La plupart de ces anciennes carrières sont dorénavant fermées, mais la frustration s’efface rapidement devant le fait qu’il faille protéger ces témoignages de la bêtise crasse des tagueurs mais aussi du vandalisme mercantile des collectionneurs qui n’ont pas hésité à découper certaines sculptures ! Des associations locales font un remarquable travail pour la conservation de ces témoignages et organisent des visites commentées .
Humidité, froid, rats, litières de paille, râles des blessés, peur de l’effondrement quand le bruit de canonnade se rapprochait, tel était le quotidien du soldat. Ces conditions étaient terribles, mais offraient un semblant de confort au retour du front. Songer à l’image du « poilu » nous évoque une silhouette massive de grognard moustachu, la pipe au bec. Il est frappant de constater que les photos et films d’époque nous montrent des faciès d’hommes vieillis au combien prématurément quand on sait que la moyenne d’âge des combattants était de 25 ans.
En parcourant les méandres de ces cavités, l’Histoire nous saute à la gueule. Un silence et une obscurité propices au recueillement habitent les lieux. Notre imaginaire, exacerbé par l’ambiance, se nourrit des gravures laissées par les soldats.
Qu’est il arrivé à ce poilu après qu’il ait gravé son nom dans la craie ? Quelles furent ses motivations ?Volontairement, je ne m’étendrai pas en commentant les quelques exemples qui suivent. Je laisse libre votre imagination pour aller à la rencontre du cauchemar vécu par ces hommes qui se firent voler, au mieux leur jeunesse, au pire, leur vie.
Ça et là, des réalisations décoratives d’exécutions plus ou moins habiles témoignent d’une volonté d’oublier le présent en ce concentrant sur une activité manuelle.
Le cor, emblème des Chasseurs Alpins.
Plusieurs clous sont plantés sur les parois pour faire office de patères. Il était primordial de mettre le casse-croûte à l’abri des rongeurs.
Voici le bien connu PC du colonel Reboul. Située en arrière du front, cette creute a bénéficié d’un aménagement plus conséquent.
Les tentatives d’amélioration de l’ordinaire se concrétisent par l’édification de cheminées. Ce confort précaire était bien entendu réservé aux officiers.
Des autels aux décors très élaborés ont été édifiés dans diverses creutes afin que les soldats puissent partir au front accompagnés d’une protection divine.
Quelque soient les belligérants, Dieu était à leur coté!
Une synagogue ?
J’ignore l’usage de ces niches. Je suppose qu’elles sont des alcôves aménagées pour des bureaux.
On retrouve des installations similaires sur cette photo empruntée au superbe livre: Le graffiti des tranchées proposé par le Soissonnais 14-18 que je remercie pour le prêt.
Merci pour ce petit moment de lecture !
Un petit moment pour la Grande Guerre, on leur doit bien ça.
Merci pour ta visite
poignant ! merci !
il faut aussi aller voir « Au revoir là-haut » » le beau film de Albert Dupontel inspiré du livre de Pierre Lemaitre , Goncourt 2013
anouk de l’ASEPA
Oui les deux sont très bien avec une préférence pour le livre quand même.
Le travail que tu fais nous transmet énormément…. merci…
Là, ce sont les lieux qui parlent, ils ont tant de choses à dire.
Encore un superbe reportage, très instructif. Merci pour ces découvertes.
Jean HAMEL
C’est moi qui te remercie pour ton assiduité.
Merci pour cette page d’histoire, cela nous semble irréel et si loin de nous ! Et pourtant….
Et oui, ils croyaient bien que ce serait la dernière….