Située à quelques lieues de Bondaroy (45) la petite église de Saint Martin le Seul a priori ne paie pas de mine. Son petit clocher peine à donner de la prestance à cet ensemble trapu dont les murs, flétris par les affres de la vieillesse, peinent à soutenir la toiture. L’œil averti relèvera quand même la rareté de la couverture dite « en bâtière » qui abrite l’abside.
L’histoire, enluminée de quelques légendes, nous apprend qu’au temps de Robert le Pieu (Xéme), un certain Grégoire, ascète puis Archevêque de Nicopolis en Arménie, craignant que sa renommée ne lui « enflasse le cœur et corrompisse son humilité » décide de partir en pèlerinage. Sa pérégrination vers l’Ouest le conduisit sur les lieux de la petite église de Saint Martin le Seul où il s’installa en ermite avec la bénédiction de la souveraine des lieux. (Héloïse de Pithiviers). A cette époque, les liens entre l’église arménienne et le siège de Rome étaient très étroits. Sa réputation de sainteté ne tarda pas à s’étendre et son hagiographie décrit de nombreux miracles et prodiges qui lui sont attribués. Redistribuant aux indigents les dons qui affluaient, il offrait une sorte de gâteau à base de miel qui serait à l’origine du pain d’épice de Pithiviers.
Après la mort de Grégoire, la renommée de l’ermite est telle que la « vox populi » lui attribua rapidement le statut de Saint, popularité qui perdura à tel point que le lieu-dit se nomme toujours St Grégoire sur le cadastre actuel.
L’église fait l’objet d’un accord entre les cultes catholique et orthodoxe. La commune et le diocèse autorise l’utilisation du bâtiment à la manière des églises orthodoxes.
De nos jours, à l’entrée, la cloche tintinnabule fréquemment afin que vienne s’ouvrir la porte aux nombreux visiteurs arméniens et autres.
La collection exposée est impressionnante tant par la diversité des décors que par les provenances et matières et ajoute un intérêt certain à la visite de l’église.
Comme bien souvent, la courbure surbaissée de l’arc est due à l’écartement des impostes, conséquence vraisemblable de la suppression des absidioles qui faisaient également office de contrefort.
Les arcatures aveugles des cotés latéraux de l’abside devaient communiquer avec les absidioles aujourd’hui disparues.
Devant l’affluence provoquée par la renommée de l’ermite, la dépouille fut rapidement transférée à l’église de Saint-Salomon de Pithiviers qui se partage actuellement les reliques avec l’église d’Estouy.
C’est bien connu, le chemin menant au ciel est truffé d’embûches et chaque degré doit être franchi avec beaucoup de circonspections !
L’état délabré des barreaux nous a dissuadés de tenter l’ascension! On peut quand même entrevoir l’enrayure de la base de la flèche.
Des vestiges d’arcature englobés dans la maçonnerie ajoutent des interrogations relatives à la chronologie des transformations du bâtiment.
Malgré l’apparente simplicité de l’architecture, les différentes modifications (dès le XI ème siècle) ont transformé l’église au fil du temps. Tenter d’interpréter les indices fait partie d’un jeu d’enquête passionnant, mais aux nombreuses incertitudes.
Proposition de l’abbé Moufflet évoquant de possibles tribunes d’avant-chœur destinées aux chorales. « Chorus psalentium ». Cette suggestion est sujette à contestations.
Manifestement, la dernière personne à avoir emprunté l’escalier n’a pas rendu toutes les marches !
A l’extérieur, les défaillances de la couverture sont bien visibles. Si rien n’est fait, les prochaines manifestations intempestives de la météo vont rapidement profiter de ces faiblesses et provoquer d’importants dégâts.

L’essaim de la voisine
Nous sommes au printemps et la reine-mère quitte la ruche, laissant la place à une jeunette. La vieille monarque emporte avec elle la moitié de sa cour pour aller fonder une autre colonie où elle sera rapidement évincée par une régente plus jeune. Le ballet de ces hyménoptères que l’on sait menacés est impressionnant. Au bout de plusieurs minutes, les abeilles se rassemblent chez la voisine.
