Vestiges carriers (mise à jour)

Si l’on flâne parmi les blocs gréseux du Sud de l’Ile de France il n’est pas besoin de parcourir 1000 lieux pour tomber sur les traces laissées par les carriers.
Baguenaudant à la recherche de gravures rupestres je me suis retrouvé une fois de plus au milieu d’un coin de forêt qui porte les stigmates de cette industrie.

Carriers

 

 Si les murets de terrassement sont courants, il est moins fréquent de retrouver des murs de cahute encore debouts.

 

Quelques rochers abritent des graffitis soignés peut être dus à la main de carriers.

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Un peu plus loin, on progresse au niveau de la rareté car je tombe sur un bout de rail de style Decauville. C’est un tronçon portatif d’un écartement de 0.40m.

Carriers

 

Deux minutes plus tard, je m’ébaubis à la découverte de ferrailles mêlées à la végétation. Je ne rêve pas, il s’agit bien d’une berline qui, une fois services rendus, repose dans l’herbe, condamnée à disparaître petit à petit. Si j’ai déjà rencontré ce type de vestiges au cours de mes pérégrinations souterraines, c’est bien la première fois que je découvre un wagonnet dans le massif.

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La benne basculante avec ses axes:

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Le chariot porteur. Hélas les roues ne sont plus là.

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Dans un autre secteur je trouve un bloc débité dont la face supérieure porte une encoche. C’est vraisemblablement une « boîte à coin ». Le carrier y enfonçait un coin métallique destiné à fendre le bloc.

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Voici une série de coins encore en place dans une autre ancienne carrière

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Autres vestiges:

 

Une visite dans un autre secteur nous a révélé 4 autres berlines ainsi qu’un abri de carriers assez bien conservé.
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Vous trouverez beaucoup de renseignements historiques et techniques sur les carriers de Fontainebleau en parcourant la toile.
Ici ou bien par exemple.
Sans oublier cette excellente vidéo très complète:

 

En passant par la Lorraine…courons la minette.

 

Pendant quelques jours, sous un soleil de plomb nous sommes partis sur les traces du fer sur ces paysages quelque peu chamboulés par les anciennes activités minières. Je vais essayer de vous faire profiter de nos observations et des choses apprises.(La définition des mots en rouge se trouve dans le glossaire Mines)
Le minerai de fer Lorrain appelé minette est très riche en phosphate et relativement pauvre en fer. Dans le passé, seul le « fer fort » était exploité. Contenu dans des poches géologiques le rendement de son exploitation était faible. A partir du milieu du 19 ème siècle la mise au point du convertisseur Thomas a permis de rendre l’exploitation du minerai phosphaté rentable.
C’est une aubaine pour le bassin Lorrain dont la sidérurgie devient une des plus importante du monde.Pendant plus d’un siècle, les mines de Lorraine sont exploitées avec la méthode dite du « traçage ». Les galeries sont creusées perpendiculairement à la galerie principale, puis on recoupe également perpendiculairement ces galeries par des recoupes secondaires, le minerai est extrait en laissant des piliers qui servent de soutènements.

Ensuite les piliers sont abattus (foudroyage) afin de ne pas laisser de vide.

Le comblement des vides par éboulement volontaire évite le danger d’un effet domino.
L’affaissement d’un pilier pourrait provoquer un vaste effondrement en cascade. Mieux vaut prévenir que..subir!!!
La gestion de l’eau pendant la mine :
Le bouleversement de la masse encaissante et le phénomène de drainage que provoquent les galeries entraînent une profonde modification de la nappe aquifère tout au long de l’exploitation. Cette eau doit être évacuée de la mine soit par des galeries d’écoulement gravitaires qui rejoignent l’air libre soit par pompage. Pour cela une galerie peut être fermée par un muret, le tout formant un réservoir appelé albraque.

Toute cette gestion de l’eau se nomme exhaure.

 

Cette eau est utilisée pour l’alimentation en eau potable et comme ressource pour les laverieset industries avoisinantes.Après l’exploitation, l’eau n’est plus pompée, les galeries se remplissent d’eau: c’est l’ennoyage. Un nouvel équilibre hydrodynamique se forme. Il reste sous surveillance car les foudroyages ont modifié les couches marneuses en perturbant leur imperméabilité et les couches karstiques sont fissurées. De plus, les mouvements de l’eau peuvent saper les piliers restants. Il existe donc des
risques d’affaissements ou de vidage brusque d’une poche aquifère avec de conséquences perturbantes en surface.

