Mineurs, maîtres du barreau

 

Spécialistes de Droit Pénal, veuillez bien m’innocenter pour ce titre équivoque puisque c’est le barreau d’échelle qui est le prétexte de cet article.
Le sujet peut vous paraître bien mince, mais vous allez voir qu’on peut développer.

Bien que depuis fort longtemps en Europe la remontée du minerai ne s’effectue plus à dos d’homme, au cours des pérégrinations minières, parmi les vestiges de l’activité que l’on rencontre le plus souvent, se trouvent les échelles métalliques ou ce qu’ il en reste. (Celles en bois ont, pour la plupart, fini rongées par les mérules.)

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Comme les trémies à qui elles sont souvent associées pour leur maintenance, elles sont porteuses d’espoir de zones à découvrir pour l’explorateur. Qu’y a-t-il au bout du dernier échelon ? D’interminables galeries encombrées de berlines ou seulement, comme bien souvent, une petite chambre d’exploitation ?

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Ces échelons sont bien tentants, mais hélas, suivant le milieu, ils ont bien du mal à résister aux attaques conjuguées de l’humidité et du temps. Ce barreau par exemple est âgé d’une cinquantaine d’années et son état n’incite pas vraiment à faire confiance aux échelles du secteur.

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On peut bien sûr utiliser cette technique pour tenter d’atteindre l’éventuel nirvana qui se cache en haut de ce bure.

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Mais il est plus rationnel et prudent d’employer les méthodes de progression sur corde.

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Ces échelles, longues en moyenne de 2,50 à 3 mètres, sont parfois mises bout à bout de façon audacieuse. J’en ai vu reliées uniquement par du fil de fer. Cela n’arrêtait pas les mineurs qui empruntaient des sections parfois d’une grande hauteur.

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On imagine facilement le danger et la fatigue que procurait l’exercice.
Si à la moitié du 19e on était bien conscient de cet état de fait, ce n’est pas pour cela que les enfants en étaient dispensés.
Document de 1864 à lire

 

Quand la hauteur des puits rendait l’emploi des échelles impossible, le personnel était véhiculé dans des cuffats, sorte de tonneau suspendu à un câble ou une corde.

cuffats2
Cuffat(1)

http://crassier.double.monsite-orange.fr/

 

La possibilité de rupture du câble et les chutes de pierres rendaient ce moyen très périlleux. Du fait du tressage de la corde ou du câble, il était impossible d’éviter le mouvement de rotation du cuffat, car celui-ci n’était pas guidé dans le puits. L’entretien de ce moyen de transport était onéreux et d’un faible rendement à cause de sa lenteur. De plus, le transport du personnel impliquait une interruption de la remontée du minerai.

 

L’échelle mobile.
Pour obvier à ces inconvénients, un ingénieux système d’échelle dite oscillante a été créé. L’échelle, reliée à une machinerie, effectue un mouvement vertical de va-et-vient. Le mineur passe alternativement de l’échelle à des paliers fixes disposés au long de la cheminée.
Ce système permet ainsi de monter ou descendre sans effort.
Plutôt qu’une longue explication laborieuse, voici une illustration du principe:echelle-mobile

 

Inventée par H. Sarton en 1776, cette méthode n’a d’abord pas attiré l’attention, mais refit son apparition dans les années 1840 en Allemagne (Fahrkunst) et Cornouailles (man-engine).Dans le système mis en place dans la mine de Hartz, ce sont deux tiges munies de paliers qui oscillent verticalement. Le mineur passe de l’une à l’autre. Par sécurité, une échelle fixe est située entre les deux tiges mobiles.
Plan

 

En 1845 M. Warocqué en Belgique perfectionne le principe et met le système en application à la mine Mariemont. Des verticalités de plusieurs centaines de mètres ont pu être équipées.

Description avec plans.

 

L’amélioration de l’aménagement des puits avec notamment l’usage de cages guidées sonna l’abandon progressif de ces échelles mobiles.
Une démonstration au Bergwerksmuseum Grube Samson :

Jules Verne, dans son roman peu connu les Indes noires, mentionne le système des échelles oscillantes. (Page 72).
Si l’exploitation des vieilles mines vous intéresse, je vous invite à parcourir ce livre où il a puisé son inspiration. Vous pourrez y lire la description des échelles oscillantes à partir de la page 245. De plus, les illustrations de Jules Ferat sont d’un romantisme magnifique.

Vous pouvez également consulter  les conditions de travail des mineurs à la moitié du XIXe.

Et tout ça à partir d’un barreau d’échelle rouillé !

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Année 2015

 

Ça y est, enfin les journées rallongent.
Tradition oblige, bonheur, santé et richesses sont souhaités, sincèrement à ceux qu’on aime et poliment aux autres.
C’est également la période où l’on prend les nombreuses bonnes résolutions qui ne dureront, comme tous les ans, que le temps des décorations des sapins de Noel.
Les aruspices médiatiques nous avaient prévu un gasoil à 2 euros, un siècle pour remplir les nappes phréatiques etc…
Symbole de notre époque formidable, même ce pauvre père Noel devrait voir l’accès à nos petits souliers obturé clic! Tant va la cruche… allo ! Non mais allo quoi !

