CGB Etampes-Milly

Direction la frontière entre l’Essonne et la Seine et Marne pour un mystère qui hante mes sorties vélocipédiques.
En suivant la charmante petite route qui relie Nanteau sur Essonne à Maisse, avant d’arriver à cette dernière, on passe sous un petit pont qui ne dessert plus aucune voie de communication. Cet
édifice surplombe perpendiculairement d’un coté la voie du RER qui rejoint Corbeil, de l’autre coté…plus rien ! Son tablier débouche dans le vide et surplombe une friche 15 mètres plus bas.

Pont-Nordpetit.jpg PontSudpetit.jpg

 

Lassé de m’interroger à chaque passage sur son utilité, j’échange mon seyant cuissard de vélo pour mon costume d’aventurier. Déterminé, je me cramponne aux manettes de ma machine à remonter le
temps (machine capricieuse pourvue d’un tableau de bord plein de petits boutons marqués de lettres dans un ordre abscons. (AZERTY…))
A la suite de plusieurs manipulations délicates, je peux enfin  atteindre la base de données que l’ Intersidéral Goniographe National laisse à notre disposition.
Le voyage virtuel peut commencer.
La carte d’état major (env. 1850) semble indiquer que la route (vert) franchissait la voie ferrée (rouge) au niveau de mon pont pour rejoindre la route de Milly à l’Est de Maisse en contournant la butte.
Serait-ce l’origine du pont mystérieux?

 

L’intersection non orthogonale me laisse suspicieux.
A l’aide du curseur spatio-temporel, je consulte une période plus récente.
L’examen d’une photo aérienne de 1945 nous donne beaucoup plus de détails.
On voit nettement que la route suit à présent la voie de chemin de fer sans la traverser et qu’un pont enjambe cette voie ferrée.
A l’Ouest de ce pont, une grande boucle traverse la route pour rejoindre la Gare de Maisse. A l’Est, le pont semble desservir une carrière de sable.

19452.gif

 

Cette carrière est toujours en exploitation et sa surface a pris de l’ampleur.

Je conclue qu’une voie de communication a été construite pour amener le sable à la gare de Maisse. Compte tenu du dénivelé du terrain (plus haut à l’Est), 2 ponts furent bâtis. Le premier, détruit maintenant, enjambait la voie ferrée. Le second passait et passe toujours au dessus de la route .

A l’Ouest, une rampe descendante avait dû être aménagée pour rejoindre la gare de Maisse. Ce talus a manifestement été rasé au ras du pont.
Mon pont mystérieux se retrouve donc isolé, campé sur son arche, un peu perdu dans les broussailles.

La végétation sur la photo satellite montre le tracé de la rampe.

satellite.gif

 

Reste à savoir si ce pont était routier ou ferroviaire.
Son style évoque bien le style des ouvrages ferroviaires. Une visite sur le terrain s‘impose.
L’environnement est chamboulé par l’implantation d’une structure mercantile et friches industrielles. Vais-je renoncer si près du but ? Prenant un air dégagé et sifflotant, je contourne les obstacles et je retrouve la rampe. Pas de doute quelques restes de rails tordus et de traverses sont mêlés à la végétation.

rails et contre rail Petit.jpg

 

 

Trop fier du résultat mon enquête, j’en touche un mot à mon ami de ITFF, et vlan le retour m’annonce que j’ai tout faux !
Rien à voir avec l’exploitation de la carrière. Si j’avais commencé par consulter son site j’aurais constaté l’existence d’une liaison ferrée entre Milly et Etampes : Le CGB
(Chemin de fer de Grande Banlieue). Créé en 1912, il fut fermé en 1949 pour la liaison Maisse –Etampes et en 1953 pour le tronçon Maisse
–Milly.
Sur ses conseils je consulte le cadastre et le parcours du CGB saute aux yeux.
Heureusement je porte des lunettes !

cadastrePetit.jpg

 

Voici donc le parcours qu’empruntait ce train pour traverser la vallée de Maisse.

 

cadastrePetit.jpg

 

Une fois que le tortillard avait parcouru la pente comme un fou, la Contesse s’écriait Maisse enfin !

 

Conclusion :

Le mystère du pont n’en est plus un et je peux faire le cuistre en passant dessous en vélo avec les copains.
Je sens bien que vous pensez que l’intérêt universel de cet article est très limité et que je ne dois pas avoir grand-chose à faire mais cela peut donner une idée concernant les recherches qui
peuvent être faites en restant bien au chaud grâce aux différents fonds de cartes mis à notre disposition par l’IGN.

