Visite et curiosités minières. Tome 4

L’approche de cette visite souterraine se déroule dans un paysage somptueux, mais, en bon gaulois, nous craignons que le ciel nous tombe sur la tête.

 

Qu’importe, bravons les éléments pour aller nous abriter sous terre. Après nous être mouillé la tête, ce sont les pieds (et le reste) ! Le plaisir de vous montrer quelques aspects de ces lieux inhabituels oblige parfois à faire preuve d’un peu d’abnégation.

 

Cette eau est certes un peu froide, mais, nous lui pardonnons quand elle offre la formation de jolies perles qui agrémentent le sol des galeries.

 

Une fois séchés, nous continuons notre progression par une galerie finissant sur un front de taille. La présence d’un échafaudage de madriers nous étonne. Après un grattage occipital, nous concluons que nous sommes en présence d’une sorte d’estrade destinée à la foration des trous de mine. Amm se trouve situé à la bonne hauteur.

 

L’exploration demande parfois de faire appel à des techniques de manœuvres de cordes un peu sportives.

 

Ces acrobaties arachnéennes permettent d’atteindre des lieux improbables comme cette imposante fissure pratiquement verticale.Elle n’a rien de naturel, c’est une chambre d’exploitation où tout le minerai a été défruité. Les pièces de bois coincées entre les épontes servent à les maintenir. Localement, on parle de « bon dieu ». Elles servent d’alerte concernant la tenue des parois. Si le bois gémit ou casse, c’est que la pression encaissante fait se rapprocher les parois et inversement si les « bons dieux » tombent, c’est que le vide s’élargit. Dans un cas comme dans l’autre, ça craint ! Bon, ici ça n’a pas bougé depuis une cinquantaine d’année et cette forêt aux troncs horizontaux est magnifique.

Détail peu visible mais intéressant, des encoches sur les parois destinées à recevoir un plancher. Ces séries de boulins sont espacées verticalement d’environ 1,50 mètre. Le filon de cette chambre a donc été exploité en progressant du bas vers le haut.

 

La visite continue par un plan fortement incliné pourvu de deux voies ferrées parallèles mais d’écartements différents.

 

Nous sommes en présence d’une « balance » qui permet la liaison entre deux travers-bancs situés à des niveaux différents.Le principe est simple et ingénieux puisqu’il ne fait appel qu’à la gravité. Un chariot asymétrique pour compenser la pente supporte la berline pleine. Un treuil à 2 poulies relie à l’aide de 2 câbles le « chariot-berline » à un autre chariot faisant office de contrepoids. Le couple « chariot-berline pleine » étant plus lourd que le contrepoids, l’ensemble descend. En bas, on enlève la berline pleine. A ce moment, le contrepoids, plus lourd que le chariot seul, entraîne celui-ci vers le haut.

Ne pas tenir compte des proportions.

 

Le système est réversible. Pour remonter des berlines vides il suffit de jouer sur le lest du contrepoids. Nul besoin de source d’énergie, la gravité fait tout le travail!.En haut, le treuil à double poulies est bien entendu munie d’un frein actionné à la main. Remarquez la position inversée des câbles dans les réas..

 

Le châssis du chariot porteur est de forme triangulaire pour transporter la berline horizontalement malgré la déclivité.

 

Nous voyons ici la partie haute des rails servant à guider le chariot et le contrepoids. On distingue une poulie de renvoie du câble côté contrepoids et l’attelage du chariot porteur. Notez la différence de largeur des voies ferrées due au fait que le chariot porteur véhicule la berline perpendiculairement à la descenderie.

 

Le bas du pan incliné étant quelque peu effondré aussi je n’ai pas pu observer la fosse de réception du contrepoids. Il reste néanmoins une berline qui attend patiemment qu’on veuille bien s’occuper d’elle.

 

Toujours plus loin nous tombons sur une autre balance remarquable.Ce gros tube d’environ 2 mètres de haut est un réservoir qui servait de contrepoids dans un puits vertical de 60 mètres de haut.Le principe est le même : le chariot- berline pleine est en bas, le réservoir vide en haut. On remplit d’eau (qui ne manque pas) le réservoir et le chariot berline monte. Au sommet, on remplace la berline pleine par une vide et en bas, on vide le réservoir. Zou ! le chariot  redescend pour aller quérir la berline pleine suivante.

 

Je n’ai hélas pas fait de photo de la poulie car la remontée du puits sur corde est plutôt sportive. Je remercie  donc le S.C.S.P. d’Alès pour ces vues de l’impressionant treuil.

 

Après avoir pris une bonne suée avec ces manœuvres de corde, nous partons nous rafraichir vers la sortie.

