Ardoisières d’Anglars

Dans le Nord Aveyron, la géologie est assez complexe. La tectonique, l’activité volcanique, l’érosion tout ça n’a pas fait semblant.  Pour faire simple, on va dire que basalte, grès rouge,  calcaire et schiste se côtoient joyeusement pour le plus grand plaisir des yeux. L’habitat rural, employant naturellement la matière première, se trouve donc  très diversifié suivant sa localisation.Si la forme et la complexité des bâtis varient beaucoup, il est un élément qu’on retrouve pratiquement partout: En effet, de la plus modeste grange à l’édifice bourgeois ou religieux, les toitures sont recouvertes d’épaisses ardoises  brillantes.

 

Cet aspect est dû au mica contenu dans la roche. Relativement épaisses et taillées en forme de gouttes d’eau, ces lauzes de micaschiste sont fixées sur les solives par une cheville de bois ou un clou. Le poids engendré par ce type de couverture nécessite une charpente solide.

 

par papy38

 

Les lauzes étaient souvent extraites en souterrain pour atteindre le filon non altéré par les conditions atmosphériques et obtenir ainsi une pierre de qualité. De plus, la pierre, détachée des strates sous-jacentes, conserve une humidité qui facilite grandement sa taille. Une fois ramené au jour, le schiste en séchant devient beaucoup plus compliqué à déliter..
Partons en visite sur une ancienne ardoisière au Nord du Cayrols.

L’exploitation s’est effectuée sur les 2 versants d’un petit vallon assez escarpé. L’activité s’est déroulée du 16ème siècle jusqu’en 2007, faisant vivre de nombreuses familles en offrant un complément aux revenus des exploitations agricoles.

Les déchets de taille recouvrent les pentes du vallon de façon assez spectaculaire. Il est très malaisé de progresser parmi ces piles d’assiettes qui glissent  les unes sur les autres.

 

Seuls 2% des roches extraites étaient utilisables, le reste était rejeté dans les pentes du vallon recouvrant les anciens chemins et tunnels accès.

 

Il n’est pas facile de retrouver les ouvertures qui mènent aux nombreuses chambres d’abattage sans indication. Beaucoup sont éboulées et la végétation  masque facilement les entrées. Le terrain étant communal, chacun y allait de son trou quitte à se retrouver  parfois chez le voisin.Mais après moult glissades et combats épiques contre  les ronces carnivores et affamées nous avons pu pénétrer à l’intérieur de quelques salles  d’exploitation..

 

L’ambiance est assez chaotique et humide. Le peu de lumière en provenance du cavage est rapidement absorbée par la couleur gris foncé de la roche. Pendant l’exploitation, l’éclairage se faisait à l’aide de lampe à acétylène.

 

Les galeries que nous avons parcourues ne sont pas très longues (50 mètres en moyenne)…

 

mais la hauteur des vides peut être conséquente dans certaines salles.

 

Point de soutènement, malgré la hauteur du ciel, les carriers faisaient confiance à leur connaissance du terrain et de mémoire d’hommes il n’y a pas eu d’accidents notoires. Attention, il faut quand même être très prudent quand on se promène dans ces salles, le sol est  plus que glissant et les parois peuvent devenir instables avec le temps. Avoir une tuile dans une ardoisière serait le comble!

 

En fonction de la demande, l’abattage se faisait à la poudre noire et au pic. Les blocs étaient refendus sur place. Les blocs et les déblais étaient transportés au jour  à l’aide d’un wagonnet poussé à la main sur des rails type Decauville.

Ensuite la taille des formes d’ardoises s’effectuait souvent le même jour pour profiter de leur humidité. » La pierre, c’est comme les arbres, si on l’arrache de la terre, elle sèche  » m’explique un ancien carrier rencontré sur le site.

 

Depuis les années 80  le bruit des massettes s’est tu petit à petit dans le vallon. Des messieurs en cravate se sont aperçus qu’il n’y avait jamais eu d’autorisation d’exploiter. Malgré la qualité de ses ardoises, l’exploitation de la carrière n’a pu résister à la pluie de mesures contraignantes qui se sont abattues sur le site.Un projet de réouverture des ardoisières d’Anglars ressort des dossiers de temps à autre. L’exploitation ne se ferait pas en souterrain et les blocs extraits par explosifs seraient stockés dans des bassins pour entretenir l’humidité en attendant leur taille définitive. L’impact esthétique  sur l’environnement risquerait d’être désastreux. A suivre donc…En attendant, on fait venir maintenant les lauzes du Brésil et l’ardoise est salée!!!On marche sur la tête dites vous?