De plus les vestiges de ce tronçon ne sont pas légion, ils méritent bien un peu d’attention.

 

 

Machine à remonter le temps: :

 

 

Quelques photos sur l’ancien parcours du CGB:

 

 

Liens pour les mordus:
La Savaren
Inauguration

La craie sénonaise

Clic sur l’image pour l’agrandir.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

Si ceux des carriers sont émouvants les tags laissés par des visiteurs contemporains sont nettement moins esthétiques. Des feux de camps alimentés par des pneus voire des voitures ont bien dégradé certains secteurs. Néanmoins on fait rapidement abstraction de ces manifestations regrettables tant l’espace est insolite.
Partout les traces d’extraction des pierres donnent un rythme graphique très esthétique. Le travaux effectué par les carriers au fil des ans a laissé des vides impressionnants.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

La craie, relativement tendre était extraite sous forme de moellons d’une vingtaine de centimètres de hauteur à l’aide d’outils « rustiques » (pics, scies). Les pierres débitées étaient ensuite mises à sécher. Une fois débarrassées de leur teneur en eau (20%) elles étaient aptes à résister aux intempéries.
Pour voir différents aspects de cette sortie, veuillez cliquer ici.

Coquelicots

De l’humour désopilant, de la culture, des photos magnifiques, vous êtes gâtés ! Quand papavéracé fleurs, maman dira tiens, voila le printemps ! Coquelicot, coquelicot ! Son nom, onomatopée du chant du coq, s’explique par le fait que la fleur rouge du coquelicot rappelle la crête de cet animal. Il s’agit là d’une exception culturelle française comme le démontre ces quelques exemples:

 

 

 

Anglais Poppy

Cock-a-doodle-do

Italien papavero

Chicchirichi

Suédois Kornvallmo Kuckeliku
Islandais draumsóley Gaggalagaggalagó
Allemand Klatschmohn Kikeriki
Japonais

ぐびじんそう

Kokekoko

 

 

Cette jolie fleur fragile qui embellit les talus et terrains vagues a pourtant une symbolique bien lourde


 

Durant la grande guerre les terrains des Flandres sont bouleversés par l’artillerie. La chaleur des explosions fabrique de la chaux qui mélangée au sol crayeux favorise l’ épanouissement du coquelicot. La couleur et la profusion de cette plante spectaculaire l’associèrent rapidement au sang des poilus.
La guerre terminée, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots disparurent à nouveau des
champs de bataille. En 1915, le lieutenant colonel John Mc Crae, un médecin militaire canadien, écrit un célèbre poème intitulé « In Flanders Fields » (« Dans les champs des Flandres »)Début :

« In Flanders Fields poppies blow       Sous les rouges coquelicots des cimetières flamands,
Between the crosses, row on row,       Qui parmi les rangées de croix bougent dans le vent,
That mark our place, and in the sky       Nous sommes enterrés. Et dans le bleu des cieux,
The larks, stil bravely singing, fly         Les alouettes encore lancent leur cri courageux
Scarce heard amid the guns                 Que plus personne n’entend sous le bruit des canons.
Bellows.”…

 

Depuis, pour les britanniques, le « Poppy » symbolise le Sacrifice et le Souvenir de la Première Guerre mondiale et l’Armistice du 11 Novembre est appelé le « Poppy Day » (jour du Coquelicot).
C’est également le principal emblème de la Légion royale canadienne.

legion-royale-canadienne-logo.png

 

On peut voir une intéressante observation de la flore des champs de bataille de la Somme ici (Doc. Gallica).

 

Mais soyons plus légers ! Sachons que les fleurs ont des propriétés proche de celles du pavot mais beaucoup plus atténuées. Ses pétales procurent une tisane efficace pour lutter contre
l’insomnie. Rappelons que Démeter père de Pérsephone prenait des tisanes de coquelicots afin de retrouver le sommeil après le rapt de sa fille par Hadés. C’était déjà le binz en Grèce !
Bon! Trêve de blablas pseudo culturels et avant de tomber dans les bras de Morphée dont le coquelicot est également le symbole, je vous invite enfin à regarder quelques photos. 

coquelicot 0053-copie-1

Sédomes

 

C’est la sécheresse et la chaleur s’abat sur les quelques fleurs qui subsistaient dans le jardin.

