Pierres sèches et encorbellements.

Essayons de ne pas trop penser à la rentrée et découvrir comment les Cévenols ont pratiqué le Lego.S’abriter sur les Causses n’est pas chose facile Pour se protéger des rigueurs du climat, depuis toujours, les habitants ont été confrontés au manque de bois pour construire leurs abris. Heureusement, la nature karstique du terrain est riche en surplombs. Ces baumes avec leur toit naturel qu’un mur en pierres sèches suffit à isoler forment des espaces habitables facilement aménageables pour peu  que l’on ne soit pas trop exigeant pour le confort.

 

Des constructions imposantes ont été ainsi érigées comme ce château à trois étages qui domine le Tarn.

 

L’accès demande quelques efforts, mais, la vue est imprenable !

 

Pour s’abriter sur le plateau, le problème est différent car, là, brunis par le soleil, ce ne sont que vastes étendues avares en possibilités de protections naturelles. Par contre, les pierres ne manquent pas. Les caussenards sont passés maitres dans l’édification d’abris en pierres sèches et ont compensé l’absence de charpente en utilisant les voutes construites en encorbellement. Encorbellement pour encore bêlements oserait mon ami berger ! Suivant les régions, ces abris se nomment capitelles ou jasses et voisinent avec les clapas. (Amoncellement des pierres retirées des champs). .

 

Nombre de ces capitelles petit à petit disparaissent, écroulées par la végétation. Une prise de conscience semble naître et des rénovations voient le jour.

 

Les édifices plus élaborés sont bâtis suivant le même principe. La chapelle de Balmes, perdue au milieu du plateau en est un bon exemple.

 

Le narthex avec sa croisée d’ogive supporte le clocher sans faiblir.

 

La présence de la croisée d’ogive semble évoquer une construction plus récente que celle de la nef qui a perdu sa toiture.

 

Nous empruntons un escalier en colimaçon.

 

Arrivés sous le toit, nous voyons nettement la voute en encorbellement. La petite niche servait sans doute à l’implantation de la seule pièce en bois : la poutre supportant la (les) cloche(s).

 

La toiture d’un bâtiment adjacent est de forme concave. L’eau sur les causses est encore plus rare que le bois, nous sommes en présence d’un toit-citerne chargé de drainer l’eau vers un réservoir, preuve de l’ingéniosité des Caussenards.

 

Les architectes cévenols se sont parfaitement adaptés à leur environnement pour nous laisser des constructions magnifiques qui ne sont pas sans offrir un certain mimétisme avec le paysage.

Tunnel minier

 Voici quelques vues d’un tunnel perdu dans les bois et dont l’état est plus que dégradé au point de ressembler par endroit à une ancienne galerie de mine.
La chose n’est pas surprenante car la petite voie ferrée qui l’empruntait servait à acheminer du minerai extrait un peu plus loin.
Entre les éboulements, on peut voir quelques soutènements intéressants et disparates. La partie centrale du tunnel est plus étroite et nettement bien moins aménagée. La fermeture programmée de la mine a peut être été à l’ origine de ces mesures d’économie. Depuis, la nature reprend le dessus et nous offre de belles concrétions.Parcourir ce tunnel n’est pas sans danger aussi, profitez de l’ambiance en regardant les photos tranquillement devant votre ordinateur.
Bonne visite. 

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Mine de zinc

Ce jour là, le soleil tape fort aussi, histoire de fuir la chaleur, c’est avec plaisir que nous entamons une exploration des vestiges souterrains d’une mine qui a fermé dans les années 1960.
Nous verrons plus loin que question fraicheur, nous n’avons pas été déçus.
Avant cela, proche de l’entrée, nous tombons sur un petit cul de sac consolidé par un soutènement.

 

Nous sommes en présence d’une cloche de carottage comme l’indique le tube qui dépasse dans le sol.

 

Au-dessus, le ciel est surcreusé afin de permettre le passage des carottiers et de la tarière.

 

Les échantillons seront analysés pour y détecter l’éventuelle présence de minerai.

 

Empruntant un autre chemin, la visite continue par une galerie décorée de concrétions laiteuse du plus bel effet.

