Mine de May sur Orne

 

C’est un peu tombé dans l’oubli, mais la Normandie a été dans le passé une des principales régions sidérurgique française. Exploitée dès le XVIIe ,la production de minerai de fer a atteint son apogée en 1960. Ensuite le déclin s’amorce inexorablement. En 1993 la dernière coulée sortira des hauts fourneaux de la SMN situés à la périphérie de Caen.
Ma boîte à souvenir en bandoulière, je pars à la recherche de quelques vestiges susceptibles de diminuer ma nescience concernant ces activités disparues.
A May sur Orne, la ville est implantée au-dessus d’ une importante mine de fer qui fonctionna de 1896 jusqu’à 1968. L’exploitation « moderne » débuta sous la houlette de capitaux allemands avant la Grande Guerre. Durant le conflit, De Wendel et Schneider se livrèrent une lutte acharnée pour reprendre les concessions.
Historique détaillé hand-cursor

 

Que reste-t-il de cette épopée minière ? Pas grand-chose à photographier. Sur la rive droite de l’Orne, débouche le cavage d’une galerie d’exhaure. Les galeries ont servi de 1970 à 1983 pour stocker des hydrocarbures. La grille obturant l’entrée m’ôte tout espoir de visite souterraine et des effluves de fuel sont encore nettement perceptibles. Cette porte donne l’accès aux travaux souterrains afin de contrôler l’évolution des terrains situés en dessous de la ville.

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Si l’extraction se faisait rive droite de l’Orne, l’expédition par voies ferrées se déroulait rive gauche. Deux convoyeurs aériens sont achevés en 1933 pour véhiculer le minerai des puits d’extractions jusqu’aux terminaux de chargement. Les silhouettes décharnées des concasseurs-accumulateurs qui surplombaient les voies ferrées sont encore debout

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Après leurs démantèlements, je dois avouer que ça vieillit bien mal et qu’il faut beaucoup de volonté pour y trouver un intérêt esthétique. Accordons quand même à l’escalier hélicoïdale une certaine élégance.

 

Sur un des deux terminaux, on peut encore accéder sans trop de risques au premier étage et profiter de la vue.

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Continuer plus haut entrainerait une prise de risque inutile.
A l’étage supérieur, au travers des poutrelles métalliques, on peut entrevoir les restes d’un moteur.

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Retour sur le plancher des vaches où , les trémies ont des allures de distributeur de bonbons PEZ.img_1037may

D’autres vieilles dames résistent tant bien que mal aux outrages du temps et souffrent d’un blocage de l’articulation mandibulaire définitif. Leurs dentiers usés laisse entrevoir des blocs de minerai.

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Le poste d’aiguillage n’offre pas d’intérêt autre que de servir de défouloir aux amateur de tags. Je déclenche malgré tout mon appareil photo afin de conserver quelques « taguérotypes » en souvenir du temps passé.

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En 1956, d’importants aménagements ont lieu. Fonçage du puits central à May sur Orne. Le minerai est acheminé par convoyeur à bandes, concassé puis stocké dans d’importants silos édifiés rive droite. Le minerai franchissait ensuite l’Orne au dessus du pont minier jusqu’aux quais de chargement.

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On peut deviner sur les bords de la passerelle les emplacements vides où se logeaient les poteaux soutenant le convoyeur.

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Le silo-concasseur Nord a été recyclé et une rampe munie d’un convoyeur à bandes a été construite pour amener la pierre d’une carrière de grès voisine.

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Pour la petite histoire, derrière le silo, une piste bétonnée et pentue m’a interloqué ne voyant pas quel pouvait être son usage par rapport à la mine. Renseignements pris, cela n’a rien à voir, cette piste servait pour effectuer des tests de pente pour la SAVIEM.

Bref, il ne reste vraiment pas grand-chose et on ne peut pas dire que la patine du temps arrange ni embellisse ces vestiges . Certes, on peut trouver que ces ruines font tache dans le paysage et que leur ancienneté n’est pas assez grande pour mériter le label « patrimoine ». Cependant,ils sont les derniers symboles de l’épopée minière qui a fortement impacté la région. Je crains que la dégradation inéluctable entraîne une « mise en sécurité » qui se bornera à tout raser.
Je remballe mon appareil à clics et mes claques pour prendre la direction du plateau où se situait le complexe sidérurgique de la Société Métallurgique de Normandie à Mondeville en espérant trouver quelques traces.
A bientôt…

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Trémies en mine

 

Dans les mines, suivant la configuration du gisement et les méthodes d’extraction qui en découlent, le minerai est fréquemment déversé dans des goulottes plus ou moins verticales afin de parvenir dans une galerie de roulage où il sera acheminé soit vers un cavage, soit vers un puits. Le terme « trémie » désigne ces goulottes qui fonctionnent par gravité, mais aussi par extension, le système qui au débouché dans la galerie de roulage permet de réguler et guider la chute du minerai dans les berlines . Pour l’explorateur, ces systèmes représentent toujours une rencontre excitante tant par leurs cotés esthétiques que comme indication de la présence d’un réseau à un autre niveau. Passons en revue quelques trémies croisées ça et là.