 

 

Tunnel minier

 Voici quelques vues d’un tunnel perdu dans les bois et dont l’état est plus que dégradé au point de ressembler par endroit à une ancienne galerie de mine.
La chose n’est pas surprenante car la petite voie ferrée qui l’empruntait servait à acheminer du minerai extrait un peu plus loin.
Entre les éboulements, on peut voir quelques soutènements intéressants et disparates. La partie centrale du tunnel est plus étroite et nettement bien moins aménagée. La fermeture programmée de la mine a peut être été à l’ origine de ces mesures d’économie. Depuis, la nature reprend le dessus et nous offre de belles concrétions.Parcourir ce tunnel n’est pas sans danger aussi, profitez de l’ambiance en regardant les photos tranquillement devant votre ordinateur.
Bonne visite. 

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Mine de zinc

Ce jour là, le soleil tape fort aussi, histoire de fuir la chaleur, c’est avec plaisir que nous entamons une exploration des vestiges souterrains d’une mine qui a fermé dans les années 1960.
Nous verrons plus loin que question fraicheur, nous n’avons pas été déçus.
Avant cela, proche de l’entrée, nous tombons sur un petit cul de sac consolidé par un soutènement.

 

Nous sommes en présence d’une cloche de carottage comme l’indique le tube qui dépasse dans le sol.

 

Au-dessus, le ciel est surcreusé afin de permettre le passage des carottiers et de la tarière.

 

Les échantillons seront analysés pour y détecter l’éventuelle présence de minerai.

 

Empruntant un autre chemin, la visite continue par une galerie décorée de concrétions laiteuse du plus bel effet.

 

Un peu plus bas, nous empruntons une zone un peu moins structurée. Nous sommes ici dans une ancienne chambre d’exploitation. Le boisage* incliné s’explique par le fait que le filon avait une moyenne de puissance* de 3-4 mètres et un pendage* de 30°.

 

Suivant le chemin qu’empruntait le minerai, nous continuons  à descendre pour rejoindre le travers-banc*, galerie de roulage qui collectait le minerai.
Il faut se rendre à l’évidence, la suite de la promenade sera humide.

 

Et un peu froide pour la saison !

 

Heureusement pour notre virilité, après un parcours quelque peu grelottant, le terrain s’assèche progressivement dévoilant de beaux enchaînements de galeries où les rails apparaissent.

 

Au détour d’un carrefour, nous tombons sur la recette* d’un bure* complètement noyé est équipée d’un système pour remonter et déverser le minerai au niveau du travers banc. Cela confirme la présence d’un niveau d’exploitation inférieur dorénavant inaccessible.

 

Un autre aspect du travers-banc avec un caniveau drainant l’eau vers la sortie.

 

La porte de la poudrière s’ouvre sur un réduit complèment vide.

 

Les vestiges métalliques de l’exploitation ne sont pas très nombreux. Ce cadre supportait vraisemblablement un ventilateur.

 

La visite d’une ancienne mine sans trouver de berline serait frustrante. En levant la tête, nous sommes récompensés par un wagonnet encore sur ses rails.

 

Provenant des chambres d’exploitations supérieures, des déversoirs en bois percent les parois du travers-banc.

 

Cette trémie* montre quelques signes de fatigue.

Nous aussi ! Après avoir parcouru ces galeries patogeantes et fort sympathiques, il faut se décider à remonter vers la surface pour mettre nos chaussettes à sécher.

Vous trouverez la définition des mots suivis d’une astérisque dans le glossaire

 

Houillères tome 1

T’étais où hier ? Aux Houillères !
Effectivement, nous nous rendons sur un ancien site minier dans l’Aveyron. La prospection a débuté aux alentours de 1850 et l’exploitation qui employait en moyenne une centaine de personnes s’est terminée en 1958.

Vous pouvez trouver la définition des mots écrits en italiques dans le glossaire sur la droite de votre écran.

Comme bien souvent dans ce département, le paysage est magnifique.

 

On ne peut pas en dire autant des maigres vestiges abandonnés dans les bois. Une grande bâtisse en briques tente de dissimuler parmi la futaie son état avancé de délabrement.

 

Cette construction s’élève sur 3 étages où les escaliers ont disparus. Un de ses flancs est adossé à une « tour » en béton haute d’une vingtaine de mètres dont la fonction est sans conteste de réceptionner la houille extraite. Une trémie en quelque sorte.

 

En passant par le haut de cette trémie, on peut accéder au 2e étage du bâtiment. attention, le chemin est étroit!

 

 

Il ne reste plus rien. Toute la ferraille a été récupérée. Des regards sont ménagés dans le sol dont il n’est pas évident de trouver l’usage. Passages de câbles, chaînes à godets, ascenseurs ? Le mystère demeure. Des fins dépôts houillers jonchent le sol où croissent quelques résineux.

 
Au dessus de nos têtes, le 3e étage se résume à des poutres en béton. Etait ce un platelage métallique ?

 

Les étages sont desservis par des volées de marche en bois. Espérons que la concierge n’est plus dans l’escalier, en tout cas le ménage n’a pas été fait depuis longtemps. .

 

 

Le rez de chaussée abritait de grosses machines dont il ne reste que les supports.

 

 

Derrière un pilier se cache un des rares éléments métalliques du site. Ouf, un article sur les mines sans berline ne ferait pas sérieux !
 