 

Il ne reste plus que quelques sédums aux feuilles gorgées d’eau sur lesquels les insectes survivants s’adonnent à une orgie de nourriture avant que l’automne et ses déluges efface toute cette agitation épicurienne. ( Epicure d’abeille évidement aurait pu dire F. Dard ! ) Je sais bien c’est la rentrée avec son lot d’horizons chargés aussi je vous propose d’oublier un peu tout cela et de voir la vie en rose en cliquant sur l’image suivante:

 

Pour une fois je vous épargne l’illustration musicale, mais vous pouvez siffler en regardant les photos et si vous voulez du piaf vous pouvez toujours regarder

Les demoiselles de Roquefort

Roquefort… ou presque car nous sommes bien dans l’Aveyron.

A la recherche d’ombrages réparateurs me voilà parti bottes aux pieds draguer les demoiselles locales dans un vallon accablé de chaleur et dont la sudation forme un petit ru qui serpente etc.etc.

Mes premiers pas ont autant de succès auprès des élégantes qu’à l’époque lointaine où je testais mon sex-appeal dans les surprises parties. Les belles ne se laissent toujours pas approcher facilement.

Un peu dépité mais habitué je prends mon mal en patience et j’ai la surprise de voir quelque chose bouger devant mes pieds.

 

Sapristi une écrevisse!

Le carpopodite ne possède pas d’ergot je suis donc en présence d’un membre de la famille des astacidés.
On se sert la pince et la glace rompue les présentations continuent mais je refuse le baise-main sur la jointure du mors malgré la blancheur de son teint, la taille des pinces me faisant supputer un spécimen mâle. Son céphalothorax est lisse je viens donc faire la connaissance d’une écrevisse du Pacifique.
La barrière des langues fait que notre rencontre reste brève.

 

Bon, je frime avec mes connaissances en crustacés décapodes mais j’ai tout piqué  sur ce site
très bien fait.
Et les demoiselles me direz-vous?
Finalement ces zigo(to)ptères finissent par se manifester tant mes manœuvres à la longue  les laissent indifférentes.Ces magnifiques argios si spectaculaires en vol sont plus discrets une fois posés. Heureusement ils sont très actifs et reviennent se poser aux mêmes endroits, ce qui avec un peu de patience facilite leur observation .Les caloptérix virgone ne doivent pas rester vierges bien longtemps car les scènes torrides  sont fréquentes.

 

Attention à la prise de tête !
Le mâle assure la prise à l’aide de ses cerques.

 

La femelle recourbe son abdomen afin de mettre les oeufs en contact du sperme du mâle.

 

Le Kâma-Sûtra est limité à une seule position mais néanmoins spectaculaire et peut s’accomplir en vol. Ils s’envoient en l’air quoi !.

 

Quelques minutes plus tard Mademoiselle, ou plutôt  Madame maintenant, dépose ses oeufs dans l’eau sous la protection de Monsieur.

 

La photo est ratée mais on peut voir une femelle tentant de pondre en prenant appuie sur le bord supérieur des ailes d’une congénère complètement immergée. Certaines demoiselles peuvent ainsi entrer en apnée jusqu’à 20 min. sous l’eau pour déposer leurs œufs.

 

Un peu plus loin je tombe sur une « maternité » où des agrions larges pattes pondent la tête bien soutenue par leur partenaire qui affirme ainsi leur paternité et assure la tranquillité de leur compagne.

 

A l’ombre d’un rocher se prélasse une belle couleuvre vipérine.Pas de panique! si vous rencontrez un serpent dont la tête est complètement immergée c’est forcément une couleuvre.

Excusez la qualité de la photo mais la rencontre fut brève!

Sa pupille ronde ne laisse aucun doute concernant son identification.

 

Laissons tout ce joli monde vaquer à leurs activités dans ce ruisseau épargné par la pollution et regardons quelques portraits de ces élégantes en cliquant sur l’affiche:

 

Photos sous terre

Les explorations de cavités souterraines (anthropiques ou naturelles) et la photographie font partie de mes nouvelles passions. J’essaie de concilier l’un et l’autre afin capter et partager
l’ambiance si particulière qui règne dans ces lieux.

 

Dans les galeries minières ou dans les carrières on peut souvent disposer d’un sol relativement plat et d’espaces qui permettent l’usage du pied pour les poses longues. Dans les cavités
naturelles la nature de l’environnement complique très rapidement la prise de photo.Les principaux handicapes en plus de l’obscurité sont le volume du matériel, le sol chaotique, les chocs et surtout la boue et l’eau.J’ai tenté l’ expérience dans une petite grotte bien grasse où j’avais déjà pris des photos proches de l’entrée mais où les difficultés de progression m’avaient dissuadé de continuer.