Une fois que la reine dans la boite, les autres abeilles la rejoignent et la nouvelle colonie va pouvoir se développer.
Quand on connait les graves menaces qui planent sur la survie des abeilles, le spectacle offert par dame nature est assez émouvant et mérite bien quelques photos.
Godin
Fils d’artisan et autodidacte, Godin travaille dans l’atelier de serrurerie paternel dès l’âge onze ans.
Parallèlement il s’instruit en prenant des cours du soir et en lisant beaucoup.
A 17 ans, il part faire son Tour de France des compagnons du devoir. Au cours de ce périple, il se rend compte de la grande misère matérielle et morale qui règne parmi la classe ouvrière (Nous sommes à l’époque de Zola et Victor Hugo).
A son retour, il travaille dans un atelier de fonderie et dépose son premier brevet qui consiste à remplacer la tôle par de la fonte pour la fabrication des calorifères et cuisinières. Idée de génie et succès immédiat, Godin crée son entreprise en 1846 à Guise. Grace à son innovation, il fait rapidement fortune.
Devant l’échec de ce dernier, il décide de mettre seul ses théories en pratique à Guise avec la création du Familistère.
Il transforme son entreprise en coopérative de production, les bénéfices finançant écoles, caisses de secours, etc. Le reliquat est ensuite distribué entre les ouvriers, proportionnellement au travail fourni pendant l’année. Les bénéfices sont distribués sous forme d’actions de la Société : les ouvriers deviennent ainsi propriétaires de l’entreprise
Il tente d’instaurer un système d’autogestion dans son entreprise au travers de commissions d’administration élues. Il est remarquable pour l’époque que les femmes avaient le droit de vote.
Mal compris des ouvriers, ce système sera remplacé par l’Association du Familistère de Guise.
Les membres élus de l’Association appartiennent à des catégories sociales distinctes et hiérarchisées: des associés, des sociétaires, des participants et des intéressés.
Tous les acteurs de l’entreprise ont accès aux mêmes avantages quelle que soit leur situation dans l’entreprise.
Réduction du temps de travail qui passe de douze à dix heures et les salaires sont jusqu’à 25% plus élevés que dans les autres entreprises. Travailler moins pour gagner plus en somme !
Une grande place est accordée à l’éducation, socle de son engagement social avec la création de deux salles de classe mixtes. C’est lui-même qui dessine les pupitres d’école. Les élèves sont incorporés à l’usine en fonction de leurs résultats. Les plus doués sont envoyés dans les écoles d’ingénieurs à Paris.
Misant sur une culture du mérite, il encourage les élèves par un système de récompenses et de compliments, donnant lieu à un spectacle lors de la fête de l’Enfance, créée en 1863.
Toutes les dépenses concernant l’éducation et l’instruction sont supportées par l’Association.
Il crée également un système de sécurité sociale et de retraite en 1860 !
Un cabinet médical entièrement gratuit est mis en place.
Au grand dam des commerçants locaux, un économat est organisé pour supprimer les intermédiaires et bénéficier ainsi de prix plus bas. Cela permet également de contrôler la qualité des produits proposés.
Le Palais Social
Enfin Godin a voulu procurer à ses employés un logement spacieux à proximité de l’usine. Rompant radicalement avec les logements ouvriers type coron, il conçoit des bâtiments communautaires tablant sur l’émulation générée par un mode de vie fédératif.
Pour cela, en 1964, il fait ériger trois grands bâtiments entièrement élaborés sur ses plans. Chaque édifice possède des logements sur quatre étages autour d’un grand hall rectangulaire couvert d’une verrière. Le rez-de-chaussée est réservé à différents magasins et boutiques.
On y trouve un chauffage par un poêle et éclairage au gaz. Chaque étage est alimenté en eau chaude. On y trouve douches et cabinets d’aisances et…vide-ordures. Nous sommes en 1864, je le rappelle.
Godin pense son projet dans les plus petits détails. L’espace entre les barreaux des coursives est calculé de façon à ce qu’un enfant ne puisse y passer la tête. La taille des fenêtres est dégressive vers le haut afin de répartir équitablement la lumière du jour dans les appartements etc. Conscient de l’effet de serre provoqué par la verrière, il prévoit un système de cheminées qui véhiculent dans les murs l’air frais provenant du sous-sol.
