Proches de la vallée du Lot, des petits villages sont disséminés sur les contreforts Sud des monts d’Aubrac. Aujourd’hui, nous allons traîner nos guêtres à Coubisou, petit village proche d’Espalion. Flâner parmi les ruelles pentues du bourg permet de découvrir de beaux corps de bâtiments dont certains datent du XVIIe.
Le clocher de l’église, par sa dimension impressionnante, écrase quelque peu ce hameau. Sa taille peut étonner, mais dans un temps passé, la campagne était exploitée dans ses moindres recoins notamment pour la production de vin. La qualité très aléatoire de celui-ci ainsi que les ravages du phylloxéra ont entraîne l’abandon progressif des vendanges. A cela, il faut ajouter une configuration des terrains rendant difficile l’exploitation mécanisée. Tout ceci a pour corollaire une baisse très sensible de la population. De près de 3000 habitants en 1830 elle est maintenant de 500 personnes en 2012. Nonobstant ces difficultés, le bon vin coule de nouveau à Coubisou qui accueille la Maison de la vigne du vin et des paysages d’Estaing.
Les emplacements nivelés étant rares, l’église est nichée sur une petite terrasse au cœur du village. L’aménagement de la route qui la cerne à moitié a fragilisé les fondations.
Quand on pénètre dans l’édifice, on est surpris par les proportions. Le chœur roman (XIe, XIIe), en cul de four, est de belle dimension puisqu’il occupe la moitié de la surface de l’édifice. Trois fenêtres diffusent une belle lumière assez rare dans les chapelles romanes.
Par contre la nef est réduite à la plus simple expression. A la fin du moyen-âge une nef gothique fut projetée mais le projet resta inachevé. Au XVIIIe la nef a été réduite et ne subsistent que 2 chapelles latérales d’où l’impression de disproportion des lieux. La décoration est très sobre, mais on y trouve quand même une belle sculpture polychrome du XVIe.
Revenons au clocher dont la taille donne une idée du projet grandiose. Par chance, nous avons pu accéder par un petit escalier en bois à la pièce où se trouvent trois cloches.
On peut admirer l’ancien système d’horlogerie. Ménagé dans l’épaisseur du mur, un petit puits accueille les contre-poids en pierre suspendus par un câble .
Un échafaudage de grosses poutres supporte les cloches. Je suppose qu’il a également pour fonction d’absorber une partie des vibrations pour soulager la maçonnerie. On aperçoit un contrepoids en pierre du système d’horlogerie.
La pince porte deux ébréchures dues à l’impact du battant. Maintenant, un marteau actionné électriquement remplace l’ancien système.
Dédicace :
FONDUE EN 1884 J’AI ETE REFONDUE EN 1913
MA MARRAINE A ETE MME EMILY DEVIC
MON PARRAIN MR L’ABBEE P CONQUET
LES FABRICIENS MRS ALAUX FCOIS ALAUX JPh
BELIERES BURGUIERE NAYROLLES
CURE MR L ABBE JB COUTON
FONDERIE POURCEL VILLEFRANCHE D’AVEYRON
Au dessus des cloches, la charpente du toit est un bel agencement. La toiture, avec ses lauzes maintenues par des chevilles en bois, supporte à l’extérieur une autre petite cloche.
Tous ces recoins sont une aubaine pour les choucas qui conchient allègrement les lieux. Tout ce qui tombe du ciel n’ est-il pas béni ? (dixit Toto).
Ressortons pour profiter des premiers rayons du soleil qui dissipent les rets de la brume matinale. C’est le moment d’aller se taper la cloche en allant déguster un de ces tripous qui font la renommée de Coubisou !
coubisou comme si on y était , le voyage en moins !
grobisou
Merci bien et…des scoubisous bisous ah!
Que c’est beau! Sympa de nous en faire profiter.Vivement qu’on aille se balader dans cette région
C’est vraiment très beau. Si on n’y prenait garde, on pourrait se laisser aller au recueillement et à la méditation.
beaucoup admiré le squelette de choucas qui pose pour la photo… coubisou au photographe !
Le pays vous attend 🙂
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