Les traces de l’activité minière ont été la plupart du temps rasées sans scrupule. Comme témoignages de cette époque florissante, ne subsistent que quelques sites transformés en musées bien rangés peinant à rendre l’ambiance des conditions de travail.
Aujourd’hui, nous allons parcourir une installation qui donne l’impression que l’activité a cessé hier. Le temps semble s’être arrêté par un coup de baguette magique ou plutôt de gourdin tant les conséquences économiques de l’arrêt des exploitations furent catastrophiques dans les régions minières.
Tout est en place, même la poussière authentique est partout bien présente. Bien sûr, le puits est sécurisé par une dalle de béton, mais les installations de surface sont restées telles quelles et on ne serait pas surpris de croiser Lantier au détour d’un bâtiment.
Pour des raisons évidentes de préservation, je n’indiquerai pas le lieu, car à chaque visite, j’ai constaté que des choses disparaissaient. Ainsi la charmante secrétaire des lubrifiants Cofram dessinée par Aslan ne répond plus au téléphone. Heureusement, l’endroit est maintenant sous surveillance vidéo.
Le chevalement est encore dressé, ce qui déjà est rare mais, de plus, les molettes sont au sommet d’une structure en bois qui, dorénavant, doit être unique en France. (La présence de ces mi-molettes n’indique pas forcément une situation nordique.)
Les cages sont exiguës, adaptées à la taille des berlines et il est difficile d’imaginer qu’un âne pouvait y prendre place.
Il était chargé de tirer les berlines dans les travers-bancs comme le montre cette photo rare récupérée par Mr Grimal.
Contrairement à ce qui est souvent rapporté, tous les samedis, les deux équidés remontaient au jour pour profiter de l’herbe tendre. L’opération devaient être délicate ressemblant à cela mais, les témoignages des mineurs sont unanimes quant aux bons traitements prodigués envers ce compagnon de travail.
Pénétrons maintenant dans le poste de commandes des treuils. Au premier plan, les deux manettes de frein. Sur la gauche, l’indicateur de niveau matérialise la position des cages à l’intérieur du puits.
Les câbles sont encore tout luisants de graisse. On notera la civière métallique accrochée au mur du fond.
Le généphone antidéflagrant qui permet de communiquer en toute sécurité.
Devant le poste de commande des treuils, une petite voie ferrée de 0.50 m. dessert les différentes trémies.
Système de retournement des berlines ( basculeur ) pour déverser le minerai dans les trémies.
Un cheminement par norias à godets fait passer le minerai par différents concasseurs pour le calibrage.
Nous continuons la visite par un détour par le poste de charge des lampes. ( Disparues à ma dernière visite ). Ces barrettes en cuir bouilli ne devaient plus être employées depuis longtemps.
Dehors, nous pouvons voir un bras de haveuse maintenant inutile et sans doute un peu amère.
Les dents de l’amère.
Pour me faire pardonner ce calembour désastreux, voici une petite vidéo illustrant l’emploi d’une bête semblable un peu plus grosse…
A sa gauche, un vestige fort intéressant: une pelle EIMCO. Apparue en Europe après la seconde guerre mondiale, c’est une des premières mécanisations de chargement des berlines.
Ce fut un grand progrès tant en gain de productivité qu’en pénibilité du travail.
Extrait de British Pathé
Un peu plus loin, sont stockés des rallonges de fleurets ainsi qu’une pince à purger au milieu d’un fatras de poulies, chaînes et engrenages.