Les étages sont desservis par des escaliers en demi-colimaçon afin de permettre une ascension moins pénible si on emprunte les degrés à l’extérieur.
Afin de soulager les femmes, les tâches ménagères sont mutualisées.
Une crèche est mise en place. Pour l’anecdote, dans les berceaux il fait remplacer le matelas par une épaisseur de son. Ainsi, en cas de pipi, il suffit de remplacer la petite boule de son agglomérée par du son sec. Celui souillé étant donné aux bêtes. Cela donne une idée de son inventivité qui ne semble pas connaitre de limites allant du plus petit détail aux 300 brevets industriels !
L’étage supérieur, aux murs ajourés, est réservé au séchoir. Il est actuellement transformé en salle d’exposition.
Il met à disposition des employés une piscine équipée d’un fond amovible afin d’adapter la profondeur du bassin à la taille des enfants. !
Faisant face aux habitations, il érige un théâtre pour divertir mais aussi pour y donner des conférences sur les théories sociales de son engagement politique.
Vous trouverez facilement sur internet les détails de son engagement social qui repose sur l’élévation du peuple par l’éducation, il remet principalement en cause l’impôt et l’héritage qui doit être, selon lui, être géré par l’Etat pour une meilleure répartition des richesses.
L’impôt est un obstacle à la libre expression de l’activité des citoyens ; il est préjudiciable au progrès, au développement de la richesse générale ; il est surtout un obstacle à l’émancipation des classes laborieuses parce qu’il épuise les ressources du travail au profit du capital.
Si plusieurs projets de phalanstères existaient à l’époque, Godin a réussi à mettre en pratique une utopie qui perdura après son existence. Un an avant sa mort, alors que l’usine emploie 1500 personnes, Godin, qui habitait lui-même le Familistère, fait son testament en faveur de l’association.
La coopérative fonctionnera jusqu’en 1968. Au fil des ans, l’esprit de Gaudin disparaît et la gestion de la coopérative revint à une caste de plus en plus réduite et gangrenée par l’appât du profit. Suite à une mauvaise gestion l’entreprise est finalement vendue à la société Le creuset qui conserve le nom de la marque. Les autres bâtiments sont mis en vente.
Le Palais social, érigé pour loger les employés, est maintenant transformé en musée qui a la particularité de posséder encore plusieurs appartements occupés par des particuliers.
Pour conclure je laisse la parole à Michel Lallemant :
« Qu’il s’agisse, en bref, des stratégies gestionnaires, de la démocratie dans l’entreprise ou du droit des femmes, Godin a su faire œuvre d’innovateur au service de l’émancipation collective. Mieux encore, même si les réalisations n’ont pas toujours répondu à ses espérances, ce chef d’entreprise fouriériste a proposé des solutions sociales originales dont nous n’avons toujours pas fini de mesurer la richesse ni de tirer toutes les implications. »
1/ En tout bien, tout honneur, le site du musée du Familistère. Nombreuses illustrations d’époque.

2/ Laboratoire Urbanisme insurrectionnel. Très complet et critique.

3/ Et pour finir Mutualité sociale par Godin himself.

** 2019 **
Si en certains endroits on bulle et s’encroute, ce n’est certes pas le cas sur Baguenaudes !
La creute des artistes 2eme partie
Concours de circonstances qui regroupa plusieurs artistes au même endroit au cours de l’année 1916 ? Peut-être…
Enterré, ce refuge abritait un important poste de commandement relativement tranquille où les officiers, issus de classes sociales supérieures, retrouvaient un semblant d’environnement rappelant celui de leurs vies bourgeoises.
L’entrée de cette carrière se parcourt sous le regard énigmatique de cette monumentale tête de sphinx quelque peu inattendue en cet environnement picard.
La photo (Album Valois) de la sculpture en cours d’élaboration par Leclabart donne une idée des proportions monumentales.
Il mit à profit un volume laissé par les carriers pour décorer le fronton des logements des officiers. Ce haut-relief possède une haute valeur symbolique, le mythe de Jeanne d’Arc ayant pris une grande ampleur nationale suite à la guerre de 1870.