 

On abandonne à la végétation ce bâtiment pour rejoindre un autre édifice en aussi piteux état.

 

 

Il s’agit des sanitaires et vestiaires. Ils renferment un témoignage émouvant bien que discret: la salle des pendus. Ce ne sont pas les spectaculaires vestiaires des houillères du Nord mais tout de même, parmi la décrépitude des lieux, on peur voir encore 2 paniers suspendus au plafond à l’aide de petites poulies.

 

La coloration rouge des eaux d’infiltration où baignent ces vestiaires ne semble pas du tout naturelle. Ce serait bien l’eau de l’exhaure qui doit traverser des couches ferrifères.

Effectivement, en remontant jusqu’à la source, nous trouvons, quelques mètres au dessus, un effondrement qui semble donner dans une galerie complètement noyée. D’après les maigres archives trouvées, nous sommes à l’emplacement du cavage du travers-banc. Même après une forte période de sècheresse, il y a peu d’espoirs que l’on puisse y pénétrer un jour. De toute façon, les terrains aux alentours sont fortement impactés par les aléas. Ce ne doit pas être bien beau en dessous..

 

Un peu plus bas, une autre manifestation de l’activité : les résidus de laverie ou schlams. Il faut bien reconnaitre que cela fait désordre dans le paysage même si les amateurs de motos se régalent dans les buttes.

 

Sur ce site, la concession expire en 2018 et une société écossaise a l’intention de rouvrir le site avec une exploitation à ciel ouvert. Ce projet rencontre évidement une forte opposition de la population qui semble avoir gain de cause pour le moment.

 

Il est à noter qu’à proximité du site on trouve une ancienne carrière de pierres de taille en calcaire. Profitant de la proximité du charbon et des rebuts de taille plusieurs fours à chaux ont vu le jour. Pour l’instant, leur état de conservation ne semble pas être une priorité locale.
 

Petit rappel.Le charbon se forme à partir de l’accumulation et la sédimentation des végétaux.

Au fil du temps, la pression et l’augmentation de chaleur font que les couches de chargent de plus en plus en carbone.

La tourbe (moins de 50 %)

Le lignite (50 à 60 %)

La houille (60 à 90 %)

l’anthracite (93 à 97 %).

Le coke quant à lui, est obtenu par distillation de la houille dans un four à l’abri de l’air . Il sert principalement en sidérurgie pour la production de fonte

Curiosités minières Tome 3

Qui dit mine souterraine dit forcément galeries. Suivant l’époque, le minerai exploité et leurs usages, elles présentent une configuration différente et bien que les années et les éboulements s’amoncellent, on peut rencontrer quelques vestiges laissés par les mineurs. Voici quelques exemples rencontrés par-ci, par-là ainsi que des  particularités glanées aux détours de dédales souterrains abandonnés et maintenant inaccessibles.

 

Entamons la visite par une inscription à la craie, datée de 1950, qui indique des boisages à changer.

 

La durée de vie d’un boisage excède rarement la vingtaine d’année ce qui est amplement suffisant pour l’exploitation. Ceux-ci, 60 ans plus tard, sont encore en place mais ce n’est plus le cas  quelques mètres plus loin.

 

A partir des années 1950 le bois a été remplacé par le boulonnage ce qui a permis de creuser des vides beaucoup plus importants. La sécurité s’est accrue et l’accès de gros engins d’exploitation a été rendu possible.Nous voyons bien que le toit boulonné se tient bien ici malgré sa hauteur et la proximité d’une zone foudroyée.(Voir plus loin).

 

Le boulonnage consiste à lier les différentes strates du rocher encaissant de façon à former une « poutre résistante ». On utilise pour cela des tiges métalliques dont une extrémité est ancrée dans la roche par une cheville à expansion ou plus récemment par un collage à la résine. A l’autre extrémité est fixée une « rondelle » plaquée au rocher par un boulon.

 

Voici un exemplaire avec sa tête à expansion et la plaquette et son écrou de serrage.

     

 

Si les galeries de roulage doivent faire l’objet d’un soin particulier concernant la pérennité, il n’en est pas de même pour les chambres où est abattu le minerai. Une fois celui-ci enlevé, le vide résiduel n’est d’aucune utilité, au contraire il devient dangereux.Pour limiter la portée du porte-à-faux, des piliers sont ménagés afin de soutenir le ciel. Cette méthode a l’inconvénient de laisser une partie du minerai en place.

A partir de 1930, la méthode du foudroyage a été expérimentée. Elle consiste à prévenir l’éboulement en provoquant celui-ci de manière contrôlée. En gros on extrait le minerai en traçant des galeries d’abattage qui se croisent de manière perpendiculaire. Les piliers ménagés sont ensuite refendus pour extraire au maximum le minerai.

Les dernières « quilles » sont abattues à l’explosif. Sous la pression, le ciel s’effondre et, grâce au foisonnement, rempli une grande partie vide créé par l’exploitation. L’amas rocheux  sert ainsi de soutènement aux strates sus-jacentes et le terrain conserve une certaine élasticité qui limite les répercutions en surface.

