Les araignées nous effraient souvent, pourtant elles sont bien inoffensives pour les grosses bestioles que nous sommes. Seule une vingtaine d’espèces sur 40 000 sont dangereuses pour l’homme et ne résident pas dans nos contrées. Tout au plus, nous risquons un petit bouton qui gratouille un peu suite à une improbable morsure puisque, l’araignée dépourvue de dard, ne pique pas.
Examinons de plus près ce spécimen installé depuis peu dans mon jardin. Sa taille est respectable et elle arbore une magnifique livrée jaune et noire qui la rend spectaculaire. Ce serait un moyen de défense pour tromper l’ennemi en se faisant passer pour un frelon à moins que ce soit pour la rendre moins visible pour ses futures proies. Bref, on en sait rien.
Voici donc, sous les projecteurs, madame l’ Argiope Frelon ou Argiope Bruennichi.
L’envers du décor moins ostentatoire n’affiche pas un mimétisme avec le frelon. Cette belle araignée dispose fréquemment ses pattes en forme de croix de Saint André. Elles sont enduites d’une sorte de cire ce qui lui permet de se promener sur sa toile gluante sans s’emmêler les pinceaux.
On peut voir l’insertion des huit pattes sur le céphalothorax. Chaque patte est formée de 7 segments. Petit rappel, les insectes ont 6 pattes donc l’araignée n’en est pas un. Elle fait partie de la classe des arachnides dont elle partage les bancs avec le scorpion.
L’argiope, malgré ses huit yeux est complètement miro ce qui facilite la prise de photos.
En plus, elle est sourde comme un pot et n’a pas d’odorat. Il lui reste le goût et le toucher qui sont pris en charge à l’aide de ses deux pédipalpes sur le devant de la tête. On les voit ici en train de coincer la bulle!
Elle tisse une des plus grandes toiles orbiculaire de nos régions pour capturer ses proies. Le tissage de cette dentelle a la particularité de posséder un motif vertical bien particulier construit en zig zag: le stabilimentum dont on ignore la fonction réelle.
Mal lui en prend car cette idée le mènera à une mort certaine. En effet la belle a la fâcheuse habitude d’ingurgiter monsieur quand ses oeufs sont fécondés. Cette fois ci, je ne pense pas que l’accouplement a eu lieu car la scène n’a duré qu’une petite minute d’agitations fébriles où le mâle a fait plusieurs fois le tour de la femelle.
Mais le résultat est qu’à force d’insister, c’est le dragueur qui s’est retrouvé emballé. Ca va de soie !’
L’argiope digère ses proies à l’extérieur de son corps. Une fois la nourriture mise sous cello-frais, elle y injecte des enzymes (gloutons) pour ramollir le beefsteak. Ensuite, elle pompe le boulgi boulga, emballage compris ! Admirez le sourire carnassier de la belle!
Ici c’est une petite sauterelle qui a fait office de festin. Il ne reste plus que l’enveloppe. Au passage, on peut distinguer sous les mandibules un crochet à venin (chélicère).
Bon appétit! Il parait que les insectes, riches en protéines, seront la nourriture de demain.
Ici, on apprend pourquoi le fil d’araignée intéresse tant scientifiques et industriels.
La toile est, en plus, chargée d’électricité. C’est fort pratique car on a découvert que l’araignée se régalait aussi avec le pollen.
Six mois plus tard, l’hiver passé, j’ai le plaisir d’observer dans le même buisson une minuscule argiope de 3 mm.
Bien, on va s’arrêter là pour ne pas abuser de votre attention.
A bientôt …sur la toile !
passionnant! merci
Louper ça aurait été dommage! Bravo pour la bravoure: prendre d’aussi près une araignée, fusse-t-elle aveugle et sourde, c’est tout de même héroïque! Bisous