On devine assez rapidement que cet imposant édifice a été érigé à des fins militaires, la région en est truffée, mais la surprise vient du fait que l’édifice a été construit en…1918. Nous sommes bien éloignés des champs de batailles de la Grande Guerre symbolisés par les tranchées, cependant, nous trouvons ici un rappel que la Grande Faucheuse a exercé sa redoutable moisson également dans le domaine maritime.
A partir de 1917 l’Allemagne intensifie les attaques sous-marines contre les convois important notamment du charbon, les principales mines françaises du Nord étant sous le joug des Allemands.
Dès 1916, protégé des vents d’Ouest, le site d’Ecausseville est choisi pour l’implantation d’une de ces bases. Un premier hangar en bois est construit. Long de 120 mètres, il accueille les dirigeables livrés par les Anglais ainsi que les Zodiac commandés par la marine française. La taille de ce hangar nécessite de finir l’appareillage du dirigeable à l’extérieur du bâtiment où deux paravents latéraux sont chargés de soustraire le dirigeable des caprices du vent. (Ce premier hangar, endommagé par une tempête en 1931, a été détruit en 1933.)
La marine fait preuve d’innovation en commandant l’édification d’un second ouvrage en béton armé cette fois. Pour l’époque, la construction d’un tel ouvrage entièrement en béton est audacieuse et mérite que l’on s’y attarde d’autant qu’il est l’unique survivant des douze bases conçues par l’Amirauté pendant la première guerre mondiale. L’utilisation du béton est toute récente, en effet ce hangar est seulement le troisième édifice d’importance construit à cette époque. Sa conception servira de modèle pour les Cours de béton armé de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics.
La construction est confiée à Henri Lossier, architecte suisse. Le défi est de taille, en effet, le volume nécessaire pour abriter un dirigeable est impressionnant. Le bâtiment, long de 150 mètres, possède une hauteur de 30 mètres et bien entendu, l’espace intérieur doit être complètement dégagé pour accueillir les mastodontes. Pour répartir au mieux les différentes contraintes, Lossier choisit d’ériger une voûte dont le profil est semblable à la parabole matérialisée par une chaîne suspendue à deux points d’attache horizontaux.
La taille des personnages donne une idée des proportions de l’édifice.
Maquettes exposées au musée AEROBASE :
Le hangar servit ensuite d’entrepôt pour l’armée américaine. Les murs témoignent encore de ces différentes occupations.
De 1967 à 1969, il retrouve une fonction militaire avec la mise au point des ballons destinés aux essais des premières bombes H françaises. Pour bénéficier d’une hauteur supplémentaire, une fosse est aménagée.
Vous pourrez vous envoyer en l’air et vous sentir léger. Un petit musée où figurent de belles maquettes complète la visite.
Merci pour cette somme d’informations sur un site de ma Normandie natale que j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fois.
Bonjour,
Merci pour ces informations.
Je possède une photo du début des années 20 sur laquelle figure mon grand-père et mon père (ainsi que 3 autres inconnus) juchés sur un bogie de manoeuvre de porte tel que celui qui a été photographié ici.
Mon grand-père, second maître mécanicien, était alors affecté à la base aéronavale de Montebourg-Ecausseville.
Merci pour votre commentaire. Je pense que le musée serait très intéressé par une copie de cette photo.