 

Avant l’exploitation

Après l’exploitation

Dans les années 50 grace à la puissance du matériel americain (jumbo etc.) la productivité augmente considérablement passant de 12,3 tonnes/hommes/poste à 50 tonnes/homme/poste.Mais :Extrait wikipédia:Après une durée d’exploitation d’environ un siècle et demi, la masse de minerai arrachée au sous-sol lorrain serait de trois milliards de tonnes. Cependant, la trop faible teneur en fer de ce minerai, sa teneur en phosphore et en arsenic encouragea les sidérurgistes à le remplacer peu à peu par des minerais d’outre-mer plus riches (teneurs moyennes de l’ordre de 60 %). Les mines de fer de Lorraine ont peu à peu cessé d’être exploitées. La dernière à avoir fermé, en 1997, est celle des Terres Rouges à Audun-le-Tiche (Moselle).

 

Quittons la théorie de ce monde souterrain et recherchons en surface les traces laissées par l’activité minière. Elles sont nombreuses et parfois surprenantes. On peut rencontrer une clôture bien solide formée de fleurets, rails et traverses.

Dans les villages des berlines sont reconverties en éléments décoratifs qui perpétuent le souvenir.

Ailleurs cette jolie falaise rouge est en fait le front de taille d’une exploitation à ciel ouvert.
Les différentes strates sont baptisées d’après leur couleur. Ici nous sommes face à la Couche Rouge. Ce type d’excavation au volume impressionnant peut recouper des galeries souterraines plus anciennes.

Un peu plus loin nous trouvons un autre témoignage du passé sous la forme d’ un signe cabalistique gravé sur le sommet de cette borne. En fait il matérialise les limites de 3 concessions minières. Ce vestige rare résistera t’il à l’appétit des pelleteuses? On peut en douter en constatant leur boulimie.

Dans un fond de vallée un petit ru (qui serpente etc.) attire notre attention et nous constatons que sa sortie de terre est aménagée. Il s’agit vraisemblablement de la sortie d’une exhaure dont nous soupçonnions l’existence dans ce secteur.
Cette source solidement grillagée est également une exhaure.
Qu’y a-t-il derrière? Mystère , mais en tout cas cette bouche de minette souffle une haleine glaciale.

Si la mine a laissé des traces, les vestiges industriels se font plus rares, les hauts fourneaux ont été démantelés et on imagine facilement le drame humain qu’a provoqué l’arrêt de toute cette filière. Cela donne l’impression que l’on veut effacer tous souvenirs de cette période florissante, à moins qu’il ne s’agisse plus prosaïquement de l’appétit des promoteurs immobiliers.Heureusement, tout proche d’un carreau de mine, on peut admirer un accumulateur de minerai classé monument historique.En fonction de la couche dans laquelle il est extrait le minerai possède des qualités différentes. Amené par les berlines il était trié et stocké à l’intérieur des silos de l’accumulateur en
fonction de ses différentes destinations

La région était pourvue en fonderie, aciérie etc. et il est amusant de constater que le fer qui sortait de la mine sous forme de minerai y retournait une fois transformé en rails , IPN, etc. Les rails de second choix étaient employés comme soutènements. Les résidus des fonderies servaient de ballast, le laitier servait quant à lui à la fabrication de briques que l’on retrouve dans les galeries de roulage. Au vu de la densité des soutènements dans certaines galeries, on peut se poser la question s’il n’est pas rentré plus de fer qu’il n’en est sorti !

Nous avons terminé notre périple devant l’entrée du Musée d’Hussigny où la rouille nostalgique a encore fière allure.

   

Techniques d’exploitation en mine

Tranches montantes remblayées

 

 

(Lecteurs assidus vous connaissez maintenant leurs significations mais au cas où, les mots en rouge peuvent être consultés dans le glossaire mine.)

Si un mineur avait dit « on va s’en payer une tranche », ça n’aurait pas été pour rigoler!*

*Note

Je vous ai parlé de la méthode d’exploitation souterraine par chambre et piliers rencontrée dans certaines mines. Cette méthode s’applique quand le minerai se présente sous forme de strates pratiquement horizontales.

Quand les gisements sont très pentus, ce type d’exploitation ne serait pas rentable car il faudrait procéder à une succession verticale de galeries horizontales. Pour limiter les stériles, on va donc procéder en suivant le filon et son pendage. Une des méthodes utilisées est l’exploitation par tranches montantes remblayées.