Boue-2534-copie.jpg

 

Bien décidé à repousser mes limites je me prépare à affronter cet environnement hostile au matériel high tech avec l’idée sournoise d’avoir un bon prétexte pour acheter un autre boîtier photo si le mien ne résistait pas à l’aventure!je tente donc quand même de mettre en pratique le peu d’expériences acquises pour lui laisser une chance.

Réglage de l’appareil :

J’utilise un reflex numérique petit capteur avec un zoom 18-200 équivalent à un 28 -320 argentique.(Un grand angle focale fixe serait mieux adapté.)
J’ enregistre les photos en format RAW. Il est gourmand en taille mais offre une grande plage de possibilités de retouches.
En premier je baisse la luminosité de l’écran LCD pour éviter d’avoir des photos sous exposées. En effet je me suis rendu compte que l’écran était plus lumineux que le rendu réel.
La sensibilité est réglée à 200 ASA. et je suis en mode d’exposition Manuel.
La mise au point est délicate sous terre car si la scène n’est pas suffisamment éclairée l’AutoFocus ne pouvant effectuer la netteté réagit souvent en rendant la prise de vue impossible.
Une solution consiste a concentrer un maximum d’éclairage sur le sujet qui doit être net pour que l’AutoFocus fonctionne et une fois la mise au point effectuée repasser en manuel pour pouvoir
prendre la photo avec l’éclairage ambiant.
Une autre solution que je privilégie est de se fier aux indications de distance de mise au point figurant sur l’objectif.
Dans 99% des cas j’utilise la focale 18 mm. couplée à une ouverture de f 1:8 afin de bénéficier d’une grande tolérance concernant la profondeur de champ.
Concernant la vitesse d’obturation cela varie entre 20 et 30 secondes ce qui demande aux éventuels personnages une immobilité contraignante. Sinon…c’est flou! :

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L’éclairage est fourni par les lampes à LED des casques parfois complété à l’aide d’une lampe torche à LED. Attention à la balance des blancs ,ces lampes ont un rendu plus ou moins chaud.Quand les conditions le permettent on peut pratiquer l’open flash avec ajout de filtres colorés pour sublimer l’ambiance.

 

Conditionnement du matos.

 

Pour protéger l’appareil et le flash de la boue et des chocs l’idéal est un bidon étanche de taille respectable*. N’en ayant pas, j’ai utilise une boite en plastique. *Un sac étanche est plus
pratique mais protège moins des chocs. J’ai prévu un grand chiffon pour essuyer les mains car je me doute quelles seront rapidement boueuses.Je prends également un grand sac plastique avec anses pour contenir le tout et pouvoir le poser dans la boue sans salir la boîte et le chiffon.Tout ça est fourré tant bien que mal dans un sac à dos en PVC.Je suis content de moi, pensant être bien paré pour affronter la boue. Non mais !Boue-0203.jpg

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C’est parti, à nous le monde souterrain.

 

En promettant pacotilles et verroteries* je trouve des victimes pour m’accompagner et servir de cobayes.*Même pas vrai !Première photoJe peux poser le pied à peu près normalement.

Les gants sont déjà boueux mais j’arrive à les enlever sans trop me salir les doigts. Un coup de chiffon et je peux sortir l’appareil prendre la photo sans difficulté.

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Quelques mètres plus loin je mets une main dans l’eau et les difficultés commencent. Pas de place pour poser les sacs.Très compliqué de trouver un endroit pour poser le pied, enlever les gants, se nettoyer les mains pour sortir l’appareil, tout cela devient vite fastidieux. Le chiffon est rapidement sale bref.
C’est vraiment pénible à gérer.

DPP_0014.jpg DPP_0016.jpg

 

Après plusieurs tentatives, fatigué d’emballer et déballer le matos, j’abandonne les poses longues et le pied car ce dernier ramène de la boue dans le sac et ça commence à être n’importe quoi.
Les cobayes commencent à trouver le temps long surtout quand il faut refaire la photo. Je fais quelques essais avec le flash incorporé mais sa portée est limité à environ 4 mètres.

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.

 

L’avantage est qu’il est prédominant par rapport aux lampes des casques Si on est face à celles -ci, on a pas de surimpression provoquée par le halo des LEDS.

