On peut agrandir les photos en cliquant dessus.
Les besoins de matière première ont fait que très tôt les hommes ont dû arracher à la terre de quoi alimenter les balbutiements de l’ère industrielle. Au néolithique (- 4000 env), l’homme préhistorique n’hésitait pas à creuser des puits et galeries pour exploiter les bancs de silex.
Quand on pénètre dans les mines ou carrières abandonnées, force est de constater que la nature a bien horreur du vide et malgré les efforts des mineurs, les volumineuses blessures infligées à la terre ont une tendance à se cicatriser!
Ces travaux qui demandaient une grande expérience professionnelle nous ont laissé des vestiges qui forcent le respect et dont l’esthétisme reflète bien la qualité du travail manuel. Au cours de mes quelques explorations, j’ai rencontré diverses méthodes employées pour aider ce ciel à ne pas devenir plancher !
La méthode la plus simple, quand la solidité de la roche encaissante le permet, consiste à percer des galeries en forme d’ogive pour répartir la pression vers les parois latérales latérale.
Le filon n’est pas exploité entièrement. Les parties laissées en place servent ainsi de piliers de soutènement plus ou moins espacés que l’on contourne pour continuer l’exploitation en fonction de la résistance de l’environnement. Cette méthode a l’inconvénient de laisser en place une partie de la matière première. (Défruitement)
Carrière de pierres calcaire:
Mine de fer:
Dans le cas où le pendage du filon est important, les parties laissées en place se nomment buton.
Merci Tchorsky pour la photo.
Toute la matière première est exploitée et on entasse jusqu’au ciel les rebuts d’exploitation. Pour les maintenir en place sont montés des murets de pierres sèches avec des déchets de taille.
Les pierres peuvent être retenues par des grillages (Gabion).
A la force des bras, les mineurs superposent des blocs afin d’ériger des colonnes qui soutiennent le ciel. Ce type de soutènement se rencontre principalement dans les carrières.
Les mines consommaient une grande quantité de bois comme on peut se rendre compte sur cette vidéo:
Pour pallier aux faiblesses du toit, la méthode la plus simple consiste à coincer des poteaux appelés » chandelles ». Ces dernières étaient bloquées à l’aide de coins en bois enfonçés de force.
Diverses essences sont employées en fonction des forêts avoisinantes. Si le chêne est plus solide, il est également plus cher et casse sans prévenir. Les boiseurs appréciaient les résineux car ceux-ci « chantent en travaillant » indiquant ainsi les contraintes qu’ils subissaient.
Le soutènement des galeries se faisait généralement sous forme de cadre formé d’un chapeau et de 2 piliers droits.
Dans certaines exploitations, une fois l’abattage du minerai effectué, on disposait un plancher au dessus du vide (camada). Au fur et à mesure de l’abattage,sur celui-ci, sont entassés les stériles afin de pouvoir extraire la matière première au dessus. (Technique de chambres montantes remblayées.)
Les rondins pouvaient également servir d’alerte. Ils étaient disposés en travers de la chambre d’abattage. Si le rondin craquait et cassait cela signifiait que les parois se rapprochaient et inversement si le rondin tombait. Dans certaines régions, on parle de « bon dieu ».
La résistance du bois excède rarement plus de 40 ans ce qui est grandement suffisant pour l’exploitation. Après, ça craque ou pourrit suivant les conditions.
Peu à peu le métal fait son apparition; Si le bois à la longue devient mou l’étançon dure, comme dirait l’autre.Celui-ci est formé de 2 tubes coulissants. Une fois la partie coulissante amenée jusqu’au toit, elle est maintenue en place à l’aide de 2 clavettes. La résistance à la pression du ciel permet une plus grande portée qui permet de dégager des espaces propices à l’utilisation d’engins mécaniques. De plus, les étais sont récupérables contrairement à ceux en bois ce qui est loin d’être négligeable économiquement parlant.
Des cornières cintrées et boulonnées forment une armature derrière laquelle sont entassés des rondins ou des planches.
Leurs ossatures sont généralement formées de 3 tronçons pouvant glisser les uns sur les autres par chevauchement partiel des éléments.
A partir de 1949 est introduite la méthode du boulonnage pour fixer entre elles les différentes strates du rocher. Il s’agit de tiges enfoncées profondément dans la roche et maintenues soit par un cône expansion soit collée à la résine. Les chantiers deviennent plus vastes facilitant l’emploi de méthodes d’abattage et chargement mécanisées.
Nous voyons ici l’accès à une chambre d’abattage renforçé par boulonnage.
