Ce jour-là, la voûte céleste affichait un azur éclatant et le Râ d’icelle, quitte à prendre racine, nous incitait à lorgner par le petit bout le monde qui s’agite sous notre nez.
Si, telle la blanche colombe, vous n’êtes point atteints par la bave du crapaud, peut être serez-vous touchés par le crachat du coucou !
Connaissez vous le cercope ?
Ce petit insecte nippé comme un roman de Stendhal, affichant dix mm. à tout casser sous la toise, est très courant au grand dam des jardiniers. Suceur de sève, sa mauvaise réputation vient du fait qu’il est accusé d’affaiblir la croissance des fleurs et de provoquer des taches brunes sur les feuilles.
Et puis aussi, quelle idée de cracher sur les plantes !
Et oui, les larves de cette petite punaise sont responsables de cette écume printanière épinglée sur les tiges des plantes communément baptisée crachat de coucous. Ces pseudos expectorations font leurs apparitions au printemps à peu près au moment où, dans les bois, retentissent les ramages malicieux du coucou. Il n’en fallait pas plus pour que l’’imagination populaire associe ces deux manifestations.
Cette écume est en réalité une sorte de cocon fabriqué par les sécrétions de la larve du cercope. Les bulles d’air forment un bon régulateur thermique qui n’est pas sans rappeler les propriétés du plastique à bulles. Elles maintiennent un taux d’hydrométrie qui empêche le dessèchement de la larve. La constitution de ce cocon est certes très fragile, mais l’âcreté de son goût est suffisamment dissuasive pour les prédateurs.
Si on observe ce cocon, on peut voir apparaître régulièrement un petit point verdâtre à sa surface. Il s’agit de la larve qui pointe le nez pour respirer à moins que ce soit son anus. Cette mousse protectrice est fabriquée en brassant les déjections avec de l’air.
L’adulte acquiert les protéines en ingérant la sève des plantes. Celle-ci étant riche en sucre, l’excédent est excrété sous forme de miellat.
Il m’aura fallu rater 1 million de photos pour capturer cette goutte de miellat en plein vol !
À la longue, ces égouttures sucrées deviennent conséquentes et peuvent favoriser la formation de moisissures (fumagine) responsables de tavelures sur les feuilles.
Les éventuels dégâts causés par ce petit insecte proche de la cigale sont bénins et ne mettent pas en péril la plante qui les héberge. Ne crachons donc pas au bassinet en achats de produits chimiques, un simple coup de jet d’eau suffit à se débarrasser de ces crachats de coucou.
Très belles photos qui ont demandé certainement énormément de patience.
Merci du partage et des commentaires toujours intéressants.
Un peu de patience mais beaucoup de plaisir!
Merci pour votre intérêt.