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L’emploi d’un flash plus puissant rend pas mal car cette cavité n’offre pas de grande perspective mais cela fait un élément fragile supplémentaire à gérer

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L’exiguïté des lieux et la difficulté de cheminement rendent impossible l’usage de la technique de l’open flash.Les conditions que proposent cette grotte ne se prêtent vraiment pas à la photographie. Le déplacement se fait souvent en opposition et la boue est partout présente. Cette cavité a néanmoins l’avantage de ne pas demander de matériel de progression qui aurait rendu l’expérience encore plus contraignante.

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Retour à la surface.

 

La boîte plastique n’a pas résisté mais apparemment elle a rempli son rôle en protégeant l’appareil photo. Par contre ce type de boîte avec couvercle emboîtables n’est pas du tout pratique.

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L’appareil est ressorti indemne mais on ne peut pas dire que l »‘opération main propre » soit une réussite! Le chiffon est efficace un moment mais à la longue on ne peut éviter de salir l’appareil.

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Après avoir retiré la batterie j’ai pu nettoyer le tout avec une éponge humide. L’appareil fonctionne normalement Je ne devrai donc pas changer de boîtier tout de suite !

 

Conclusion:

 

Il est illusoire de croire que l’on gardera les mains propres.La sortie et le rangement du matériel demande du temps et l’agacement aidant, on est pas à l’abri de faire tomber quelque chose ( Cache objectif, flash etc.). L’idée du grand sac plastique pour poser le matériel s’est révélée inefficace et contraignante.La solution (onéreuse*) passe à mon avis par un bon sac à dos de spéléo assez vaste pour contenir un bidon étanche et laisser celui ci dans le sac afin de réduire les manipulations au maximum.Si une bonne âme charitable accepte de gérer le pied de manière indépendante (sac et manipulation) je pense qu’on augmente sérieusement la possibilité de garder l’appareil photo un peu plus propre.

*Je peux communiquer la date de mon anniversaire au cas où

 

A moins de faire une sortie spécialement dédiée à la photo et d’avoir des compagnons dévoués pour servir d’assistants je ne pense pas que je renouvellerai l’expérience dans ce genre de cavité. Il faudrait une mise en scène avec éclairages indirectes pour tenter de mettre en valeur l’ambiance particulière que l’on ressent sous terre. Les contraintes provoquées par la prise de photos nuisent complètement au plaisir de l’exploration. De plus si cette cavité est « rigolote » à découvrir on ne peut pas dire que ses attraits esthétiques concurrencent l’Aven Armand, mais bon, l’expérimentation a été très instructive.Pour finir, même si il est ressorti dans un triste état …

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Nous avons quand même pris notre pied pendant cette baguenaude …

 

Bien qu’à un moment j’ai cru entendre dans mon dos :

 

Je certifie qu ‘aucun animal cobaye n’a été maltraité durant le tournage.Plus sérieusement vous pouvez consulter deux excellents articles concernant la photographie sous terre.Ici et

 

Lozère suite

 

Entre amis nous avons arpenté joyeusement les sentiers à proximité du Mont Lozère. Une météo un peu tourmentée a renforcé le caractère hiératique et contemplatif de cette magnifique région
sauvage.
Notre premiere baguenaude nous a mené sur le plateau du Cham des Bondons où, sur une surface de 10km2 , 154 menhirs de granit constituent la deuxième concentration de monuments mégalithiques en Europe . Ils auraient été érigés entre le néolithique et l’age du bronze. Non non, Obelix n’était pas né, longtemps s’en faut.
Situés sur un plateau calcaire ces menhirs dont certains de taille respectable*, ont été transportés sur une distance de 800 mètres à plusieurs kilomètres et sans potion magique s’il vous plait
!
A la fin du 20eme siècle ces pierres, à l’exception de 3 ou 4 étaient couchées. Aujourd’hui, si plus de 80 ont retrouvé leur verticalité leur signification reste mystérieuse.
* les plus hauts atteignant pour certains prés de 6 m. de long

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Un autre aspect typique de la région sont les terrasses aménagées afin de pouvoir cultiver fourrages et légumes malgré la pente abrupte.Le nombre et l’emplacement de ces murets (bancels) sont par endroits impressionnants. La dépense d’énergie que devait fournir les paysans pour l’édification et l’entretien de ces terrasse force l’admiration.
Le long de certains coteaux la déclivité était telle que les ballots de foin étaient descendus suspendus à des câbles à l’aide de roulettes.
Certes l’environnement était difficile mais il permettait au paysans Cévenoles de vivre en s’affranchissant au maximum des influences extérieures et en préservant leurs valeurs culturelles durement combattues pendant les guerres de religions.

