Retournons visiter les creutes où les soldats survivants tentaient de récupérer des affres des combats et où les officiers organisaient tant bien que mal les futurs carnages élaborés par l’Etat-Major.
Nous avons la chance de pouvoir disposer de photographies des même lieux issues de la bibliothèque
La contemporaine . Nous en avons extrait quelques unes afin de se replonger dans l’ambiance de l’époque.
Album Valois.
Pendant une longue période, cette carrière était suffisamment éloignée du front pour que son aménagement soit assez poussé pour bénéficier d’un confort relatif.
Image tirée de cet excellent document
Si la troupe était cantonnée dans les vastes galeries, l’encadrement bénéficiait d’aménagements troglodytiques plus sophistiqués où des murs délimitaient des espaces clos plus faciles à chauffer.
Cette carrière a été occupée pendant toute la durée du conflit. Contrairement à ce que l’on peut trouver dans d’autres creutes, on trouve très peu de patronymes mais plutôt des tentatives d’expressions artistiques dont certaines sont très réussies.
Par exemple, le coin lavabo est décoré d’un minois souriant.
Et plus curieusement deux autres profils où se devinent un casque à pointe à gauche et une casquette d’officier allemand à droite ( ?). Ces derniers ont-ils brièvement occupé la région en 18 ?
Au hasard des murs, dans la pénombre, on découvre d’autres profils de factures différentes.
Un style académique fleurant l’école des Beaux-Arts bien rodé
Ce portrait au calot est signé Godule.
Une tête de lion rugissant se découpe à l’angle d’une paroi.
Vers quels horizons s’évadent les pensées des soldats au repos ?
La femme affriolante ?
Certes ! Ces madelons sont un peu mûres.
La foi?
La patrie?
La semeuse, allégorie créee fin 19e, est devenue un symbole de la République Française.
L’héroïsme, récompensé par la croix de guerre?
Hélas, pour eux, plus de questions métaphysiques.
On ne comprend pas bien pourquoi ce bas relief a été saccagé ne laissant que la représentation de l’aile relativement intacte. De tels saccages pouvaient être effectués par vengeance au cours des différentes prises et reprises des lieux par les belligérants, mais ce cantonnement est resté aux mains des français tout au long du conflit.
Il se distingue intact, peut être encore inachevé, sur ce cliché de 1918.
Cette couverture d’un magasine coquin du 31/3/1917, fort prisé des poilus, a pu inspirer l’artiste. (J’avance audacieusement cette possibilité car elle est évoquée à propos d’une autre sculpture que vous verrez plus tard.)
Le Maréchal Joffre va vous guider vers d’autres représentations artistiques prochainement.
Maréchal à qui on doit le jour le plus sanglant de l’histoire de France: 27000 morts le 22 Août 1914. Cela lui a valu de formidables honneurs !
A suivre…