 

Au milieu d’un rideau de fistuleuses, une structure en bois se profile.
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Cette embouchure est des plus basiques, servant juste à guider la descente du minerai au dessus de la berline.
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Voici une autre galerie desservie par le même type de toboggan.
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Ici, les trémies sont munies d’une trappe métallique articulée.
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Une époque plus récente associée à un débit plus important, font que les systèmes se complexifient.
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Les méthodes d’obturations sont très variés et il n’est pas rare de rencontrer des trémies différentes au sein de la même galerie pour notre plus grand plaisir.
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Ici, l’air comprimé remplace la force humaine pour manœuvrer l’ouverture de la trappe.
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Maintenant, c’est l’électricité qui prend le relais pour actionner ces margoulettes d’acier dont la taille devient impressionnante.
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trémie (18)Pour compléter ces appareils dentaires, de lourdes chaînes font barrage aux postillons !

 

De plus en plus gros !
Il existe des trémies qui font également office de concasseur mais, je ne pense pas que ce soit le cas ici malgré la taille impressionnante de l’engin.
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Faisons maintenant un tour rapide vers le haut de ces goulottes.
Nos premières petites trémies en bois étaient alimentées par des tubes de tôle d’un diamètre d’un mètre environ .
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Tandis que la dernière bée sur un large entonnoir protégé par une grille faite de rails.
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Extrait de British Pathé

 

Pour l’explorateur prudent et expérimenté il est parfois possible d’emprunter ces goulottes pour atteindre d’autres niveaux .
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Nous terminons en nous attardant sur ces mandibules dont les dents se sont couvertes d’un tartre des plus spectaculaires.
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De quoi rester bouche bée !
A bientôt pour d’autres observations.

 

Tunnel minier

 Voici quelques vues d’un tunnel perdu dans les bois et dont l’état est plus que dégradé au point de ressembler par endroit à une ancienne galerie de mine.
La chose n’est pas surprenante car la petite voie ferrée qui l’empruntait servait à acheminer du minerai extrait un peu plus loin.
Entre les éboulements, on peut voir quelques soutènements intéressants et disparates. La partie centrale du tunnel est plus étroite et nettement bien moins aménagée. La fermeture programmée de la mine a peut être été à l’ origine de ces mesures d’économie. Depuis, la nature reprend le dessus et nous offre de belles concrétions.Parcourir ce tunnel n’est pas sans danger aussi, profitez de l’ambiance en regardant les photos tranquillement devant votre ordinateur.
Bonne visite. 