Ne nous emberlucoquons pas avec les brimborions de ces oiseaux de mauvais augure et rassérénons nous en traquant les bons moments qui ne manqueront pas de s’offrir à nous tout au long de l’année.

Normalement, les vœux sont formulés sur une belle carte illustrée de sapins enneigés, hélas, dans ma campagne, les flocons, point n’ont chu aussi, on se débrouille avec ce que l’on a !
Cela n’enlève rien à la sincérité du message !

 

La rune mystérieuse

Nous savons  que le massif gréseux de Fontainebleau et alentours recèle de nombreuses gravures rupestres. Le comité rédactionnel de Baguenaudes participe activement au recensement des sites "ornés". Un faisceau de présomptions attribue ces gravures  à une période mésolithique, mais la grande variété de styles rencontrés  ne manque pas de soulever pour certains, soit des interrogations, soit des certitudes parfois poétiques ou pires, bien farfelues !

Nous allons zoomer sur une de ces gravures qui génère des piccotements cervico-occipitaux.
Dans un lieu proche d’une ancienne carrière de grès, on connaissait à deux endroits différents, la présence d' un glyphe mystérieux en forme de ("chandelier")  fort différent du style de gravures habituellement rencontrées dans le massif.
 

Inutile de me demander l'emplacement , le propriétaire de ces lieux  apprécie la tranquilité. 

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L’interrogation concernant ces gravures particulières a grandi quand on s’aperçut qu’une publication datant de 1975 du groupe archéologique Total faisait mention de 6 représentations de ce glyphe, et cela de manière fort détaillée.

Mandaté par Baguenaudes, l’inspecteur Gadjo ne pouvait manquer d’aller à la recherche de ces 4 autres chandeliers afin de comparer l'observation de 1975 avec la situation actuelle. 
Voici le relevé du groupe Total datant de 1975. (Les signes ont une hauteur comprise entre 10 et 20 centimètres.)

 

Fig 1 Pour enquêter, le fin limier a dû échanger sa loupe contre une brosse car retrouver la première gravure ne fut pas une mince affaire. Les rochers moussus sont légion dans le coin et il a fallu débarrasser plusieurs parois de leurs couvertures végétales afin de retrouver le premier indice qui n'était que partiellement recouvert en 1975.

     

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La fig 2 lui a posé beaucoup moins de problèmes. C' est sans conteste celle qui se trouve sur le front de taille de l’ancienne carrière de grès. La gravure est soignée. Si ses dimensions sont respectables (25 cm de hauteur), la finesse du trait fait qu’en fonction de l’éclairage, cette figure n’est pas toujours très visible, mais le célèbre détective ouvre l’œilHooo, c'est beau !. La position de ce "chandelier" montre un souci de marquer le lieu de manière ostensible. C'est d'ailleurs la gravure la plus connue.

    

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La fig. 3 est également connue  car située sous la lèvre supérieure d’un abri qui possède un quadrillage et quelques sillons typiques. Elle est de taille plus petite (12 cm)  et sa position dictée par la nature de la roche en surplomb  fait qu’elle est plus discrète. Il n'y a pas de différences notables avec l'observation du Groupe Total.

    

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La fig. 4 quant à elle, était complétement recouverte  par la mousse. Elle est plus modeste (hauteur 10cm) mais gravée avec soin. Elle  est située au dessus  de l’entrée d’une belle géode très richement décorée de gravures typiques au massif bellifontain.

    

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La fig. 5, Cette gravure n’a pu être observée sur place mais au Musée archéologique de Nemours,sans doute déplacée à des fins de  préservation. Elle se trouvait sur un petit bloc devant l'entrée de la géode précédente. Il peut s'agir du réemploi d'une ancienne pierre de bornage. 
Le relevé de son tracé fin  dénote plusieurs hésitations.


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La fig. 6, est atypique puisque peinte. Size au fond d'une géode richement décorée de gravures rupestres "classiques", elle est décrite comme écaillée en 1975. L'inspecteur a dû reprendre sa loupe car il ne reste pratiquement rien des pigments et sa présence passait complètement inaperçue.
 

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Bon, c'est bien joli tout ça, mais quoi faire de ces 6 indices en "chandelier" ? S'interroge l'inspecteur.
– On ne peut pas dire qu'ils nous éclairent beaucoup! S'exclame l'inspecteur qui sait faire preuve d'humour même dans les situations les plus complexes.

Tous ces glyphes ont pour point commun de pointer des rochers où on trouve des cavités.