 

Quitte à marcher, parcourons les pentes abruptes pour y dénicher quelques vestiges.A l’extérieur subsistent quelques ruines de cabanes où étaient taillées les lauzes à l’abri des intempéries ou du cagnard qui peut régner sur ces versants.

 

Les ardoises étaient remontées à l’aide de chars à bœufs sur des chemins très pentus qui portent encore les stigmates laissés par les roues.

 

Un article de Baguenaudes sans berline serait bien étonnant ! On peut également, en cherchant bien, dénicher quelques exemplaires bien défendus par la végétation.

 

 

L’association Histoire et Patrimoine d’Anglars du Cayrol (12500) effectue un travail remarquable afin que ne tombe pas dans l’oubli cette activité qui a occupé jusqu’à 160 personnes sur la commune. Des cabanes sont remontées, des chemins ré ouverts et un petit musée rassemble photos, outils et maquettes qui servent de support à des animations très intéressantes.

 

Attention!. La visite  non guidée de ces lieux n’est pas sans danger. En effet, le terrain n’étant plus entretenu, la nature reprend ses droits et comme elle a horreur du vide, je vous laisse deviner quelles sont ses intentions. Il est plus sage de visiter en regardant les photos suivantes:

 

A bientôt pour de nouvelles observations et n’oubliez pas vos sabots.

Vestiges carriers (mise à jour)

Si l’on flâne parmi les blocs gréseux du Sud de l’Ile de France il n’est pas besoin de parcourir 1000 lieux pour tomber sur les traces laissées par les carriers.
Baguenaudant à la recherche de gravures rupestres je me suis retrouvé une fois de plus au milieu d’un coin de forêt qui porte les stigmates de cette industrie.

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 Si les murets de terrassement sont courants, il est moins fréquent de retrouver des murs de cahute encore debouts.

 

Quelques rochers abritent des graffitis soignés peut être dus à la main de carriers.

Carriers

 

Un peu plus loin, on progresse au niveau de la rareté car je tombe sur un bout de rail de style Decauville. C’est un tronçon portatif d’un écartement de 0.40m.

Carriers

 

Deux minutes plus tard, je m’ébaubis à la découverte de ferrailles mêlées à la végétation. Je ne rêve pas, il s’agit bien d’une berline qui, une fois services rendus, repose dans l’herbe, condamnée à disparaître petit à petit. Si j’ai déjà rencontré ce type de vestiges au cours de mes pérégrinations souterraines, c’est bien la première fois que je découvre un wagonnet dans le massif.

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La benne basculante avec ses axes:

Carriers

 

Le chariot porteur. Hélas les roues ne sont plus là.

Carriers

 

Dans un autre secteur je trouve un bloc débité dont la face supérieure porte une encoche. C’est vraisemblablement une « boîte à coin ». Le carrier y enfonçait un coin métallique destiné à fendre le bloc.

Carriers

 

Voici une série de coins encore en place dans une autre ancienne carrière

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Autres vestiges:

 

Une visite dans un autre secteur nous a révélé 4 autres berlines ainsi qu’un abri de carriers assez bien conservé.
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Vous trouverez beaucoup de renseignements historiques et techniques sur les carriers de Fontainebleau en parcourant la toile.
Ici ou bien par exemple.
Sans oublier cette excellente vidéo très complète:

 

Carrières souterraines

 

Le monde souterrain laisse rarement indifférent.
Pour certains, il provoque une grande répugnance physique ou psychologique, pour d’autres il exerce au contraire une forte fascination.Pour tenter de mettre tout le monde d’accord, je vous propose un petit diaporama illustrant des carrières différentes:Une bande son bien anxiogène pour les uns et des photos que j’espère pas trop moches pour les autres vous dévoileront quelques aspects de ces cavités anthropiques.

 

Pour bénéficier d’une bonne qualité d’image, vous pouvez télécharger le diaporama. Il faut patienter un peu (11.1 Mo) et le décompresser.
Il se peut que vous ayez un message d’alerte signalant un fichier potentiellement dangereux, il ne faut pas en tenir compte.

Version PC

Version Mac

 

Sinon, impatients, vous pouvez le visionner également en hd sur le site YouTube en jouant sur la qualité en fonction de la capacité de votre connexion.