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Mine de fer

Direction le Causse.
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J’avais dans le collimateur cette ancienne mine de fer sur laquelle les renseignements ne sont pas légion.Sur le plateau plusieurs mines de fer ont été exploitées pour alimenter les hauts fourneaux de Decazeville. Le comte Decazes a introduit la fabrication anglaise de la fonte en alliant l’hématite (fer) avec le coke (charbon cuit). Auparavant la fonte était faite à l’aide du charbon de bois.La forte demande de minerai de fer fut à l’origine d’une mise en place sur le plateau d’ un réseau ferré. Un convoyeur aérien a même été édifié pour descendre le minerai dans la vallée. Hélas il ne reste pratiquement plus de traces de cette activité ferrovière.Dans cette région, jai déjà eu l’occasion de pénétrer dans 2 mines de fer dont une d’un grand développement. Las, un changement de propriétaire en restreint l’accessibilité pour le moment.Il en restait une troisième à découvrir. Après une petite prospection dans un paysage toujours aussi beau un accès a été trouvé . Une première tentative avec mon pote Christian s’est révélée infructueuse, l’entrée ne laissant pas passer nos merveilleux corps bodybuildés aux épaules impressionnantes.
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La deuxième tentative a été la bonne mais non sans mal. Il a fallu se faufiler dans une chatière de 5 à 6 mètres de long, très pentue en grattant la terre avec un tournevis et en repoussant le tout avec les pieds tout en se demandant si on pourrait remonter. Le doute a longtemps plané mais à l’idée de pénétrer dans une mine où l’ami  François n’avait pas mis les pieds nous a permis non sans mal  de franchir l’obstacle.
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On débouche dans un boyau assez exigu et pentu qui donne accès à la mine . C’est très étonnant car si cette entrée débouche bien à l’extérieur sur un grand chemin, il est impossible que le minerai soit sorti par là. Notre visite ( pas complète) ne nous a pas permis de découvrir d’autres accès.Une carte assez vague laisse penser que la mine recouvrait une surface bien plus étendue que celle que nous avons parcourue. Une autre visite s’impose donc.
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L’ambiance intérieure est beaucoup plus « spéléo » que minière. Nous n’avons pas vu de vestiges industriels .(Désolé François). On trouve quand même quelques traces de traverses de voie ferrée dans 2 galeries perpendiculaires à une descendrie,  quelques hagues et …un étai en bois mais toute la ferraille a été enlevée. C’est une exploitation en piliers tournés avec un pendage de 20°. Le ciel est bas ce qui rend la progression parfois un peu pénible. C’est assez humide mais les traces d’éboulements rencontrées sont anciennes car concrétionnées. Les parties visitées semblent bien se tenir.
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De belle concrétions nous  récompensent des efforts produits .
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La fatigue aidant, le retour s’est bien déroulé comme nous le prévoyions. C’est à dire qu’ on en a chié pour sortir!
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Mais c’est vite oublié car  cette incursion valait vraiment le coup.Voici quelques vues dérobées pendant la visite.

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Petit rappel à propos des concrétions:L’eau en s’infiltrant érode le calcaire par le frottement de l’écoulement. Cette action est renforcée par l’action du dioxyde de carbone dont l’eau s’est chargée en traversant les couches
végétales en surface créant une acidité. Cela suffit à dissoudre les molécules de calcaire. L’eau saturée en calcium arrive dans la caverne par les fissures de la roche et dépose son bicarbonate de calcium selon deux processus :1/ par dégazage du gaz carbonique et par précipitation du bicarbonate de calcium, lequel sèche et se cristallise en calcite. 2/Par évaporation et dépôt : l’eau s’évapore et la calcite se cristallise naturellement formant peu à peu une concrétion.

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Quand l’eau est chargée de fer (l’eau ferrugineuse), les concrétions se colorent. Tout ceci pour introduire  la récompense pour votre attention!

 

 

En passant par la Lorraine…courons la minette.

 

Pendant quelques jours, sous un soleil de plomb nous sommes partis sur les traces du fer sur ces paysages quelque peu chamboulés par les anciennes activités minières. Je vais essayer de vous faire profiter de nos observations et des choses apprises.(La définition des mots en rouge se trouve dans le glossaire Mines)
Le minerai de fer Lorrain appelé minette est très riche en phosphate et relativement pauvre en fer. Dans le passé, seul le « fer fort » était exploité. Contenu dans des poches géologiques le rendement de son exploitation était faible. A partir du milieu du 19 ème siècle la mise au point du convertisseur Thomas a permis de rendre l’exploitation du minerai phosphaté rentable.
C’est une aubaine pour le bassin Lorrain dont la sidérurgie devient une des plus importante du monde.Pendant plus d’un siècle, les mines de Lorraine sont exploitées avec la méthode dite du « traçage ». Les galeries sont creusées perpendiculairement à la galerie principale, puis on recoupe également perpendiculairement ces galeries par des recoupes secondaires, le minerai est extrait en laissant des piliers qui servent de soutènements.

Ensuite les piliers sont abattus (foudroyage) afin de ne pas laisser de vide.

Le comblement des vides par éboulement volontaire évite le danger d’un effet domino.
L’affaissement d’un pilier pourrait provoquer un vaste effondrement en cascade. Mieux vaut prévenir que..subir!!!
La gestion de l’eau pendant la mine :
Le bouleversement de la masse encaissante et le phénomène de drainage que provoquent les galeries entraînent une profonde modification de la nappe aquifère tout au long de l’exploitation. Cette eau doit être évacuée de la mine soit par des galeries d’écoulement gravitaires qui rejoignent l’air libre soit par pompage. Pour cela une galerie peut être fermée par un muret, le tout formant un réservoir appelé albraque.

Toute cette gestion de l’eau se nomme exhaure.