Et puis d'abord, sont-ce bien des chandeliers ?
Fort de son expérience, il consulte moult alphabets de divers horizons sans succés mais il se souvient du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne.
Les héros trouvent le passage en déchiffrant un texte écrit en runes islandaises par un certain Arne Saknussemm .
Voici la reproduction de la signature parue dans l'édition originale:
 



Surprise ! La dernière rune ressemble curieusement à notre chandelier. (C’est la première rune du message Hooo, c'est beau ! à décrypter dans le roman car en plus le texte est écrit à l'envers.)
L’équivalence proposée par Jules Verne est un double M.

A partir du milieu du 19ème siècle, parallèlement au progrès scientifique, un fort engouement pour le surnaturel s’est développé. (Photos truquées d’esprits, séance de spiritisme, etc.). Les runes ont fait partie de cette mode. Rappelons le sinistre emploi par les nazis d’une rune double pour symboliser les SS.

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Depuis 1975, l'évolution du recouvrement vêgetale ainsi que la dégradation des pigments du signe peint donnent à penser que la réalisation de ces glyphes remonte à la fin du 19ème ou à la première moitié du 20ème siècle.
Petit rappel, le roman de Jules Verne fut publié en 1864.
Que conclure ?
1/ Nous avons donc dans le roman une entrée secrète vers le monde souterrain mais il faut décrypter des « signes » pour trouver le chemin.
2/ Sur le terrain, nous avons des cavités estampillées par des glyphes gravés ou peints dont la signification peuvent signaler un « double M »
De là à penser qu’une certaine Madame Michu et un monsieur Michalon, ayant lu le roman, ont voulu immortaliser leurs ébats en apposant leurs initiales sous forme de rune il n’y a qu’un pas que le célèbre inspecteur se gardera bien de franchir.

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Plus prosaïquement, Baguenaudes en conclut que la comparaison avec les observations de 1975 peut donner une fourchette un peu plus précise de l'ancienneté toute relative de ces gravures particulières, qu'une ou plusieurs personnes ont voulu marquer certains lieux remarquables et qu’elles ont peut être utilisé la représentation d’une rune islandaise pour cela. Tout autres interprétations pour le moment ne seront que …littérature.
Concernant ces gravures, vous trouverez un article bien plus sérieux et détaillé écrit conjointement avec L.Valois dans le bulletin du GERSAR.

 

Les gravures rupestres sont un témoignage fragile des temps anciens. Respectons les.
Vous voulez décrypter le code employé par Jules Verne?

C'est ici.

Vous pouvez maintenant traduire ce message laissé par Mme Michu et Mr Michalon:
"rscuu etsag psena uedeB"
Qui sera le premier à trouver ?
PS: Vous remarquerez que je vous ai épargné un jeu de mots avec pétroglyphe!

 

Roman Tome 3

Cette petite baguenaude touristique va vous faire remonter le temps sur les flancs d’une colline qui surplombe la ville d’Espalion dans le Nord Aveyron.

 

Au début de l’ére chrétienne, Chrétiens, Sarrasins, descendants de Celtes etc., ont dû furieusement échanger moult messages de paix afin de rameuter des ouailles à coups de :Ouille ! Aïe !
Le calme revenu, la région a conservé une importante christianisation des lieux. Carrefours, ponts, points dominants, tout est labellisé à l’aide de calvaires et statues. Les environs d’Espalion, situés sur la Via Podiensis, ne dérogent pas à la règle et l’art roman est bien représenté.

 

Eglise de Perse

 

 

Aux alentours de l’an 750, un moine évangéliste perdit la tête, bien aidé en cela par le laguiole d’un sarrasin oublié par Martel Charles.
Ce coup le laissa béant et béat. La légende de Saint Hilarian pouvait commencer.
Le susnommé aurait rapporté sa tête à sa mère en traversant le Lot. Trop fort !

 

Au fil des ans un lieu de culte fut érigé sur les lieux du décollement miraculeux.
Cette chapelle, bâtie en grès rose à l’Est d’Espalion, date du XI-XII é siècle. De nombreux touristes et jaquets ne manquent pas de la visiter.
Faisons la même chose.

 

Le porche d’entrée est surmonté d’un arc plein cintre en calcaire orné de magnifiques bas reliefs.
Ne restons pas sourds à la beauté de ce tympan Persé

 

L’intérieur est austère mais les proportions sont belles et les chapiteaux sont ornés de fort belle manière.

 

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En quittant les lieux n’oublions pas de lever les yeux vers les modillons qui contemplent toute cette agitation d’un air un peu étonné..

 

Puech de Vermus

 

Le chemin est étroit et la pente est rude mais le paysage vaut le coup.

 

Arrivés à un point dominant, on a droit à une statue de vierge édifiée en 1862. Sans doute jalouse de la vénus de Milo, la statue a commencé à perdre ses mains mais, une opération de chirurgie
esthétique un tantinet ratée à mon goût a rétabli l’intégrité physique de la vierge.

 

Sarcophages de Coste Vieille.