 

Petit rappel car la question m’est souvent posée: Carrière ou mine ?

Quelques liens:
Débitage d’un bloc de pierre.
Vie des carriers.

 

Vous trouverez d’autres diaporamas ici

 

Encore du sable

 

Une journée organisée par Jean-Pierre M. qui nous a fait profiter de sa grande connaissance d’une carrière avec beaucoup de gentillesse. Nous étions 17 aussi
l’ambiance était différente des visites précédentes mais la beauté du site est toujours aussi agréable et déroutante à parcourir.
Quelques bonnes bouteilles n’ont pas survécu au pique-nique mais elles ne sont en rien responsables du rendu des photos qui suivent:
Indifférente à toute cette agitationUne chauve souris se prend pour Isadora Duncan et répète sa chorégraphie
  sable (3)

 

Des couleurs complétement naturelles ou presque, provoquées par nos lampes,  font ressortir la majesté des lieux

sable

 

Cette carrière dégage des ondes positives …

sable (4)

 

… une fois passé sous lesable (5) torii .

 

Maitre Wikipédia dit:
Du fait de sa fonction de séparation symbolique du monde physique et du monde spirituel, chaque
torii traversé lors de l’accès à un temple doit être retraversé dans l’autre sens afin de revenir dans le monde réel.
Sage conseil si on veut rester zen pour retrouver la sortie 🙂 Puiselet_12_2_2012-0018.jpg

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En sortant, n’oubliez pas le guide !sable (2)

 

De tels lieux sont magiques mais très fragiles. Il n’est hélas pas inutile de rappeler ces évidences: Ne dérangez pas les chauves souris et ne laissez pas traîner d’ordures !

 

La craie sénonaise

Clic sur l’image pour l’agrandir.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

Si ceux des carriers sont émouvants les tags laissés par des visiteurs contemporains sont nettement moins esthétiques. Des feux de camps alimentés par des pneus voire des voitures ont bien dégradé certains secteurs. Néanmoins on fait rapidement abstraction de ces manifestations regrettables tant l’espace est insolite.
Partout les traces d’extraction des pierres donnent un rythme graphique très esthétique. Le travaux effectué par les carriers au fil des ans a laissé des vides impressionnants.

 

Cette carrière est ancienne comme l’attestent divers graffitis. Le plus ancien date de 1784.

 

La craie, relativement tendre était extraite sous forme de moellons d’une vingtaine de centimètres de hauteur à l’aide d’outils « rustiques » (pics, scies). Les pierres débitées étaient ensuite mises à sécher. Une fois débarrassées de leur teneur en eau (20%) elles étaient aptes à résister aux intempéries.
Pour voir différents aspects de cette sortie, veuillez cliquer ici.

Photos sous terre

Les explorations de cavités souterraines (anthropiques ou naturelles) et la photographie font partie de mes nouvelles passions. J’essaie de concilier l’un et l’autre afin capter et partager
l’ambiance si particulière qui règne dans ces lieux.

 

Dans les galeries minières ou dans les carrières on peut souvent disposer d’un sol relativement plat et d’espaces qui permettent l’usage du pied pour les poses longues. Dans les cavités
naturelles la nature de l’environnement complique très rapidement la prise de photo.Les principaux handicapes en plus de l’obscurité sont le volume du matériel, le sol chaotique, les chocs et surtout la boue et l’eau.J’ai tenté l’ expérience dans une petite grotte bien grasse où j’avais déjà pris des photos proches de l’entrée mais où les difficultés de progression m’avaient dissuadé de continuer.

Boue-2534-copie.jpg

 

Bien décidé à repousser mes limites je me prépare à affronter cet environnement hostile au matériel high tech avec l’idée sournoise d’avoir un bon prétexte pour acheter un autre boîtier photo si le mien ne résistait pas à l’aventure!je tente donc quand même de mettre en pratique le peu d’expériences acquises pour lui laisser une chance.