 

Sur cette photo, on voit très bien l’éboulement provoqué volontairement.

 

Si le foisonnement compense une grande partie du vide laissé par l’exploitation, il peut y avoir des répercutions sur les strates au dessus. On voit ici qu’une bonne couche de marne a tapé l’incruste après le feu d’artifice.

 

Il ne faut pas confondre avec un fontis qui est un effondrement de formation naturelle. Sur le terrain, la distinction n’est pas toujours évidente et de toute façon, ce sont des zones qu’il vaut mieux contourner!

Les foudroyages n’étaient pas pour des raisons évidentes effectués sous les terrains à risque (habitations, voies de communications nappes phréatiques etc.). Les zones non foudroyées se nomment stot de protection.

 

Le maniement des explosifs demandait évidement un savoir faire et des précautions.

 

Les tirs étaient précédés d’une sirène mais, quelquefois, on se débrouillait avec les moyens du bord.

 

Le temps passe et les galeries sont maintenant désertes mais pas toujours silencieuses. Les filets d’eau  font entendre par endroit un bruit de cataracte amplifié par la réverbération et contribuent à l’ambiance particulière de ce monde souterrain, Les bruits de succion des  bottes s’extirpant de la boue participent allègrement à cet univers sonore. Cette poésie est parfois mise à mal  par un juron quand un pas maladroit fait entrer sournoisement l’eau dans les bottes.

 

Pendant l’exploitation, les galeries étaient drainées par un système de caniveaux et de pompes (exhaure). Il n’empêche que certains secteurs restaient  humides.Dans les galeries poisseuses, ces chaussures ont dû arpenter bien des kilomètres. Malgré l’âge et l’environnement humide, elles ont encore fière allure avec leurs semelles cloutées. Espérons qu’elles n’aient point botté les fesses d’un galibot maladroit !

 

Il est temps de refermer ce tome 3. Suivons les empreintes émouvantes des mineurs qui, une petite centaine d’années plus tard, nous guident vers le jour.

 

Je remercie Michel pour son petit film qui nous fait entendre le son de l’alarme

Ainsi que le site Mémoires d’Algrange pour les affiches. Ce site contient beaucoup de documents très intéressants.

A bientôt pour d’autres curiosités et au boulot…!

Soutènements miniers

Les mots en rouge sont expliqués dans le module Glossaires .
On peut agrandir les photos en cliquant dessus.

Les besoins de matière première ont fait que très tôt les hommes ont dû arracher à la terre de quoi alimenter les balbutiements de l’ère industrielle. Au néolithique (- 4000 env), l’homme préhistorique n’hésitait pas à creuser des puits et galeries pour exploiter les bancs de silex.

1024px-Spiennes_-_Minières_néolithiques_de_silex_(1)Spiennes. Doc Wikipédia.

 

Nos ancêtres mineurs craignaient avec raison que le ciel ne leur tombe sur la tête.
Quand on pénètre dans les mines ou carrières abandonnées, force est de constater que la nature a bien horreur du vide et malgré les efforts des mineurs, les volumineuses blessures infligées à la terre ont une tendance à se cicatriser!

 

Ces travaux qui demandaient une grande expérience professionnelle nous ont laissé des vestiges qui forcent le respect et dont l’esthétisme reflète bien la qualité du travail manuel. Au cours de mes quelques explorations, j’ai rencontré diverses méthodes employées  pour aider ce ciel à ne pas devenir plancher !

La méthode la plus simple, quand  la solidité de la roche encaissante le permet, consiste à percer des galeries en forme d’ogive pour répartir la pression  vers les parois latérales latérale.

 

Le besoin de matière augmentant, les vides occasionnés ont demandé une consolidation des espaces créés. Nous allons passer en revue les différentes méthodes employées pour parvenir à cet effet.

 

Piliers tournés
Cette technique est employée quand le filon se présente en strates horizontales.
Le filon n’est pas exploité entièrement. Les parties laissées en place servent ainsi de piliers de soutènement plus ou moins espacés que l’on contourne pour continuer l’exploitation en fonction de la résistance de l’environnement. Cette méthode a l’inconvénient de laisser en place une partie de la matière première. (Défruitement)
Carrière de pierres calcaire:
pilier tournéMine de fer:

Dans le cas où le pendage du filon est important, les parties laissées en place se nomment buton.

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Merci  Tchorsky pour la photo.

 

Hagues et bourrages

Toute la matière première est exploitée et on entasse jusqu’au ciel les rebuts d’exploitation. Pour les maintenir en place sont montés des murets de pierres sèches avec des déchets de taille.

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Les pierres peuvent être retenues par des grillages (Gabion).

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Piliers à bras.

 

A la force des bras, les mineurs superposent des blocs afin d’ériger des colonnes qui soutiennent le ciel. Ce type de soutènement se rencontre principalement dans les carrières.

 

Boisages.

