Clochers rouergats tome 2

 

Poursuivons la visite de quelques clochers romans du Nord Aveyron.
Bien entendu, depuis le XIIe, les églises ont été bien souvent transformées, perdant ainsi un peu de leur caractère, malgré cela, elles nous offrent fréquemment dans les petits villages, en plus de leur beauté dépouillée, une anecdote ou une curiosité qui les singularise.
Il nous faut cette fois-ci emprunter un joli sentier qui dévale le long d’un vallon perdu sur les contreforts des monts d’Aubrac afin de découvrir un petit édifice.aurelle-Verlac (19)

 

On a du mal à imaginer qu’un hameau dominé par un château était niché dans ce lieu sauvage uniquement desservi par un sentier et on se prend à douter que la sente mène à une église. Pourtant, au détour d’un virage, sur un petit replat du terrain, le bâtiment se devine au travers de la végétation.

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L’église d’Aurelle, avec ses deux travées, est considérée comme la plus petite église romane de France. Son histoire n’est pas banale. En 1383, le baron Canilhac la fit détruire pour éviter que les routiers (ou les Anglais, les versions différent) ne s’en emparent. Excommunié, il dut la reconstruire à l’identique avec les éléments anciens. Nous avons donc une église du XIe… érigée au XIVe !

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L’intérieur est vide de mobilier mais l’église est occupée par de nombreuses ouailles ailées. Une belle colonie de grands rhinolophes justifie les bâches pour protéger le sol des déjections. L’odeur suffit à  protéger les lieux de toute incursion .

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Le clocher est privé de tintinnabules cependant, nous retrouverons une de ses deux cloches plus tard. En attendant vous pouvez constater qu’il n’y a pas qu’à Pâques que les cloches voyagent: !hand-cursor

 

Dans ce cadre sylvain, seules 2 maisons échappent aux ruines qui cernent l’église comme des poussins autour d’une poule. Cependant, on peut encore voir parmi la verdure envahissante un joli four à pain toujours en bon état.aurelle-Verlac (10)

 

Une ondée orageuse nous fera quitter cet endroit ô combien isolé. Nous nous rendons à Verlac, petit village voisin accroché aux contreforts des monts d’Aubrac.
Construit en schiste et basalte, l’édifice roman s’est vu doté d’un beau clocher tour du XVIIIe.aurelle-Verlac (20)

 

Le chevet non modifié avec sa facture typiquement romane comporte des modillons parés de motifs géométriques.

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L’abside est surmontée d’une belle coupole en cul de four.

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Nous avons la chance de pouvoir accéder aux cloches.

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Joséphine, Thérèse et Hellène ne sont pas électrifiées comme en témoignent les nombreuses cordes en place.

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Gros plan sur Thérèse, la cloche des enfants. (C’est marqué dessus).

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Au dessus des trois principales, nous retrouvons, solidement ligotée à la charpente, la cloche itinérante de l’église d’Aurelle. Peu de chances qu’elle retrouve son nid originel.

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Page complète sur les cloches de l’église de Verlac .hand-cursor

 

En sortant, intéressons-nous au porche d’entrée décoré de trois arcs de décharge soutenus par des colonnes adossées.

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A gauche , on peut voir un chapiteau décoré d’ entrelacs floral de belle facture.

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Mais, à mon sens, la grande particularité de cette église se rencontre sur la droite du portail où les entrelacements sont d’une tout autre nature.

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La scène représentée est pour le moins scabreuse. On ne peut que s’interroger sur la motivation des sculpteurs et de leurs commanditaires. Sommes-nous en présence d’une illustration de pratiques condamnées par l’église ou d’une gauloiserie populaire? Je vous invite à consulter ce site où vous retrouverez d’ailleurs notre chapiteau en bas de page.

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En redescendant vers Espalion nous continuons la visite de ces monuments historiques en faisant une halte au Cambon, mais ce sera dans un prochain article.