Les errances de Baguenaudes continuent de trous en trous. La périnégration cette fois-ci nous mène dans une cavité ornée de concrétions aux érections spectaculaires digne des œuvres de Mc Carthy. La majesté des lieux impose une approche des plus humbles puisque, tel le vermisseau, il faut se tortiller longuement dans une boue amoureuse avant de pouvoir lever les yeux vers ces salles aux parures magnifiques.
Il faut progresser avec précaution afin de ne pas souiller la blancheur virginale des concrétions et prendre bien garde de ne pas casser une délicate fistuleuse. On touche avec les yeux !
Je vous ai déjà parlé de manière très succincte de la formation des concrétions. J’ajoute vite fait que le carbonate de calcium se reprécipite généralement en cristaux rhomboédriques pour former la calcite.
Plus rarement, les cristaux prennent une forme orthorhombique et nous offrent ces splendides bouquets d’aragonite.
Au gré des fluctuations environnementales (variation du débit de l’eau, courants d’air etc.), les cristallisations peuvent prendre des formes improbables.
Ici une stalagmite se développe sur une fistuleuse tombée du plafond.
Là, nous avons droit à une délicate coupelle.
La calcite se dépose également sur le bords des flaques. Telle Pénélope, elle tisse inlassablement un voile gracile à la surface de l’eau.
A la longue, des dentelles festonnées se forment. Nous sommes alors en présence de gours.
Par endroits, ces bourrelets peuvent devenir importants, formant des terrasses surplombantes au dessus de l’eau.
Éblouis par toutes ces formations révélées par le faisceau de nos lampes, nous avons bien du mal à quitter ces lieux si fragiles en s’efforçant de ne pas laisser de traces de notre visite.