 

Un peu plus bas, nous empruntons une zone un peu moins structurée. Nous sommes ici dans une ancienne chambre d’exploitation. Le boisage* incliné s’explique par le fait que le filon avait une moyenne de puissance* de 3-4 mètres et un pendage* de 30°.

 

Suivant le chemin qu’empruntait le minerai, nous continuons  à descendre pour rejoindre le travers-banc*, galerie de roulage qui collectait le minerai.
Il faut se rendre à l’évidence, la suite de la promenade sera humide.

 

Et un peu froide pour la saison !

 

Heureusement pour notre virilité, après un parcours quelque peu grelottant, le terrain s’assèche progressivement dévoilant de beaux enchaînements de galeries où les rails apparaissent.

 

Au détour d’un carrefour, nous tombons sur la recette* d’un bure* complètement noyé est équipée d’un système pour remonter et déverser le minerai au niveau du travers banc. Cela confirme la présence d’un niveau d’exploitation inférieur dorénavant inaccessible.

 

Un autre aspect du travers-banc avec un caniveau drainant l’eau vers la sortie.

 

La porte de la poudrière s’ouvre sur un réduit complèment vide.

 

Les vestiges métalliques de l’exploitation ne sont pas très nombreux. Ce cadre supportait vraisemblablement un ventilateur.

 

La visite d’une ancienne mine sans trouver de berline serait frustrante. En levant la tête, nous sommes récompensés par un wagonnet encore sur ses rails.

 

Provenant des chambres d’exploitations supérieures, des déversoirs en bois percent les parois du travers-banc.

 

Cette trémie* montre quelques signes de fatigue.

Nous aussi ! Après avoir parcouru ces galeries patogeantes et fort sympathiques, il faut se décider à remonter vers la surface pour mettre nos chaussettes à sécher.

Vous trouverez la définition des mots suivis d’une astérisque dans le glossaire

 

Thomise

Je vous ai déjà parlé de cette petite araignée, mais, comme elle est facile à observer pour peu que l’on approche le nez au ras des pâquerettes, autant en profiter.
Histoire d’accompagner ces photos, on peut ajouter que la bébête se déplace latéralement d’où son nom d’araignée crabe. Vue sous cet angle, il est vrai qu’elle ressemble à un crabe…araignée.

 

 

Redoutable prédatrice, elle se poste à l’affut campée sur ses quatre pattes postérieures, ses pattes antérieures bien plus longues serviront à étreindre la proie avant d’y déposer le baiser mortel. Les sucs digestifs vont ensuite réduire la proie en fines particules, ce qui me fait dire que la thomise atomise ses victimes !

 

 

Qu’elle soit jaune…

 

 

…verdâtre…

 

 

ou blanche,

 

 

…Son appétit est impressionnant et, bien qu’elle n’ait pas les yeux plus gros que le ventre (elle en possède quand même huit!), elle n’hésite pas à s’attaquer à des proies beaucoup plus grosses qu’elle. Mouche, papillon syrphe, etc., tout y passe. Comme quoi, une petite bête peut en manger une grosse n’en déplaise à ma grand-mère!

 

 

Si la thomise, comme toutes les araignées, a du poil aux pattes, ce n’est pas par négligence esthétique. Ceux-ci ont des fonctions sensorielles très poussées. Certains (trichobothriessont capables de percevoir les déplacements d’air  provoqués par les ailes des futurs casse croûtes. D’autres polis reniflent à qui mieux-mieux en captant l’odeur des proies qui seront saucissonnées. Poil au nez !. 

 

 

Bref, cette petite bête ressemble à un crabe, se cache comme un caméléon et possède un appétit de glouton. Un vrai bestiare pour une bestiole qui passe souvent inaperçue.

 

Barrage de Sarrans

Conformêment à la législation, les travaux de maintenance du barrage de Sarrans ont entraîné une vidange complète du bassin dévoilant ainsi un paysage insolite.
La construction de ce barrage haut de 105 mètres  a commencé en 1929 et l'ouvrage était considéré comme le plus grand d'Europe. La mise en eau du bassin a été effectuée en 1934 et, depuis, seulement deux  vidages  complets ont été effectués en 1949 et 1979.
Le spectacle offert est donc assez rare pour que Baguenaudes vous offre quelques vues de cette partie de la vallée de la Truyère habituellement ennoyée sous 296 millions de mètres cubes.

