Un soleil de plomb domine ce paysage tarnais. Il règne un grand calme, la chaleur semble même étouffer les sons, mais ce ne fut pas toujours le cas .
Cette impressionnante cuvette n’a rien de naturel ! Plus d’un kilomètre de diamètre pour une profondeur de 300 mètres, c’est le résultat de ce qui est encore à ce jour, la plus importante excavation houillère d’Europe.
En 1752, l’exploitation industrielle et souterraine du charbon commence sous l’impulsion du marquis de Solages.
Fin XIXe, la mine emploie plus de 2000 personnes. Des grèves sévères ont lieu. Jean Jaurès est élu député de Carmaux en 1895. La ville devient un symbole du socialisme.
En 1945, les mines sont nationalisées.
A partir des années 1950, la concurrence du pétrole entame une période de déclin irréversible.
En 1980 F. Mitterrand s’engage à soutenir l’activité minière sur le site.
Suite à des mouvements de grève, une tentative d’exploitation à ciel ouvert est lancée pour tenter de sauver la filière. L’aventure de durera qu’une dizaine d’année.
1985 : début de l’exploitation à découvert.
1987 : fermeture du dernier puits.
1997 Fin de l’exploitation du charbon.
La réhabilitation du site se fait non sans mal en transformant celui-ci en un parc familial de loisirs et d’aventure.
Voici un petit aperçu de l’évolution du site.
Moi qui suis toujours à la recherche des témoignages de l’ activité des fouisseurs de terrain et qui m’ ébaubis à la vue d’un reste de berline perdue dans la forêt de Fontainebleau, moi qui trouve que la rouille n’est pas dénuée de poésie et pas que grâce aux possibilités de rimes qu’elle offre, ici, je suis comblé !
Sur les gradins qui flanquent le cratère sont exposés quelques monstres responsables de l’excavation. La taille de ces petites usines ambulantes est on ne peut plus spectaculaire !
Une pelle LIEBHER qui accuse 160 tonnes sur la bascule.
Ce dumper possède des roues d’un diamètre de deux mètres.
Cette excavatrice aux chenilles surdimensionnées semble sortie d’un décor de Stars war !
Elle alimentait un tapis roulant amovible.
Le paysage ne pouvait pas lutter face à de tels engins et on comprend rapidement qu’une dizaine d’années suffirent à modifier complètement sa physionomie.
Ces grosses bébêtes sont conçues pour faire des trous, mais en 1985, leurs puissances fut employées à un autre usage :
Une fois extrait, le charbon doit être débarrassé de ses impuretés. Au Tronquié, une usine de lavage est installée. Depuis sa fermeture aux alentours de fin 1990 elle est la proie de visiteurs malveillants dont l’acharnement laisse pantois.
Tout est tagué, cassé, brulé, au grand découragement du propriétaire actuel. Certes, le photographe y trouvera toujours un intérêt puisque cet imposant édifice à la structure ajourée réserve malgré tout des possibilités photogéniques mais quel gâchis !
Voici ce qui reste des sanitaires ! Quelle constance dans la destruction.
Ainsi finit le patrimoine industriel…
Ce site, pollué et dangereux, est à éviter. Heureusement, on peut se consoler à Cagnac les mines. Le musée de la mine, que l’on doit à l’initiative d’anciens mineurs soucieux de conserver un témoignage de ce qui fut la richesse de Carmaux, nous replonge dans les conditions de travail de l’époque.
Par exemple, on peut voir à gauche des piliers hydrauliques, au milieu le convoyeur blindé et à droite la haveuse à tambour.
hello Michel,
Beau reportage sur ce site en déshérence. par contre les marchands de bombes de peinture ne sont pas de mon avis 😉
J’ai toujours pensé que bombe et peinture n’étaient pas faits pour aller ensemble !
Merci pour ta visite.
Tout cela laisse un gout amer dans la gorge et un triste malaise…
Ben oui, en plus il règne sur les ruines de l’usine une odeur très indisposante sûrement exacerbée par un incendie récent.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au film Les Virtuoses….
Hello M
comme toujours beau petit reportage sur le monde de la mine, vivement les vacances pour faire un petit tour à Carmaux.
A+
cricri
Cap découverte dans le nord aveyron ????????
Ben nan ! C’est dans le tarn !
PS: vous aimez les photos HDR :)))
Et pan sur le bec, on ne prête qu’aux riches 🙂
Quant au HDR avec ce soleil, difficile de faire autrement.