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Le bois de construction étant rare, les cévenoles sont devenus experts en utilisation de la pierre qui ne manque pas . Les voûtes sont partout présentes dans les constructions anciennes et bien
souvent se sont les seuls éléments des construction qui ont résisté au temps et au climat impitoyables

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Une autre démonstration de la virtuosité des bâtisseurs est visible avec les ruines de la fonderie de Vialas. Celle-ci fut édifiée en 1827 afin de traiter le minerai d’argent. La maçonnerie est principalement formée de moellons de micaschiste sur une assise de granit. Une bonne partie de l’infrastructure se trouvait bâtie au dessus d’un ruisseau afin d’en utiliser la force hydraulique
On peut voir ici une description et un plan de l’usine.

 

Les ruines sont de toute beauté mais bien que classées, leur préservation semble hélas intéresser peu de personnes.
La dégradation semble inéluctable.

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Ailleurs, nous avons  rencontré une autre utilisation des ressources naturelles: une petite meule alimentée par une chute d’eau verticale.

 

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Le printemps arrive

 

Les premières fleurs éclosent à peine dans l’Aveyron.

Aussitôt les pulmonaires sont prises d’assaut par des petites bêtes qui se bourrent le pif et c’est moi qui me retrouve à quatre pattes parmi elles pour essayer de garder des preuves de ces orgies pantagruél hic !

On peut cliquer sur les zzzzzzimages pour les miros! 🙂

 

Abeille

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Bombyle

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Pour en savoir plus, butinez dans l’image au dessus avec la souris !

 


 

Les Gypsy king

En tant que Gadjo le jeu de mot est incontournable !
Cette sortie s’est donc déroulée entre amis du voyage souterrain à l’intérieur de deux anciennes carrières de gypse communicantes.
Wikipédia nous apprend que : « Au XVIIIe siècle, Paris devient la ville du plâtre grâce à ses gisements souterrains ( de gypse) et un édit de Louis XIV en 1667 rendra même le matériau ignifuge obligatoire en tant qu’enduit intérieur et extérieur, pour éviter les propagations d’incendies.
Le gypse en région parisienne se présente en 3 couches (masse) d’épaisseur différentes séparées par une strate de marne.
Tout ceci est fort bien expliqué  iciNous essayons pendant notre visite de comprendre la méthode d’extraction.
Un front de taille inachevé possède une belle saignée à sa base. Pour extraire le gypse il est probable que le soucheveur, allongé, à l’aide d’un pic et d’une sorte de barre à mine, creuse au pied du front de taille une entaille horizontale d’env. 2 mètres de profondeur et d’une hauteur d’une vingtaine de centimètres.

 

Ensuite des trous étaient percés dans le banc supérieur, et bourrés de poudre noire. Les blocs détachés sont débités à la masse. Petit à petit des grands volumes sont ainsi « défruités. »
Les galeries de roulage sont renforcées par des barres de fer ou de bois.

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Ou beaucoup plus rarement par de magnifiques piliers à bras    

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Notre visite s’est presque essentiellement déroulée dans la première masse.

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L’exploitation en 2e masse est certainement en grande partie effondrée néanmoins certains vides résiduels se révèlent par l’apparition de fontis qui percent en première masse en des mouvements de terrain spectaculaires. Mais ici,est-ce réellement la seconde masse qui produit ces désordres ? Difficile à dire car nous ne disposons pas des plans de l’exploitation.

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Un passage étroit proche d’un puits permet d’accéder sous la couche marneuse où se sont développés des cristaux en « fer de lance ».

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Le gypse très sensible à l’humidité n’a pas la tenue du calcaire et les effets de la pression sont partout visibles.

pression

 

De 1938 à 1966 la carrière a été reconvertie en champignonnière.

 

La célèbre « rafale ». Bravo à celui qui trouvera l’année de mise en circulation.

 

Pour l’anecdote, une partie de la carrière a servi de refuge pendant la guerre de 1870. On peut encore voir les restes du four à pain.

 

Je remercie vivement mon ami François pour nous avoir fait découvrir ce patrimoine qui petit à petit va disparaître. Son plan très précis a été bien utile car le labyrinthe est vite déroutant. D’autres photos en cliquant en dessous :

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