Les mines consommaient une grande quantité de bois comme on peut se rendre compte sur cette vidéo:

Pour pallier aux faiblesses du toit, la méthode la plus simple consiste à coincer des poteaux appelés » chandelles ». Ces dernières étaient bloquées à l’aide de coins en bois enfonçés de force.
Diverses essences sont employées en fonction des forêts avoisinantes. Si le chêne est plus solide, il est également plus cher et casse sans prévenir. Les boiseurs appréciaient les résineux car ceux-ci « chantent en travaillant » indiquant ainsi les contraintes qu’ils subissaient.


Le soutènement des galeries se faisait généralement sous forme de cadre formé d’un chapeau et de 2 piliers droits.

 

Plancher.

 

Dans certaines exploitations, une fois l’abattage du minerai effectué, on disposait un plancher au dessus du vide (camada). Au fur et à mesure de l’abattage,sur celui-ci, sont entassés les stériles afin de pouvoir extraire la matière première au dessus. (Technique de chambres montantes remblayées.)

 

Piliers en bois.

 

Rondins assemblés en camarteaux pour soutenir le ciel.

 

Les rondins pouvaient également servir d’alerte. Ils étaient disposés en travers de la chambre d’abattage. Si le rondin craquait et cassait cela signifiait que les parois se rapprochaient et inversement si le rondin tombait. Dans certaines régions, on parle de « bon dieu ».

soutènement

 

Le métier de boiseur, on le devine facilement, demandait beaucoup de courage, force et adresse. Ces charpentiers du sous sol nous ont laissé parfois des ouvrages magnifiques.

 

La résistance du bois excède rarement plus de 40 ans ce qui est grandement suffisant pour l’exploitation. Après, ça craque ou pourrit suivant les conditions.

 

Étançons métalliques.

 

Peu à peu le métal fait son apparition; Si le bois à la longue devient mou l’étançon dure, comme dirait l’autre.Celui-ci est formé de 2 tubes coulissants. Une fois la partie coulissante amenée jusqu’au toit, elle est maintenue en place à l’aide de 2 clavettes. La résistance à la pression du ciel permet une plus grande portée qui permet de dégager des  espaces propices à l’utilisation d’engins mécaniques. De plus, les étais sont récupérables contrairement à ceux en bois ce qui est loin d’être négligeable économiquement parlant.

Musée de Lewarde:

 

Poutrelles métalliques.

 

Les rails récupérés ou des poutrelles logés dans des encoches creusées dans les parois sont plaqués sous le ciel. Parfois des rondins ou du grillage étaient intercalés entre le ciel et les renforts métalliques.
Cintres.

 

Des cornières cintrées et boulonnées forment une armature derrière laquelle sont entassés des rondins ou des planches.

Leurs ossatures sont généralement formées de 3 tronçons pouvant glisser les uns sur les autres par chevauchement partiel des éléments.

cintre

 

Boulonnage.

 

A partir de 1949 est introduite la méthode du boulonnage pour fixer entre elles les différentes strates du rocher. Il s’agit de tiges enfoncées profondément dans la roche et maintenues soit par un cône expansion soit collée à la résine. Les chantiers deviennent plus vastes facilitant l’emploi de méthodes d’abattage et chargement mécanisées.boulonnage4

 


Nous voyons ici l’accès à une chambre d’abattage renforçé par boulonnage.

On peut constater ici que malgré les éboulements, les chevilles à expansion sont restées solidaires de la strate supérieure.

 


Jumbo de foration:

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Foudroyage.

 

Une autre méthode pour prévenir les éboulements consiste à prendre les devants. Une fois la matière première extraite, on enlève le soutènement afin que le vide crée se remplisse par affaissement. Le foisonnement est censé compenser le volume de matière enlevées. Ceci peut avoir des conséquences sur les terrains en surface. Cette méthode n’est donc pas en principe employée sous les terrains bâtis. Dans ce cas, les zones non foudroyées sont appelées stot.
foudroyage

 

Tunnel.

 

Certaines galeries très sollicitées dans la durée et la fréquence sont entièrement maçonnées. C’est particulièrement le cas à proximité des cavages car le recouvrement du terrain est faible à cet endroit.
soutenement
Soutènement marchant.

 

Dans les mines de charbon modernes on utilise le soutènement marchant .Il est constitué d’une succession de piliers équipés de vérins. Après le passage de la haveuse, le mineur avance les piliers qui soutiennent le ciel. En arrière des piliers, le terrain est est foudroyé systématiquement.  Je doute fort que je puisse un jour en voir un mais on peut voir l’ impressionnant système sur cette vidéo:

 

 

 

 

 

Merci à Antonin pour la photo.

 

Ces différentes méthodes ont pu cohabiter en fonction de la durée d’exploitation et du terrain.

 

Voici un dernier exemple de la pression que peuvent subir les soutènements. Bien que le ciel de cette galerie ne présente aucun signe de faiblesse apparent, l’I.P.N. a littéralement éclaté sous la contrainte de la couche sus-jascente.
Comme quoi la pose de cet étai était bien justifiée à cet endroit. <
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Conclusion.

