Roquefort… ou presque car nous sommes bien dans l’Aveyron.
A la recherche d’ombrages réparateurs me voilà parti bottes aux pieds draguer les demoiselles locales dans un vallon accablé de chaleur et dont la sudation forme un petit ru qui serpente etc.etc.
Mes premiers pas ont autant de succès auprès des élégantes qu’à l’époque lointaine où je testais mon sex-appeal dans les surprises parties. Les belles ne se laissent toujours pas approcher facilement.
Un peu dépité mais habitué je prends mon mal en patience et j’ai la surprise de voir quelque chose bouger devant mes pieds.
Sapristi une écrevisse!
Le carpopodite ne possède pas d’ergot je suis donc en présence d’un membre de la famille des astacidés.
On se sert la pince et la glace rompue les présentations continuent mais je refuse le baise-main sur la jointure du mors malgré la blancheur de son teint, la taille des pinces me faisant supputer un spécimen mâle. Son céphalothorax est lisse je viens donc faire la connaissance d’une écrevisse du Pacifique.
La barrière des langues fait que notre rencontre reste brève.
Bon, je frime avec mes connaissances en crustacés décapodes mais j’ai tout piqué sur
ce site
très bien fait.
Et les demoiselles me direz-vous?
Finalement ces zigo(
to)ptères finissent par se manifester tant mes manœuvres à la longue les laissent indifférentes.Ces magnifiques argios si spectaculaires en vol sont plus discrets une fois posés. Heureusement ils sont très actifs et reviennent se poser aux mêmes endroits, ce qui avec un peu de patience facilite leur observation .Les
caloptérix virgone ne doivent pas rester vierges bien longtemps car les scènes torrides sont fréquentes.
Attention à la prise de tête !
Le mâle assure la prise à l’aide de ses cerques.
La femelle recourbe son abdomen afin de mettre les oeufs en contact du sperme du mâle.
Le Kâma-Sûtra est limité à une seule position mais néanmoins spectaculaire et peut s’accomplir en vol. Ils s’envoient en l’air quoi !.
Quelques minutes plus tard Mademoiselle, ou plutôt Madame maintenant, dépose ses oeufs dans l’eau sous la protection de Monsieur.
La photo est ratée mais on peut voir une femelle tentant de pondre en prenant appuie sur le bord supérieur des ailes d’une congénère complètement immergée. Certaines demoiselles peuvent ainsi entrer en apnée jusqu’à 20 min. sous l’eau pour déposer leurs œufs.
Un peu plus loin je tombe sur une « maternité » où des agrions larges pattes pondent la tête bien soutenue par leur partenaire qui affirme ainsi leur paternité et assure la tranquillité de leur compagne.
A l’ombre d’un rocher se prélasse une belle couleuvre vipérine.Pas de panique! si vous rencontrez un serpent dont la tête est complètement immergée c’est forcément une couleuvre.
Excusez la qualité de la photo mais la rencontre fut brève!
Sa pupille ronde ne laisse aucun doute concernant son identification.
Laissons tout ce joli monde vaquer à leurs activités dans ce ruisseau épargné par la pollution et regardons quelques portraits de ces élégantes en cliquant sur l’affiche: