Lozère suite

 

Entre amis nous avons arpenté joyeusement les sentiers à proximité du Mont Lozère. Une météo un peu tourmentée a renforcé le caractère hiératique et contemplatif de cette magnifique région
sauvage.
Notre premiere baguenaude nous a mené sur le plateau du Cham des Bondons où, sur une surface de 10km2 , 154 menhirs de granit constituent la deuxième concentration de monuments mégalithiques en Europe . Ils auraient été érigés entre le néolithique et l’age du bronze. Non non, Obelix n’était pas né, longtemps s’en faut.
Situés sur un plateau calcaire ces menhirs dont certains de taille respectable*, ont été transportés sur une distance de 800 mètres à plusieurs kilomètres et sans potion magique s’il vous plait
!
A la fin du 20eme siècle ces pierres, à l’exception de 3 ou 4 étaient couchées. Aujourd’hui, si plus de 80 ont retrouvé leur verticalité leur signification reste mystérieuse.
* les plus hauts atteignant pour certains prés de 6 m. de long

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Un autre aspect typique de la région sont les terrasses aménagées afin de pouvoir cultiver fourrages et légumes malgré la pente abrupte.Le nombre et l’emplacement de ces murets (bancels) sont par endroits impressionnants. La dépense d’énergie que devait fournir les paysans pour l’édification et l’entretien de ces terrasse force l’admiration.
Le long de certains coteaux la déclivité était telle que les ballots de foin étaient descendus suspendus à des câbles à l’aide de roulettes.
Certes l’environnement était difficile mais il permettait au paysans Cévenoles de vivre en s’affranchissant au maximum des influences extérieures et en préservant leurs valeurs culturelles durement combattues pendant les guerres de religions.

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Le bois de construction étant rare, les cévenoles sont devenus experts en utilisation de la pierre qui ne manque pas . Les voûtes sont partout présentes dans les constructions anciennes et bien
souvent se sont les seuls éléments des construction qui ont résisté au temps et au climat impitoyables

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Une autre démonstration de la virtuosité des bâtisseurs est visible avec les ruines de la fonderie de Vialas. Celle-ci fut édifiée en 1827 afin de traiter le minerai d’argent. La maçonnerie est principalement formée de moellons de micaschiste sur une assise de granit. Une bonne partie de l’infrastructure se trouvait bâtie au dessus d’un ruisseau afin d’en utiliser la force hydraulique
On peut voir ici une description et un plan de l’usine.

 

Les ruines sont de toute beauté mais bien que classées, leur préservation semble hélas intéresser peu de personnes.
La dégradation semble inéluctable.

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Ailleurs, nous avons  rencontré une autre utilisation des ressources naturelles: une petite meule alimentée par une chute d’eau verticale.

 

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