Voici ce que j’ai compris concernant cette méthode en visitant quand c’était encore possible plusieurs mines avec des compagnons éclairés. ( Il vaut mieux, dans le noir.) :

Une galerie est tracée pour atteindre le minerai.(Travers banc). 

 

On attaque la base du filon en laissant les déblais entassés et égalisés sur place. Ils servent alors d’ « estrade » afin de pouvoir abattre le minerai plus haut. L’opération est renouvelée par tranches successives jusqu’à épuisement du filon.

Les remblais sont maintenus en place par des boisages:

 

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Dans certains cas il est disposé un plancher au dessus du vide pour entasser le remblai dessus:

 

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Dans ces épaisseurs de remblais, on aménage un vide plus ou moins vertical tubé ou boisé, afin de descendre par gravité le minerai jusqu’à la galerie de roulage. Ce sont les fameuses trémies:

 

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Parallèlement à ces trémies des vides verticaux sont aménagés afin que le personnel puisse accéder au front de taille:

 

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Les déblais par le comblement du vide assurent également le soutènement du parement de la chambre d’exploitation.Quand le volume des déblais est suffisant, on dit que l’exploitation est auto remblayée.Parfois un apport de l’extérieur est nécessaire. Les déchets provenant des laveries peuvent être employés à cet usage.On comprend l’importance du métier de boiseur ! La sécurité de l’exploitation reposait grandement sur leur savoir.

Dans les exploitations modernes semi-automatisées, je suppose que le béton a remplacé le bois.

 

Résumé animé :

 

remblayées

 

Les chambres magasins

 

Dans certains cas, quand la puissance (épaisseur) de la veine est suffisante, on ne s’attaque qu’au filon. Il est abattu et laissé sur place afin de servir d’étage intermédiaire. Au fur et à mesure de l’élévation du chantier, une trémie est aménagée dans laquelle on évacue le surplus de minerai qui provient du foisonnement. (Augmentation du volume due à l’abattage).Arrivé au sommet de la veine, on évacue la totalité du minerai par la trémie en vidant complètement la chambre. Cette méthode laisse un vide qui est renforcé par boisages ou par butons si l’espace est plus volumineux, car les épontes ont la fâcheuse tendance à se décoller du mur et du toit:chambres1

 

Résumé animé:

 

magasin

 

La méthode par tranches montantes remblayées à l’avantage d’extraite la totalité du minerai contrairement à celle des piliers tournés.

 

Quand on parcoure les vestiges laissés par ce genre d’exploitation, il est parfois difficile de comprendre l’agencement des lieux, surtout quand on est néophyte. Cela n’enlève rien à la beauté de ces cavités anthropiques, bien au contraire la calcification et les éboulements modifient constamment la structure des vides créant une atmosphère unique dont voici quelques exemples:

 

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Certes, le calme qui règne en ces lieux est bien loin de l’ambiance bruyante et poussiéreuse qui devait régner au cours de l’exploitation, et les mineurs ne devaient pas être très sensibles au côté esthétique qui découlerait de leur activité on ne peut plus rude et risquée. Les mineurs étaient particulièrement exposés à des maladies professionnelles irréversibles mais il fallait bien faire bouillir la marmite ! (silicose carné comme on dit au Mexique).Raison de plus pour avoir un grand respect envers les vestiges rencontrés quand on a eu la chance de parcourir ces galeries qui, hélas, sont maintenant inaccessibles.

 

Dans le module diaporama, sous la bannière,  vous trouverez une belle démonstration sur un cas concret réalisée par François Marchand, qui a la patience de m’initier au monde en voie de disparition des cavités anthropiques.

A bientôt sur nos écrans !

 

Carrières souterraines

 

Le monde souterrain laisse rarement indifférent.
Pour certains, il provoque une grande répugnance physique ou psychologique, pour d’autres il exerce au contraire une forte fascination.Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, je vous propose un petit diaporama illustrant des carrières différentes:Une bande son bien anxiogène pour les uns et des photos que j’espère pas trop moches pour les autres vous dévoileront quelques aspects de ces cavités anthropiques.

 

Pour bénéficier d’une bonne qualité d’image, vous pouvez télécharger le diaporama. Il faut patienter un peu (11.1 Mo) et le décompresser.
Il se peut que vous ayez un message d’alerte signalant un fichier potentiellement dangereux, il ne faut pas en tenir compte.

