Le Causse de Campestre fait partie d’un système karstique où dolines, poljè, hums et avens font le bonheur des spéléologues et cruciverbistes.
Sut la a propriété des Marquès de Luc se trouve un aven spectaculaire qui a attiré la curiosité d’un certain Jeanjean. En 1857, suspendu à une corde, il atteint le fond. Là, il découvre que l’aven communique avec une vaste salle souterraine. Nous ne sommes pas loin de Roquefort et Jeanjean évoque la possibilité d’aménager cette cavité en cave pour l’affinage du fromage. L’idée est reprise en 1882 par un ingénieur (Mr Brisson) venu de Paris pour faire des études laitière. Une première expérience s’avère concluante. Elle sera récompensée par une médaille au concours agricole de Paris en 1883.
L’édification de la fromagerie est décidée malgré les difficultés incroyables à surmonter. En haut de l’aven une bâtisse de 6 étages est bâtie, plaquée sur la paroi verticale. L’édification, suspendue au-dessus du vide a dû être pour le moins ardue.
Sur le plateau, l’accès à l’étage supérieur de l’édifice dominant le vide se fait par quelques marches taillées dans la roche au ras du précipice.
La verticalité de l’environnement fait que les différents étages ne peuvent être atteints que par des trappes intérieures munies d’échelles.
Dans la pièce inférieure, une grande ouverture fait face au vide. En effet, l’accès à la cave, 60 m. plus bas ne peut s’effectuer qu’à l’aide d’un treuil. Suspendu en plein vide, la journée de travail devait commençer par une descente bien effrayante.
Le treuil est toujours là boulonné sur le sol. Il est actionné à l’aide de deux manivelles et muni d’un frein manuel pour contrôler la descente. Face au vide impressionnant, il semble bien dérisoire quand on songe au préposé au frein ayant la vie de son compagnon entre les mains !
Du pied de l’aven, on distingue à peine, tout en haut, la fromagerie et l’ouverture par où passait le câble. La verticalité est totale !
Nous ne pouvions que répondre présent à cet appel du vide , histoire de tester l’ambiance!
Cette descente nous a permis de se rendre compte que l’arrivée du câble ne se trouvait pas en bas de l’aven, mais, sur un balcon qui domine d’une dizaine de mètres celui-ci.
Au pied de cette terrasse suspendue, on trouve encore des bouts de ferraille dont l’utilité nous échappe: système pour remonter les fromages sur le balcon ou restes de l’appareillage du treuil benné au fond de l’aven ? Mystère.
A l’extrémité de ce balcon, face à l’entrée de la cave, quelques marches permettent d’atteindre le haut de l’éboulis qui dégringole vers l’entrée de la cavité. Il est possible que l’agrégat recouvre maintenant un aménagement facilitant la descente jusqu’à l’entrée de la cave.
Qu’importe, l’ingénieur n’est pas à cours d’idées exorbitantes d’autant que la main d’oeuvre est nombreuse et peu couteuse !
A deux cents mètres de l’aven, se trouve une vaste dépression naturelle (doline). Un tunnel est percé pour faire la jonction entre la cavité et la doline. Sur le pourtour de celle-ci, un chemin hélicoïdal est aménagé avec une déclivité la plus faible possible pour effectuer la jonction entre le tunnel et le plateau.
L’entrée du tunnel au niveau de la doline.
Pour pallier la faiblesse de la roche encaissante, une portion a été renforcèe par un parement soigneux.
Différents témoignages semblent faire l’amalgame avec les faits souvent dramatiques relatés dans ldifférentes colonies. Ils alimentent sur le Luc certaines affabulations tentées par la dénonciation de faits révoltants ou par goût du sensationnel qui, sont hélas souvent assénées comme vérité. Par exemple, une légende tenace évoque le creusement du tunnel au pic par les enfants alors qu’une simple observation sur place révèle sans ambiguîté des traces de minage et de tir d’explosifs, preuves d’un travail de professionnels. Ceci dit, il est plus que probable que les colons aient massivement participé à ces travaux de terrassement qui se déroulèrent au cours de l’année 1885.
On débouche dans la cavité au sommet d’un escalier en pierres de taille qui ne déparerait pas dans un château tant son édification est soignée. Tous les degrés sont formés d’un seul bloc parfaitement taillé. (Récupération ?) Trois volées de marches descendent dans la salle aux dimensions impressionnantes.
A propos de cet escalier, on peut légitimement s’interroger pourquoi le tunnel ne débouche par au pied de l’aven. Mr Daniel André émet l’hypothèse qu’en perçant le tunnel au niveau de la base de l’aven, la remontée des gravas coté doline aurait nécessité un chemin beaucoup trop pentu pour les animaux de trait. Il était beaucoup plus pratique de se débarrasser des gravas en les jetant dans le bas de la doline.
