulation générée par un mode de vie fédératif.
Pour cela, en 1964, il fait ériger trois grands bâtiments entièrement élaborés sur ses plans. Chaque édifice possède des logements sur quatre étages autour d’un grand hall rectangulaire couvert d’une verrière. Le rez-de-chaussée est réservé à différents magasins et boutiques.
Les étages sont desservis par des escaliers en demi-colimaçon afin de permettre une ascension moins pénible si on emprunte les degrés à l’extérieur.
Afin de soulager les femmes, les tâches ménagères sont mutualisées.
Une crèche est mise en place. Pour l’anecdote, dans les berceaux il fait remplacer le matelas par une épaisseur de son. Ainsi, en cas de pipi, il suffit de remplacer la petite boule de son agglomérée par du son sec. Celui souillé étant donné aux bêtes. Cela donne une idée de son inventivité qui ne semble pas connaitre de limites allant du plus petit détail aux 300 brevets industriels !
L’étage supérieur, aux murs ajourés, est réservé au séchoir. Il est actuellement transformé en salle d’exposition.
Il met à disposition des employés une piscine équipée d’un fond amovible afin d’adapter la profondeur du bassin à la taille des enfants. !
Faisant face aux habitations, il érige un théâtre pour divertir mais aussi pour y donner des conférences sur les théories sociales de son engagement politique.
Vous trouverez facilement sur internet les détails de son engagement social qui repose sur l’élévation du peuple par l’éducation, il remet principalement en cause l’impôt et l’héritage qui doit être, selon lui, être géré par l’Etat pour une meilleure répartition des richesses.
L’impôt est un obstacle à la libre expression de l’activité des citoyens ; il est préjudiciable au progrès, au développement de la richesse générale ; il est surtout un obstacle à l’émancipation des classes laborieuses parce qu’il épuise les ressources du travail au profit du capital.
Si plusieurs projets de phalanstères existaient à l’époque, Godin a réussi à mettre en pratique une utopie qui perdura après son existence. Un an avant sa mort, alors que l’usine emploie 1500 personnes, Godin, qui habitait lui-même le Familistère, fait son testament en faveur de l’association.
La coopérative fonctionnera jusqu’en 1968. Au fil des ans, l’esprit de Gaudin disparaît et la gestion de la coopérative revint à une caste de plus en plus réduite et gangrenée par l’appât du profit. Suite à une mauvaise gestion l’entreprise est finalement vendue à la société Le creuset qui conserve le nom de la marque. Les autres bâtiments sont mis en vente.
Le Palais social, érigé pour loger les employés, est maintenant transformé en musée qui a la particularité de posséder encore plusieurs appartements occupés par des particuliers.
Pour conclure je laisse la parole à Michel Lallemant :
« Qu’il s’agisse, en bref, des stratégies gestionnaires, de la démocratie dans l’entreprise ou du droit des femmes, Godin a su faire œuvre d’innovateur au service de l’émancipation collective. Mieux encore, même si les réalisations n’ont pas toujours répondu à ses espérances, ce chef d’entreprise fouriériste a proposé des solutions sociales originales dont nous n’avons toujours pas fini de mesurer la richesse ni de tirer toutes les implications. »
Si en certains endroits on bulle et s’encroute, ce n’est certes pas le cas sur Baguenaudes !
La photo (Album Valois) de la sculpture en cours d’élaboration par Leclabart donne une idée des proportions monumentales.
Il mit à profit un volume laissé par les carriers pour décorer le fronton des logements des officiers. Ce haut-relief possède une haute valeur symbolique, le mythe de Jeanne d’Arc ayant pris une grande ampleur nationale suite à la guerre de 1870.
La représentation altière était surmontée d’une devise aujourd’hui disparue: Nous les bouterons hors de France. Au pied de l’icône nationale, on peut distinguer les restes d’une croix de Lorraine.
Plus léger, il décora un angle de la carrière avec cette fantaisie imitant une fontaine surmontée d’un joli mascaron reposant sur deux volutes, le tout dans un style Art nouveau.
La reconnaissance de son talent auprès des troupes se concrétise par l’illustration de la une du journal Hurle Obus
Démobilisé, il reprit son activité notamment en réalisant plusieurs monuments aux morts.
On peut se faire une idée de son talent artistique
Le brigadier Jacques Cadars était un ancien élève des Beaux Arts. Affecté au 4e Régiment de cuirassiers, on lui doit ce grand bas-relief représentant un dragon aux flancs grisés par l’humidité. Cuirasses et chevaux ont été abandonnés en 1917, la sculpture serait-elle antérieure à cette date ?
Né en 1895, son âge ne le mit pas à l’abri du front où sa vocation d’artiste fut brutalement stoppée le 27 Octobre 1918 à Thermes dans l’Argonne.
Il faut pénétrer dans les galeries pour découvrir cette femme aguichant le spectateur à l’aide d’un sein dévoilé. L’auteur, un certain Bucher a légendé ce sourire fripon d’un : Souvenir de la Légion 5 Cie.
Légionnaires soupçonnés également d’utiliser la piquette comme butin!
Les détails sont d’une précision quasiment photographique allant de l’épaulette en rouleaux pour retenir la bretelle du fusil, jusqu’au système de réglage de cette dernière. Cartouchière, besace, bandes molletières et même la pipe, tous les éléments de l’équipement du fantassin sont présents. Le réalisme est si poussé que l’on peut observer un rat lorgnant sur la gamelle située au sommet du havresac !
Le titre de l’œuvre se réfère au surnom la crête surplombant le front.
