Mine de fer

Direction le Causse.
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J’avais dans le collimateur cette ancienne mine de fer sur laquelle les renseignements ne sont pas légion.Sur le plateau plusieurs mines de fer ont été exploitées pour alimenter les hauts fourneaux de Decazeville. Le comte Decazes a introduit la fabrication anglaise de la fonte en alliant l’hématite (fer) avec le coke (charbon cuit). Auparavant la fonte était faite à l’aide du charbon de bois.La forte demande de minerai de fer fut à l’origine d’une mise en place sur le plateau d’ un réseau ferré. Un convoyeur aérien a même été édifié pour descendre le minerai dans la vallée. Hélas il ne reste pratiquement plus de traces de cette activité ferrovière.Dans cette région, jai déjà eu l’occasion de pénétrer dans 2 mines de fer dont une d’un grand développement. Las, un changement de propriétaire en restreint l’accessibilité pour le moment.Il en restait une troisième à découvrir. Après une petite prospection dans un paysage toujours aussi beau un accès a été trouvé . Une première tentative avec mon pote Christian s’est révélée infructueuse, l’entrée ne laissant pas passer nos merveilleux corps bodybuildés aux épaules impressionnantes.
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La deuxième tentative a été la bonne mais non sans mal. Il a fallu se faufiler dans une chatière de 5 à 6 mètres de long, très pentue en grattant la terre avec un tournevis et en repoussant le tout avec les pieds tout en se demandant si on pourrait remonter. Le doute a longtemps plané mais à l’idée de pénétrer dans une mine où l’ami  François n’avait pas mis les pieds nous a permis non sans mal  de franchir l’obstacle.
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On débouche dans un boyau assez exigu et pentu qui donne accès à la mine . C’est très étonnant car si cette entrée débouche bien à l’extérieur sur un grand chemin, il est impossible que le minerai soit sorti par là. Notre visite ( pas complète) ne nous a pas permis de découvrir d’autres accès.Une carte assez vague laisse penser que la mine recouvrait une surface bien plus étendue que celle que nous avons parcourue. Une autre visite s’impose donc.
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L’ambiance intérieure est beaucoup plus « spéléo » que minière. Nous n’avons pas vu de vestiges industriels .(Désolé François). On trouve quand même quelques traces de traverses de voie ferrée dans 2 galeries perpendiculaires à une descendrie,  quelques hagues et …un étai en bois mais toute la ferraille a été enlevée. C’est une exploitation en piliers tournés avec un pendage de 20°. Le ciel est bas ce qui rend la progression parfois un peu pénible. C’est assez humide mais les traces d’éboulements rencontrées sont anciennes car concrétionnées. Les parties visitées semblent bien se tenir.
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De belle concrétions nous  récompensent des efforts produits .
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La fatigue aidant, le retour s’est bien déroulé comme nous le prévoyions. C’est à dire qu’ on en a chié pour sortir!
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Mais c’est vite oublié car  cette incursion valait vraiment le coup.Voici quelques vues dérobées pendant la visite.

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Petit rappel à propos des concrétions:L’eau en s’infiltrant érode le calcaire par le frottement de l’écoulement. Cette action est renforcée par l’action du dioxyde de carbone dont l’eau s’est chargée en traversant les couches
végétales en surface créant une acidité. Cela suffit à dissoudre les molécules de calcaire. L’eau saturée en calcium arrive dans la caverne par les fissures de la roche et dépose son bicarbonate de calcium selon deux processus :1/ par dégazage du gaz carbonique et par précipitation du bicarbonate de calcium, lequel sèche et se cristallise en calcite. 2/Par évaporation et dépôt : l’eau s’évapore et la calcite se cristallise naturellement formant peu à peu une concrétion.

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Quand l’eau est chargée de fer (l’eau ferrugineuse), les concrétions se colorent. Tout ceci pour introduire  la récompense pour votre attention!

 

 

Vestiges carriers (mise à jour)

Si l’on flâne parmi les blocs gréseux du Sud de l’Ile de France il n’est pas besoin de parcourir 1000 lieux pour tomber sur les traces laissées par les carriers.
Baguenaudant à la recherche de gravures rupestres je me suis retrouvé une fois de plus au milieu d’un coin de forêt qui porte les stigmates de cette industrie.

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 Si les murets de terrassement sont courants, il est moins fréquent de retrouver des murs de cahute encore debouts.

 

Quelques rochers abritent des graffitis soignés peut être dus à la main de carriers.

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Un peu plus loin, on progresse au niveau de la rareté car je tombe sur un bout de rail de style Decauville. C’est un tronçon portatif d’un écartement de 0.40m.

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Deux minutes plus tard, je m’ébaubis à la découverte de ferrailles mêlées à la végétation. Je ne rêve pas, il s’agit bien d’une berline qui, une fois services rendus, repose dans l’herbe, condamnée à disparaître petit à petit. Si j’ai déjà rencontré ce type de vestiges au cours de mes pérégrinations souterraines, c’est bien la première fois que je découvre un wagonnet dans le massif.

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La benne basculante avec ses axes:

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Le chariot porteur. Hélas les roues ne sont plus là.

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Dans un autre secteur je trouve un bloc débité dont la face supérieure porte une encoche. C’est vraisemblablement une « boîte à coin ». Le carrier y enfonçait un coin métallique destiné à fendre le bloc.