 

Voilà finie la liste des différents soutènements que j’ai pu admirer et, bien que les années passent, certains continuent d’assurer leur rôles rendant possible avec quelques précautions la visite de ces lieux insolites et de plus en plus rares. Les différentes méthodes employées nous offrent des spectacles à l’esthétisme certain procurant bien des émotions à ceux qui les contemplent.

Rappel.

 

Carrière ou mine ? Les deux exploitations peuvent être à ciel ouvert ou souterraine. Il s’agit de notions juridiques définies par le CODE MINIER La différence vient de la matière extraite. En gros ce qui touche au bâtiment ( sable calcaire gypse etc) est extrait de carrières le reste (métaux combustibles) provient des mines. Détails ici

 

Liens.

 

 

Curiosités minières 2

Après avoir parcouru des galeries souvent bien boueuses, il est toujours émouvant de retrouver des vestiges anciens.Une barette a été oubliée il y a fort longtemps par son propriétaire. Ce chapeau de protection en cuir a été remplacé par le casque en résine epoxy, plus fonctionnel, à partir des années 50.

 

Nous sommes bien dans de vieux quartiers d’exploitation vraisemblablement d’avant guerre (la dernière). Ici on peut voir un front de taille. Afin d’assurer la protection du chantier, le ciel est soutenu par des boisages qui, ma foi, tiennent encore un peu leur rôle.

 

Le minerai abattu était évacué à l’aide de berlines. On peut distinguer encore les traces des traverses de la voie ferrée sur son ballast.

 

Les premières berlines étaient accouplées l’une derrière l’autre et, dans les textes, il est souvent narré que les chevaux connaissaient bien le nombre de wagons qu’ils étaient censé tirer. Ajouter une berline supplémentaire avait pour conséquence d’ essuyer un refus de bouger de la part de l’animal.

Quand la traction fut mécanisée les trains de berlines se sont allongés et pour éviter d’arracher les attelages, les berlines sont reliées entre elles par une barre de traction qui passe entre les essieux.

 

Détail du système sur une vieille beline au chassis en bois.

 

Gros plan sur le ressort amortisseur.

 

Par endroit, des pans inclinés étaient aménagés pour atteindre le niveau supérieur.

 

En haut de ce plan, le quartier exploité a été foudroyé pour prévenir des éboulements.

 

Autre curiosité que l’on peut rencontrer: les fontis. A la longue, le ciel du vide créé par l’exploitation peut céder et la marne située au dessus du minerai s’invite de manière fort envahissante. Ne lui disputons pas la place, nous ne gagnerons pas cette bataille de la marne.

 

Pour éviter que le ciel ne s’effondre, à partir des années 50, les différentes strates sont maintenues entre elles par boulonnage. On utilise pour cela des tiges métalliques de longueurs différentes suivant les conditions.Les boulons que l’on voit ici sont à expanxion.

Çà et là les infiltrations d’eau chargées de calcaire peuvent créer des concrétions magnifiques. Ici des champignons lignivores (coniphores ?) ont complètement boulotté des boisages et progressivement ont été recouverts de calcite.

 

Nous terminerons cet article souterrain avec ces quelques perles nées dans des minis gours.

Curiosités minières

Je ressors de mes cartons quelques photos de visites de galeries maintenant inaccessibles.Par monts et par vaux et surtout par…paings les entrées sont systématiquement obstruées par mesure de sécurité, condamnant ces vestiges à l’oubli définitif. Dommage, les parcours n’étaient jamais ennuyeux , on y rencontrait des choses intéressantes comme cette curieuse formation de rouille sur un rail abandonné au fond d’une galerie.

 

Ce n’est pas un cas isolé car j’ai déjà croisé avec des amis ce genre de « palourde » dans une autre mine.
Merci à Seb pour la photo.

 

Je n’ai aucune explication concernant ce phénomène mais peut être qu’un lecteur nous éclairera sur sa formation.

Le phénomène suivant est plus fréquent. Ces « jambons » suspendus au plafond montrent les limites du boulonnage suivant le terrain et sa nature qui , comme dirait Aristote, a horreur du vide. Ils ont rempli leur rôle pendant l’exploitation. Depuis  le terrain trouve un nouvel équilibre.

 

Grillages, étais en bois, boulonnages tout a été employé pour soutenir le ciel, les mineurs partageant une crainte ancestrale avec les Gaulois.

 

Autre curiosité, sur un front de taille, on peut voir une belle faille matérialisée par le décalage des veines de silice. Est elle normale ou inversée ? J’avoue l’ignorer, je n’étais pas là quand le glissement c’est produit.

 

Dans cette petite galerie, l’étais de droite conserve une certaine fierté alors que son acolyte a l’ego fort altéré.