Aujourd’hui un peu de lumière nous parvient de l’aven. Ce n’était pas le cas lors de l’exploitation de la cave.
Dans un coin manifestement aplani, (les déblais sont entassés contre la paroi de l’aven), le sol est jonché des claies délabrées où murissaient les fromages.
Il faut tenter d’imaginer les conditions de travail dans ces lieux où la température est d’une dizaine de degrés et dans une obscurité difficilement combattue par les quinquets. Il faut ajouter à cette ambiance un taux d’humidité de 72% bon pour le développement du Penicillium, mais certes pas pour les organismes du personnel.
Au cours de l’année 1885, il a été envisagé une grande extension afin de quintupler la production. Parmi les aménagements prévus, il est fait mention de l’aménagement d’une voie ferrée de type Decauville. Difficile de savoir si elle a été réalisée, mais il fort probable que non.En 1994, une observation des claies encore en place correspond à l‘inventaire de 1886. La liste des ustensiles donne à penser que le personnel n’excédait pas 6 personnes. Le chemin d’accès et le tunnel ne comportent aucune trace de pose de voie ferrée et la pente apparait incompatible.
La concurrence des caves de Roquefort qui ont drainé l’approvisionnement du lait a sonné le glas de ce projet mirifique. La fromagerie est restée, semble-t-il, une activité très marginale de la colonie du Luc. Les statistiques des prisons et établissements pénitentiaires mentionnent 2 colons affectés à la cave entre 1884 et 1903. L’activité fromagère a cessé en 1904, la cavité servant ensuite de cave à vin. (Marquès de Luc possédait un vignoble dans l’Hérault où il envoyait quelques colons méritants « en vacances » pour les vendanges).
Proche des bâtiments, sur le plateau, demeure une construction énigmatique. Un puits d’une trentaine de mètres de profondeur et de deux mètres cinquante de diamètre a été creusé dans la roche, au prix d’un effort conséquent. Là aussi, les rumeurs prétendent que c’est le fruit du travail des colons, mais il est permis d’ en douter. Ce puits est entouré d’un mur circulaire haut de deux mètres cinquante A son sommet, on note sur la périphérie la présence d’encoches. (Charpente de couverture ou appareillage pour une poulie ?)
Ce puits est fréquemment qualifié de cheminée d’aération qui n’aurait pas abouti à cause d’une erreur topographique. (Sa profondeur est de 29.5 m.) Une telle erreur nous parait étonnante mais pas improbable. Un projet d’extension en provenance des archives de Mr. Marquès mentionne bien le creusement d’un puits profond de 42m mais le plafond de la cave est bien plus bas. Où devait déboucher ce puits? Tentative avortée ? Est -ce bien le puits qui se trouve dans la tour ? Mystère!
Monsieur Pizio évoque la possibilité que l’on soit plutôt en présence d’une glacière. La présence d’un endroit frigorifique pour fournir de la glace au plus près de la fromagerie afin d’assurer le transport peut paraître plausible, mais ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres et la profondeur du puits est peu compatible avec celle des glacières (Une dizaine de mètres.)
Concernant les conditions de vie des colons, des témoignages contradictoires attestent que, la nourriture était très correcte au Luc, mais aussi, que les enfants étaient chaussés de sabots sans bride destinés à entraver une tentative d’évasion. Si un gardien-chef (Mr. Aumetz) a fait l’unanimité concernant son humanité, ce n’est pas le cas pour d’autres dont le renvoi fut nécessaire.
Dans son roman , J. Castan mentionne un incendie provoqué par les enfants en janvier 1887, prétexte à l’ évasion d’une trentaine d’entre eux. Les séjours en cellule au régime pain sec sont souvent évoqués, mais l’auteur évoque un profond respect envers M. Marquès du Luc, jugé sévère mais juste, par les colons. En 1886, ce dernier porta plainte contre un instituteur soupçonné d’attentat à la pudeur.Pour être complet, il faut ajouter qu’ à leur mise en liberté les colons se voyaient remettre un pécule gagné par leur travail et divers récompenses ainsi qu’un livret de caisse d’épargne. Ils étaient munis également d’un trousseau. Les colons méritants étaient patronnés pendant leur réinsertion dans la société.Pendant la période 1856-1904. Le Luc est un établissement privé avec le statut de colonie agricole et pénitentiaire pour jeunes détenus.