Réglage de l’appareil :

J’utilise un reflex numérique petit capteur avec un zoom 18-200 équivalent à un 28 -320 argentique.(Un grand angle focale fixe serait mieux adapté.)
J’ enregistre les photos en format RAW. Il est gourmand en taille mais offre une grande plage de possibilités de retouches.
En premier je baisse la luminosité de l’écran LCD pour éviter d’avoir des photos sous exposées. En effet je me suis rendu compte que l’écran était plus lumineux que le rendu réel.
La sensibilité est réglée à 200 ASA. et je suis en mode d’exposition Manuel.
La mise au point est délicate sous terre car si la scène n’est pas suffisamment éclairée l’AutoFocus ne pouvant effectuer la netteté réagit souvent en rendant la prise de vue impossible.
Une solution consiste a concentrer un maximum d’éclairage sur le sujet qui doit être net pour que l’AutoFocus fonctionne et une fois la mise au point effectuée repasser en manuel pour pouvoir
prendre la photo avec l’éclairage ambiant.
Une autre solution que je privilégie est de se fier aux indications de distance de mise au point figurant sur l’objectif.
Dans 99% des cas j’utilise la focale 18 mm. couplée à une ouverture de f 1:8 afin de bénéficier d’une grande tolérance concernant la profondeur de champ.
Concernant la vitesse d’obturation cela varie entre 20 et 30 secondes ce qui demande aux éventuels personnages une immobilité contraignante. Sinon…c’est flou! :

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L’éclairage est fourni par les lampes à LED des casques parfois complété à l’aide d’une lampe torche à LED. Attention à la balance des blancs ,ces lampes ont un rendu plus ou moins chaud.Quand les conditions le permettent on peut pratiquer l’open flash avec ajout de filtres colorés pour sublimer l’ambiance.

 

Conditionnement du matos.

 

Pour protéger l’appareil et le flash de la boue et des chocs l’idéal est un bidon étanche de taille respectable*. N’en ayant pas, j’ai utilise une boite en plastique. *Un sac étanche est plus
pratique mais protège moins des chocs. J’ai prévu un grand chiffon pour essuyer les mains car je me doute quelles seront rapidement boueuses.Je prends également un grand sac plastique avec anses pour contenir le tout et pouvoir le poser dans la boue sans salir la boîte et le chiffon.Tout ça est fourré tant bien que mal dans un sac à dos en PVC.Je suis content de moi, pensant être bien paré pour affronter la boue. Non mais !Boue-0203.jpg

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C’est parti, à nous le monde souterrain.

 

En promettant pacotilles et verroteries* je trouve des victimes pour m’accompagner et servir de cobayes.*Même pas vrai !Première photoJe peux poser le pied à peu près normalement.

Les gants sont déjà boueux mais j’arrive à les enlever sans trop me salir les doigts. Un coup de chiffon et je peux sortir l’appareil prendre la photo sans difficulté.

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Quelques mètres plus loin je mets une main dans l’eau et les difficultés commencent. Pas de place pour poser les sacs.Très compliqué de trouver un endroit pour poser le pied, enlever les gants, se nettoyer les mains pour sortir l’appareil, tout cela devient vite fastidieux. Le chiffon est rapidement sale bref.
C’est vraiment pénible à gérer.

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Après plusieurs tentatives, fatigué d’emballer et déballer le matos, j’abandonne les poses longues et le pied car ce dernier ramène de la boue dans le sac et ça commence à être n’importe quoi.
Les cobayes commencent à trouver le temps long surtout quand il faut refaire la photo. Je fais quelques essais avec le flash incorporé mais sa portée est limité à environ 4 mètres.

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.

 

L’avantage est qu’il est prédominant par rapport aux lampes des casques Si on est face à celles -ci, on a pas de surimpression provoquée par le halo des LEDS.

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L’emploi d’un flash plus puissant rend pas mal car cette cavité n’offre pas de grande perspective mais cela fait un élément fragile supplémentaire à gérer

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L’exiguïté des lieux et la difficulté de cheminement rendent impossible l’usage de la technique de l’open flash.Les conditions que proposent cette grotte ne se prêtent vraiment pas à la photographie. Le déplacement se fait souvent en opposition et la boue est partout présente. Cette cavité a néanmoins l’avantage de ne pas demander de matériel de progression qui aurait rendu l’expérience encore plus contraignante.

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Retour à la surface.

 

La boîte plastique n’a pas résisté mais apparemment elle a rempli son rôle en protégeant l’appareil photo. Par contre ce type de boîte avec couvercle emboîtables n’est pas du tout pratique.

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L’appareil est ressorti indemne mais on ne peut pas dire que l »‘opération main propre » soit une réussite! Le chiffon est efficace un moment mais à la longue on ne peut éviter de salir l’appareil.

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Après avoir retiré la batterie j’ai pu nettoyer le tout avec une éponge humide. L’appareil fonctionne normalement Je ne devrai donc pas changer de boîtier tout de suite !