 

Cette eau est utilisée pour l’alimentation en eau potable et comme ressource pour les laverieset industries avoisinantes.Après l’exploitation, l’eau n’est plus pompée, les galeries se remplissent d’eau: c’est l’ennoyage. Un nouvel équilibre hydrodynamique se forme. Il reste sous surveillance car les foudroyages ont modifié les couches marneuses en perturbant leur imperméabilité et les couches karstiques sont fissurées. De plus, les mouvements de l’eau peuvent saper les piliers restants. Il existe donc des
risques d’affaissements ou de vidage brusque d’une poche aquifère avec de conséquences perturbantes en surface.

 

Avant l’exploitation

Après l’exploitation

Dans les années 50 grace à la puissance du matériel americain (jumbo etc.) la productivité augmente considérablement passant de 12,3 tonnes/hommes/poste à 50 tonnes/homme/poste.Mais :Extrait wikipédia:Après une durée d’exploitation d’environ un siècle et demi, la masse de minerai arrachée au sous-sol lorrain serait de trois milliards de tonnes. Cependant, la trop faible teneur en fer de ce minerai, sa teneur en phosphore et en arsenic encouragea les sidérurgistes à le remplacer peu à peu par des minerais d’outre-mer plus riches (teneurs moyennes de l’ordre de 60 %). Les mines de fer de Lorraine ont peu à peu cessé d’être exploitées. La dernière à avoir fermé, en 1997, est celle des Terres Rouges à Audun-le-Tiche (Moselle).

 

Quittons la théorie de ce monde souterrain et recherchons en surface les traces laissées par l’activité minière. Elles sont nombreuses et parfois surprenantes. On peut rencontrer une clôture bien solide formée de fleurets, rails et traverses.

Dans les villages des berlines sont reconverties en éléments décoratifs qui perpétuent le souvenir.

Ailleurs cette jolie falaise rouge est en fait le front de taille d’une exploitation à ciel ouvert.
Les différentes strates sont baptisées d’après leur couleur. Ici nous sommes face à la Couche Rouge. Ce type d’excavation au volume impressionnant peut recouper des galeries souterraines plus anciennes.

Un peu plus loin nous trouvons un autre témoignage du passé sous la forme d’ un signe cabalistique gravé sur le sommet de cette borne. En fait il matérialise les limites de 3 concessions minières. Ce vestige rare résistera t’il à l’appétit des pelleteuses? On peut en douter en constatant leur boulimie.

Dans un fond de vallée un petit ru (qui serpente etc.) attire notre attention et nous constatons que sa sortie de terre est aménagée. Il s’agit vraisemblablement de la sortie d’une exhaure dont nous soupçonnions l’existence dans ce secteur.
Cette source solidement grillagée est également une exhaure.
Qu’y a-t-il derrière? Mystère , mais en tout cas cette bouche de minette souffle une haleine glaciale.

Si la mine a laissé des traces, les vestiges industriels se font plus rares, les hauts fourneaux ont été démantelés et on imagine facilement le drame humain qu’a provoqué l’arrêt de toute cette filière. Cela donne l’impression que l’on veut effacer tous souvenirs de cette période florissante, à moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement de l’appétit des promoteurs immobiliers.Heureusement, tout proche d’un carreau de mine, on peut admirer un accumulateur de minerai classé monument historique.En fonction de la couche dans laquelle il est extrait le minerai possède des qualités différentes. Amené par les berlines il était trié et stocké à l’intérieur des silos de l’accumulateur en
fonction de ses différentes destinations

La région était pourvue en fonderie, aciérie etc. et il est amusant de constater que le fer qui sortait de la mine sous forme de minerai y retournait une fois transformé en rails , IPN, etc. Les rails de second choix étaient employés comme soutènements. Les résidus des fonderies servaient de ballast, le laitier servait quant à lui à la fabrication de briques que l’on retrouve dans les galeries de roulage. Au vu de la densité des soutènements dans certaines galeries, on peut se poser la question s’il n’est pas rentré plus de fer qu’il n’en est sorti !

Nous avons terminé notre périple devant l’entrée du Musée d’Hussigny où la rouille nostalgique a encore fière allure.

   

Techniques d’exploitation en mine

Tranches montantes remblayées

 

 

(Lecteurs assidus vous connaissez maintenant leurs significations mais au cas où, les mots en rouge peuvent être consultés dans le glossaire mine.)

Si un mineur avait dit « on va s’en payer une tranche », ça n’aurait pas été pour rigoler!*

*Note

Je vous ai parlé de la méthode d’exploitation souterraine par chambre et piliers rencontrée dans certaines mines. Cette méthode s’applique quand le minerai se présente sous forme de strates pratiquement horizontales.

Quand les gisements sont très pentus, ce type d’exploitation ne serait pas rentable car il faudrait procéder à une succession verticale de galeries horizontales. Pour limiter les stériles, on va donc procéder en suivant le filon et son pendage. Une des méthodes utilisées est l’exploitation par tranches montantes remblayées.

Voici ce que j’ai compris concernant cette méthode en visitant quand c’était encore possible plusieurs mines avec des compagnons éclairés. ( Il vaut mieux, dans le noir.) :

Une galerie est tracée pour atteindre le minerai.(Travers banc). 

 

On attaque la base du filon en laissant les déblais entassés et égalisés sur place. Ils servent alors d’ « estrade » afin de pouvoir abattre le minerai plus haut. L’opération est renouvelée par tranches successives jusqu’à épuisement du filon.

Les remblais sont maintenus en place par des boisages:

 

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Dans certains cas il est disposé un plancher au dessus du vide pour entasser le remblai dessus:

 

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Dans ces épaisseurs de remblais, on aménage un vide plus ou moins vertical tubé ou boisé, afin de descendre par gravité le minerai jusqu’à la galerie de roulage. Ce sont les fameuses trémies:

 

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Parallèlement à ces trémies des vides verticaux sont aménagés afin que le personnel puisse accéder au front de taille:

 

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Les déblais par le comblement du vide assurent également le soutènement du parement de la chambre d’exploitation.Quand le volume des déblais est suffisant, on dit que l’exploitation est auto remblayée.Parfois un apport de l’extérieur est nécessaire. Les déchets provenant des laveries peuvent être employés à cet usage.On comprend l’importance du métier de boiseur ! La sécurité de l’exploitation reposait grandement sur leur savoir.

Dans les exploitations modernes semi-automatisées, je suppose que le béton a remplacé le bois.

 

Résumé animé :

 

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Les chambres magasins

 

Dans certains cas, quand la puissance (épaisseur) de la veine est suffisante, on ne s’attaque qu’au filon. Il est abattu et laissé sur place afin de servir d’étage intermédiaire. Au fur et à mesure de l’élévation du chantier, une trémie est aménagée dans laquelle on évacue le surplus de minerai qui provient du foisonnement. (Augmentation du volume due à l’abattage).Arrivé au sommet de la veine, on évacue la totalité du minerai par la trémie en vidant complètement la chambre. Cette méthode laisse un vide qui est renforcé par boisages ou par butons si l’espace est plus volumineux, car les épontes ont la fâcheuse tendance à se décoller du mur et du toit:chambres1

 

Résumé animé:

 

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La méthode par tranches montantes remblayées à l’avantage d’extraite la totalité du minerai contrairement à celle des piliers tournés.

 

Quand on parcoure les vestiges laissés par ce genre d’exploitation, il est parfois difficile de comprendre l’agencement des lieux, surtout quand on est néophyte. Cela n’enlève rien à la beauté de ces cavités anthropiques, bien au contraire la calcification et les éboulements modifient constamment la structure des vides créant une atmosphère unique dont voici quelques exemples:

 

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Certes, le calme qui règne en ces lieux est bien loin de l’ambiance bruyante et poussiéreuse qui devait régner au cours de l’exploitation, et les mineurs ne devaient pas être très sensibles au côté esthétique qui découlerait de leur activité on ne peut plus rude et risquée. Les mineurs étaient particulièrement exposés à des maladies professionnelles irréversibles mais il fallait bien faire bouillir la marmite ! (silicose carné comme on dit au Mexique).Raison de plus pour avoir un grand respect envers les vestiges rencontrés quand on a eu la chance de parcourir ces galeries qui, hélas, sont maintenant inaccessibles.

 

Dans le module diaporama, sous la bannière,  vous trouverez une belle démonstration sur un cas concret réalisée par François Marchand, qui a la patience de m’initier au monde en voie de disparition des cavités anthropiques.

A bientôt sur nos écrans !

 

Visite de mine

Les beaux jours arrivant  j’espère bien proposer des clichés de bébêttes et fleurs diverses mais, en attendant, je fais avec ce que j’ai sous la main ou plutôt sous les pieds.Il s’agit d’une mine que j’aime beaucoup et au cours de cette sortie nous avons eu le plaisir d’explorer un nouveau secteur.La visite n’est pas toujours facile et l’entrée  dans ces lieux insolites nécessite parfois des efforts .Comme dirait le père François :

 

 


Mettre le son!

 

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Vous aussi, vous pourrez découvrir quelques aspects de cette mine en vous servant de la pelle .