 

L'étonnement vient de nombreux arbres encore debout. Le contraste offert par leurs squelettes  est saisissant avec les forêts verdoyantes  situées au-dessus du niveau habituel du lac de la retenue.

 

L'écorce semble avoir disparu et les troncs ont un aspect noirâtre, mais même les arbres de faible diamètre sont encore solidement ancrés dans le sol.

 

Dès que la vallée s'élargit, malgré la pente, les traces des aménagements agricoles restent apparentes sous l'épaisse couche de limon.

 

On devine facilement le tracé de ce petit chemin menant au rivage. Longé par des haies, il devait fleurer bon la noisette.

 

Nous voyons ici une vue du pont de Laussac avant que les eaux de la Truyere ne le recouvre. Quatre vint cinq ans plus tard, le paysage sera complètement modifié.

 

La disparition des charpentes, ossatures des bâtiments, ont certainement fragilisé les structures. Les pierres de certaines bâtisses semblent porter des stigmates d'autodafé. Il est fort probable également que des éléments  de construction furent récupérés avant leurs disparitions subaquatique. On imagine facilement les sentiments de colère et de peine ressentis par les occupants de ces lieux durement mis en valeur par plusieurs générations.

 

Les arbres effeuillés et les ruines donnent un aspect très particulier au paysage qui n'est pas sans rappeler les photos des champs de bataille de 14-18. Pour la petite histoire, les travaux du barrage ont été en grande partie financés par les dommages de Guerre. (La grande !)

 

Avec ses moellons de basalte, le pont cantalou, quant à lui, ne semble pas plus affecté par l’eau qui lui est passée dessus que par celle qui a coulé en dessous.

 

Partout, sous le soleil, le limon se craquelle de manière impressionnante et commence à se couvrir de végétations.

 

À l'aplomb du pont suspendu de Tréboul, le spectacle est similaire et on peut redécouvrir l'ancien pont gothique datant du XIVe . Construit par les Anglais, il assurait la jonction entre l’Auvergne et l’Aveyron. Son classement comme monument historique en 1927 n’empêchera pas sa disparition sous les flots huit ans plus tard. Il sera remplacé par un pont suspendu.

 

 

 

Peu rancunier, il a encore bonne allure alors que les fermes environnantes sont là aussi bien mal en point.

 

À partir d'octobre 2014, tous ces vestiges disparaîtront de nouveau sous les eaux de la Truyère, mais n’est-ce pas mieux ainsi ? Au moins, ils seront préservés des pelleteuses et autres aménagements voraces du génie civil et de l'Equipement.

 

Coléoptères

Voici 3 petites bêtes, disons coléoptères pour faire plus sérieux, qui ont gentiment posé pour moi dans les prairies du Nord Aveyron. Je n’ai pas grand-chose à dire sur elles, mais, ces petits bijoux se passent aisément de blablas  ampoulés pour éclairer l’éventuel lecteur. Il suffit de se pencher pour admirer leurs reflets métalliques dignes des créations de Lalique.
Le premier à se présenter à nos mirettes est la Cétoine de la menthe.Les dégâts qu’elles peuvent provoquer sur les végétaux se limitent à quelques petits trous dans les feuilles qui ne nuisent en rien aux qualités gustatives de la plante. Laissons les en paix dans nos jardins, de toute façon, les trous, ça ne se mange pas . 

 

 

L’Anthaxie écussonnéeavec ses merveilleux reflets est principalement présente sur le pourtour méditerranéen. Sa petitesse la rend très discrète, mais si on fait l’effort de se rapprocher, le plaisir des yeux est comblé. 

 

 

L’Hoplie bleuen’est pas bien  grosse non plus, mais l’éclat bleu de la robe du mâle le rend facilement décelable. Ce coté ostensible doit révéler une nocivité qui le rend inapte à la consommation. On le trouve dans les prés longés par un ruisseau. 

 

 

L’envers du décor n’a rien à envier à l’endroit.

 

 

La position d’équilibriste souvent adoptée par cette charmante bête a une raison bien précise. Les mâles ont la particularité d’écarter les pattes arrière pour attirer une compagne. Cette stature leur permet de libérer aux quatre vents les phéromones qui attireront les femelles.