Version PC

Version Mac

 

Sinon, impatients, vous pouvez le visionner également en hd sur le site YouTube en jouant sur la qualité en fonction de la capacité de votre connexion.

 

Petit rappel car la question m’est souvent posée: Carrière ou mine ?

Quelques liens:
Débitage d’un bloc de pierre.
Vie des carriers.

 

Vous trouverez d’autres diaporamas ici

 

Visite de mine

Les beaux jours arrivant  j’espère bien proposer des clichés de bébêttes et fleurs diverses mais, en attendant, je fais avec ce que j’ai sous la main ou plutôt sous les pieds.Il s’agit d’une mine que j’aime beaucoup et au cours de cette sortie nous avons eu le plaisir d’explorer un nouveau secteur.La visite n’est pas toujours facile et l’entrée  dans ces lieux insolites nécessite parfois des efforts .Comme dirait le père François :

 

 


Mettre le son!

 

pelle

Vous aussi, vous pourrez découvrir quelques aspects de cette mine en vous servant de la pelle .

 

Encore du sable

 

Une journée organisée par Jean-Pierre M. qui nous a fait profiter de sa grande connaissance d’une carrière avec beaucoup de gentillesse. Nous étions 17 aussi
l’ambiance était différente des visites précédentes mais la beauté du site est toujours aussi agréable et déroutante à parcourir.
Quelques bonnes bouteilles n’ont pas survécu au pique-nique mais elles ne sont en rien responsables du rendu des photos qui suivent:
Indifférente à toute cette agitationUne chauve souris se prend pour Isadora Duncan et répète sa chorégraphie
  sable (3)

 

Des couleurs complétement naturelles ou presque, provoquées par nos lampes,  font ressortir la majesté des lieux

sable

 

Cette carrière dégage des ondes positives …

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… une fois passé sous lesable (5) torii .

 

Maitre Wikipédia dit:
Du fait de sa fonction de séparation symbolique du monde physique et du monde spirituel, chaque
torii traversé lors de l’accès à un temple doit être retraversé dans l’autre sens afin de revenir dans le monde réel.
Sage conseil si on veut rester zen pour retrouver la sortie 🙂 Puiselet_12_2_2012-0018.jpg

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En sortant, n’oubliez pas le guide !sable (2)

 

De tels lieux sont magiques mais très fragiles. Il n’est hélas pas inutile de rappeler ces évidences: Ne dérangez pas les chauves souris et ne laissez pas traîner d’ordures !

 

Photos sous terre

Les explorations de cavités souterraines (anthropiques ou naturelles) et la photographie font partie de mes nouvelles passions. J’essaie de concilier l’un et l’autre afin capter et partager
l’ambiance si particulière qui règne dans ces lieux.

 

Dans les galeries minières ou dans les carrières on peut souvent disposer d’un sol relativement plat et d’espaces qui permettent l’usage du pied pour les poses longues. Dans les cavités
naturelles la nature de l’environnement complique très rapidement la prise de photo.Les principaux handicapes en plus de l’obscurité sont le volume du matériel, le sol chaotique, les chocs et surtout la boue et l’eau.J’ai tenté l’ expérience dans une petite grotte bien grasse où j’avais déjà pris des photos proches de l’entrée mais où les difficultés de progression m’avaient dissuadé de continuer.

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Bien décidé à repousser mes limites je me prépare à affronter cet environnement hostile au matériel high tech avec l’idée sournoise d’avoir un bon prétexte pour acheter un autre boîtier photo si le mien ne résistait pas à l’aventure!je tente donc quand même de mettre en pratique le peu d’expériences acquises pour lui laisser une chance.