 

Voilà donc quelques exemples de rencontres insolites qui malheureusement se font de plus en plus rares.
Liens:
Les soutènements.
Lorraine.
Technique minière

 

Mine de fer

Direction le Causse.
mine de fer (4)

 

J’avais dans le collimateur cette ancienne mine de fer sur laquelle les renseignements ne sont pas légion.Sur le plateau plusieurs mines de fer ont été exploitées pour alimenter les hauts fourneaux de Decazeville. Le comte Decazes a introduit la fabrication anglaise de la fonte en alliant l’hématite (fer) avec le coke (charbon cuit). Auparavant la fonte était faite à l’aide du charbon de bois.La forte demande de minerai de fer fut à l’origine d’une mise en place sur le plateau d’ un réseau ferré. Un convoyeur aérien a même été édifié pour descendre le minerai dans la vallée. Hélas il ne reste pratiquement plus de traces de cette activité ferrovière.Dans cette région, jai déjà eu l’occasion de pénétrer dans 2 mines de fer dont une d’un grand développement. Las, un changement de propriétaire en restreint l’accessibilité pour le moment.Il en restait une troisième à découvrir. Après une petite prospection dans un paysage toujours aussi beau un accès a été trouvé . Une première tentative avec mon pote Christian s’est révélée infructueuse, l’entrée ne laissant pas passer nos merveilleux corps bodybuildés aux épaules impressionnantes.
mine de fer (6)

 

La deuxième tentative a été la bonne mais non sans mal. Il a fallu se faufiler dans une chatière de 5 à 6 mètres de long, très pentue en grattant la terre avec un tournevis et en repoussant le tout avec les pieds tout en se demandant si on pourrait remonter. Le doute a longtemps plané mais à l’idée de pénétrer dans une mine où l’ami  François n’avait pas mis les pieds nous a permis non sans mal  de franchir l’obstacle.
mine de fer (7)

 

On débouche dans un boyau assez exigu et pentu qui donne accès à la mine . C’est très étonnant car si cette entrée débouche bien à l’extérieur sur un grand chemin, il est impossible que le minerai soit sorti par là. Notre visite ( pas complète) ne nous a pas permis de découvrir d’autres accès.Une carte assez vague laisse penser que la mine recouvrait une surface bien plus étendue que celle que nous avons parcourue. Une autre visite s’impose donc.
mine de fer (3)

 

L’ambiance intérieure est beaucoup plus « spéléo » que minière. Nous n’avons pas vu de vestiges industriels .(Désolé François). On trouve quand même quelques traces de traverses de voie ferrée dans 2 galeries perpendiculaires à une descendrie,  quelques hagues et …un étai en bois mais toute la ferraille a été enlevée. C’est une exploitation en piliers tournés avec un pendage de 20°. Le ciel est bas ce qui rend la progression parfois un peu pénible. C’est assez humide mais les traces d’éboulements rencontrées sont anciennes car concrétionnées. Les parties visitées semblent bien se tenir.
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De belle concrétions nous  récompensent des efforts produits .
mine de fer

 

La fatigue aidant, le retour s’est bien déroulé comme nous le prévoyions. C’est à dire qu’ on en a chié pour sortir!
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Mais c’est vite oublié car  cette incursion valait vraiment le coup.Voici quelques vues dérobées pendant la visite.

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Petit rappel à propos des concrétions:L’eau en s’infiltrant érode le calcaire par le frottement de l’écoulement. Cette action est renforcée par l’action du dioxyde de carbone dont l’eau s’est chargée en traversant les couches
végétales en surface créant une acidité. Cela suffit à dissoudre les molécules de calcaire. L’eau saturée en calcium arrive dans la caverne par les fissures de la roche et dépose son bicarbonate de calcium selon deux processus :1/ par dégazage du gaz carbonique et par précipitation du bicarbonate de calcium, lequel sèche et se cristallise en calcite. 2/Par évaporation et dépôt : l’eau s’évapore et la calcite se cristallise naturellement formant peu à peu une concrétion.

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Quand l’eau est chargée de fer (l’eau ferrugineuse), les concrétions se colorent. Tout ceci pour introduire  la récompense pour votre attention!

 

 

En passant par la Lorraine…courons la minette.

 

Pendant quelques jours, sous un soleil de plomb nous sommes partis sur les traces du fer sur ces paysages quelque peu chamboulés par les anciennes activités minières. Je vais essayer de vous faire profiter de nos observations et des choses apprises.(La définition des mots en rouge se trouve dans le glossaire Mines)
Le minerai de fer Lorrain appelé minette est très riche en phosphate et relativement pauvre en fer. Dans le passé, seul le « fer fort » était exploité. Contenu dans des poches géologiques le rendement de son exploitation était faible. A partir du milieu du 19 ème siècle la mise au point du convertisseur Thomas a permis de rendre l’exploitation du minerai phosphaté rentable.
C’est une aubaine pour le bassin Lorrain dont la sidérurgie devient une des plus importante du monde.Pendant plus d’un siècle, les mines de Lorraine sont exploitées avec la méthode dite du « traçage ». Les galeries sont creusées perpendiculairement à la galerie principale, puis on recoupe également perpendiculairement ces galeries par des recoupes secondaires, le minerai est extrait en laissant des piliers qui servent de soutènements.