 

 

A bientôt pour d’autres observations concernant ce petit monde bien surprenant parfois.

Ecaille fermière

 Les papillons de jour utilisent quant à eux la chaleur du soleil.Voici un petit coup de projecteur sur un joli papillon de nuit : l’écaille fermière. C’est un papillon courant qui affectionne les prairies sèches mais aussi les lueurs des villes.

Comme d’habitude, on clique sur les photos pour en profiter en grand.

La photo n’est pas bien nette car l’écaille faisait vibrer ses ailes. Elle a besoin d’élever sa chaleur corporelle pour s’envoler contrairement aux papillons de jour qui utilisent la chaleur du soleil.

 

Avant toutes choses, interrogeons-nous sur la différence entre un papillon de jour (Rhopalocère) et un papillon de nuit (Hétérocère).Forcément, s’il ne s’agissait que de « jour ou nuit  » ce serait trop facile !

Certains papillons de nuit batifolent le jour rien que pour nous embrouiller. (L’inverse n’est pas vrai.)

Bon la couleur ? En effet les papillons de nuit sont généralement peu colorés afin de ne pas être dérangés par les prédateurs quand ils dorment pendant la journée. Manque de bol, celui qui nous intéresse possède une livrée voyante et contrastée.

Pour les différencier, il faut examiner la forme des antennes. Les papillons dits « de jour » possèdent des antennes dont l’extrémité peut évoquer la forme d’un gourdin.

 

Toutes les autres formes d’antennes appartiennent aux papillons « de nuit ». Elles sont généralement ramifiées ce qui augmente leurs capacités olfactives puisque les papillons sentent avec leurs antennes. De nuit, la vision se trouve donc bien secondée pour la recherche de fleurs et également d’une compagne. Celle-ci émet des phéromones que le mâle peut « sentir » à plusieurs kilomètres.

 

 

Observons les antennes de notre écaille. Elles sont en forme de râteau (pectinées), nous avons donc bien à faire à un papillon de nuit. Ces antennes appartiennent à un mâle qui , espérons pour lui, n’en prendra pas un. (De râteau !)

 

 

La femelle a des antennes simples et dépourvues de rouleau à pâtisserie au bout. On ne peut donc pas la confondre avec un papillon diurne.

 

 

Généralement, entre diurnes et nocturnes, la disposition des ailes différent au repos. Les papillons diurnes ont généralement les ailes plaquées l’une contre l’autre et sur un plan vertical par rapport au reste du corps. Remarquez les antennes « en massue. »

 

 

Les noctambules ont très souvent leurs ailes placées horizontalement. Pourquoi cette différence, je n’en sais fichtrement rien mais je compte sur vous.

De toute façon, cette classification « jour / nuit » n’a rien de scientifique. Çà tombe bien, moi non plus !

 

Mais pourquoi l’écaille a une apparence aussi voyante ? Ne manquera pas de s’interroger le fidèle lecteur attentif.

Comme bien souvent dans la nature, la couleur rouge veut dire : Attention ! Laissez-moi tranquille, je suis toxique.

En effet, l’écaille est impropre à la consommation notamment grâce à sa vie précédente où sous forme de chenille, elle se goinfre de plantes indigestes pour les prédateurs.

 

 

Elle peut donc dormir tranquillement sur ses deux antennes… sauf si un photographe casse-pied vient la déranger.

 

Tranchées 14-18

Le contraste émotionnel est violent car après la « zénitude » du Sri Lanka, nous allons traîner nos guêtres sur d’anciens lieux de batailles de la Grande Guerre. A la jonction du front de l’Argonne, la main de Massiges est une ligne de crête dont les 5 promontoires forment le dessin d’une main posée à plat. Cette ligne fut le théâtre de nombreux combats pendant la Grande Guerre. Occupée par les Allemands en 1915, elle ne fut prise définitivement par les Français qu’en 1918 malgré les nombreux combats acharnés tout au long du conflit.
Source:http://centenaire.org/fr/marne/la-main-de-massiges
Vous trouverez sans peine sur internet tous les renseignements concernant ces batailles si le sujet vous interpelle. Une association archéologique a effectué un travail remarquable en dégageant les tranchées rebouchées par les paysans. De nombreux vestiges ont été mis à jour ainsi que les corps de plusieurs soldats. Les tranchées et leurs abords sont restaurés et le site est accessible au public. Bien que l’environnement soit maintenant bucolique, l’ambiance est très prenante quand on parcourt ces tranchées. Les reconstitutions sont si spectaculaires qu’elles donnent l’impression que les combats ont cessé hier.  Les abords immédiats, constellés de trous d’obus, donnent une idée de l’enfer qu’ont vécu les combattants et on se surprend à parler à voix basse par respect pour les victimes de cette boucherie.Vous pouvez voir différents aspects des travaux effectués par l’association en cliquant sur l’image suivante. Vous y verrez également des ruines d’un fort Sérré de Rivieres. En plus des dégâts causés par les bombardements, son démantèlement partiel pour la reconstruction après  guerre n’a pas arrangé son état.