Réglage de l’appareil :

J’utilise un reflex numérique petit capteur avec un zoom 18-200 équivalent à un 28 -320 argentique.(Un grand angle focale fixe serait mieux adapté.)
J’ enregistre les photos en format RAW. Il est gourmand en taille mais offre une grande plage de possibilités de retouches.
En premier je baisse la luminosité de l’écran LCD pour éviter d’avoir des photos sous exposées. En effet je me suis rendu compte que l’écran était plus lumineux que le rendu réel.
La sensibilité est réglée à 200 ASA. et je suis en mode d’exposition Manuel.
La mise au point est délicate sous terre car si la scène n’est pas suffisamment éclairée l’AutoFocus ne pouvant effectuer la netteté réagit souvent en rendant la prise de vue impossible.
Une solution consiste a concentrer un maximum d’éclairage sur le sujet qui doit être net pour que l’AutoFocus fonctionne et une fois la mise au point effectuée repasser en manuel pour pouvoir
prendre la photo avec l’éclairage ambiant.
Une autre solution que je privilégie est de se fier aux indications de distance de mise au point figurant sur l’objectif.
Dans 99% des cas j’utilise la focale 18 mm. couplée à une ouverture de f 1:8 afin de bénéficier d’une grande tolérance concernant la profondeur de champ.
Concernant la vitesse d’obturation cela varie entre 20 et 30 secondes ce qui demande aux éventuels personnages une immobilité contraignante. Sinon…c’est flou! :

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L’éclairage est fourni par les lampes à LED des casques parfois complété à l’aide d’une lampe torche à LED. Attention à la balance des blancs ,ces lampes ont un rendu plus ou moins chaud.Quand les conditions le permettent on peut pratiquer l’open flash avec ajout de filtres colorés pour sublimer l’ambiance.

 

Conditionnement du matos.

 

Pour protéger l’appareil et le flash de la boue et des chocs l’idéal est un bidon étanche de taille respectable*. N’en ayant pas, j’ai utilise une boite en plastique. *Un sac étanche est plus
pratique mais protège moins des chocs. J’ai prévu un grand chiffon pour essuyer les mains car je me doute quelles seront rapidement boueuses.Je prends également un grand sac plastique avec anses pour contenir le tout et pouvoir le poser dans la boue sans salir la boîte et le chiffon.Tout ça est fourré tant bien que mal dans un sac à dos en PVC.Je suis content de moi, pensant être bien paré pour affronter la boue. Non mais !Boue-0203.jpg

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C’est parti, à nous le monde souterrain.

 

En promettant pacotilles et verroteries* je trouve des victimes pour m’accompagner et servir de cobayes.*Même pas vrai !Première photoJe peux poser le pied à peu près normalement.

Les gants sont déjà boueux mais j’arrive à les enlever sans trop me salir les doigts. Un coup de chiffon et je peux sortir l’appareil prendre la photo sans difficulté.

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Quelques mètres plus loin je mets une main dans l’eau et les difficultés commencent. Pas de place pour poser les sacs.Très compliqué de trouver un endroit pour poser le pied, enlever les gants, se nettoyer les mains pour sortir l’appareil, tout cela devient vite fastidieux. Le chiffon est rapidement sale bref.
C’est vraiment pénible à gérer.

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Après plusieurs tentatives, fatigué d’emballer et déballer le matos, j’abandonne les poses longues et le pied car ce dernier ramène de la boue dans le sac et ça commence à être n’importe quoi.
Les cobayes commencent à trouver le temps long surtout quand il faut refaire la photo. Je fais quelques essais avec le flash incorporé mais sa portée est limité à environ 4 mètres.

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.

 

L’avantage est qu’il est prédominant par rapport aux lampes des casques Si on est face à celles -ci, on a pas de surimpression provoquée par le halo des LEDS.

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L’emploi d’un flash plus puissant rend pas mal car cette cavité n’offre pas de grande perspective mais cela fait un élément fragile supplémentaire à gérer

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L’exiguïté des lieux et la difficulté de cheminement rendent impossible l’usage de la technique de l’open flash.Les conditions que proposent cette grotte ne se prêtent vraiment pas à la photographie. Le déplacement se fait souvent en opposition et la boue est partout présente. Cette cavité a néanmoins l’avantage de ne pas demander de matériel de progression qui aurait rendu l’expérience encore plus contraignante.

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Retour à la surface.

 

La boîte plastique n’a pas résisté mais apparemment elle a rempli son rôle en protégeant l’appareil photo. Par contre ce type de boîte avec couvercle emboîtables n’est pas du tout pratique.

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L’appareil est ressorti indemne mais on ne peut pas dire que l »‘opération main propre » soit une réussite! Le chiffon est efficace un moment mais à la longue on ne peut éviter de salir l’appareil.

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Après avoir retiré la batterie j’ai pu nettoyer le tout avec une éponge humide. L’appareil fonctionne normalement Je ne devrai donc pas changer de boîtier tout de suite !