Fin de la colonie et du domaine du Luc:
Si en 1856, l’Etat est favorable aux colonies privées, la situation change à partir de 1880 quand l’Etat veut reprendre la main sur le carcéral. Les subventions stagnent et le placement des colons se fait principalement dans les établissements publics. Dés 1886 M. Marquès propose la vente ou la location des locaux. En 1900, le député du Gard relève que Le Luc perd entre 35000 et 40 000 franc par an.(Tient-il compte des revenus de l’exploitation ?) Face aux refus de l’administration, M. Marquès doit, soit fermer, soit s’adapter.
Par philanthropie ou pour entretenir l’exploitation du domaine (je vous laisse le choix), il décide de continuer. Le Luc devient école professionnelle* en 1904. Une brève tentative de réserver l’accueil aux filles n’a pas été poursuivie. Rapidement, le Luc accueille des enfants difficiles de l’assistance publique sans que cela change grand-chose aux conditions d’hébergement. Le nombre des colons diminue sensiblement.
En 1912, des désordres ont entraînés une inspection qui conclura que l’établissement relève plus d’une colonie pénitentiaire que d’une école destinée à des élèves dont on pourvoit à l’amélioration. Le manque de gardiens ainsi que leur formation inexistante sont mis en exergue. L’école fermera définitivement en 1929.
* A partir de 1889, l’administration pénitentiaire se trouve en concurrence avec l’Assistance publique. En 1902, les tribunaux sont autorisés à imposer à celle-ci les enfants « difficiles ».
Pour accueillir ces enfants, l’Assistance publique crée les écoles professionnelles. Si elles ne rencontrent pas un grand succès car la cohabitation entre vrais pupilles et délinquants pose problème, le département du Gard est demandeur pour combler une pénurie de main d’œuvre agricole.
Pendant 70 ans, les enfants ont façonné le paysage afin de le rendre productif, améliorant aussi les voies de communications. La population locale a profité des retombées de l’exploitation de cette colonie et ne souhaite manifestement pas entretenir le souvenir de cet épisode de leur histoire. Souhaitons qu’avec le temps, ces plaies se cicatrisent. Ce silence entretient, voire alimente, certaines extrapolations exagérées.
MUNDATUR CULPA LABORE Purifier la faute par le travail. Cachet du Luc (Cote 1Y163)
Pour conclure, les conditions de détention du Luc étaient dures et certains excès de la part de certains surveillants ont existé, mais sans commune mesure avec ce qui a pu se dérouler dans d’autres colonies où les enfants étaient de véritables esclaves. Je citerai Lucien Bossy: Le Luc ? Mais c’était le paradis des bagnes d’enfants !
A partir de 1929, la prise de conscience de la situation des colons entraine la fermeture progressive des colonies. Le conflit de 14-18 ainsi que la baisse de la natalité qui en découla ont provoqué une diminution de la main d’œuvre bon marché. La crise de 1930 frappe durement le monde rural. Plus tard, l’augmentation des salaires ainsi que la concurrence de Roquefort, tout cela entama assez rapidement le rapport du domaine qui sera vendu dans les années soixante.
Qu’importe, acceptons cette portion de mystère comme héritage de la part des enfants oubliés du Luc.
Je vous présente enfin quelques rares documents gracieusement mis à notre disposition par Mr. Lacotte. Tranches de vies
Je voudrais exprimer ma gratitude à M.Lacotte. Le résultat de ses recherches a servi de fil conducteur tout au long de ces articles. Il a eu la gentillesse de me recevoir et les entretiens concernant ses travaux ont été une aide très précieuse.
Je remercie vivement M. Pizio pour son accueil et sa patience pendant la visite des cellules ainsi que Mme et M. Valette pour leurs précieux renseignements et leur gentillesse.
Un grand merci également à Amm sans qui je n’aurai pas eu connaissance de ce site. Ses relations spéléologiques ont été précieuses quant à la compréhension du site notamment grâce aux travaux de Mrx Daniel André, Philippe Galant et Jacques Rieu. Nous leur devons une remarquable description de la fromagerie parue dans le bulletin du comité départemental de spéléologie de l’Hérault. N°11 année1997.Très instructif également, le DVD Cave bâtarde du Roquefort. Saint Ferréol. contact-jblt@orange.fr avec qui j’ai eu des échanges très constructifs.
Vous pouvez trouver de très nombreuses statistiques concernant la durée des peines, l’état sanitaire etc. des colonies en cliquant sur ces deux liens:
1856-1888
1880-1903
De nombreux articles très intéressants: Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière »
Articles connexes:
Colonie pénitentiaire du Luc. (Genèse)
La colonie pénitentiaire du Luc. (Bâtiments.)