 

Les photos suivantes ont été prises sur un autre site de l’Argonne (La Chevauchée à Lachalade). Elles tentent de montrer l’importance des cratères laissés par la déflagration des mines.
 
Le dernier, dont l’échelle est donnée par les personnages est le résultat d’une sape ou explosèrent 53 tonnes d’explosif creusant une cavité qui mesure encore 50 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur.

 

Pour finir, voici un petit montage sonore qui résume les quelques lieux visités au cours de cette baguenaude sur les pas des poilus. La chanson est interprétée par Marc Ogeret.

Lien vers l’association: La Main de Massiges.

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Sri Lanka (Fin)

Direction Kantalé, petite ville où nous avons rendez-vous avec des amis. Voyager en bus, les mains dans les poches, est un moment sympa où il est facile d’échanger des sourires timides avec les enfants. Arrivés sur place nous avons le plaisir de tomber sur le marché. Fruits, légumes, poissons forment un tableau des plus coloré dont je ne peux hélas vous faire partager les odeurs.
 

 

Pour moins d’un euro, nous craquons une fois de plus devant l’étalage d’ananas. Nous voyant assis sur des pierres, un jeune marchand de vêtements nous prête spontanément une chaise avec un grand sourire. La gentillesse est vraiment confondante. Cette ville n’est pas touristique aussi les gens s’interrogent fréquemment sur notre provenance et les enfants adorent qu’on les prenne en photo.
 

 

De retour à Habarana il faut se décider pour la future destination. Nous quittons l’Habarana Inn où nous avons beaucoup apprécié son petit jardin reposant et les hôtes charmants.
 
 

 

Le choix s’est porté sur Anuradhapura. Le trafic routier est intense dans le centre-ville et nous sommes rapidement assommés par cette agitation en pleine chaleur. Les nombreux sites semblent prometteurs mais assez onéreux. Bref, on a un gros coup de mou aussi, on prend l’option ballade à pied. Cela nous mène à un joli temple (Isurumuniya Rock Temple) qui est érigé autour d’un bloc rocheux. A l’entrée nous sommes salués par Babar.
 

Et toujours des marches à gravir…


Pendant que Bouddha se repose.

 

Nous continuons notre baguenaude en traversant les jardins du Roi. C’est un havre de paix en contrebas d’un lac. Tous les affleurements rocheux sont aménagés tout en gardant un aspect naturel. Nous imaginons sans mal la vie du roi et de ses concubines dans cet endroit voué au farnienté.
 

 

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons pour voir « le plus vieil arbre du monde » : le Sri Maha Bodhi. C’est un pipal (Ficus religiosa ) issu d’une bouture de l’arbre où Bouddha aurait atteint l’illumination.Je ne vais pas rentrer dans la polémique concernant l’âge de ce vénérable ficus car plusieurs versions existent, ce qui est certain c’est que c’est un lieu de très forte spiritualité.

Voici donc le vénéré Bodhi tree avec certaines branches soutenues par des perches dorées.

 


Le flot des visiteurs ne dérange pas la méditation des croyants.

 

Pour nous, le coup de mou s’accentue. Nous nous allongeons à l’ombre et entrons en symbiose avec cet arbre aux branches improbables… qui s’allongent aussi !
 