 

Conclusion:

 

Il est illusoire de croire que l’on gardera les mains propres.La sortie et le rangement du matériel demande du temps et l’agacement aidant, on est pas à l’abri de faire tomber quelque chose ( Cache objectif, flash etc.). L’idée du grand sac plastique pour poser le matériel s’est révélée inefficace et contraignante.La solution (onéreuse*) passe à mon avis par un bon sac à dos de spéléo assez vaste pour contenir un bidon étanche et laisser celui ci dans le sac afin de réduire les manipulations au maximum.Si une bonne âme charitable accepte de gérer le pied de manière indépendante (sac et manipulation) je pense qu’on augmente sérieusement la possibilité de garder l’appareil photo un peu plus propre.

*Je peux communiquer la date de mon anniversaire au cas où

 

A moins de faire une sortie spécialement dédiée à la photo et d’avoir des compagnons dévoués pour servir d’assistants je ne pense pas que je renouvellerai l’expérience dans ce genre de cavité. Il faudrait une mise en scène avec éclairages indirectes pour tenter de mettre en valeur l’ambiance particulière que l’on ressent sous terre. Les contraintes provoquées par la prise de photos nuisent complètement au plaisir de l’exploration. De plus si cette cavité est « rigolote » à découvrir on ne peut pas dire que ses attraits esthétiques concurrencent l’Aven Armand, mais bon, l’expérimentation a été très instructive.Pour finir, même si il est ressorti dans un triste état …

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Nous avons quand même pris notre pied pendant cette baguenaude …

 

Bien qu’à un moment j’ai cru entendre dans mon dos :

 

Je certifie qu ‘aucun animal cobaye n’a été maltraité durant le tournage.Plus sérieusement vous pouvez consulter deux excellents articles concernant la photographie sous terre.Ici et

 

Les Gypsy king

En tant que Gadjo le jeu de mot est incontournable !
Cette sortie s’est donc déroulée entre amis du voyage souterrain à l’intérieur de deux anciennes carrières de gypse communicantes.
Wikipédia nous apprend que : « Au XVIIIe siècle, Paris devient la ville du plâtre grâce à ses gisements souterrains ( de gypse) et un édit de Louis XIV en 1667 rendra même le matériau ignifuge obligatoire en tant qu’enduit intérieur et extérieur, pour éviter les propagations d’incendies.
Le gypse en région parisienne se présente en 3 couches (masse) d’épaisseur différentes séparées par une strate de marne.
Tout ceci est fort bien expliqué  iciNous essayons pendant notre visite de comprendre la méthode d’extraction.
Un front de taille inachevé possède une belle saignée à sa base. Pour extraire le gypse il est probable que le soucheveur, allongé, à l’aide d’un pic et d’une sorte de barre à mine, creuse au pied du front de taille une entaille horizontale d’env. 2 mètres de profondeur et d’une hauteur d’une vingtaine de centimètres.

 

Ensuite des trous étaient percés dans le banc supérieur, et bourrés de poudre noire. Les blocs détachés sont débités à la masse. Petit à petit des grands volumes sont ainsi « défruités. »
Les galeries de roulage sont renforcées par des barres de fer ou de bois.

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Ou beaucoup plus rarement par de magnifiques piliers à bras    

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Notre visite s’est presque essentiellement déroulée dans la première masse.

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L’exploitation en 2e masse est certainement en grande partie effondrée néanmoins certains vides résiduels se révèlent par l’apparition de fontis qui percent en première masse en des mouvements de terrain spectaculaires. Mais ici,est-ce réellement la seconde masse qui produit ces désordres ? Difficile à dire car nous ne disposons pas des plans de l’exploitation.

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Un passage étroit proche d’un puits permet d’accéder sous la couche marneuse où se sont développés des cristaux en « fer de lance ».

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Le gypse très sensible à l’humidité n’a pas la tenue du calcaire et les effets de la pression sont partout visibles.

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De 1938 à 1966 la carrière a été reconvertie en champignonnière.

 

La célèbre « rafale ». Bravo à celui qui trouvera l’année de mise en circulation.

 

Pour l’anecdote, une partie de la carrière a servi de refuge pendant la guerre de 1870. On peut encore voir les restes du four à pain.

 

Je remercie vivement mon ami François pour nous avoir fait découvrir ce patrimoine qui petit à petit va disparaître. Son plan très précis a été bien utile car le labyrinthe est vite déroutant. D’autres photos en cliquant en dessous :

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