La colonie pénitentiaire du Luc. (Cellules.)
Très intéressant, bon reportage, merci.
Je tacherai d’aller voir sur place.
Cordialement
Merci à vous. C’est un endroit qui ne laisse pas indifférent
Très complet et intéressant votre article que je viens de découvrir en revenant de l’aven St Férreol.
Il y a peut-être 25 ans ou plus que je l’ai visité pour la 1ère fois. Très difficile à trouver alors….
Je peux ajouter une précision : au cours de cette 1ère visite, le tunnel était encombré de roches et d’éboulis sur plusiers mètres au niveau du puits qui me semble-t’il débouchait à la verticale sur le tunnel…. Depuis, la galerie a été déblayée et renforcée sur une dizaine de mètres par une voute qui n’existait pas, probablement pour sécuriser ce passage. Je n’ai pas gardé de trace photo de cette observation, mais il me semble bien me souvenir que le puits débouchait sur la galerie. Je ne peux le garantir à 100%!
Merci pour votre commentaire
Votre observation est très intéressante car en 1997, le renfort était en place. La raison de ces travaux ? Mystère (Un de plus). La relation entre le puits et le tunnel ne correspond pas aux relevés topographiques parus dans le bulletin du comité départemental de spéléologie de l’Hérault. N°11 année1997.
Le puits ne peut pas déboucher dans la galerie pour deux raisons : la première est topographique puisque mes relevés montrent qu’il en ai décalé en plan de plusieurs mètres et comme il est vertical il n’est pas du tout à l’aplomb de la galerie ; la deuxième est physique, car lors de mon exploration du puits j’ai pu constater que le fond n’est pas bouché par des déblais, mais le creusement s’arrête sur un front de taille, c’est-à-dire que le puits n’a pas été terminé, il n’est donc pas traversant. Enfin pour ce qui concerne la voûte dans la galerie, elle a été édifiée au niveau d’une « salbande » et l’ouvrage est mentionné lors des travaux de réalisation du tunnel donc ce n’est pas hier…. donc l’observation du puits qui débouche dans la galerie n’est pas possible, désolé, les faux-souvenirs prennent souvent le pas sur la réalité, je l’ai déjà constaté…..
Philippe Galant
Merci Philippe pour ces précisions. Comme je le mentionne dans l’article, nous sommes évidemment bien d’accord sur le fait que le puits est borgne. Tes observations et relevès ne laissent pas place au doute. Par contre, tu réponds à une de mes interrogations concernant le renfort du tunnel car je ne voyais pas l’intérêt de réaliser ces travaux à une période récente.
Merci aussi pour le terme « salbande » que je ne connaissais pas 🙂
C’est par hasard que je dévore vos articles sur Le Luc.
J’essaye de faire revivre le parcours des « poilus » de St Jean du Bruel et de La Couvertoirade, morts pour la France et j’ai découvert que le père d’un des « poilus » , avait comme métier, « chef de discipline à la colonie agricole du Luc ».
Je connais un peu le coin pour y aller chercher des « grisets » et « oreillettes » mais je connaissais par ma grand-mère (de St Jean-du-Bruel) l’existence de ces bagnes pour enfants comme elle me disait (celui d’Aniane aussi).
Ma curiosité sur un métier me donne le plaisir de mieux connaitre notre évolution dans ces coins reculés et où le climat ne faisait pas de cadeau à l’époque.
Merci d’offrir à tous vos connaissances sur l’histoire de la colonie agricole du Luc.
Merci et bravo pour toutes ces explications.
Pour un tas de raisons: géologique, historique, spéléologique, voire sentimental… J’aimerai bien visiter ce site que j’ai déjà repéré.
Comme je suppose qu’il s’agit d’un endroit privé, pourriez-vous m’indiquer à qui ou à quel organisme faut-il faire la demande?
Merci.
Le travail du creusement de la galerie a très bien pu être effectué par des enfants ou des adolescent : Les adultes dirigeant les travaux et se réservant de bourrer et faire exploser les charges. Un tel creusement ne pouvant se faire au pic dans une roche si dure mais à l’explosif. On fait d’abord des trous dans la roche avec une barre à mine. Avant que l’on ait des engins électrique on faisait comme cela, cela m’est arrivé dans les années 70 pour faire exploser des roches trop lourdes extraites lors de défrichements au bull : Une personne tient la barre à mine et l »autre tape dessus avec une masse, après chaque coup on fait tourner la barre à mine d’un quart de tour et petit à petit on fore un trou de 25 mm de Ø environ. Il faut se relayer et selon la dureté de la roche on peut creuser 30 cm ou plus en une heure. On évacue la poussière en soufflant dans le trou avec un tuyau souple. Autrefois ils utilisaient un outil spécial : Une longue tige mince avec au bout un rond de métal aplati qui remontait les débris.