La représentation altière était surmontée d’une devise aujourd’hui disparue: Nous les bouterons hors de France. Au pied de l’icône nationale, on peut distinguer les restes d’une croix de Lorraine.
Plus léger, il décora un angle de la carrière avec cette fantaisie imitant une fontaine surmontée d’un joli mascaron reposant sur deux volutes, le tout dans un style Art nouveau.
La reconnaissance de son talent auprès des troupes se concrétise par l’illustration de la une du journal Hurle Obus
Démobilisé, il reprit son activité notamment en réalisant plusieurs monuments aux morts.
On peut se faire une idée de son talent artistique
Le brigadier Jacques Cadars était un ancien élève des Beaux Arts. Affecté au 4e Régiment de cuirassiers, on lui doit ce grand bas-relief représentant un dragon aux flancs grisés par l’humidité. Cuirasses et chevaux ont été abandonnés en 1917, la sculpture serait-elle antérieure à cette date ?
Né en 1895, son âge ne le mit pas à l’abri du front où sa vocation d’artiste fut brutalement stoppée le 27 Octobre 1918 à Thermes dans l’Argonne.
Il faut pénétrer dans les galeries pour découvrir cette femme aguichant le spectateur à l’aide d’un sein dévoilé. L’auteur, un certain Bucher a légendé ce sourire fripon d’un : Souvenir de la Légion 5 Cie.
Légionnaires soupçonnés également d’utiliser la piquette comme butin!
La profondeur de la vue est simulée par la mise en perspective d’une série de créneaux. La vigie, campée sur un caillebotis guette au septentrion les vandales derrière le parapet.
Les détails sont d’une précision quasiment photographique allant de l’épaulette en rouleaux pour retenir la bretelle du fusil, jusqu’au système de réglage de cette dernière. Cartouchière, besace, bandes molletières et même la pipe, tous les éléments de l’équipement du fantassin sont présents. Le réalisme est si poussé que l’on peut observer un rat lorgnant sur la gamelle située au sommet du havresac !
Le titre de l’œuvre se réfère au surnom la crête surplombant le front.
Surnommé « Les parisiennes », ce panneau serait une copie d’un dessin paru dans la revue La Vie parisienne. Comme je l’ai déjà mentionné dans l’article précédent, ce genre de revues de modes, où la gent féminine était souvent dessinée en tenues plus que légères, étaient fort prisées des soldats. Il suffit de parcourir les petites annonces pour s’en assurer. J’ai parcouru plusieurs numéros sans retrouver l’original, aussi je lance un grand concours où il n’y a rien à gagner: Qui retrouvera les modèle? Gallica nous offre la possibilité de feuilleter ces magazines où les illustrations d’un style Art Nouveau se parcourent avec délectation.
A contempler toutes ces toilettes, les poilus riaient dans les champs !

Pour le moment, la creute semble bénéficier d’une discrétion favorable à la conservation de ces témoignages émouvants. Souhaitons que son classement comme monument historique fasse que cet état soit pérennisé.
La creute des artistes
Nous avons la chance de pouvoir disposer de photographies des même lieux issues de la bibliothèque La contemporaine . Nous en avons extrait quelques unes afin de se replonger dans l’ambiance de l’époque.
Album Valois.

Image tirée de cet excellent document
Par exemple, le coin lavabo est décoré d’un minois souriant.
Et plus curieusement deux autres profils où se devinent un casque à pointe à gauche et une casquette d’officier allemand à droite ( ?). Ces derniers ont-ils brièvement occupé la région en 18 ?
Un style académique fleurant l’école des Beaux-Arts bien rodé
Vers quels horizons s’évadent les pensées des soldats au repos ?
La femme affriolante ?
La patrie?
La semeuse, allégorie créee fin 19e, est devenue un symbole de la République Française.
Il se distingue intact, peut être encore inachevé, sur ce cliché de 1918.
Cette couverture d’un magasine coquin du 31/3/1917, fort prisé des poilus, a pu inspirer l’artiste. (J’avance audacieusement cette possibilité car elle est évoquée à propos d’une autre sculpture que vous verrez plus tard.)