 

200 mètres plus loin, sur un grand replat, une dalle de grès affleure dans une prairie. Dans la roche, 5 sarcophages ont été creusés. On ne sait pas grand chose quant à leurs origines. On pense à une communauté de moines : les cénobites. (Je vous fais confiance pour trouver un jeu de mots)

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Chapelle de Carnéjac.

 

Maintenant, il nous faut quitter le GR pour aller visiter une toute petite chapelle perdue dans  vallon qui entaille le Puech..

 

Ses dimensions sont on ne peut plus modestes. Reconstruite en 1661, elle conserve néanmoins 2 beaux chapiteaux qui présentent une forte ressemblance avec ceux de Perse au point qu’il n’est pas aberrant de penser qu’ils furent sculptés par les mêmes compagnons.

 

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Las, à cet endroit je suis obligé de mettre un terme à ce magnifique article érudit car je me suis embourbé et n’ai dû mon salut qu’au passage d’un tracteur dont le conducteur m’a gentiment
sorti du champ.

 

Décidément Baguenaudes prend d’énormes risques pour vous faire partager quelques moments bucoliques et culturels et se retrouve souvent dans la boue ! Les vestiges romans sont nombreux dans le
coin mais je vous invite à visiter la chapelle suspendue de Saint Pierre de Béssuéjouls à 5 kilomètres à l’ouest
d’Espalion.

 

Bonne baguenaude en regardant le diaporama ci-dessous!

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Nostalgie ferroviere

J’ai toujours été sensible aux voies de chemin de fer.
Sans doute une réminiscence de l’époque où, bambin, je pouvais voir passer les trains de la fenêtre de ma chambre. En ce temps-là une belle fumée sortait des naseaux de la bête et celle-ci affichait fièrement sa puissance en exhibant des roues et bielles impressionnantes.
La météorite du progrès a fait disparaître ces dinosaures de nos campagnes. Seuls quelques panneaux à l’iconographie obsolète perpétuent le souvenir.

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Allez, trêve d ‘épanchements madeleino-proustien, passons à du concret.
N’ayez point peur de dérailler en cliquant sur les mots en bleu ou sur les images.
Il m’arrive souvent de flâner sur les voies ferrées plus ou moins désaffectées près de chez moi où la nature reprend ses droits.

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J’y retrouve  des clins d’œil de mes pérégrinations en Lorraine sur les traces du minerai de fer.

 

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Famille de Wendel Micheville

 

A force de mettre mes pas le long des traverses, je m’interroge sur la signification des clous qui marquent certaines traverses de chemin de fer.
1ère constatation, ils sont souvent par 3.
2ème constatation leurs formes sont différentes.
3ème constatation, des caractères figurent sur leurs têtes.

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Ceux dont la tête est carrée sont frappés de 2 chiffres qui mentionnent l’année du traitement de la traverse. Ceux du XIX ème siècle sont en bronze.
Après quelques kilomètres, j’ai retrouvé mon année de naissance !
Avez-vous la même chance ?

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Les clous hexagonaux ou triangulaires sont marqués de 2 lettres correspondent à l’estampille du fabricant.
Je cherche fébrilement mes initiales. Et bingo je trouve ! AG comme
Amédée Gadjo
Soyons sérieux AG correspond à Achille Gaillard à Oissel dans le 76.
Les vôtres sont elles ici ?

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La troisième série correspond à l’écartement entre les rails (sabotage). Les clous sont ronds ou parfois remplacés par des pastilles. Cela varie de 1435 à 1465. Là aussi, seuls les 2 derniers chiffres sont indiqués.

 

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La cote standard en France est de 1435 m/m (environ 60% des voies ferrés mondiales).
D’où vient cette norme ?
D’Outre-Manche où furent construites les premières lignes en 1825. Messieurs les Anglais ont tiré les premiers leurs charrettes par des machines à vapeur sur rails. Ils ont utilisé la largeur de 4 pieds 8,5 pouces car les fabricants de wagons étaient les mêmes que ceux des calèches.
Okay, comme on dit là bas, mais la largeur des calèches,  elle vient d’où ?
Saperlipopette, comme on dit cheu nous !
Ben du cul des chevaux du père Jules. En effet les romains auraient fixé cet écartement pour leurs fameuses voies dallées. Ce serait le meilleur compromis pour conserver maniabilité et stabilité à leurs chars tirés par 2 chevaux. Comme il a imposé son joug un peu partout en Europe cet écartement d’ornières s’est répandu.
Mouais…, quid des chars à bœufs ? Je veux bien que tout ce monde devait rouler dans les mêmes ornières mais au m/m près j'en doute. Bon, si c'est écrit sur Internet, c'est forcément vrai !

Une version plus crédible ici par Philippe de ITF.

Je cause, je cause et vais finir par vous faire rater votre train.

 

Restent quelques clous dont je ne connais pas la signification à part le 1C qui correspond à la longueur et à la largeur de la traverse.(3 m.x 0,26m.)