On pouvait donc faire réaliser ce travail à des adolescents qui pouvaient se relayer, vu la largeur de la galerie, ils pouvaient percer 2 ou 3 trous en même temps. Ensuite tout le monde sort, les artificiers placent les charges et les font exploser. On attend que la poussière retombe et on revient dans la galerie : Premier travail, faire tomber au pic les parties du rocher que les charges ont fragilisées sans qu’elles soient écroulées. Ensuite évacuation des gravats, souvent à l’aide de wagonnets sur voie Decauville, poussés à la main, surtout quand la main d’oeuvre est nombreuses…. On pouvait recommencer à percer de nouveau trous avant que les gravats soient enlevés. Et ainsi de suite. Creuser un mètre par jour n’est donc pas impossible. Récit retransmis de mon arrière-arrière-grand-père mineur. Ce n’est donc pas une fable de dire que des enfants aient pu faire tout le travail pénible du percement.
S’il y a eu une voie Decauville lors du percement, elle a dû être enlevée : La galerie est assez large pour des chariots tirés par des mulets qui gravissaient ensuite le chemin en spirale dans la doline et la tranchée de sortie. Conserver les wagonnets aurait obligé à un transbordement en sortie de galerie.
Nous sommes bien d’accord, comme je le suggère, les enfants ont certainement participé comme manœuvres au percement du tunnel et de la rampe d’accès, mais nous sommes loin de l’image du gamin attaquant la roche nue au pic. Quant au forage de trous de mine, cela demande une force et un savoir-faire peu compatibles à mon avis avec des ados qui devaient être très peu motivés.
A la même époque, il y avait le traçage de la voie ferrée Le Vigan-Tournemire et il se peut que Marquès , de par son statut de député, ait pu bénéficier de l’aide de professionnels, mais il s’agit là que d’une hypothèse personnelle étayée par aucun indice.
Merci pour l’intérêt que vous avez apporté à l’article.
Il est certain que partout où on a dit que l’on ouvrait au pic et à la pioche des routes ou des tunnels dans la roche dure, c’est de la légende : La barre à mine et les explosifs ont été utilisés à partir de 1700. C’est bien possible qu’il fallait des adultes pour manier la masse mais des enfants pouvaient tourner la barre à mine et les plus grands évacuer les gravats…
J’ai une hypothèse pour le puits : je ne pense pas que ça soit une glacière, on n’aurait pas creusé si profond pour cela. Par contre il est possible que l’on ait voulu créer un nouvel accès plus direct à la salle pour installer un treuil direct et plus pratique, un ascenseur en quelque sorte. Mais on a finalement décidé de creuser un tunnel et ces travaux ont été abandonnés, le trou a pu servir de glacière à ce moment là mais ce n’était pas ce qui était prévu au départ.
Il est tout à fait logique que ce puits ne soit pas à la verticale de la cavité : Imaginez le problème quand on se serait rapproché de son plafond : Risque d’effondrement sous les pieds des ouvriers, éboulement et dégâts dans la fromagerie, une partie de la voûte pouvant même s’effondrer. Il était donc plus avisé d’arriver juste à côté et d’ouvrir un court accès final horizontal. Cela devrait pouvoir se vérifier s’il existe une topographie précise des lieux. Ce qui est certain que ce Marquès avait les moyens d’entreprendre de tels travaux, juste pour affiner des fromages !
toujours surpris par toutes ces decouvertes de superbe site et leurs histoire.dommage de ne pas pouvoir visiter lors d’une randonnnée. merci de votre partage
Concernant le puit , on ne peut pas écarter la nécessité d’évacuation des gaz suite à l’utilisation des explosifs et par la suite la pose d’un treuil, l’erreur de la précision de l’aplomb de cette cheminée (dans ce cas) est a mon sens une intrigue de plus, sinon quel intérêt ce creusement ? , de combien de m³ de gravats ? , la régulation de la température de la cave ? .
Un mystère de moins de deux siècles .
Bonjour,
La revue La Main chaude de Millau souhaite publier un article sur la colonie du Luc. Nous voudrions utiliser comme illustrations le schéma que vous avez établi du gouffre Saint-Férréol et l’étiquette de fromage que vous avez reproduite. Bien entendu, ces documents seraient crédités à votre site.
Pouvons-nous avoir votre autorisation ?
Avec nos remerciements,
JL Panné