Maréchal à qui on doit le jour le plus sanglant de l’histoire de France: 27000 morts le 22 Août 1914. Cela lui a valu de formidables honneurs !
A suivre…
Armistice
Le 11 Novembre 1918 à 10h 55 , Auguste Trébuchon est tué. L’Armistice a été signé le matin à 5 heures 15, le cessez-le-feu étant prévu à 11 heures. Depuis la veille, l’Etat Major Français fait le forcing pour accentuer la pression sur les Allemands avant la signature. La Meuse doit être franchie à tout prix. Une fragile tête de pont est établie. Bien que le 11 au matin, l’annonce imminente du cessez-le feu soit connue par les soldats, les tirs de mitrailleuses et d’artillerie continueront jusqu’à ce que les clairons retentissent à 11 heures. Cinq minutes avant, Auguste Trébuchon est frappé d’une balle en pleine tête. Il est considéré jusqu’alors comme le dernier soldat français tué pendant la Grande Guerre.
Cent ans plus tard, l’esprit de clocher est toujours tenace :
Il semblerait qu’Auguste Joseph Renault soit décédé à 10 heures 58.

Vous connaissez maintenant mon attrait pour le monde souterrain et surtout pour les témoignages laissés sur les parois, aussi je me devais de commémorer ce centenaire avec quelques photos prises dans les creutes (carrières souterraines) qui servirent de refuges aux combattants.
Malgré l’érosion, on peut deviner une figure féminine aux yeux charbonneux.
Les murs peuvent également délivrer des messages.
On peut traduire par Anéantir l’Allemagne.
Ce texte fait vraisemblablement allusion à l’essai écrit en 1871 par H. Entz :DELENDA GERMANIA. dont voici l’introduction:
Accompagnant cette citation, un texte qui ne nécessite pas d’explication, le texte est parlant !
Cette petite commémoration personnelle s’achève ici, mais je reviendrai rapidement avec d’autres témoignages moins belliqueux.
Hangar à dirigeables d’Écausseville
On devine assez rapidement que cet imposant édifice a été érigé à des fins militaires, la région en est truffée, mais la surprise vient du fait que l’édifice a été construit en…1918. Nous sommes bien éloignés des champs de batailles de la Grande Guerre symbolisés par les tranchées, cependant, nous trouvons ici un rappel que la Grande Faucheuse a exercé sa redoutable moisson également dans le domaine maritime.
A partir de 1917 l’Allemagne intensifie les attaques sous-marines contre les convois important notamment du charbon, les principales mines françaises du Nord étant sous le joug des Allemands.
Dès 1916, protégé des vents d’Ouest, le site d’Ecausseville est choisi pour l’implantation d’une de ces bases. Un premier hangar en bois est construit. Long de 120 mètres, il accueille les dirigeables livrés par les Anglais ainsi que les Zodiac commandés par la marine française. La taille de ce hangar nécessite de finir l’appareillage du dirigeable à l’extérieur du bâtiment où deux paravents latéraux sont chargés de soustraire le dirigeable des caprices du vent. (Ce premier hangar, endommagé par une tempête en 1931, a été détruit en 1933.)
La marine fait preuve d’innovation en commandant l’édification d’un second ouvrage en béton armé cette fois. Pour l’époque, la construction d’un tel ouvrage entièrement en béton est audacieuse et mérite que l’on s’y attarde d’autant qu’il est l’unique survivant des douze bases conçues par l’Amirauté pendant la première guerre mondiale. L’utilisation du béton est toute récente, en effet ce hangar est seulement le troisième édifice d’importance construit à cette époque. Sa conception servira de modèle pour les Cours de béton armé de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics.
La construction est confiée à Henri Lossier, architecte suisse. Le défi est de taille, en effet, le volume nécessaire pour abriter un dirigeable est impressionnant. Le bâtiment, long de 150 mètres, possède une hauteur de 30 mètres et bien entendu, l’espace intérieur doit être complètement dégagé pour accueillir les mastodontes. Pour répartir au mieux les différentes contraintes, Lossier choisit d’ériger une voûte dont le profil est semblable à la parabole matérialisée par une chaîne suspendue à deux points d’attache horizontaux.