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Le traitement des traverses se fait à la créosote. Malgré leur vétusté elles dégagent encore une forte odeur au point que je ne peux garder à l’intérieur de la maison les clous ramenés. Ce produit est très toxique et le traitement des traverses usagées pose de gros problèmes à la SNCF (enfin surtout à nous.)
Pour terminer, voici quelques exemples de frettes destinées à éviter que les traverses ne se fendent.

 

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Pour mémoire 105 000 kilomètres de voies ont été créées en France. A raison d’un travelage de 1666 traverses au kilomètre, cela fait un total de 174 millions de traverses. Tatillons, vous argumenterez que toutes n’étaient pas en bois. Mais ce savant calcul ne tient pas compte du remplacement des traverses usagées ni des voies de service. Ne chipotons pas, les 2 éminents savants Grosso et Modo estiment que cela représente un volume de l’ordre de grandeur de la pyramide de Khephren. Mises bouts à bouts, elles atteindraient très largement la Lune !

 

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S’il vous prend l’envie de collectionner ces clous, sachez que vous deviendrez ferrocloutivipathe . Vous aurez rapidement le dos en compote à force de marcher le dos courbé sur les voies de chemin de fer. Ceci dit, la totalité des clous présentés ici ont été ramassés sur un tronçon de 2 kilomètres donc assez rapidement.
Surtout restez prudents car :

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Voici 3 liens forts intéressants où j'ai puisé sans vergogne pour faire le malin. Merci à eux.
cfpa.asso
ptitrain.com
itff

Et une vidéo sur l'"inventeur" de la locomotive.


L'histoire de George Stephenson par Angelsonador

Mine de minette

 

L’exploitation de cette mine a débuté pendant l’annexion de la Lorraine comme en témoigne les inscriptions sur les galeries. Malgré son ancienneté, les traces de son exploitation sont encore bien présentes. La rareté de ces témoignages ne peut que nous inciter à les admirer.

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150 ans plus tard, ce n’est pas sans émotion que nous rencontrons certaines galeries conservant les traces de passages des mineurs.


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Plus loin, un prospectus de la société d’explosifs WASA doit dater de la 2eme guerre mondiale. Il se trouve fort logiquement à coté de la poudrière.

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L’exploitation utilisait la gravité pour le déplacement des berlines. Un câble en boucle était guidé par des poulies. Sur ce câble, étaient accrochées à l’aide de pinces, les berlines. Les pleines, par leur poids entraînaient le câble vers le bas tandis que de l’autre coté les berlines vides étaient remontée à l’aide du même câble. Cet ingénieux système ne demandait aucune source d’énergie.

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Document Gallica

 

Plusieurs de ces poulies sont encore en place et représentent un des cotés spectaculaires de cette mine.abri16Rochling14
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On peut voir ici une des deux poulies de guidage du câble encore en place.abri17_1

 

Figée dans la boue, une pince destinée à accrocher les berlines sur le câble de traction.

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Détail pince

 

Autre vestige , une petite cage au sommet d’un bure desservant une zone d’extraction inférieure.

 

Ici, nous sommes devant la recette d’un puits aujourd’hui comblé.Recette

 

Détail sur un trou de foration montrant le pas serré du fleuret.Foration

 

Un secteur de la mine a été aménagé comme abri lors de la 2eme guerre mondiale. Il est paradoxale de constater que ces galeries étaient considérées comme protectrices alors que maintenant elles sont déclarées dangereuses !.abri
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Comme bien souvent, les infiltrations d’eau décorent certaines galeries pour notre plus grand plaisir.abri18

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Nous quittons cette mine ancienne par cette belle galerie où le soutènement semble se justifier.cintres

Roman Tome 2 Chapelle de Fourche

 

Profitant que le solstice d’hiver laisse poindre quelques rayons de soleil, je pars traîner mes guêtres du coté des vestiges de la chapelle de Fourche proche du village du Vaudoué en Seine et Marne.

 

Chemin faisant, j’en profite pour faire un petit détour par la Fontaine de Fourche. Je n’y ai point trouvé l’eau si belle et ne m’y suis point baigné car la source est maintenant tarie.

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Devant cet aménagement soigné, je me gratte l’occiput en me demandant d’où pouvait provenir l’eau qui alimentait cette fontaine située en haut d’une dune sableuse. Peut être une dalle de grès en dessous retenait l’eau des précipitations. En tout cas en 1789 elle coulait comme l’atteste cette carte et devait alimenter la domainerie, but de  ma promenade.

Capturer

Désormais on n’y décerne plus la moindre trace d’humidité bien que les jours précédents n’étaient pas avares en distribution d’H2O. Sécheresse ou pompage en amont ? Je n’ai pas la réponse.

 

 

Pas bien loin, le but de ma promenade se dresse un tantinet insolite au milieu des arbres. Cet ancien domaine, jadis cultivé par les moines, est retourné à son état sauvage et le lieu n’est pas dépourvu de romantisme.

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L’ église fût bâtie aux environs de l’an 1150. Elle est de taille modeste (12m.X 5m.) mais tout de même !

Guillaume d’Herblay, ancien aumônier de Philippe Le Bel himself, déclare avoir été reçu dans l’Ordre des Templiers dans ces lieux.
En 1974 la Chapelle émergeait péniblement au milieu d’un roncier. Heureusement, Monsieur Claude Perrot entreprit la fouille et la préservation du site. Un travail énorme a été accompli qui se poursuit toujours.
Maintenant l’église a retrouvé un certain lustre perdu depuis des lustres et les fondations des bâtiments annexes sont bien visibles. 

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Le clocher a résisté au temps et au vandalisme, soutenu par une très belle arche en cintre brisé (Cette technique, sans doute rapportée des croisades, diminue les forces d’écartement).

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Je ne vais pas m’étendre en descriptions vous trouverez des renseignements concernant ce site  ici.

 

Pour découvrir mes photos il suffit de cliquer sur l’ancienne carte postale qui témoigne bien de son ancien état de délabrement.

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Dans la forêt avoisinante on retrouve les chaos rocheux que forme la dislocation de la platière en grès.

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A l’intérieur de certaines géodes se cachent les gravures énigmatiques laissées par les habitants du Mésolithique.

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Dans une de ces cavités à l’entrée bien dissimulée, on trouve également des graffitis de l’époque historique.

Une commanderie appartenant à l’ordre du Temple pas loin et des textes indéchiffrables gravés dans une grotte bien dissimulée, il y a de quoi s’interroger, ou même plus, fantasmer !

Heureusement, en historien confirmé, spécialiste du moyen âge, je vais remettre un peu de sérieux dans tout ça.

Voici donc déchiffré le joli panneau qui suit. Il vous suffit de survoler  les mots bleus  dans le texte  pour visualiser l’illustration de ma démonstration rigoureuse:

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Il était une fois un preux chevalier Joli casque ! de retour des croisades Jolis boucliers! Impatient, il s’en retourne vers sa dulcinée Jolie fille afin de lui manifester toute son ardeur Jolis... !   avec les encouragements du Roi . ( Écu frappé de la fleur de lys.)

 

Plus sérieusement, dans le massif de Fontainebleau, nombreux sont les sites où se côtoient des gravures allant du mésolithique au contemporain.

Cela prouve la fascination exercée par ces cavités sur l’être humain.

L’interprétation de ces gravures à de rares exceptions près est très hasardeuse.

 

Notre preux chevalier gardera donc sa part de mystère et c’est très bien comme ça !

 

Voici quelques adresses traitant du sujet:

Présentation de Monsieur Claude Clément Perrot.

Sur les arcs et voutes dans l’art roman.

Concernant les Templiers je ne citerai que Wikipédia car les liens foisonnent ainsi que les élucubrations.

Et enfin un site incontournable concernant les gravures rupestres du massif de Fontainebleau.

Ruines d’un four à chaux

 

C’est l’automne et la nature roupille , le soleil aussi, bien planqué sous sa couette de nuages. Pas terrible pour la photo tout ça aussi, je continue à faire le tour des vieilleries du coin.

 

Pour améliorer le rendement de la terre ou pour édifier leurs bâtiments les agriculteurs ont utilisé la chaux depuis très longtemps.

Pour cela le calcaire doit être transformé à l’aide de fours à chaux.

En gros, on alterne des couches de charbon et de calcaire dans une  cheminée appelée gueulard. On chauffe entre 80 et 1000 degrés et hop, on récupère la chaux en bas.

C’est expliqué ici.

 

Dans les bois de Tousson, petit village de Seine et Marne,  on retrouve les ruines d’un de ces fours.

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Une fois sur place, il n’est pas aisé de retrouver l’agencement de l’édifice tant son état est délabré au milieu de friches.

   

 

Il reste néanmoins une belle pièce voûtée à deux entrées qui devait servir de magasin de stockage pour la chaux. La courbure de son plafond commence à subir les outrages du temps.

   

 

Prêt à tout pour satisfaire votre curiosité, je me faufile à plat ventre par une petite ouverture visible au pied d’un mur. Cette chatière permettait d’alimenter le foyer et de récupérer la chaux vive. (Ouvreau).

L’obstacle franchi, je me retrouve effectivement à l’intérieur d’une sorte de puits qui constitue le four de calcination. Les traces de combustion sont encore bien visibles sur les parois.

  

 

Vue de l’intérieur, voici l’ouvreau par laquel je suis rentré. Il n’est pas possible d’évaluer la hauteur de l’ouverture car il y a une bonne couche de remblais. Pour le moment elle ne fait plus qu’une trentaine de centimètres. A droite, on peut voir les restes d’une banquette qui soutenait vraisemblablement les grilles retenant le calcaire et le charbon au dessus du foyer.

