Vestiges carriers à Fontainebleau (One more)

 

Vous devez commencer à connaitre l’attrait parfois excessif pour les vieilles ferrailles qui m’ incitent à titiller frénétiquement le déclencheur de mon appareil photo. Certes, un zeste de nostalgie existe, mais je ne peux m’empêcher de trouver un côté très esthétique envers ces résidus industriels, munitions du combat entre l’homme et la nature.
Une fois l’activité finie, il arrive que la nature, si on la laisse en paix, phagocyte ces friches et recrée d’autres paysages.
Le Massif de Fontainebleau avec ses rochers de grès a beaucoup donné aux tailleurs de pierre. Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, Paris, quant à lui a été pavé de grès de Fontainebleau.
Les rochers gardent sous l’humus les cicatrices spectaculaires de cette activité destructrice. Les vestiges métalliques sont beaucoup plus rares puisque cette activité s’effectuait souvent à l’aide de moyens rudimentaires.
Des amis que je remercie m’ont signalé un secteur où certains étaient encore présents.
Plantons le décor. Malgré la végétation qui a reconquis les lieux, la présence d’un front de taille sur la gauche et des plates formes édifiées  à l’aide de rebuts de taille ( écales ) indiquent sans conteste la présence d’une ancienne carrière.
IMG_0959IMG_0999

 

Rapidement on peut y débusquer notre premier exemple de cas de rouille sous la forme d’un tronçon de rails Decauville.

decauville

 

Un peu plus loin, je salive avec la découverte d’ un châssis de wagonnet.

IMG_1006

 

Privé de ses roues, il a néanmoins conservé ses deux crochets servant à bloquer la benne basculante.

IMG_1026

 

Gros plan des tétons de bascule sur une benne.

IMG_10200

 

Cerise sur le gâteau, pour la première fois en forêt, je découvre un châssis encore sur ses rails.

IMG_1009
Pas de doute, c’est bien du Decauville.

IMG_1012

 

Parfois difficiles à identifier plusieurs débris métalliques jonchent le sol, je  pense que  l’objet appuyé contre l’arbre est un » Dérailleur Pétolat » qui permet de changer de voies sans que celle-ci soient raccordées. Cela ne court pas les rues ni les bois !

IMG_1019
IMG_1406Pouillon

 

Quelqu’un connait l’usage de cet assemblage muni d’un ressort ?

IMG_0961
Ou de ces « machins rencontrés plusieurs fois ?

IMG_0998

 

Curieusement, sur ce chantier, plusieurs types de matériels furent utilisés.

IMG_1022
Cette benne vient de loin.

IMG_1024
Au pied de la colline, je vous laisse imaginer l’excitation qui m’habite à la vue de cette anglaise qui rouille près du mont !

 

Quittons l’endroit en regardant ce bloc où l’on distingue parfaitement les « boîtes à coins », mortaises où sont enfoncées les barres à mines . L’impressionnant bloc supérieur est bien désolidarisé de la masse puisque avec le temps, il a commencé à glisser vers la pente. A droite,  une barre à mine est encore en place.

IMG_1015

 

Un autre lieu porte des traces spectaculaires, je vous laisse juge.

IMG_0954

 

Bien qu’en partie fendu, le bloc est resté en voie de débitage.

IMG_1044

 

La procédure consistait à forer un trou dans lequel était enfoncé au marteau pneumatique la barre à mine accompagnée de languettes de métal pour élargir le trou et favoriser l’enfoncement. ( Merci Thierry Tzubert. )
Pourquoi tous ces fleurets sont restés coincés? C’est bien mystérieux.IMG_1041

 

Il est temps de conclure cette recherche d’oxydes ferreux en saluant sur le chemin du retour, une benne bien remplie cachée dans un amas de rebuts.
Amis poètes, écoutez la rouille pressée par l’écale. Elle a sûrement bien des choses à raconter.

IMG_1054