Jumbo de foration:
Comme quoi la pose de cet étai était bien justifiée à cet endroit. <
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Voilà finie la liste des différents soutènements que j’ai pu admirer et, bien que les années passent, certains continuent d’assurer leur rôles rendant possible avec quelques précautions la visite de ces lieux insolites et de plus en plus rares. Les différentes méthodes employées nous offrent des spectacles à l’esthétisme certain procurant bien des émotions à ceux qui les contemplent.
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Très belles photos, bien commentées …
compliments.
Merci pour votre visite 🙂
mon ancien metier je travaillait au smat au puit simon a Forbach reconverti a edf. j’en garde un bon souvenir malgré le travail penible (le materiel était tres lourd. que de souvenir de voir cette video merci
Au cours de mes visites je suis toujours très impressionné par les conditions de travail que les mineurs rencontraient. Je trouve bien dommage que peu d’efforts soient faits pour témoigner de ce métier qui a tant contribué pour la collectivité et au mépris de la santé des employés. Merci de votre témoignage.
Bonjour
Supeŕ site
Je me permet juste une petite remarque svp 🙂
Hagues est un terme employer dans les carrières et non pas dans les mines 🙂
Dans les mines ce mode (muraillement ) est un des 4 principaux mode de soutenements et remplissage des chantiers exploités.
Vous avez raison mais l’article parle des soutènements en mines et carrières que j’ai rencontrés. Merci pour votre attention.
Je reviens aussi sur les boisages.
La chute des etais en cas d’un écartement des paroies est vraie et en partie une petite légende urbaine. Ce genre s’etais etaient positionnés en force et offraient ce qui se nommait une resistance négative (en gros resistance simple). La compression les fracturais. Par contre « l’écartement » qui engendre la chute est une légende urbaine. La principale cause de ces « chutes » provenaient soit de la rupture de l’étais par effet de vieillissement plus une chute de matériaux du plafonds ou de la paroie en amont.
🙂
Un grand merci pour vos remarques qui seront toujours bienvenues.Je sais maintenant à qui m’adresser en cas d’interrogations 🙂
?? c’est toujours un grand plaisir de voir des personnes s’intéressant à ce patrimoine ?
Ps; sur la photo avec les boisages brisés (tranche montante) je ne resterais pas trop dessous ??
C’est rageant de constater que rien n’est fait, bien au contraire, pour conserver et valoriser le travail des mineurs et carriers.
merci bien pour toutes ces presentations
Félicitations pour ce reportage bien documenté et bien illustré.
bonjour a tous les mineurs et anciens mineurs ,je recherche des photos de cadrage de bowettes (galeries ) cadres Clément si vous vous pouviez me dégotter ça ce sera un grand pas pour moi ,,,,,merci
Pour moi aussi, je n’ai aucune idée à quoi ça ressemble ! 🙁
Bonjour
Je suis responsable d’exploitation dans une carrière souterraine, qui extrait de la pierre à ciment prompt, nous sommes encore une trentaine à travailler en souterrain, à peu près toutes les techniques que vous citez, nous les utilisons encore fréquemment.
j’ai commencé ce métier il y a 31 ans, et ne m’en lasse jamais , c’est au fond où je me sens bien , avec mes équipes, manager, se déplacer sur les chantiers, prendre une pince à purger pour former un nouveau, décider avec les contremaîtres quels types de soutènement utiliser, c’est mon lot quotidien.
J’ai bien apprécié la lecture de votre document, et continuerais à rechercher encore des témoignages comme les votre car beaucoup de savoir faire se sont perdus, et j’en apprend encore! nous posons assez fréquemment des cadres (BORHUMER) je ne connais pas ceux que vous citez et serait aussi curieux .
Bien cordialement.
Excellent Documentaire
Me permettez vous de l’utiliser comme support pédagogique pour mes stagiaires Mineurs Boiseurs que je forme sur ces techniques pour des emplois sur le Grand Paris …..
Merci pour votre aval ….
Pas de problème, je suis content si cela peut être utile.
Merci de votre visite
merciii infinement pour cette reportage, je peux avoir la version pdf, et aussi si vous me permettez d’utiliser cette article, j’écris quoi comme référence.
merci encore une fois
Franchement c’est une sélection de bonne facture. Je suis géologue beaucoup plus orienté exploration et j’avoue que j’ai été édifié. Les illustrations (photos et vidéo) ont été bien choisies avec des commentaires synthétiques sans oublier les liens instructifs. J’ai aimé ce blog et souhaite bon vent au blog et à ses initiateurs et animateurs. Maintenez le cap !!!!
Je ne suis pas du tout de ce métier j’ai appris plein de choses. Tout mon respect à ces travailleurs de force, et travailleurs de l’ombre