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Il est dommage que ce vestige ne soit pas entretenu car la végétation le grignote et sa disparition semble inéluctable si rien n’est fait rapidement. Certes, on ne peut tout garder mais c’est
quand même encore un beau témoignage de l’activité rurale passée.

 

Par contre, à Gironville sur Essonne on trouve un bel exemple de préservation. Un grillage le protège des éventuelles dégradations mais ne cache pas la vue.

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Devant, un magnifique machin qui devait servir à biduler des trucs!

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Le calcaire a été parfois prélevé dans de petites carrières souterraines. Il arrive qu’au détour d’un bois on tombe sur une petite cavité. Souvent elles servent de dépotoir mais, bien cachées par la végétation, certaines conservent un bon état non dépourvu d’esthétique.

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A l’entrée d’une carrière, sous les bois, une Underwood termine son existence. Elle ne fera plus entendre le ping de l’AZERTYsseur sonore de son retour chariot.

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Ces lieux sont fragiles aussi ce n’est pas la peine de me demander où ils se cachent d’ailleurs ils sont bien gardés:

Ne vous fiez pas au joli minois de la concierge, c’est une vraie langue de vipère. Son nez retroussé et surtout sa pupille verticale nous dévoilent une belle péliade!

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Combien de temps avant que tout disparaisse englouti par la végétation ou pire, rasé pour des pseudos raisons de sécurité ?

 

 

Quelques vues de l’Angkor Toussonnais.

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Lavoirs autour de Malesherbes

A force de fouiner bottes aux pieds dans les marécages, je suis tombé immanquablement sur quelques vestiges d’une activité qui n’a pas résisté au modernisme.
Ne soyons pas trop nostalgiques car la tâche était bien rude !

L'Essonne est une rivière au cours régulier et peu influencée par les différences de niveau. Avec ses nombreux diverticules elle fut propice à l’implantation de moulins et lavoirs.
Au regard du débit famélique de certains rus, force est de constater que le niveau de la nappe phréatique a bien baissé depuis cette époque. La lessive serait bien problématique en certains endroits maintenant.

Je vous propose donc de visiter quelques lieux dans la proche périphérie de l’agglomération de Malesherbes où les pépiements des oiseaux ont remplacé ceux des lavandières.

* Je rappelle que l'on peut agrandir les photos en cliquant dessus.

 

 

MALESHERBES

 

Le lavoir des tanneurs.
Le plus spectaculaire se trouve dans un petit square proche de la rivière. Au 17 ème siècle il servait principalement au séchage des peaux car l’activité de la mégisserie était importante. Après la disparition des tanneries il fut employé comme lavoir à linge jusqu’en 1870.

 

 

Menacé de destruction par le tracé de la déviation, un groupe de bénévoles assura sa sauvegarde en le déplaçant quelques dizaines de mètres plus loin dans un petit square où l'on peut admirer sa magnifique charpente.

 

Pas bien loin, Rue Adolphe Cochery, dans la cour du Moulin Matignon on trouve un exemplaire moins spectaculaire, sans doute à usage non collectif.

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Au Nord de Malesherbes se dresse le château de Rouville.

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En bas de son parc, dans un cadre bucolique se cache un beau lavoir.

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PINCON

 

Au Sud de Malesherbes, le hameau de Pinçon possède un bel exemplaire érigé sur un petit ru ( qui serpente de moins en moins etc.) passant sous la D25. Rénové récemment, il est hélas déjà la cible de dégradations.

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BOULANCOURT

 

On suit la D25 vers le Sud pendant 3 Kms et on descend rejoindre la rivière en passant par Mongrippon. En face de l’ancien Moulin de Beaudon on trouve un petit lavoir en voie de restauration par son propriétaire.

 

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300 mètres à l’Est, un petit chemin qui sent la noisette nous conduit au lavoir de Pierre-longue. Il est en parfait état dans son cadre bucolique.

 

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Ce n’est pas le cas de celui-ci situé 540 mètres au sud. Au milieu des bois marécageux, pas loin du chemin de Mongrippon, il vit ses derniers moments bien accélérés par des garnements.

 

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AUGERVILLE LA RIVIERE

 

Nous retrouvons ici une belle bâtisse.
La moitié de son plancher est amovible afin de s'ajuster avec le niveau de la rivière.

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Un peu plus loin vers le Nord, un second petit lavoir a souffert du dernier coup de vent. Il est en sursis.
Sera-t-il rénové ?

 

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DISPARUS

 

Terminons la visite par ces 2 lavoirs dont je n’ai pas trouvé le moindre vestige. Ils se trouvaient entre Malesherbes et Roncevaux.

 

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On peut distinguer les draps qui sèchent au pont du Couvent.

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Les lavoirs ne sont plus le lieu de rencontre des lavandières où les commentaires sur la vie locale étaient rythmés par les battoirs et brosses à chien dent.
Bien qu'à l'écart, ils sont relativement proches des agglomérations et leurs situations favorisent aujourd’hui des rassemblements d’une autre nature. Les dégradations sont monnaie courante au risque de décourager les municipalités quant à leur entretien.