Surnommé « Les parisiennes », ce panneau serait une copie d’un dessin paru dans la revue La Vie parisienne. Comme je l’ai déjà mentionné dans l’article précédent, ce genre de revues de modes, où la gent féminine était souvent dessinée en tenues plus que légères, étaient fort prisées des soldats. Il suffit de parcourir les petites annonces pour s’en assurer. J’ai parcouru plusieurs numéros sans retrouver l’original, aussi je lance un grand concours où il n’y a rien à gagner: Qui retrouvera les modèle? Gallica nous offre la possibilité de feuilleter ces magazines où les illustrations d’un style Art Nouveau se parcourent avec délectation.
A contempler toutes ces toilettes, les poilus riaient dans les champs !
Image tirée de cet excellent document
Par exemple, le coin lavabo est décoré d’un minois souriant.
Et plus curieusement deux autres profils où se devinent un casque à pointe à gauche et une casquette d’officier allemand à droite ( ?). Ces derniers ont-ils brièvement occupé la région en 18 ?
Vers quels horizons s’évadent les pensées des soldats au repos ?
La femme affriolante ?
La patrie?
La semeuse, allégorie créee fin 19e, est devenue un symbole de la République Française.
Il se distingue intact, peut être encore inachevé, sur ce cliché de 1918.
Cette couverture d’un magasine coquin du 31/3/1917, fort prisé des poilus, a pu inspirer l’artiste. (J’avance audacieusement cette possibilité car elle est évoquée à propos d’une autre sculpture que vous verrez plus tard.)
Maréchal à qui on doit le jour le plus sanglant de l’histoire de France: 27000 morts le 22 Août 1914. Cela lui a valu de formidables honneurs !
A suivre…
Vous connaissez maintenant mon attrait pour le monde souterrain et surtout pour les témoignages laissés sur les parois, aussi je me devais de commémorer ce centenaire avec quelques photos prises dans les creutes (carrières souterraines) qui servirent de refuges aux combattants.
Malgré l’érosion, on peut deviner une figure féminine aux yeux charbonneux.
Les murs peuvent également délivrer des messages.
On peut traduire par Anéantir l’Allemagne.
Ce texte fait vraisemblablement allusion à l’essai écrit en 1871 par H. Entz :DELENDA GERMANIA. dont voici l’introduction:
Accompagnant cette citation, un texte qui ne nécessite pas d’explication, le texte est parlant !
Cette petite commémoration personnelle s’achève ici, mais je reviendrai rapidement avec d’autres témoignages moins belliqueux.
On devine assez rapidement que cet imposant édifice a été érigé à des fins militaires, la région en est truffée, mais la surprise vient du fait que l’édifice a été construit en…1918. Nous sommes bien éloignés des champs de batailles de la Grande Guerre symbolisés par les tranchées, cependant, nous trouvons ici un rappel que la Grande Faucheuse a exercé sa redoutable moisson également dans le domaine maritime.
A partir de 1917 l’Allemagne intensifie les attaques sous-marines contre les convois important notamment du charbon, les principales mines françaises du Nord étant sous le joug des Allemands.
Dès 1916, protégé des vents d’Ouest, le site d’Ecausseville est choisi pour l’implantation d’une de ces bases. Un premier hangar en bois est construit. Long de 120 mètres, il accueille les dirigeables livrés par les Anglais ainsi que les Zodiac commandés par la marine française. La taille de ce hangar nécessite de finir l’appareillage du dirigeable à l’extérieur du bâtiment où deux paravents latéraux sont chargés de soustraire le dirigeable des caprices du vent. (Ce premier hangar, endommagé par une tempête en 1931, a été détruit en 1933.)
La marine fait preuve d’innovation en commandant l’édification d’un second ouvrage en béton armé cette fois. Pour l’époque, la construction d’un tel ouvrage entièrement en béton est audacieuse et mérite que l’on s’y attarde d’autant qu’il est l’unique survivant des douze bases conçues par l’Amirauté pendant la première guerre mondiale. L’utilisation du béton est toute récente, en effet ce hangar est seulement le troisième édifice d’importance construit à cette époque. Sa conception servira de modèle pour les Cours de béton armé de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics.
La construction est confiée à Henri Lossier, architecte suisse. Le défi est de taille, en effet, le volume nécessaire pour abriter un dirigeable est impressionnant. Le bâtiment, long de 150 mètres, possède une hauteur de 30 mètres et bien entendu, l’espace intérieur doit être complètement dégagé pour accueillir les mastodontes. Pour répartir au mieux les différentes contraintes, Lossier choisit d’ériger une voûte dont le profil est semblable à la parabole matérialisée par une chaîne suspendue à deux points d’attache horizontaux.
La taille des personnages donne une idée des proportions de l’édifice.
Maquettes exposées au musée AEROBASE :
Le hangar servit ensuite d’entrepôt pour l’armée américaine. Les murs témoignent encore de ces différentes occupations.
Une de ses utilisations la plus courante, si j’ose dire, concerne ses vertus laxatives. On comprend mieux l’origine du dicton entendu souvent aux abords des célèbres champs de courses : L’eau d’Epsom fait courir les hommes plus vite que les chevaux !
« Vous cherchez l’efficacité? Ils vous feront tous courir rapidement ! » Un palliatif à l’EPO ?
Voici quelques exemples de formations croisées ça et là. Chaque fois, l’effet de surprise et d’émerveillement est total à la vue de ces longs filaments aux reflets métalliques qui contrastent avec les parois fuligineuses. Je vous laisse juge.
Puisqu’il s’agit de photos, il est difficile d’éviter le cliché qui évoque des longues chevelures argentées tant la comparaison est justifiée.
Décidément, le monde souterrain recèle bien des surprises qui récompensent des quelques efforts nécessaires à sa découverte.
J’espère que sur cet article, les effets de l’epsomite seront restés inefficaces.