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Voici une série de coins encore en place dans une autre ancienne carrière

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Autres vestiges:

 

Une visite dans un autre secteur nous a révélé 4 autres berlines ainsi qu’un abri de carriers assez bien conservé.
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Vous trouverez beaucoup de renseignements historiques et techniques sur les carriers de Fontainebleau en parcourant la toile.
Ici ou bien par exemple.
Sans oublier cette excellente vidéo très complète:

 

Carrières souterraines

 

Le monde souterrain laisse rarement indifférent.
Pour certains, il provoque une grande répugnance physique ou psychologique, pour d’autres il exerce au contraire une forte fascination.Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, je vous propose un petit diaporama illustrant des carrières différentes:Une bande son bien anxiogène pour les uns et des photos que j’espère pas trop moches pour les autres vous dévoileront quelques aspects de ces cavités anthropiques.

 

Pour bénéficier d’une bonne qualité d’image, vous pouvez télécharger le diaporama. Il faut patienter un peu (11.1 Mo) et le décompresser.
Il se peut que vous ayez un message d’alerte signalant un fichier potentiellement dangereux, il ne faut pas en tenir compte.

Version PC

Version Mac

 

Sinon, impatients, vous pouvez le visionner également en hd sur le site YouTube en jouant sur la qualité en fonction de la capacité de votre connexion.

 

Petit rappel car la question m’est souvent posée: Carrière ou mine ?

Quelques liens:
Débitage d’un bloc de pierre.
Vie des carriers.

 

Vous trouverez d’autres diaporamas ici

 

Visite de mine

Les beaux jours arrivant  j’espère bien proposer des clichés de bébêttes et fleurs diverses mais, en attendant, je fais avec ce que j’ai sous la main ou plutôt sous les pieds.Il s’agit d’une mine que j’aime beaucoup et au cours de cette sortie nous avons eu le plaisir d’explorer un nouveau secteur.La visite n’est pas toujours facile et l’entrée  dans ces lieux insolites nécessite parfois des efforts .Comme dirait le père François :

 

 


Mettre le son!

 

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Vous aussi, vous pourrez découvrir quelques aspects de cette mine en vous servant de la pelle .

 

La craie sénonaise

Clic sur l’image pour l’agrandir.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

Si ceux des carriers sont émouvants les tags laissés par des visiteurs contemporains sont nettement moins esthétiques. Des feux de camps alimentés par des pneus voire des voitures ont bien dégradé certains secteurs. Néanmoins on fait rapidement abstraction de ces manifestations regrettables tant l’espace est insolite.
Partout les traces d’extraction des pierres donnent un rythme graphique très esthétique. Le travaux effectué par les carriers au fil des ans a laissé des vides impressionnants.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

La craie, relativement tendre était extraite sous forme de moellons d’une vingtaine de centimètres de hauteur à l’aide d’outils « rustiques » (pics, scies). Les pierres débitées étaient ensuite mises à sécher. Une fois débarrassées de leur teneur en eau (20%) elles étaient aptes à résister aux intempéries.
Pour voir différents aspects de cette sortie, veuillez cliquer ici.

Les Gypsy king

En tant que Gadjo le jeu de mot est incontournable !
Cette sortie s’est donc déroulée entre amis du voyage souterrain à l’intérieur de deux anciennes carrières de gypse communicantes.
Wikipédia nous apprend que : « Au XVIIIe siècle, Paris devient la ville du plâtre grâce à ses gisements souterrains ( de gypse) et un édit de Louis XIV en 1667 rendra même le matériau ignifuge obligatoire en tant qu’enduit intérieur et extérieur, pour éviter les propagations d’incendies.
Le gypse en région parisienne se présente en 3 couches (masse) d’épaisseur différentes séparées par une strate de marne.
Tout ceci est fort bien expliqué  iciNous essayons pendant notre visite de comprendre la méthode d’extraction.
Un front de taille inachevé possède une belle saignée à sa base. Pour extraire le gypse il est probable que le soucheveur, allongé, à l’aide d’un pic et d’une sorte de barre à mine, creuse au pied du front de taille une entaille horizontale d’env. 2 mètres de profondeur et d’une hauteur d’une vingtaine de centimètres.

 

Ensuite des trous étaient percés dans le banc supérieur, et bourrés de poudre noire. Les blocs détachés sont débités à la masse. Petit à petit des grands volumes sont ainsi « défruités. »
Les galeries de roulage sont renforcées par des barres de fer ou de bois.

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Ou beaucoup plus rarement par de magnifiques piliers à bras    

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Notre visite s’est presque essentiellement déroulée dans la première masse.

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L’exploitation en 2e masse est certainement en grande partie effondrée néanmoins certains vides résiduels se révèlent par l’apparition de fontis qui percent en première masse en des mouvements de terrain spectaculaires. Mais ici,est-ce réellement la seconde masse qui produit ces désordres ? Difficile à dire car nous ne disposons pas des plans de l’exploitation.

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Un passage étroit proche d’un puits permet d’accéder sous la couche marneuse où se sont développés des cristaux en « fer de lance ».

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Le gypse très sensible à l’humidité n’a pas la tenue du calcaire et les effets de la pression sont partout visibles.

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De 1938 à 1966 la carrière a été reconvertie en champignonnière.

 

La célèbre « rafale ». Bravo à celui qui trouvera l’année de mise en circulation.

 

Pour l’anecdote, une partie de la carrière a servi de refuge pendant la guerre de 1870. On peut encore voir les restes du four à pain.

 

Je remercie vivement mon ami François pour nous avoir fait découvrir ce patrimoine qui petit à petit va disparaître. Son plan très précis a été bien utile car le labyrinthe est vite déroutant. D’autres photos en cliquant en dessous :

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