 

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Pour finir découvrez quelques instantanés au fil de l'eau.

 

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Et ici une petite vidéo.

Saut de mouton à Corbeil

Sur les rives de l’Essonne, se dressaient il n’y a pas si longtemps les vestiges imposants de la papeterie Darblay qui employa jusqu’à 2000 ouvriers.
Toute l’activité cessa en 1996 laissant derrière elle une importante friche industrielle.
La visite des lieux devait être passionnante. Hélas, le réaménagement méthode Bouygues à fait table rase du romantisme qui devait se dégager de ces ruines !
Arrivé sur place, je ne peux m’empêcher de verser une larme de dépit, goutte d’eau salée essuyée tristement avec un Sopalin.
Sopalin ! Mais dites moi ne suis-je pas justement à l’endroit où, après guerre, Stanislas Darblay importa des Etats-Unis une application nouvelle du papier et créa La SOciété des PApiers LINges ?
Mais si ! C’est bien là qu’est né le fameux SOPALIN !

Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à nos sauts de moutons. (Je vois bien à vos fronts plissés que vous vous interrogez sur ces sauts de moutons mais l’explication viendra plus loin. )

Cette papèterie, bâtie sur les rives de l’Essonne, avait un grand besoin d’eau. Celui-ci grandissant au fil des ans, une conduite traversant la colline a été aménagée pour pomper l’eau de la Seine.
Voici ce qui reste des bâtiments qui abritaient les pompes:

 

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Profitant du percement de la galerie, un tunnel ferroviaire long de 800 mètres a été réalisé afin de desservir le Port Darblay. La papeterie était ainsi reliée à 2 voies de communication. Le chemin de fer à l’Ouest et voie fluviale à l’Est avec la Seine . Les innombrables billes de bois nécessaires à la fabrication de la pâte à papier transitaient par ce tunnel.

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A l’Ouest on se rend bien compte de la surface occupée jadis par l’usine ainsi que de l’importance du développement interne de son réseau ferré.
C’est bien joli tout ça mais quid des sauts de moutons ?
Patience, j’y viens.
Un ami est en train d’établir l’inventaire de tous les tunnels ferroviaires (anciens et actifs) de France.
Son projet remarquable (ITFF) est pratiquement complet à 99% . Il a fait appel à moi pour lui fournir quelques photos concernant ce tunnel.
Comme c’était ma première commande en tant que photographe je n’ ai pas demandé de rétribution. Je me suis donc rendu sac en bandoulière sur les lieux, accompagné d’un assistant éclairagiste
débroussailleur.
La visite, au calme bien que passant sous l’autoroute et les voies ferrées, est pittoresque. Ça et là, la nature nous offre quelques concrétions bien jolies.

Voici les photos de ce fameux tunnel oublié aux entrées enfouies dans la végétation.

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Saut de mouton ! Saut de mouton ! Scande la foule impatiente!
J’arrive!
De retour à la maison, par curiosité j’ai parcouru plus attentivement l’ancienne photo aérienne du site et j’ai constaté qu’à proximité de la sortie Ouest du tunnel, les voies ferrées passaient
l’une au dessus de l’autre grâce à un petit tunnel appelé, nous y voilà : saut de mouton dans le jargon SNCF.
L’usine était érigée en bas du coteau et la ligne SNCF en haut, il a donc fallu aménager la descente pour gérer le dénivelé. Un rebroussement, un viaduc et un saut de mouton furent nécéssaires.

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Détail du saut de mouton:

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Surprise ! Ce saut de mouton qui n’était pas recensé par ITFF est encore visible au milieu des constructions modernes.

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Les entrées:

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Ce petit tunnel, bien conservé et long de 23 mètres est complètement vide. Il a été curieusement curieusement épargné par l’urbanisation.

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Une nouvelle fiche est donc ajoutée pour ITFF.

Complétons le sujet avec une vue du viaduc qui permettait à la voie ferrée d’enjamber la route avant d’emprunter le saut de mouton. L’ombre des arches est visible sur la photo aérienne.

 

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Pour clore mon papier, j’ajoute que bien sûr le site était pollué et le terrain a de la valeur mais comment ne pas regretter qu’il ne reste pratiquement plus aucun témoignage de cette architecture industrielle fin XIXème ? Regardez ce que l’on pouvait découvrir il n’y a pas si longtemps:
Derelicta

 

ITFF est maintenant complet à 99,1%. Si par chez vous il traîne un tunnel qui ne serait pas répertorié n’hésitez pas à contacter ITFF, vous ferez un heureux.
Ecoutons Philippe nous présenter son projet:

 

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A bientôt en espérant que ces sauts de moutons ne vous ont pas trop endormi mais ces vestiges ignorés en pleine ville méritaient bien une petite baguenaude.