 

Conclusion:

 

Il est illusoire de croire que l’on gardera les mains propres.La sortie et le rangement du matériel demande du temps et l’agacement aidant, on est pas à l’abri de faire tomber quelque chose ( Cache objectif, flash etc.). L’idée du grand sac plastique pour poser le matériel s’est révélée inefficace et contraignante.La solution (onéreuse*) passe à mon avis par un bon sac à dos de spéléo assez vaste pour contenir un bidon étanche et laisser celui ci dans le sac afin de réduire les manipulations au maximum.Si une bonne âme charitable accepte de gérer le pied de manière indépendante (sac et manipulation) je pense qu’on augmente sérieusement la possibilité de garder l’appareil photo un peu plus propre.

*Je peux communiquer la date de mon anniversaire au cas où

 

A moins de faire une sortie spécialement dédiée à la photo et d’avoir des compagnons dévoués pour servir d’assistants je ne pense pas que je renouvellerai l’expérience dans ce genre de cavité. Il faudrait une mise en scène avec éclairages indirectes pour tenter de mettre en valeur l’ambiance particulière que l’on ressent sous terre. Les contraintes provoquées par la prise de photos nuisent complètement au plaisir de l’exploration. De plus si cette cavité est « rigolote » à découvrir on ne peut pas dire que ses attraits esthétiques concurrencent l’Aven Armand, mais bon, l’expérimentation a été très instructive.Pour finir, même si il est ressorti dans un triste état …

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Nous avons quand même pris notre pied pendant cette baguenaude …

 

Bien qu’à un moment j’ai cru entendre dans mon dos :

 

Je certifie qu ‘aucun animal cobaye n’a été maltraité durant le tournage.Plus sérieusement vous pouvez consulter deux excellents articles concernant la photographie sous terre.Ici et

 

Les Gypsy king

En tant que Gadjo le jeu de mot est incontournable !
Cette sortie s’est donc déroulée entre amis du voyage souterrain à l’intérieur de deux anciennes carrières de gypse communicantes.
Wikipédia nous apprend que : « Au XVIIIe siècle, Paris devient la ville du plâtre grâce à ses gisements souterrains ( de gypse) et un édit de Louis XIV en 1667 rendra même le matériau ignifuge obligatoire en tant qu’enduit intérieur et extérieur, pour éviter les propagations d’incendies.
Le gypse en région parisienne se présente en 3 couches (masse) d’épaisseur différentes séparées par une strate de marne.
Tout ceci est fort bien expliqué  iciNous essayons pendant notre visite de comprendre la méthode d’extraction.
Un front de taille inachevé possède une belle saignée à sa base. Pour extraire le gypse il est probable que le soucheveur, allongé, à l’aide d’un pic et d’une sorte de barre à mine, creuse au pied du front de taille une entaille horizontale d’env. 2 mètres de profondeur et d’une hauteur d’une vingtaine de centimètres.

 

Ensuite des trous étaient percés dans le banc supérieur, et bourrés de poudre noire. Les blocs détachés sont débités à la masse. Petit à petit des grands volumes sont ainsi « défruités. »
Les galeries de roulage sont renforcées par des barres de fer ou de bois.

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Ou beaucoup plus rarement par de magnifiques piliers à bras    

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Notre visite s’est presque essentiellement déroulée dans la première masse.

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L’exploitation en 2e masse est certainement en grande partie effondrée néanmoins certains vides résiduels se révèlent par l’apparition de fontis qui percent en première masse en des mouvements de terrain spectaculaires. Mais ici,est-ce réellement la seconde masse qui produit ces désordres ? Difficile à dire car nous ne disposons pas des plans de l’exploitation.

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Un passage étroit proche d’un puits permet d’accéder sous la couche marneuse où se sont développés des cristaux en « fer de lance ».

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Le gypse très sensible à l’humidité n’a pas la tenue du calcaire et les effets de la pression sont partout visibles.

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De 1938 à 1966 la carrière a été reconvertie en champignonnière.

 

La célèbre « rafale ». Bravo à celui qui trouvera l’année de mise en circulation.

 

Pour l’anecdote, une partie de la carrière a servi de refuge pendant la guerre de 1870. On peut encore voir les restes du four à pain.

 

Je remercie vivement mon ami François pour nous avoir fait découvrir ce patrimoine qui petit à petit va disparaître. Son plan très précis a été bien utile car le labyrinthe est vite déroutant. D’autres photos en cliquant en dessous :

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