La taille des personnages donne une idée des proportions de l’édifice.
Maquettes exposées au musée AEROBASE :
Le hangar servit ensuite d’entrepôt pour l’armée américaine. Les murs témoignent encore de ces différentes occupations.
De 1967 à 1969, il retrouve une fonction militaire avec la mise au point des ballons destinés aux essais des premières bombes H françaises. Pour bénéficier d’une hauteur supplémentaire, une fosse est aménagée.
Vous pourrez vous envoyer en l’air et vous sentir léger. Un petit musée où figurent de belles maquettes complète la visite.
Epsomite
Wikipédia : Décrite par Jean-Claude Delamétherie en 1806, le nom fait référence au gisement topotype. François Sulpice Beudant vulgarise ce mot.
Mais, peut-être connaissez-vous ce minéral sous la forme de sel d’Epsom.
Ce sulfate de magnésium posséderait de nombreuses propriétés curatives et autres (anti-inflammatoire, relaxant, insecticide, nettoyant, rhumatismes etc.)
Une rapide recherche sur internet vous donnera une idée des nombreuses applications où il est censé être efficace. Nul doute qu’il devait figurer dans la composition de l’élixir du Docteur Doxey !
Une de ses utilisations la plus courante, si j’ose dire, concerne ses vertus laxatives. On comprend mieux l’origine du dicton entendu souvent aux abords des célèbres champs de courses : L’eau d’Epsom fait courir les hommes plus vite que les chevaux !
« Vous cherchez l’efficacité? Ils vous feront tous courir rapidement ! » Un palliatif à l’EPO ?
Si je vous parle de l’epsomite, c’est que l’on peut l’observer de manière spectaculaire dans les milieux souterrains. La cristallisation en longues fibres d’un blanc éclatant de ces girandoles minérales offrent aux parois un décor féerique incroyable.
Voici quelques exemples de formations croisées ça et là. Chaque fois, l’effet de surprise et d’émerveillement est total à la vue de ces longs filaments aux reflets métalliques qui contrastent avec les parois fuligineuses. Je vous laisse juge.
Puisqu’il s’agit de photos, il est difficile d’éviter le cliché qui évoque des longues chevelures argentées tant la comparaison est justifiée.
Décidément, le monde souterrain recèle bien des surprises qui récompensent des quelques efforts nécessaires à sa découverte.
J’espère que sur cet article, les effets de l’epsomite seront restés inefficaces.
Ghostbuster
Les amateurs, bardés d’appareils censés enregistrer la présence d’ectoplasmes, ne manquent pas de visiter les lieux à la recherche d’éléments tangibles. Les comptes-rendus que l’on peut visualiser sur la toile sont…
Je vous laisse chercher un peu, vous trouverez facilement en quelques clics les quand, comment et surtout les où, hou hou qui font la renommée de ce château. Ce dernier a été construit en 1830 et les manifestations inexpliquées se sont produites à partir de 1875. L’affaire a pris de l’ampleur au point que Camille Flammarion en parle dans son ouvrage : Les maisons hantées.
Je vous suggère de consulter une description précise des différentes manifestations observées en 1893. Ces faits sont relatés par le docteur en droit M.G. Morice. Ca vaut son pesant de cacahuètes.
Vous avez lu les phénomènes ? Ca ne rigole pas ! C’est donc en serrant les fesses que je suis allé faire quelques photos.
Première constatation, par grands vents les volets doivent claquer des dents.
Deuxième constatation, la porte d’entrée ne semble pas un obstacle infranchissable malgré le nœud coulant qui oscille devant.
Les faits ont débuté il y a 150 ans et la municipalité organise des soirées sons et lumières qui doivent engendrer quelques frissons.
Alors, fantômes, ou pas fantôme ? Il ne vous reste plus qu’à aller vérifier… un jour de pleine lune de préférence.
Sachez que le physicien Anglais Brian Cox, grâce aux expériences menées avec Le Grand Collisionneur de Hadrons du CERN est catégorique: pas de fantôme. Il s’appuie sur la deuxième loi de la thermodynamique.
Bon, c’est rassurant de savoir que les scientifiques s’occupent de choses sérieuses !
La preuve: