Spécialistes de Droit Pénal, veuillez bien m’innocenter pour ce titre équivoque puisque c’est le barreau d’échelle qui est le prétexte de cet article.
Le sujet peut vous paraître bien mince, mais vous allez voir qu’on peut développer.
Bien que depuis fort longtemps en Europe la remontée du minerai ne s’effectue plus à dos d’homme, au cours des pérégrinations minières, parmi les vestiges de l’activité que l’on rencontre le plus souvent, se trouvent les échelles métalliques ou ce qu’ il en reste. (Celles en bois ont, pour la plupart, fini rongées par les mérules.)
Comme les trémies à qui elles sont souvent associées pour leur maintenance, elles sont porteuses d’espoir de zones à découvrir pour l’explorateur. Qu’y a-t-il au bout du dernier échelon ? D’interminables galeries encombrées de berlines ou seulement, comme bien souvent, une petite chambre d’exploitation ?
Ces échelons sont bien tentants, mais hélas, suivant le milieu, ils ont bien du mal à résister aux attaques conjuguées de l’humidité et du temps. Ce barreau par exemple est âgé d’une cinquantaine d’années et son état n’incite pas vraiment à faire confiance aux échelles du secteur.
On peut bien sûr utiliser cette technique pour tenter d’atteindre l’éventuel nirvana qui se cache en haut de ce bure.
Ces échelles, longues en moyenne de 2,50 à 3 mètres, sont parfois mises bout à bout de façon audacieuse. J’en ai vu reliées uniquement par du fil de fer. Cela n’arrêtait pas les mineurs qui empruntaient des sections parfois d’une grande hauteur.
On imagine facilement le danger et la fatigue que procurait l’exercice.
Si à la moitié du 19e on était bien conscient de cet état de fait, ce n’est pas pour cela que les enfants en étaient dispensés.
Document de 1864 à lire
Quand la hauteur des puits rendait l’emploi des échelles impossible, le personnel était véhiculé dans des cuffats, sorte de tonneau suspendu à un câble ou une corde.
Pour obvier à ces inconvénients, un ingénieux système d’échelle dite oscillante a été créé. L’échelle, reliée à une machinerie, effectue un mouvement vertical de va-et-vient. Le mineur passe alternativement de l’échelle à des paliers fixes disposés au long de la cheminée.
Ce système permet ainsi de monter ou descendre sans effort.
Plutôt qu’une longue explication laborieuse, voici une illustration du principe:
Inventée par H. Sarton en 1776, cette méthode n’a d’abord pas attiré l’attention, mais refit son apparition dans les années 1840 en Allemagne (Fahrkunst) et Cornouailles (man-engine).Dans le système mis en place dans la mine de Hartz, ce sont deux tiges munies de paliers qui oscillent verticalement. Le mineur passe de l’une à l’autre. Par sécurité, une échelle fixe est située entre les deux tiges mobiles.
Plan
En 1845 M. Warocqué en Belgique perfectionne le principe et met le système en application à la mine Mariemont. Des verticalités de plusieurs centaines de mètres ont pu être équipées.
Une démonstration au Bergwerksmuseum Grube Samson :
Jules Verne, dans son roman peu connu les Indes noires, mentionne le système des échelles oscillantes. (Page 72).
Si l’exploitation des vieilles mines vous intéresse, je vous invite à parcourir ce livre où il a puisé son inspiration. Vous pourrez y lire la description des échelles oscillantes à partir de la page 245. De plus, les illustrations de Jules Ferat sont d’un romantisme magnifique.
Vous pouvez également consulter les conditions de travail des mineurs à la moitié du XIXe.
quel beauté ce site et quel génie ce gadjo et vertigineux avec ça !!
Merci beaucoup. Ce compliment me provoque des oscillations de plaisir atteignant des sommets sur l’échelle de Richter. 🙂
Merci de nous faire vivre dans l’univers des mineurs. Les techniques sont impressionnantes, mais les matériaux vieillis presque effrayants tant ils semblent insécurisants. Vous ne vous mettez pas en danger pour nous transmettre tout cela, au moins?
Public chéri, soyez rassuré ! Je vous adore mais pas au point de mettre en péril mon intégrité physique pour le plaisir de vous montrer quelques photos.
merci pour la lecture
On devient accros à tes élucubrations photographiques ! beaux documents en tout cas ! j’ai entendu hier que l’Allemagne tire actuellement 45 % de son énergie du charbon et continue à explorer de nouveaux gisements, ça va faire du travail pour les photographes spéléologues pour le siècle prochain ! bises
Oui l’Allemagne et ses beaux discours écolos qui est championne en rejet de CO2 avec ses centrales thermiques et qui hypocritement achète notre électricité nucléaire !
Tiens, une bonne nouvelle:
Bravo et merci pour la lecture de mes élucubrations avec constance 🙂
Sympa une fois de plus.
J’imagine qu’à chaque fois que tu reviens d’une de ces visites, tu as un sac de charbon sur le dos pour chauffer ta petite maison, pas vrai mon nain ?
Non, j’ai juste un sac de petits cailloux pour retrouver mon chemin 🙂