Ensuite les piliers sont abattus (foudroyage) afin de ne pas laisser de vide.

Le comblement des vides par éboulement volontaire évite le danger d’un effet domino.
L’affaissement d’un pilier pourrait provoquer un vaste effondrement en cascade. Mieux vaut prévenir que..subir!!!
La gestion de l’eau pendant la mine :
Le bouleversement de la masse encaissante et le phénomène de drainage que provoquent les galeries entraînent une profonde modification de la nappe aquifère tout au long de l’exploitation. Cette eau doit être évacuée de la mine soit par des galeries d’écoulement gravitaires qui rejoignent l’air libre soit par pompage. Pour cela une galerie peut être fermée par un muret, le tout formant un réservoir appelé albraque.

Toute cette gestion de l’eau se nomme exhaure.

 

Cette eau est utilisée pour l’alimentation en eau potable et comme ressource pour les laverieset industries avoisinantes.Après l’exploitation, l’eau n’est plus pompée, les galeries se remplissent d’eau: c’est l’ennoyage. Un nouvel équilibre hydrodynamique se forme. Il reste sous surveillance car les foudroyages ont modifié les couches marneuses en perturbant leur imperméabilité et les couches karstiques sont fissurées. De plus, les mouvements de l’eau peuvent saper les piliers restants. Il existe donc des
risques d’affaissements ou de vidage brusque d’une poche aquifère avec de conséquences perturbantes en surface.

 

Avant l’exploitation

Après l’exploitation

Dans les années 50 grace à la puissance du matériel americain (jumbo etc.) la productivité augmente considérablement passant de 12,3 tonnes/hommes/poste à 50 tonnes/homme/poste.Mais :Extrait wikipédia:Après une durée d’exploitation d’environ un siècle et demi, la masse de minerai arrachée au sous-sol lorrain serait de trois milliards de tonnes. Cependant, la trop faible teneur en fer de ce minerai, sa teneur en phosphore et en arsenic encouragea les sidérurgistes à le remplacer peu à peu par des minerais d’outre-mer plus riches (teneurs moyennes de l’ordre de 60 %). Les mines de fer de Lorraine ont peu à peu cessé d’être exploitées. La dernière à avoir fermé, en 1997, est celle des Terres Rouges à Audun-le-Tiche (Moselle).

 

Quittons la théorie de ce monde souterrain et recherchons en surface les traces laissées par l’activité minière. Elles sont nombreuses et parfois surprenantes. On peut rencontrer une clôture bien solide formée de fleurets, rails et traverses.

Dans les villages des berlines sont reconverties en éléments décoratifs qui perpétuent le souvenir.

Ailleurs cette jolie falaise rouge est en fait le front de taille d’une exploitation à ciel ouvert.
Les différentes strates sont baptisées d’après leur couleur. Ici nous sommes face à la Couche Rouge. Ce type d’excavation au volume impressionnant peut recouper des galeries souterraines plus anciennes.

Un peu plus loin nous trouvons un autre témoignage du passé sous la forme d’ un signe cabalistique gravé sur le sommet de cette borne. En fait il matérialise les limites de 3 concessions minières. Ce vestige rare résistera t’il à l’appétit des pelleteuses? On peut en douter en constatant leur boulimie.

Dans un fond de vallée un petit ru (qui serpente etc.) attire notre attention et nous constatons que sa sortie de terre est aménagée. Il s’agit vraisemblablement de la sortie d’une exhaure dont nous soupçonnions l’existence dans ce secteur.
Cette source solidement grillagée est également une exhaure.
Qu’y a-t-il derrière? Mystère , mais en tout cas cette bouche de minette souffle une haleine glaciale.

Si la mine a laissé des traces, les vestiges industriels se font plus rares, les hauts fourneaux ont été démantelés et on imagine facilement le drame humain qu’a provoqué l’arrêt de toute cette filière. Cela donne l’impression que l’on veut effacer tous souvenirs de cette période florissante, à moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement de l’appétit des promoteurs immobiliers.Heureusement, tout proche d’un carreau de mine, on peut admirer un accumulateur de minerai classé monument historique.En fonction de la couche dans laquelle il est extrait le minerai possède des qualités différentes. Amené par les berlines il était trié et stocké à l’intérieur des silos de l’accumulateur en
fonction de ses différentes destinations

La région était pourvue en fonderie, aciérie etc. et il est amusant de constater que le fer qui sortait de la mine sous forme de minerai y retournait une fois transformé en rails , IPN, etc. Les rails de second choix étaient employés comme soutènements. Les résidus des fonderies servaient de ballast, le laitier servait quant à lui à la fabrication de briques que l’on retrouve dans les galeries de roulage. Au vu de la densité des soutènements dans certaines galeries, on peut se poser la question s’il n’est pas rentré plus de fer qu’il n’en est sorti !

Nous avons terminé notre périple devant l’entrée du Musée d’Hussigny où la rouille nostalgique a encore fière allure.