La Pyrale du buis

 

Il est ni beau ni moche ce petit papillon qui nous vient d’Asie. Apparu en France en 2008, il a maintenant fini la conquête du territoire, transformant la France en zone occupée.
Ses antennes effilées et le port de ses ailes parallèles au sol nous indique que l’on a affaire à un papillon dit « de nuit », mais ce n’est pas pour cette raison que l’on va s’intéresser à lui.

pyrale du buis
pyrale du buis

 

On peut aussi croiser une variété brune moins commune, mais tout autant banale.

pyrale du buis

 

Il a l’air bien inoffensif ce petit lépidoptère quoique…Avec ses antennes redressées, je lui trouve un petit air diabolique qui n‘est hélas pas usurpé.

pyrale du buis

 

Ces papillons se déplacent en nuées impressionnantes. Dès que l’on s’approche des buissons, c’est une envolée semblable à une bourrasque de flocons de neige.

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Ce pourrait être charmant mais cette multitude pose un énorme problème écologique car chaque femelle pond de 200 à 300 œufs qui se transforment en chenilles d’une grande voracité. Les buis sont les victimes désignées. En peu de temps, ils prennent un aspect grillé puis ils sont dévorés. Au bout d’un mois et demi, les papillons éclosent et le cycle recommence.
Aucun buis n’est épargné ! Le spectacle est désolant avec son allure digne d’une publicité Monsanto ou Bayer

pyrale du buis

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Les buis peuvent survivre à plusieurs attaques mais s’affaibliront de plus en plus et sont amenés à disparaître rapidement de nos paysages. Il existe bien différents traitement plus ou moins chimiques qui permettront surement de sauvegarder l’art topiaire de nos jardins à la française mais que va-t-il advenir de nos buissons sauvages si utiles à fixer les terrains pentus?
Venant d’ailleurs, les pyrales n’ont pas de prédateurs chez nous. Nos oiseaux peu habitués à croiser ces bestioles s’en méfient à part peut être les mésanges. Extrêmement rares sont les ailes entamées par des coups de bec.
Les imagos se goinfrent sur toutes les fleurs maintenant que les buis sont dévorés et j’ai l’impression que leur nombre fait fuir les hôtes habituels de mes buddleias et autres.

pyrale du buis

pyrale du buis

 

Cette pyrale infernale sera bien difficile à endiguer et de quoi se nourrira-t-elle quand les buis auront disparu ? Des vignes sont déjà contaminées en Saône et Loire.
Là, ça ne rigole plus du tout !

Ecaille fermière

Voici un petit coup de projecteur sur un joli papillon de nuit : l’écaille fermière. C’est un papillon courant qui affectionne les prairies sèches mais aussi les lueurs des villes. 
Comme d’habitude, on clique sur les photos pour en profiter en grand.

La photo n’est pas bien nette car l’écaille faisait vibrer ses ailes. Elle a besoin d’élever sa chaleur corporelle pour s’envoler contrairement aux papillons de jour qui utilisent la chaleur du soleil.

 

Avant toutes choses, interrogeons-nous sur la différence entre un papillon de jour (Rhopalocère) et un papillon de nuit (Hétérocère).Forcément, s’il ne s’agissait que de « jour ou nuit  » ce serait trop facile !Certains papillons de nuit batifolent le jour rien que pour nous embrouiller. (L’inverse n’est pas vrai.)Bon la couleur ? En effet, les papillons de nuit sont généralement peu colorés afin de ne pas être dérangés par les prédateurs quand ils dorment pendant la journée. Manque de bol, celui qui nous intéresse possède une livrée voyante et contrastée.

Pour les différencier, il faut examiner la forme des antennes. Les papillons dits « de jour » possèdent des antennes dont l’extrémité peut évoquer la forme d’un gourdin.

 

Toutes les autres formes d’antennes appartiennent aux papillons dits « de nuit ».Elles sont généralement ramifiées ce qui augmente leurs capacités olfactives puisque les papillons sentent avec leurs antennes. De nuit, la vision se trouve donc bien secondée pour la recherche de fleurs et également d’une compagne. Celle-ci émet des phéromones que le mâle peut « sentir » à plusieurs kilomètres.

 

 

Observons les antennes de notre écaille. Elles sont en forme de râteau (pectinées), nous avons donc bien à faire à un papillon de nuit. Ces antennes appartiennent à un mâle qui, espèrons pour lui, n’en prendra pas un. (de rateau !)

 

 

La femelle a des antennes simples er dépourvues de rouleau à pâtisserie au bout. On ne peut donc pas la confondre avec un papillon diurne.

 

 

Généralement, entre diurnes et nocturnes, la disposition des ailes différent au repos.Les papillons diurnes ont généralement les ailes plaquées l’une contre l’autre et sur un plan vertical par rapport au reste du corps. Remarquez les antennes « en massue. »

 

 

Les noctambules ont très souvent leurs ailes placées horizontalement. Pourquoi cette différence, je n’en sais fichtrement rien mais je compte sur vous. Une histoire de « prise au vent » sans doute.

De toute façon, cette classification « jour / nuit » n’a rien de scientifique. Ca tombe bien, moi non plus !

 

Mais pourquoi l’écaille a une apparence aussi voyante ? Ne manquera pas de s’interroger le fidèle lecteur attentif.

Comme bien souvent dans la nature, la couleur rouge veut dire : Attention ! Laissez-moi tranquille, je suis toxique. Cette méthode de protection est appellée  aposématisme.

En effet, l’écaille est impropre à la consommation notamment grâce à sa vie précédente où sous forme de chenille, elle se goinfre de plantes indigestes pour les prédateurs.

 

 

Elle peut donc dormir tranquillement sur ses deux antennes… sauf si un photographe casse-pied vient la déranger.