 

 

Du coup nous décidons de rejoindre le lendemain Negomboo où se trouve l’aéroport afin de profiter un peu de la plage. L’océan n’est pas d’une grande limpidité et quelques détritus dûs à l’activité halieutique jonchent le sol mais rien de tout ça ne nous détourne de l’envie de se baigner. Bien que l’on s’attende à une eau plus chaude que celle de la Manche, la surprise vient de la température avoisinant les 30°. C’est bien la première fois que je rentre dans l’eau sans appréhension!  Curieusement, jusque là, nous n’avions pas attrapé de coups de soleil ni bronzé. Ici, les érythèmes se vengent à vitesse grand (u)V.
 
 

 

Negomboo est un port de pêche et l’horizon est peuplé de catamarans aux voiles brunes. Cette teinture, tirée d’un fruit, a pour effet d’imperméabiliser les toiles.
 

 

En longeant la plage, nous arrivons sur un grand marché dont tout un secteur est réservé à la vente de poisson. Il est difficile de ne pas tomber dessus tant les effluves sont forts.
 

 

Plus loin nous découvrons les méthodes de séchage du poisson.
 

 

Flâner dans Negundo est très agréable, nous visitons notre dernier temple, hindou celui-là. Cela  change du style roman !
 

Nous croiserons également des églises catholiques dues à l’occupation portugaise au XVI siècle et nous remarquons que tous les lieux de culte sont très bien entretenus.

 

Les heures passent et après un dernier plouf dans l’océan il faut se décider à faire les sacs. Notre avion décolle à 1h du matin aussi nous avons le temps de regarder une dernière fois le coucher de soleil avec l’orage menaçant.
 
 

 

Voilà, c’est fini. Avec ce petit témoignage photographique, nous espérons vous avoir donné envie d’aller visiter ce pays qui procure bien des émotions. Quant à nous, le désir d’y retourner est plus fort que jamais.
Concernant le Sri Lanka vous trouverez réponses à toutes vos questions sur cet excellent blog :Des Tongs au Sri Lanka. A lire impérativement avant de partir.

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Sri Lanka 2 (Faune)

Sri Lanka 3 (tourisme)

 

 
 

Sri-Lanka 3 (Tourisme)

Les petites villes que nous avons visitées se développent souvent autour d’un carrefour où les routes sont goudronnées. La majorité des boutiques s’y trouve concentrée et les conducteurs de tuk-tuk attendent l’éventuel client sur les bas-coté. Notre dégaine de touriste fait que nous sommes très souvent sollicités. « Hello sir! You want a tuk-tuk ? » est  sans conteste l’expression la plus courante  du Sri Lanka!
 

 

Dés que l’on s’éloigne des axes, le calme revient et les cris d’oiseaux remplacent pots d’échappement et incessants coups d’avertisseurs. Les routes sont en terre battue sableuse où les rencontres sont rapidement conviviales. Ces pistes sont en bon état, du moins celles que l’on a empruntées, malgré les trombes d’eau qui tombent régulièrement. Attention, il n’y a pratiquement pas de panneaux aussi  on peut facilement perdre son orientation mais, il y aura toujours une âme charitable pour vous remettre dans la bonne direction.
 

 

La concentration des habitations s’amenuise dans la forêt où alternent de belles maisons avec des habitations plus sommaires.
 



Malgré le manque évident de confort de certaines demeures, nous n’avons jamais rencontré de personnes à l’allure négligée.

 

En parcourant ces routes goudronnées ou pas, nous croiserons de nombreux temples. Ce sera un des thèmes de nos prochaines excursions.
 

 

Un trajet assez éprouvant en bus nous a menés de Kandy à Habarana. La chaleur est encore plus pesante; heureusement, un lac en partie recouvert de lotus, (symbole de fertilité, prospérité et longévité), donne l’illusion d’un peu de fraicheur.
 

 

A coté, la verticalité toute relative d’une petite falaise réveille notre instinct de grimpeur malgré le cagnard qui rend les prises brûlantes. On pourra se vanter d’avoir grimpé au Sri Lanka ! Trois minutes d’ascension et dix minutes de récupération.
 

