L’hiver avec ses premières gelées fige la nature . Pas grand-chose à photographier dans les bois humides où la lumière a bien du mal à percer l’épaisse couche nuageuse.
La plupart puisent leur nourriture sur les branches mortes qui jonchent le sol.
Identifier ces champignons est une tâche bien compliquée quand on n’est pas spécialiste aussi, je ferai juste des propositions que vous ne manquerez pas de rectifier en cas d’erreurs.
On va commencer par cette sorte de « salade » gélatineuse d’un joli noir et vêtue de givre.
J’ai d’abord cru être en présence d’une oreille de Judas, mais les boursouflures qui l’accompagnent m’orientent plutôt vers une exidia. Est-elle plane, tronquée ou glanduleuse ? Je ne sais pas trop et de toute façon, cette salade ne prendra pas le chemin de mon assiette.
Continuons avec ces curieux rameaux qui ne sont pas sans évoquer des bois de cerf. Je crois pouvoir affirmer que nous sommes en présence de xylaire. Sa valeur gustative est nulle, par contre, placée sur une case triple au scrabble, elle assure un avantage certain.
Parmi le camaïeu ocre du parterre hivernal, cette petite géode contraste avec sa bouille rubiconde. Vraisemblablement c’est une pezize écarlate. Elle est comestible, mais ses valeurs gustatives sont très limités parait-il. L’originalité de sa forme est parfois utilisée pour la décoration de plats.
Enchaînons avec une autre pezize dont la belle couleur verte est peu fréquente parmi les champignons. Nommée pezize turquoise, elle est de petite taille, son chapeau en coupelle n’excédant pas le cm. pour diamètre. Son mycélium peut également colorer le bois d’un joli vert pour le bonheur des amateurs de marqueterie.
De plus en plus petit ! Si vous devez recevoir une palanquée de convives, vous aurez du mal pour assouvir leur appétit avec le marasme des feuilles. Sur la pointe des pieds, il ne doit pas dépasser les 3 mm. sous la toise. En voici quelques-uns qui colonisent une feuille de chêne.
Ces autres taches blanches trouvées sur une brindille sont un peu plus grandes. Je tenterai de qualifier ces ombrelles japonisantes de marasme des rameaux. Les marasmes forment une famille comportant une trentaine d’espèces dont certaines sont comestibles. Mais bon,question marasme en ce moment, on craint l’indigestion !
Nous avons vu du noir, du blanc, du vert, du rouge, manque le jaune pour être complet. Complétons notre quête coloriste avec la trémelle mésentérique. Rappelons que le mésentère est une partie de l’intestin grêle (fraise) dont notre champignon évoque la forme. L’imagination populaire est tout aussi féconde puisque ce champignon est communément nommé beurre de sorcière. A tartiner sur un pain de la même dame.
On termine par un flocon de duvet qui capture l’humidité ambiante dans ses filaments.
Comme disait Colette qui s’y connaissait en duvet humide:
Un duvet blanc, à peine visible d’ordinaire, s’emperlait, autour de la bouche, d’une rosée d’émotion.
J’espère que tu as mis des bottes, sinon, les prochains champignons que tu nous présenteras, ce seront ceux que tu as entre les orteils ^^
Merci pour ces belles photos 😉
Quelles couleurs, je vais devoir prendre mon temps pour voir tout cela lors de mes recherches « grand gibier »
Merci pour la visite 🙂