 

C’est un bon échauffement si je peux me permettre car nous partons ensuite visiter le site de Sigirîya.
C’est une grosse molaire rocheuse, haute de 180 mètres, qui domine la jungle.
A la suite d’une sombre affaire familiale, le roi Kassyapa a décidé de transformer ce piton en forteresse.   
Les travaux d’aménagement effectués par Kassyapa au Ve siècle sont impressionnants. Les jardins, au pied du rocher, possédaient plusieurs piscines alimentées par un réseau d’irrigation complexe:Wikipédia : Il est particulièrement complexe et avancé pour l’époque (ve siècle), le réservoir qui alimente le réseau est situé à plus de dix kilomètres du site et la canalisation souterraine qui permet l’acheminement de l’eau débouche seulement 50 centimètres plus bas que le niveau du réservoir, soit une pente de 1 sur 20 000. Il est cependant avéré que les Cinghalais furent toujours d’excellents techniciens et en avance de plusieurs siècles au niveau des systèmes hydrauliques et d’irrigations. Les jets d’eau de Sigirîya sont emblématiques de ce savoir, à titre de comparaison les premiers jets d’eaux à Versailles ne furent inaugurés que plus d’un millénaire après ceux de Sigirîya.

 

Arrivés au pied du rocher, une interminable série de marches nous attendent.
 

 

Heureusement, à chaque terrasse, une curiosité permet de faire une halte . Par exemple, ce gros rocher, calé par des béquilles, était destiné à être dégringolé sur les éventuels assaillants. Assaillants il y a eu mais ils ont attendu sagement que la faim force Kassyapa à se rendre. (Voir article Wikipèdia).
 

 

Le long d’une passerelle accrochée à la paroi, nous pouvons admirer de belles fresques non dénuées d’érotisme.
 

 

Complètement ratatinés par la chaleur nous atteignons la porte du Lion dont la tête a disparu et contemplons le dernier escalier à gravir tout en gardant un œil sur les frelons asiatiques qui gardent les lieux. Les accidents sont fréquents parait-il.
 

 

Le haut du rocher est une belle terrasse aménagée où s’érigeait le palais royal. On peut admirer une belle piscine profonde de 2 mètres taillée dans la roche dans laquelle le roi faisait trempette avec son harem.
 

 

La vue à 360°est magnifique.
 

 

Bien, pas le temps de lézarder, il reste1232 marches à descendre ! T’as pas chaud toi ?
 


Ce site est remarquable et il vaut mieux le visiter en compagnie d’un guide. Ceux-ci sont très nombreux à l’entrée et il est difficile de faire un choix. De toute façon, il faut négocier le tarif au départ. Inutile de préciser qu’il vaut mieux être bien chaussé pour affronter les escaliers que le sable peut rendre glissant.

 

Le lendemain, direction Dambulla et son temple d’or.

L’entrée est surmontée d’un bouddha géant bien doré qui nous toise du haut de ses 20 mètres en faisant tourner la Roue de la Loi.(Dharma Chakra Mudra.) Le style est  …disons pour le moins kitch .


 

Le plus intéressant se mérite : il faut gravir une colline (encore des marches !) pour accéder à des grottes abritées par un immense porche rocheux.
 

 

Cet auvent naturel est délimité par un mur ajouré. On peut ainsi pénétrer dans cinq sanctuaires qui abritent de splendides peintures murales ainsi que de nombreuses statues recouvertes d’or, le tout dans un très bon état de conservation.(Les fresques ont été rénovées au XVIIIe.). Ce sanctuaire est fréquenté depuis 22 siècles.
 

 

A l’aplomb du mur, le surplomb est entaillée d’une rainure horizontale chargée d’empêcher le ruissellement de l’eau vers l’intérieur des parois’
 

 

En bas du site, une procession de bonzes en pierre regarde imperturbablement le défilé des croyants et des touristes.
 


Après la visite du musée où les stations prolongées sous les climatiseurs nous permettent de retrouver un peu de force, nous repartons à la recherche d’un bus qui nous ramènera à Habarana.Nous sommes fatigués et l’idée des efforts qu’il va falloir fournir pour ce faire comprendre font que le moral en prend un coup. Miracle! Un 4X4 s’arrête à notre hauteur et Kumawa,notre guide de la veille, nous ramène hilare avec sa famille.

Bouddha veille sur nous !

Suite et fin dans un prochain numéro.
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A la suite d’une sombre affaire familiale, le roi Kassyapa a décidé de transformer ce piton en forteresse.